jeudi 24 décembre 2015

Barack Obama écrit aux « chrétiens persécutés à Noël » | La-Croix.com - Monde

Barack Obama écrit aux « chrétiens persécutés à Noël » | La-Croix.com - Monde

Barack Obama écrit aux « chrétiens persécutés à Noël »

L'USCIRF, la commission des États-Unis pour la liberté religieuse dans le monde, appelle les gouvernements à agir.

Le président des États-Unis publie mercredi 23 décembre une déclaration « sur les chrétiens persécutés à Noël ».

« Pendant ce temps de l'Avent, les chrétiens aux États-Unis et dans le monde entier se préparent à célébrer la naissance de Jésus-Christ », écrit-il. « Ceux d'entre nous qui ont la chance de vivre dans les pays qui respectent ce droit fondamental à pratiquer librement leur foi rendent grâce pour cette bénédiction ».

Beaucoup de chrétiens ne jouissent pas de ce droit

« Michelle et moi sommes toujours très conscients que beaucoup de nos frères chrétiens ne jouissent pas de ce droit », rappelle également Barack Obama, faisant référence à son épouse, élevée dans l'Église méthodiste mais aujourd'hui membre de l'Église unie du Christ.

À lire aussi : Barack Obama fait l'éloge de la liberté religieuse comme axe de la diplomatie américaine

« Nous maintenons particulièrement proche de nos cœurs et de nos esprits ceux qui ont été chassés de leurs terres ancestrales par la violence indicible et la persécution », écrit encore le président, en référence notamment aux chrétiens irakiens chassés de Mossoul et de la plaine de Ninive par Daech à l'été 2014, et aux nombreux chrétiens syriens contraints à fuir les bombardements du régime comme les pressions et les violences des groupes djihadistes.

Les cloches vont se taire

« Dans certaines régions du Moyen-Orient où les cloches de l'église ont retenti pendant des siècles le jour de Noël, cette année elles vont se taire ; ce silence témoigne tragiquement des atrocités commises contre ces communautés par l'État islamique ».

Dans cette déclaration, le président Obama dit s'associer à la prière « des gens du monde entier » pour que « Dieu protège les chrétiens persécutés et ceux d'autres confessions », et prier aussi pour « ces hommes et ces femmes courageux engagés dans des opérations militaires et des efforts humanitaires et diplomatique pour soulager leurs souffrances et rétablir la stabilité, la sécurité, et l'espoir dans leur pays ».

« Comme le vieux chant de Noël nous rappelle : le mal échouera, et le juste prévaudra, paix sur la terre et bonne volonté aux hommes », conclut-il.

Tant de crises et de violences en 2015

De son côté, et dans un communiqué distinct, l'USCIRF, la commission des États-Unis pour la liberté religieuse internationale, appelle les gouvernements à agir.

Soulignant le retentissement dans « les médias du monde entier » de cette histoire dans laquelle des musulmans dans le nord du Kenya ont « courageusement refusé d'identifier les chrétiens parmi eux » comme le leur demandaient les terroristes d'Al-Shabaab, cette commission liée au Département d'État a américain juge « significative » cette « résonance particulière ».

« Avec tant de crises humanitaires et de violence horrible commis par des terroristes dans de nombreux endroits dans le monde, 2015 a été une année difficile pour la liberté religieuse et les droits de l'homme », déclare Robert P. George, président de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF). « Nous sommes tellement habitués à des histoires de mort et de division que les musulmans kenyans risquant leur vie pour les non-musulmans kenyans nous redonne espoir ».

Liberté la plus fondamentale

Al-Shabaab en Afrique orientale, Daech en Syrie et en Irak, Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins... La liste est longue de ces violations flagrantes de la liberté religieuse et des droits humains commises par des acteurs non-étatiques, « tuant des musulmans et non-musulmans », souligne le texte, qui rappelle que « l'existence même de certaines communautés religieuses minoritaires » est menacée.

En Corée du Nord, en Erythrée ou en Iran, les persécutions sont commises par les gouvernements.

« Pendant cette période de fête, il nous faut rester avec ceux qui sont persécutés pour leur foi, félicitez ceux qui soutiennent et donner un abri aux persécutés, et réaffirmer notre engagement à protéger et promouvoir cette liberté la plus fondamentale », conclut le président de l'USCIRF.

