lundi 27 juin 2016

Le Père Lombardi : "le Pape ne fait pas de croisade" - Radio Vatican

Le Père Lombardi : "le Pape ne fait pas de croisade" - Radio Vatican

Le Père Lombardi : "le Pape ne fait pas de croisade"

Le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège - AP

(RV) « Le Pape ne fait pas de croisades » : déclaration du père Federico Lombardi, lors d'une conférence de presse ce dimanche 26 juin, à Yerevan. Le porte-parole du Saint-Siège réagissait ainsi aux accusations du gouvernement turc, après que le Pape a parlé de « génocide » pour parler des massacres de masse commis par l'Empire ottoman en 1915. « Des propos malheureux », selon le vice-Premier ministre turc, y voyant « une mentalité de croisés ».

Des accusations que réfute le père Lombardi. « Si l'on écoute le Pape,  il n'y a rien (dans ses propos) qui évoque un esprit de croisade. Sa volonté est de construire des ponts au lieu de murs. Son intention réelle est de construire les fondations pour la paix et la réconciliation », a affirmé le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, qui a insisté : « François a prié pour la réconciliation de tous, n'a pas prononcé un mot contre le peuple turc. Le Pape ne fait pas de croisades, ne cherche pas à organiser de guerres ».

Lors de sa rencontre avec les autorités arméniennes, vendredi 24 juin, le Pape avait évoqué le « Grand Mal » de 1915, parlant d'une « tragédie », d'un « génocide » rendu possible par « d'aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l'esprit des bourreaux au point qu'ils se sont fixé le dessein d'anéantir des peuples entiers ».

Lors la messe solennelle célébrée le 12 juin 2015, en la Basilique Saint-Pierre, à la mémoire des victimes arméniennes du « Metz Yeghern », le Pape François, citant saint Jean-Paul II, avait déjà parlé de « génocide » pour désigner les massacres commis en 1915. La réaction turque avait été immédiate : Ankara avait ainsi rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège pendant près d'une année.

(MA avec AFP)



JTK

mardi 21 juin 2016

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 20-06-2016



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 20 juin 2016 13:44:44 UTC+
ASIE/SYRIE - Trois morts dans l'attentat suicide perpétré contre une assemblée religieuse organisée à Qamishli en présence du Patriarche de l'Eglise orthodoxe syriaque   Qamishli (Agence Fides) – Trois personnes ont trouvé la mort dans l'attentat suicide perpétré hier au cours d'une assemblée religieuse organisée à Qamishli, dans le nord de la Syrie, pour commémorer ce qu'il est convenu d'appeler le génocide assyrien de 1915, mis en œuvre par l'armée ottomane. Selon des sources locales de Fides, l'auteur de l'attentat a cherché à entrer dans la salle où les personnes étaient réunies mais a été arrêté par les forces de sécurité locales et s'est fait exploser au moment de son arrestation. La rencontre voulait célébrer le massacre de 1915 connu également sous le nom de massacre de Sayfo, accompli par l'armée ottomane au cours de la première guerre mondiale. Selon les estimations des historiens, les victimes assyriennes de ce massacre furent au nombre de 250.000 environ même si certaines sources indiquent le chiffre de 750.000. A la cérémonie était notamment présent le Patriarche de l'Eglise orthodoxe syriaque, Ignace Ephrem II. La sécurité était assurée par les forces de sécurité Sotoro, milices chrétiennes nées dans le nord-est de la Syrie. L'attentat, qui n'est pas le premier dans la ville de Qamishli, n'a pas été revendiqué.
Le Patriarche a également présidé le 19 juin à Qamishli un événement au cours duquel a été inauguré un monument commémorant le génocide assyrien.
La ville de Qamishli, à majorité kurde, est actuellement divisée en deux, une partie étant contrôlée par les milices kurdes et l'autre par l'armée syrienne. (PA) (Agence Fides 20/06/2016

«Les droits de l'homme érigés en religion détruisent les nations»

«Les droits de l'homme érigés en religion détruisent les nations»

«Les droits de l'homme érigés en religion détruisent les nations»
Cour européenne des droits de l'homme

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - À l'occasion de la sortie de son livre Les droits de l'homme contre le peuple, Jean-Louis Harouel a répondu au FigaroVox. Il dénonce une nouvelle religion séculière centrée sur l'obsession de la non-discrimination qui paralyse la politique des pays occidentaux.


Jean-Louis Harouel est professeur agrégé de droit à Paris II et auteur de «La grande falsification. L'art contemporain», «Le vrai génie du christianisme» et «Revenir à la nation» (Editions Jean-Cyrille Godefroy). Son dernier ouvrageLes droits de l'homme contre le peuple est paru aux éditions desclée de Brouwer.


FIGAROVOX. - Après le massacre d'Orlando, les commentaires et les mises en accusation se sont succédé. On s'est focalisé sur l'aspect homophobe du crime, on a pointé du doigt les mouvements conservateurs et les religions monothéistes. L'islamisme est passé au second plan. Les démocraties occidentales sont-elles de nouveau tombées dans le piège de ce que vous appelez «la religion des droits l'homme»?

Jean-Louis HAROUEL. - Autant il est aisé de condamner au nom de l'Évangile les violences provoquées ou cautionnées par la religion chrétienne, autant il n'est guère possible de condamner la violence musulmane au nom des textes saints de l'islam, dès lors que l'invitation à la violence y est expressément et abondamment inscrite. Concernant l'homosexualité masculine - la seule ayant été prise en compte -, les sociétés chrétiennes l'ont certes longtemps réprouvée et punie sévèrement au motif que la Bible (Genèse, 19) rapporte que Yahvé a lancé le feu du ciel sur Sodome et Gomorrhe. Mais, déjà dans la France de Louis XV, ainsi que l'a constaté l'historien Maurice Lever dans son livre Les bûchers de Sodome (1985) où il notait l'absence des bûchers à cette époque, la royauté de droit divin faisait preuve d'une grande modération. Au contraire, les textes saints de l'islam sont féroces. Il y a en particulier un hadith terrible du Prophète qui invite les croyants à tuer les homosexuels: «L'envoyé d'Allah - Bénédiction d'Allah et Salut sur Lui - a dit: Qui que vous trouviez qui agit à la manière des gens de Loth, tuez l'actif et le passif». Ce texte figure dans la Sunna (rassemblant les actes, dires et approbations de Mahomet: les hadiths) dont la réunion avec le Coran constitue la Charia. Or celle-ci est le guide de ceux qui veulent revenir au respect de la loi divine. Le lien avec le massacre d'Orlando est plus qu'évident.

C'est un déni de réalité que de mettre systématiquement sur le même plan les religions monothéistes afin de ne pas avoir à prononcer de critique envers l'islam. Ce déni de réalité est pratiqué par les démocraties occidentales au nom d'un «politiquement correct» qui n'est qu'un aspect d'une religion séculière que l'on peut appeler religion des droits de l'homme.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, cette religion a très largement occupé le vide creusé en Europe occidentale à la fois par l'effondrement de la pratique religieuse chrétienne et par l'implosion du communisme soviétique.

Avatar de la religion de l'humanité, le culte des droits de l'homme a remplacé depuis quelques décennies le communisme - dont il partage la nature de religion séculière - dans son rôle d'utopie censée instaurer le règne du bien sur la terre. Dans cette nouvelle religion séculière, les droits de l'homme sont en charge de la promesse du royaume de Dieu sur la terre, en charge du projet d'une humanité réconciliée grâce à l'instauration d'une société parfaite, au moyen de la mutation du monde ancien en un monde nouveau entièrement cosmopolite et fondé exclusivement sur les droits des individus.

À la suite de François Furet, l'historien américain Samuel Moyn a confirmé en 2010 dans The last Utopia que l'hégémonie de l'idéologie des droits de l'homme depuis les dernières décennies du XXe siècle s'est édifiée sur les ruines des idéologies révolutionnaires. C'est de l'implosion des utopies antérieures qu'est née la «dernière utopie» que sont les droits de l'homme comme norme suprême censée faire advenir un monde meilleur.

En quoi les islamistes se servent-ils des droits de l'homme pour accroître leur influence?

Dans la mesure où ils favorisent le succès des revendications musulmanes, les droits de l'homme contribuent à la montée en puissance de l'islam en France et dans les autres pays occidentaux. Lorsque, au nom du principe de non-discrimination, des droits individuels sont reconnus (par la loi, le juge ou l'administration) à des membres d'un groupe identitaire au titre de leur appartenance à ce groupe, ces droits deviennent des droits du groupe, et donc des droits collectifs. La sacralisation des droits individuels par la religion séculière des droits de l'homme aboutit finalement à la mise en place de droits identitaires, ce dont l'islam a su tirer un grand profit.