« Ces Kenyans courageux nous rappellent que des individus font la différence quand ils défendent et soutiennent la liberté religieuse des autres. Les gouvernements doivent faire de même ».



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http://www.lepoint.fr/societe/said-oujibou-l-islamiste-devenu-pasteur-24-12-2015-2004973_23.php?M_BT=630295570442#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20151224http://www.lepoint.fr/societe/said-oujibou-l-islamiste-devenu-pasteur-24-12-2015-2004973_23.php?M_BT=630295570442#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20151224

mercredi 23 décembre 2015

Le « guide » des Frères musulmans condamné à 10 ans de prison | La-Croix.com - Monde

Le « guide » des Frères musulmans condamné à 10 ans de prison | La-Croix.com - Monde

Le « guide » des Frères musulmans condamné à 10 ans de prison

En Égypte, un tribunal militaire a condamné mardi le chef des Frères musulmans à dix ans de prison et des dizaines d'autres islamistes à la prison à vie pour leur implication dans des affrontements meurtriers en 2013, selon des responsables militaire et judiciaire.

Quarante et un autre accusés ont écopé de peines allant de trois à sept ans de prison, alors que 90 autres ont été condamnés à vie. Cinquante-neuf autres personnes ont été acquittées.

Mohamed Badie, le guide de cette confrérie présente dans de nombreux pays dans le monde, a été condamné à dix ans de prison, de même que deux autres leaders des Frères musulmans, Mohamed al-Beltagui et Safwat Hegazi. Ils étaient notamment accusés de vandalisme, incitation à la violence, meurtre, agression de militaires, et d'avoir incendié des blindés et deux églises coptes à Suez.

Mohamed Badie a déjà été condamné à mort dans une autre affaire.

À lire aussi : Le régime égyptien menace de décapiter les Frères musulmans

D'autres accusés ont été déclarés coupables d'avoir participé à des affrontements qui avaient fait 31 morts à Suez (est) entre le 14 et le 16 août 2013, peu après la dispersion au Caire par la police de deux rassemblements d'islamistes qui manifestaient contre la destitution un mois plus tôt du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie.

Immense mouvement populaire

La destitution de Mohamed Morsi a été le résultat d'un immense mouvement populaire de protestation qui a mobilisé des millions d'Égyptiens à la fin du mois de juin 2013, désireux - un an seulement après l'accession au pouvoir des Frères musulmans - de mettre un terme à l'islamisme politique.

Depuis juillet 2013, et la chute de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, ses partisans continuent à manifester dans le pays. Dans le Sinaï, mais aussi au Caire, des insurgés djihadistes mènent des attentats qui ont fait des centaines de morts dans les rangs des forces de l'ordre.

Même si les liens ne sont pas formellement établis entre ces derniers et les islamistes, le régime d'Abd El Fatah Al Sisssi s'est engagé dans une féroce répression des partisans présumés du président destitué, et de toute autre forme d'opposition.



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vendredi 18 décembre 2015

Terrorisme islamiste : quand Riyad tente de se disculper: Toute l'actualité sur liberte-algerie.com

Terrorisme islamiste : quand Riyad tente de se disculper: Toute l'actualité sur liberte-algerie.com

Terrorisme islamiste : quand Riyad tente de se disculper

Directement concernés par la pandémie de la violence islamiste, l'Irak, la Syrie et l'Iran sont paradoxalement absents de cette coalition des pays islamiques.