L'islam ne manque jamais d'utiliser l'arme des droits de l'homme pour contraindre les pays européens à adopter un profil bas face à la population musulmane qui y vit. Sous couvert de non-discrimination et de respect de la liberté religieuse, c'est une civilisation antagoniste de la civilisation européenne qui poursuit son entreprise de conquête et de domination.

En Europe occidentale, l'islam a profité à plein des droits de l'homme. C'est sur eux que se fondent les revendications vestimentaires, alimentaires et autres des musulmans, lesquelles relèvent en réalité d'une prise de pouvoir de nature politique, d'une appropriation de territoires, d'une domination de secteurs de la société. L'islam combinant en lui le politique, le juridique et le religieux, toute concession faite à l'islam comme religion est aussi une concession faite à l'islam politique et juridique, avec pour effet de transformer peu à peu les pays européens concernés en terres musulmanes.

Selon vous, les droits de l'homme sont mis au service d'une «immigration colonisatrice». Beaucoup d'immigrés viennent en Europe et en France pour mieux vivre ou par attrait pour le modèle occidental et non pour nous coloniser ….

Je suis bien d'accord avec vous: beaucoup d'immigrants s'introduisent et s'incrustent en Europe occidentale simplement pour des raisons d'intérêt personnel, pour jouir d'un niveau de vie et de conditions d'existence infiniment meilleurs que dans leur pays. Ils n'ont pas d'arrière-pensées colonisatrices ou conquérantes. Mais les Wisigoths, les Burgondes et les Francs jadis autorisés par le pouvoir impérial à trouver refuge et à s'installer sur le territoire de l'Empire romain d'Occident n'avaient pas non plus d'intentions conquérantes. Simplement, deux générations plus tard, ils avaient pris le pouvoir et s'étaient taillé des royaumes sur le territoire de l'Empire anéanti. L'histoire montre par de nombreux exemples qu'une immigration numériquement minoritaire mais vigoureuse peut s'emparer durablement du pouvoir et dominer la population autochtone.

Aussi bien certaines personnalités musulmanes ne cachent-elles pas leurs intentions conquérantes en Europe. Tel le cheikh Youssouf al Quaradawi, l'un des principaux de l'UOIE (Union des organisations islamiques européennes, dont la branche française est l'UOIF), qui déclarait en 2002: «Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons. Avec nos lois coraniques nous vous dominerons.»

Que faites-vous des réfugiés?

On ne peut pas ne pas secourir les réfugiés. Pour autant, nous n'avons pas les moyens de les accueillir sur la base des niveaux de vie et modes de vie occidentaux. Ils ne peuvent raisonnablement attendre de nous que des conditions de logement ainsi que des prestations sociales et médicales minimales. De plus, il ne faut pas leur laisser penser qu'ils vont s'installer durablement chez nous. Il faut leur faire savoir que, dès que la situation sera rétablie dans leur pays, ils seront invités à y repartir. D'ailleurs, autant l'accueil s'impose moralement pour les enfants, les mères et les vieillards, autant la place normale des hommes jeunes et adultes n'est pas ici mais dans leur pays, sur le sort duquel ils semblent avoir bien vite tiré un trait. Dans bien des cas, la qualité même réelle de réfugié dissimule plus ou moins une immigration motivée par la recherche d'une vie plus facile, c'est-à-dire une immigration économique.

Or, étant donné l'énorme accroissement démographique au sud de la Méditerranée, l'Europe doit s'attendre à voir prochainement déferler une immigration économique d'une ampleur encore jamais vue, se comptant en dizaines de millions d'individus s'invitant dans nos pays dans l'espoir d'y améliorer leurs conditions de vie. Mais l'Europe occidentale sera incapable d'absorber une telle masse d'immigrés. Elle périra à moins que les immigrants économiques ne soient systématiquement reconduits dans leur pays. Cependant, pour que les États concernés acceptent de favoriser la reconduite de leurs ressortissants, il est évident qu'il sera indispensable de rétribuer leur bonne volonté par une énorme augmentation de l'aide au développement. Spécialiste reconnu des questions de développement, Claude Sicard, dans un article de la Revue politique et parlementaire (n° 1076, décembre 2015), préconise la création par les pays européens d'une taxe de 50% sur les dépenses publicitaires, destinée à financer le retour le retour dans leurs pays respectifs des immigrants économiques reconduits chez eux.

En quoi les droits de l'homme nous condamnent-ils à l'impuissance collective?

Pour mettre fin à l'appel d'air permanent qui attire par millions les immigrants d'origine extra-européenne, il faut restaurer la discrimination fondatrice de l'idée de cité: celle qui traite différemment le citoyen et le non-citoyen, le national et l'étranger. Il faudrait idéalement qu'il n'y ait plus d'intérêt matériel à s'incruster illégalement sur le sol français. Or cela va à l'encontre de la religion séculière des droits de l'homme.

Dès l'aube des années 1980, Marcel Gauchet avait bien vu que, si les démocraties européennes faisaient des droits de l'homme leur politique, elles se condamneraient à l'impuissance collective. La religion des droits de l'homme handicape très dangereusement la France face au déferlement de l'immigration et à la présence sur son sol d'un islam de masse. Instaurant une morale d'État vertueusement suicidaire, la religion des droits de l'homme interdit à nos dirigeants d'envisager ces problèmes et d'y répondre d'un point de vue politique.

La religion des droits de l'homme est la négation des droits collectifs des nations européennes. Elle refuse à la collectivité nationale le droit de vivre comme elle le souhaite. La souveraineté démocratique consiste dans la propriété d'un groupe humain sur lui-même, son destin, son identité, son sol, son patrimoine matériel et immatériel. Refusant cette souveraineté, la religion des droits de l'homme détruit l'idée de patrimoine d'un groupe humain, elle prétend le contraindre à le partager, le mettre en commun. Bref, c'est une nouvelle forme de communisme.

Pour combattre la menace islamiste, faut-il renoncer à ce que nous sommes, nous trahir? Les droits de l'homme ne font-ils pas partie des fondamentaux de l'Occident au même titre que les racines chrétiennes?

La religion séculière des droits de l'homme n'est pas, malgré les apparences, d'origine chrétienne, car elle découle de deux grandes hérésies: la gnose et le millénarisme. Les droits de l'homme comme religion ne sont pas un prolongement du christianisme: c'est un système de croyances post-chrétien.

La religion (ou utopie) des droits de l'homme qui règne aujourd'hui ne relève pas des «fondamentaux de l'Occident» au même titre que ses racines chrétiennes. Inspirée par une compassion cosmique indifférente aux États et aux nations, sa conception des droits individuels est profondément différente de la conception classique, celle des déclarations américaines et française de la fin du XVIIIe siècles, lesquelles ont établi avant tout les libertés publiques des citoyens au sein des États-nations démocratiques. D'ailleurs, ces deux réalités très différentes sont désignées dans la langue anglaise par des appellations distinctes: pour les droits de l'homme actuels, human rights, terme apparu seulement au milieu du XXe siècle ; tandis que, pour les droits individuels reconnus aux citoyens en 1776 et 1789, on parlait de rights of man. À cela répond en France la distinction entre d'une part les «libertés publiques», centrées sur les seuls nationaux, et d'autre part les «droits fondamentaux» - terme introduit dans les années 1970 - dont les grands bénéficiaires sont les étrangers, systématiquement admis à tous les acquis et avantages des peuples européens

La fidélité aux «fondamentaux de l'Occident» passe par le rejet du délire anti-discriminatoire suicidaire de la religion séculière des droits de l'homme et le retour aux droits de l'homme conçus comme protecteurs des citoyens contre le pouvoir, c'est-à-dire aux libertés publiques - centrées sur les seuls nationaux - qui sont notre patrimoine juridique.

Pour «résister» aux droits de l'homme, vous allez jusqu'à prôner des mesures dérogatoires ou discriminatoires. Le risque n'est-il pas tout simplement de renoncer à la démocratie pour aller vers des régimes autoritaires, voire totalitaires?

Nous sommes confrontés à deux impératifs vitaux: bloquer d'urgence les flux migratoires et arrêter le processus de la conquête musulmane. Pour cela, il nous faut résister à la religion séculière des droits de l'homme qui favorise notre submersion par une immigration extra européenne sans limite et la domination d'une civilisation musulmane conquérante qui veut imposer ses mœurs et son droit. Pour tenter de survivre comme peuple, nous n'avons pas le choix: nous sommes dans l'obligation de rétablir ou de créer des discriminations, lesquelles ne contredisent d'ailleurs nullement la démocratie, bien au contraire.