Peut-on promouvoir l'idéologie islamiste radicale, financer le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda qui combat le régime de Damas et appuyer une coalition de la milice islamiste comme Fajr Libya à Tripoli contre le gouvernement légitime exilé à Tobrouk, et être derrière la création d'une coalition islamique pour combattre "militairement" et "idéologiquement" le terrorisme islamiste ?
Il n'y a que l'Arabie Saoudite, promoteur de l'idéologie wahhabite, qui a osé la création d'une coalition de pays musulmans contre le terrorisme islamiste, qui peut réussir une telle prouesse. Cette coalition, de laquelle l'Algérie est absente, sera composée de 34 pays, a annoncé Riyad dans un communiqué répercuté par son agence officielle SPA. Son commandement sera basé à Riyad pour "soutenir les opérations militaires dans la lutte contre le terrorisme", a ajouté SPA. "La guerre contre le terrorisme" est "notre guerre", celle "des musulmans contre les terroristes qui commettent leurs actes horribles au nom de la religion", a réagi le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohamad Momani. Pour le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, "le fait que les pays musulmans s'élèvent ensemble contre la terreur" est "la meilleure des réponses à ceux qui s'efforcent d'assimiler la terreur à l'islam". Dans sa déclaration à l'AFP, lors de son passage à Paris, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a affirmé que les pays membres de cette nouvelle coalition échangeront des informations, fourniront du matériel et de la formation et des troupes en cas de besoin. "Les décisions seront prises au cas par cas, et aucune option n'est exclue", a-t-il déclaré. Pour le futur prince héritier et ministre saoudien de la Défense, Mohamed Ben Salmane, la nouvelle coalition témoigne "du souci du monde islamique à combattre le terrorisme et à être un partenaire dans la lutte mondiale contre ce fléau", a repris l'APS. Une déclaration qui cache mal une attitude réactionnaire de l'Arabie Saoudite, constamment citée avec le Qatar comme les parrains de l'islamisme radical, comme cela était le cas durant les années 1990 en Algérie. Pointé du doigt de toutes parts, excepté de puissances occidentales qui entretiennent avec lui d'importantes relations commerciales, le royaume saoudien essaye ainsi de se disculper. Un déroulé des faits et des positions politiques de Riyad démontre pourtant le contraire de cette "volonté" de l'Arabie Saoudite à combattre le terrorisme dont la matrice idéologique est l'islam rigoureux pratiqué par la monarchie dirigée par le roi Salmane. S'il n'y avait pas les attentats de Paris le 13 novembre et la persistance de la menace terroriste brandie par l'organisation autoproclamée État islamique (Daech), laquelle a revendiqué plusieurs attaques à l'intérieur du territoire saoudien, Riyad n'aurait peut-être pas songé à prendre l'initiative de former cette coalition. Car avant Daech, c'est plus d'une décennie de lutte contre Al-Qaïda, fondée par le terroriste saoudien Oussama Ben Laden, durant laquelle Riyad et ses nouveaux alliés n'ont pas apporté leur touche. Au Yémen, où les avions saoudiens ont tué des dizaines de civils pour empêcher les chiites houthis de prendre le pouvoir, l'Arabie Saoudite ne s'est jamais inquiétée par l'expansion de la branche locale d'Al-Qaïda en péninsule Arabique (Aqpa), qui a revendiqué l'attentat des frères Kouachi contre le journal satirique français Charlie Hebdo. Au-delà de ces faits, parmi d'autres, le contexte d'une telle annonce pousse à se poser des questions sur la création d'une telle coalition. Car elle intervient parallèlement aux déclarations insistantes des États-Unis à engager des troupes au sol en territoire syrien pour combattre Daech. N'ayant aucune intention, du moins pour le moment, d'engager leurs propres troupes au sol en Syrie et en Irak, les capitales occidentales qui soutiennent l'opposition syrienne contre Bachar al-Assad auraient-elles l'idée de sous-traiter une intervention étrangère dans ce pays en mobilisant la coalition islamique ? Tout laisse supposer cela, à se fier à l'hésitation de la Russie à se prononcer sur l'opportunité d'une telle coalition. "Il nous faut du temps pour analyser puis prendre une décision basée sur les informations précises dont nous avons besoin", a dit le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.



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L'islam et les égorgeurs - Nouvelles de France Portail libéral-conservateurNouvelles de France Portail libéral-conservateur

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L'islam et les égorgeurs

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Jésus, ce libéral

Il a fallu sept fois cinquante-deux minutes à Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, sur Arte, pour interroger « vingt-six des meilleurs chercheurs de différentes universités, de différents pays, de différentes traditions », et démontrer que l'islam était peut-être une hérésie chrétienne – une évidence pourtant connue depuis au moins Thomas d'Aquin ! Que cette évidence soit passée pour une sorte de scoop aux yeux de  toute une partie de la « grande presse » est un indice de l'inculture foncière dans laquelle nous sommes tombés.