Les fanatiques d'une immigration érigée en droit de l'homme prétendent mener en faveur des étrangers entrés clandestinement un combat citoyen. C'est une imposture: leur combat est un combat contre la cité et la citoyenneté, un combat anti-citoyen et anti-démocratique.

La démocratie repose sur l'idée de discrimination. En son article 3, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 énonce que «le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation». Il n'y a pas de démocratie possible en l'absence d'un cadre territorial et humain bien précis. Ainsi que l'écrit Rousseau au début de l'Émile, «où il n'y a pas de patrie, il ne peut plus y avoir de citoyens». Patrie, démocratie: dans les deux cas, il s'agit du peuple, d'un peuple particulier. L'existence d'une démocratie suppose une discrimination entre citoyens et non-citoyens, entre nationaux et étrangers.

Quant à une discrimination à l'égard de l'islam, elle n'est pas davantage contraire à la démocratie. D'ailleurs, c'est la démocratie la plus ancienne et la plus exemplaire du monde, la démocratie helvétique, qui nous en donne l'exemple et nous montre la voie. En interdisant la construction de minarets, le peuple suisse n'a aucunement restreint la liberté religieuse, il a instauré une discrimination d'ordre symbolique destinée à faire comprendre aux musulmans vivant dans le pays que la Suisse n'était pas une terre d'islam, que la civilisation arabo-musulmane n'y était pas chez elle et ne devait pas chercher à y imposer ses mœurs et ses règles de droit prétendument divines. Dans le même esprit, il est vital d'adopter en France et dans les autres pays européens des mesures discriminatoires l'égard de l'islam. C'est une discrimination amplement justifiée par le fait que l'islam est avant tout un système politique et juridique, qui fonctionne en France et dans les autres pays européens comme une machine de guerre dirigée contre la civilisation européenne dans le but de lui substituer la civilisation arabo-musulmane.

De toute manière, si nous laissons se poursuivre la conquête musulmane, nous sortirons purement et simplement des droits de l'homme, car les textes fondateurs de l'islam sont porteurs d'un système structurellement ultra-discriminatoire (à l'encontre des non-musulmans, des femmes, des esclaves) et négateur de la liberté d'expression. La Déclaration sur les droits de l'homme en islam de 1990 interdit d'exprimer toute opinion «en contradiction avec les principes de la Charia».

jeudi 16 juin 2016

Nicolas Sarkozy veut mettre « les détenus islamistes à l’isolement »



Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/06/16/nicolas-sarkozy-veut-mettre-les-detenus-islamistes-a-l-isolement_4951379_823448.html#rXtrIw7xKg2rL9KS.99

Nicolas Sarkozy propose, à son tour, de renforcer l’arsenal législatif à l’encontre des islamistes radicalisés. A la suite de l’attaque terroriste contre un couple de fonctionnaires du ministère de l’intérieur, à Magnanville (Yvelines), le président du parti Les Républicains suggère de« mettre tous les détenus islamistes à l’isolement » et « demande la création en urgence d’un service de renseignement des prisons », dans un entretien donné à six journaux européens, dont Le Figaro, le jeudi 16 juin.

« Nous sommes en guerre », affirme M. Sarkozy, après la tuerie d’Orlando (Floride) et l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville (Yvelines). C’est « une guerre extérieure, contre l’Etat islamique et Al-Qaida, et une guerre intérieure contre ceux de nos compatriotes adeptes de l’islam radical ».
« Si l’on veut combattre notre ennemi, il faut le désigner : c’est le djihadisme et l’islamisme radical, qui se nourrissent l’un l’autre. »

Créer « un véritable service de renseignement des prisons »

M. Sarkozy, dont le parti a organisé mercredi une convention sur les Affaires internationales et participait jeudi au Forum économique de Saint-Pétersbourg, en Russie« propose quatre mesures d’application immédiate » pour lutter contre cet islamisme radical :
  • « Premièrement, il faut mettre tous les détenus islamistes à l’isolement, car il existe dans les prisons un prosélytisme qu’il faut combattre. »
  • « Deuxièmement, je demande la création en urgence d’un véritable service de renseignement des prisons. Il faut non seulement “sonoriser” [mettre sur écoutes] les cellules, mais il faut du renseignement humain, comme d’ailleurs dans les lieux de culte extrémistes et au sein des groupes radicalisés. Les gardiens de prison doivent en outre être rattachés au ministère de l’intérieur et non plus à celui de la justice, car ce sont des personnels de sécurité ».
  • « Troisièmement, toute personne étrangère ou binationale ayant des liens avec des activités ou des réseaux terroristes doit être expulsée sans délai. Que l’état d’urgence serve au moins à ça ! »
  • « Je demande que le principe de précaution s’applique aussi à la sécurité. Le principe de précaution, c’est aussi rallonger les peines pour les personnes coupables de crimes et délits liés au terrorisme et s’assurer de leur exécution. »

Expulser les binationaux en lien avec le terrorisme

« Nous n’avons pas les moyens de surveiller 24 heures sur 24 les quelque 11 500 individus fichés. Or, tous ceux qui sont passés à l’acte, sans exception, avaient été repérés à un moment donné. »
Concernant la déchéance de nationalité, M. Sarkozy précise que cela « ne vaut que pour les binationaux », car il n’est « pas d’accord pour créer des apatrides » et « souhaite que l’aide au développement soit conditionnée aux visas de réadmission et à la lutte contre l’immigration clandestine ».
Il demande également « l’assignation à résidence de toute personne suspectée de connexions directes ou indirectes avec des activités terroristes et le recours à un bracelet électronique pour suivre cet individu en permanence ».
M. Sarkozy réclame aussi « la mise en place de centres de déradicalisation pour les individus condamnés. La prison, c’est la punition pour les horreurs qu’ils ont pu commettre. Mais il ne faut pas qu’ils puissent retourner dans la nature dès leur sortie, pas avant leur passage par la case déradicalisation et la preuve fournie à la société qu’ils ne sont plus une menace ».

« Une grande conférence pour reconstruire la Syrie »

Le président du parti Les Républicains est également revenu sur la guerre en Syrie qui touche le pays depuis 2011.
« Il faut une grande conférence internationale pour rebâtir une Syrie stable. Avec une idée : la diversité », affirme M. Sarkozy. Pour la Syrie, « il faut inventer un nouveau style de gouvernance où la diversité est respectée », ajoute l’ex-chef de l’Etat, qui veut également proposer une « Constitution » au pays.
Selon lui, Bachar Al-Assad « ne peut être l’avenir de la Syrie : il a 250 000 morts sur la conscience. Mais il ne faut pas refaire l’erreur de l’Irak. Saddam Hussein, dictateur sanglant, ne pouvait pas être l’avenir de ce pays, mais il fallait parler avec les membres du parti Baas. C’est la même chose pour la Syrie. » Et d’ajouter :
« Il faut naturellement des forces au sol qui complètent le travail de la force aérienne », mais « il ne s’agit en aucun cas d’envoyer des troupes européennes. Ne rejouons pas une histoire de l’Orient contre l’Occident. »

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Livre du patriarche Louis Sako : "Ne nous oubliez pas"

Les catholiques americains contre les armes a feu

La Croix - Alexis Buisson- 16-6-2016
À l’occasion de la tuerie d’Orlando, de plus en plus de leaders catholiques font entendre leur voix pour dénoncer la violence liée aux armes à feu. Mais leur marge de manœuvre est limitée.
« Il est plus que temps d’interdire les fusils d’assaut. » Au lendemain du massacre d’Orlando, l’évêque de Saint-Petersburg (Floride) Robert Lynch, faisait partie des nombreux leaders catholiques américains à critiquer l’inaction du Congrès sur la régulation des armes à feu.
Voix respectée chez les anti-armes, Mgr Blase Cupich, archevêque de Chicago, a pour sa part appelé à « s’attaquer aux causes d’une telle tragédie, notamment l’accès aux armes », ajoutant « nous ne pouvons pas rester sans rien faire ». Tandis que l’archevêque Joseph Kurtz, président de la conférence des évêques américains, a condamné « la violence inexplicable » de l’acte perpétré le 12 juin à Orlando.
Depuis la tragédie de Newtown en 2012, l’Église catholique américaine a abandonné sa réserve sur la question du contrôle des armes à feu. À travers le pays, des associations catholiques se mobilisent pour réclamer l’interdiction des fusils d’assaut, fréquemment utilisés lors des fusillades, et la généralisation des contrôles sur les acheteurs d’armes.
« Il y a une prise de conscience », confirme John Gehring, de l’Église catholique américaine. « De plus en plus de leaders catholiques parlent des armes comme d’une question de droit à la vie, comme pour l’avortement. »