Résumons ces six heures de pensum télévisuel : Jésus est un personnage important de l'islam. Nommé une douzaine de fois dans le Coran, contre quatre pour Mahomet, il est présenté comme le « fils de Marie ». C'est-à-dire qu'il n'a pas de père humain. Il est donc né de « l'esprit de Dieu » ou encore du « souffle de Dieu ». Il n'a donc pas pu mourir sur la Croix. Jésus y est crucifié « en apparence ». La bonne blague pour illusionner les gogos !

On sait bien que la double nature du Christ, vrai homme et vrai Dieu, a été l'objet, dans les premiers siècles de notre ère, d'une multitude de controverses, parfois sanglantes. Pour simplifier le mystère enseigné par l'Eglise, la tentation était grande de faire de Jésus soit un homme, soit un dieu. Un certain Arius, qui exerçait à Alexandrie au début du IVème siècle, a opté pour la première branche de l'alternative, prônant que Jésus ne pouvait être qu'un homme.

L'« arianisme », la doctrine issue de cette profession de foi, s'est répandu comme une traînée de poudre, justement parce qu'elle était davantage à la portée du vulgaire que la théologie ecclésiale. Ainsi les Goths, des Barbares, ont véhiculé cette hérésie – car c'en était bien une – jusqu'en Espagne. L'islam a fait la même opération, mais en retenant l'autre branche de l'alternative, et obtenu le même succès foudroyant auprès des masses. L'arianisme a fini par disparaître de la scène religieuse, mais non l'islam. Pourquoi ? Arius était un simple prêtre, le Prophète un chef de guerre…

Ce n'est pas chez Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, que l'on trouvera ce genre d'explication. Pour nos deux distingués observateurs du « fait religieux », toutes les croyances se valent, elles sont toutes potentiellement dangereuses, car leurs textes les plus sacrés peuvent être instrumentés pour justifier les pires massacres. Pour appuyer cette assertion, l'un des deux compères a cru bon de citer au micro de Patrick Cohen sur France-Inter, le 4 décembre dernier, un verset de l'Evangile de Luc, qu'il avait visiblement appris par cœur : « Quant à mes ennemis, ceux qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi. » (Luc:19-27). Il a omis de préciser que l'évangéliste rapporte une parabole de Jésus où il est question d'un maître qui a une curieuse façon de rétribuer ses serviteurs. Dans le verset précédent, on entend de la bouche du même maître «  » Je vous le dis: A celui qui a on donnera; mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a. » (Luc:19-26). En aucun cas, ce maître ne peut être assimilé au Christ.

Mais pourquoi donc cette citation où il est question d'égorgement ? Parce que c'est le supplice favori que les djihadistes mettent on line sur la Toile ?

LE PROPHETE LUI-MÊME

Il se trouve que le Prophète lui-même est un égorgeur comme en témoigne ce passage de la Sîra (la biographie de Mahomet) : « Le Prophète ordonna de tuer tous les hommes de la tribu juive des Qurayza [de Médine], et même les jeunes, à partir de l'âge où ils avaient les poils de la puberté. […] Il alla ensuite sur la place du marché de Médine […] et y fit creuser des fossés. Puis il fit venir les Qurayza par petits groupes et leur coupa la gorge sur les bords des fossés. […] Ils étaient six cents à sept cents homme. On dit huit cents et même neuf cents. […] Le Prophète ne cessa de les égorger jusqu'à leur extermination totale. » (Sîra, 2, 240-241). [1]

Ces décapitations ne sont humainement possibles, si l'on ose dire, que si l'on déshumanise l'adversaire. Or cette déshumanisation est autorisée par une certaine sourate du Coran adressée aux mécréants : Dieu a transformé en singes et en porcs / Ceux qu'il a maudits. (Coran, 5,59)

Dès lors, on comprend mieux la manœuvre de nos deux savants docteurs. En mettant sur le même plan le Christ et le Prophète, il s'agit pour Mordillat/Prieur de désarmer par avance ceux qui voudraient établir une relation particulière entre l'islam et la violence sanguinaire qui se déchaine aujourd'hui.

Le problème, qu'ignorent ou font semblant d'ignorer Mordillat et Prieur, c'est que ce qu'on lit dans la Sîra n'est pas une parabole, mais un récit tiré de la vie même du Prophète, qui est pris comme véridique par tout bon musulman et qui est cité en boucle aujourd'hui encore sur les medias de langue arabe.

Alors, pour paraphraser Martine Aubry, je vais vous dire, la confusion religieuse, ras-le-bol ! Entre celui qui tend la joue et celui qui manie le couteau, il y a un abîme qu'aucune casuistique ne pourra combler.

> Philippe Simonnot est l'auteur de Enquête sur l'antisémitisme musulman (Michalon), et de Hitlerisme français (Kindle).

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Islam : l’impossible aggiornamento | Valeurs actuelles

Islam : l'impossible aggiornamento | Valeurs actuelles

Islam : l'impossible aggiornamento | Valeurs actuelles

L'Incorrect.  Quid d'un islam libéral? Alors que de nombreuses voix appellent à une véritable réforme de l'islam, Marie-Thérèse Urvoy, professeur des Universités (ICT, Bordeaux 3-Montaigne), souligne les difficultés de cette entreprise.

« Il n'y a pas un islam modéré et un islam violent ; l'islam, c'est l'islam ! », avait déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en 2007. L'Occident, et la France en particulier, s'obstine à raisonner avec un appareil notionnel et sémantique qui n'a aucun statut dans le corpus doctrinal de l'islam. On emploie les mêmes mots pour ne pas dire la même chose. Une surexploitation de l'expression "islam modéré" en a galvaudé le sens. Aussi convient-il de s'interroger plutôt sur la possibilité d'un islam libéral.

La réponse est oui et non. Oui, dans la mesure où cela relèverait des musulmans eux-mêmes. Non, si l'on s'en tient aux textes fondamentaux. Certes, à l'ère djihadiste, nombre de musulmans — surtout les plus médiatisés — appellent à réformer les fondamentaux de l'islam, à l'instar du groupe américain Liberal Muslims d'il y a vingt-cinq ans. Mais que signifient alors les mots ? Expriment-ils que l'on choisira dans le Coran et dans les hadiths (traditions prophétiques) ce qui convient à la circonstance, et que l'on taira le reste ?

À chaque attentat djihadiste, et pour être exonérés d'assumer l'islamisme, dermatose pathogène de l'islam, des musulmans excipent de versets coraniques condamnant les tueries : « ne tuez pas la vie qu'Allah a déclarée sacrée » (XVII, 33). En fait, le verset complet dit : « Sauf en droit, ne tuez pas… » De plus, la suite n'est jamais citée : « quiconque est tué injustement, Nous donnons, à son proche, pouvoir de le venger… » À l'évidence, les auteurs des attentats sont convaincus d'être dans leur plein droit et qu'ils ne font que venger les leurs. Ainsi, dans la fatwa publiée par l'Arabie Saoudite, condamnant les attentats du 13 novembre, le verset cité interdit de tuer des innocents mais il est omis de dire que pour l'islam des textes, tout homme qui a pris connaissance de la « religion d'Allah » et ne s'est pas converti est coupable d'infidélité. De plus, la condamnation du « péché contre Allah » marque ouvertement la stricte référence à la seule loi émise par le dieu du Coran et non la référence à la loi universelle, premier principe de la morale naturelle qui s'impose à tous.

Par ailleurs, il faut discerner entre "réformateur" et "libéral". On parle déjà de réformisme à propos du mouvement salafiste. Mais on ne peut qualifier de libéral, par exemple, l'évolutionnisme sommaire de l'un de ses chefs de file, Muhammad 'Abduh (au début du XXe siècle) ; qui affirmait que chaque prophète a correspondu à une phase de l'évolution de l'humanité et que « quand arriva l'âge où l'humanité parvint à sa maturité […]alors vint l'islam qui s'adressa à la raison ». De nos jours, Ali Mérad, dans un Que sais-je ? sur l'exégèse coranique, réitère par quatre fois son refus de toute critique historique appliquée au Coran. Mohamed Talbi répète, dans un livre d'entretiens, que le Coran est formé des ipsissima verba Dei. Peu après le massacre de Charlie Hebdo, Ghaleb Bencheikh publie sur Internet un texte vigoureux au titre éloquent : « Refonder la pensée théologique de l'islam », où il réclame de « reconnaître qu'un corpus violent a existé dans la tradition islamique, seul référentiel des djihadistes ». Mais dans ce manifeste de cinq pages, n'est jamais prononcé le mot "Coran".

Il faut retenir que les intellectuels musulmans qui écrivent en France ou en Occident, pour les Français ou les Occidentaux, ne représentent qu'eux-mêmes. D'Abdelwahab Meddeb à Abdennour Bidar, de Malek Chebel à tant d'autres moins médiatisés, aucun d'entre eux n'a fait école ni en France ni en terre d'islam. Leurs discours programmatiques sont reçus comme un espoir anticipé d'un islam libéral, mais la difficulté concrète est que cela demeure encore le fait d'individualités, ce n'est jamais une action mobilisatrice qui engendrerait un courant populaire. Bien plus, il est avéré que dans cet état d'esprit, on ne peut aller plus loin que des concessions de détail.

Paradoxalement, les idées pour un islam libéral viennent de musulmans vivant en terre d'islam, tels le Pakistanais Fazlur Rahman et le Soudanais Mahmoud Mohamed Taha. Le premier est mort, en 1988, en exil aux États-Unis, le second a été pendu à Khartoum, en 1985. Fazlur Rahman dénonçait deux faillites : se verrouiller dans le cercle de l'orthodoxie en laissant en dehors l'essentiel ; tomber dans un objectivisme scientifique qui interdit toute élévation aux vérités supérieures de la foi. L'esprit a été réduit à l'aune du droit, la théologie a été remplacée par le fiqh et l'orthopraxie a triomphé. Mais si l'on est fier de citer Fazlur Rahman, qui l'a suivi réellement ?

Le pas décisif est franchi par Taha, qui ne se limite pas au réformisme. Il défend le contenu et le sens du titre de son principal ouvrage, paru en 1967 : la Seconde Mission de l'islam, mission à retrouver dans les seules sourates mecquoises du Coran, qui sont un appel à l'homme responsable devant Dieu et à son libre choix, alors que les sourates médinoises sont liées à des circonstances historiques particulières et sont donc « abrogées » de droit. L'idéal de l'islam n'a jamais été atteint, contrairement au mythe d'un âge d'or.

Si l'on veut que l'expression "islam libéral" couvre autre chose qu'une accommodation circonstancielle — justifiée au demeurant par la taqiyya (dissimulation légale) —, il faut qu'il se fonde sur l'affirmation explicite et nette que le Coran est un livre inspiré, mais non dicté en une "descente" (tanzîl) concrète du ciel, et qu'il transmet un message purement spirituel et non une loi (charia). En terre d'islam, beaucoup de musulmans en sont convaincus, mais ne peuvent le dire puisqu'ils sont soit contraints à l'exil, comme Nasr Hamid Abû Zayd, soit assassinés, comme Farag Foda. Ce qui réduit les musulmans de France à un rôle de simples promoteurs d'une réforme libérale rêvée. Elle apaise un Occident humanitaire, vacillant sous le doute et le déni de soi.

À lire

Entretiens sur l'islam, de Louis Garcia. Éditions Docteur Angélique, 96 pages, 10 €.

La mésentente, Éditions du Cerf, 352 pages, 24 €.



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Boualem Sansal (2084 – La fin du monde): "L'islamisme s'installe partout"

Boualem Sansal (2084 – La fin du monde): "L'islamisme s'installe partout"
l'islamisme est un phénomène rampant, plus diffus et plus profond qui ne s'arrête pas. 
Les attentats ne sont que des épiphénomènes de quelque chose de bien plus complexe."
http://www.rtbf.be/info/medias/detail_boualem-sansal-2084-la-fin-du-monde-l-islamisme-s-installe-partout?id=9164949

Boualem Sansal (2084 – La fin du monde): "L'islamisme s'installe partout"

Boualem Sansal (2084: La fin du monde): "L'islamisme s'installe partout"

Écrivain algérien, Boualem Sansal est l'auteur de "2084 – La fin du monde". Cet ouvrage, déjà vendu à plus de 300 000 exemplaires est une référence à celui de George Orwell (1984). À cette différence près que, cette fois, le tyran n'est pas marxiste, mais islamiste. Et pour Boualem Sansal, il ne s'agit pas d'une fiction, mais d'un danger réel "qui est déjà en train de se mettre en place".

Véritable événement littéraire, 2084 a été désigné meilleur livre de l'année par le magazine Lire. Il évoque une dictature dont le Big Brother est le prophète Abi, "délégué" de Yölah sur terre. Son pays est l'Abistan et son système politique est fondé sur l'amnésie et la soumission à un dieu unique.

Pour Boualem Sansal, 2084 n'a cependant pas pour vocation de percevoir un éventuel cauchemar du XXIème siècle : "Ce cauchemar est déjà installé dans de nombreux pays dont l'Algérie, la Turquie, le Maroc et les pays du Golfe. L'islamisme s'installe partout et on peut supposer qu'il va continuer à s'étendre".

Une analyse plutôt qu'un sentiment

Boualem Sansal se targue de baser cette vision sur une analyse froide de la situation : "Je n'ai aucun sentiment par rapport à cela. Je décris une réalité". L'Abistan, le pays où le totalitarisme grandit, n'est pourtant pas issu de Daech. Il naîtra plutôt, dans l'esprit de Boualem Sansal, dans la zone géographique de l'Iran et du Pakistan. Car, pour l'auteur algérien, le monde arabe, "pauvre et faible" n'a guère de perspectives. Quant à Daech, "il est une branche morte de l'islamisme. Daech va pourrir de lui-même".

La solution : prendre conscience

Pour arrêter ce processus déjà enclenché, la seule solution serait de prendre conscience du danger. "Mais ce n'est pas le cas, constate Boualem Sansal. On se fixe sur les attentats, mais cela ne relève que de la police et de la justice alors que l'islamisme est un phénomène plus rampant, plus diffus et plus profond qui ne s'arrête pas. Les attentats ne sont que des épiphénomènes de quelque chose de bien plus complexe."

Réinventer la culture des Lumières

Dans une interview, Boualem Sansal avait appelé à "réinventer la culture des Lumières". Des Lumières qui, selon lui, ont été "laminées par un phénomène planétaire plus puissant que l'islamisme : la mondialisation. Cette mondialisation qui arase les cultures et détruit les frontières en mettant le monde sous tension par une concurrence infernale. Et pour réinventer les Lumières, il faut prendre conscience qu'elles sont en danger".

L'impact du livre ? On verra dans 4 ans

Comme "1984", qui avait servi de repoussoir au totalitarisme durant l'après-guerre, 2084 aura-t-il un rôle salvateur sur les consciences du XXIème siècle ? Modeste, l'auteur appelle à prendre du recul : "Le livre vient de sortir. C'est dans 3 ou 4 ans qu'on se penchera sur ce qu''il peut apporter. Pour l'instant, 2084 rencontre une grande angoisse, mais il faudra beaucoup de temps pour voir  apparaître les réponses".

Une Europe à la dérive

Pour Boualem Sansal, le départ de nombreux jeunes européens vers la Syrie et l'Irak trouve son explication dans les difficultés du vieux continent : "L'Europe est en train de s'effondrer. Elle perd son statut d'hyperpuissance et n'est pas arrivée à se faire. Et le peu qui a été fait se défait". La bipolarité avec le pouvoir permettrait à ces jeunes candidats au djihad de mieux se situer. "L'idée est que c'est ailleurs que l'on trouvera la paix. Ce qui explique de nombreux départs. Il faut reprendre le chemin de la création de l'Europe, mais pas sur des bases technocratique de compétition et de publicité à outrance. Les Lumières, c'est le contraire de tout cela. C'est la croissance, la tranquillité."

Peu de raisons d'espérer

Avons-nous, des raisons d'espérer ? "Hélas non, répond Boualem Sansal. Quand les processus démarrent, ils vont à leur terme et cette énorme machine est lancée. Le train est lancé, et il faut une prise de conscience très forte. Mais l'on ne voit rien venir. D'aucun côté. Pas même des musulmans qui sont pourtant les premières victimes de l'islamisme, de l'insécurité et des difficultés économiques."



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Fwd: Alerte Google : islamisme


Date: 15 décembre 2015 22:00:19 UTC+2
Objet: Alerte Google : islamisme

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Se mêlent à la fois des velléités d'insurrection, un banditisme gangrénant la lente décomposition des régions sur lesquelles un islamisme, d'abord ...