Une lettre envoyée par 60 prêtres au Vatican en 2013

Cette prise de conscience ne date pas d’hier. La conférence des évêques catholiques des États-Unis avait participé en 1994 au débat sur l’interdiction fédérale des fusils d’assaut en publiant une lettre pastorale pour « affronter la culture de la violence ».
Dans sa missive, elle regrettait le quadruplement du nombre d’armes à feu en circulation (54 à 201 millions), aux États-Unis entre 1950 et 1990. Une position réitérée en 2000 dans un communiqué appelant à « une régulation de bon sens des armes de poing », qui « devraient être éliminées de notre société », sauf pour les officiers de police et les militaires.
Pourtant, elle n’est pas suffisante pour certains catholiques. En 2013, soixante prêtres, religieuses et théologiens ont ainsi envoyé une lettre au Vatican affirmant que tout défenseur du droit à la vie devait logiquement soutenir « des réformes de bon sens pour affronter l’épidémie de violence des armes à feu ».
« L’Église catholique américaine s’est penchée sur la question des armes à feu bien après le Vatican, qui en parle depuis plusieurs décennies », avance ainsi Tobias Winright, professeur associé à l’université catholique Saint Louis.

Une marge de manœuvre limitée

En 2012, 62 % des catholiques américains se disaient favorables à des lois sur les armes plus strictes. Au niveau local, plusieurs responsables catholiques sont passés à l’action en interdisant le port d’armes dans les églises et les institutions catholiques.
C’est le cas de Mgr Kevin Farrell évêque de Dallas, qui a critiqué en janvier « la mentalité de cow-boy » qui régnait au Texas. Mais, selon Sœur Carol Keehan, la marge de manœuvre de l’Église catholique reste limitée.
« Je suis pessimiste, lance la responsable de Catholic Health Association of the USA, une agence de l’Église impliquée dans le combat contre la violence des armes à feu. Si la mort de 20 enfants à Newtown ne change rien, je ne sais pas ce qui le pourra. Je constate le pouvoir important du lobby des armes sur le Congrès. Mais il faut continuer à se faire entendre jusqu’au jour où nous ferons une différence. »
Alexis Buisson, à New York

http://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/Le-difficile-combat-des-catholiques-americains-contre-les-armes-a-feu-2016-06-15-1200768813?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20160615&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&PMID=bb494601670887f92d5d4c8bfcd0ef06

Cette violence est le fruit de dizaines d’années de négligence de nos relations humaines

« Cette violence est le fruit de dizaines d’années de négligence de nos relations humaines »



Pour le frère Alain Richard, franciscain, fondateur des Cercles de silence, les causes d’un débordement de violence ne sont pas à chercher uniquement dans la conjoncture actuelle mais aussi dans cette absence de formation et d’éducation, en France, aux relations humaines et à la non-violence.
Comment réagissez-vous, en tant que partisan de la non-violence aux débordements de violence qui secouent actuellement le pays ?
Frère Alain Richard : « Je ne suis ni étonné ni surpris. Nous récoltons aujourd’hui les fruits de dizaines et de dizaines d’années de négligence de nos relations humaines. Que ce soit au sein de la société civile comme au sein de l’éducation nationale, et même au sein de l’Église, aucune formation aux relations et à la non-violence n’est prévue dans les différents cursus. On pourra me reprocher de ne pas répondre directement à la question, mais c’est pour moi la principale cause de la violence qui jaillit actuellement dans le pays. Il me semble très grave que notre pays donne accès à une foule de connaissances mais pas à la connaissance du rapport avec les autres. Pourtant, depuis des années, des psychologues, des éducateurs, des penseurs n’ont eu de cesse de demander la création et le développement de structures de formation et d’éducation à la non-violence. Dans des situations de violence, certaines personnes ne peuvent répondre que par la violence, car elles sont enfermées dans des schémas où elle est l’unique issue : c’est une façon, pour elles, d’exprimer ce qui n’a jamais été digéré à l’intérieur d’eux. Elles ne font alors que se détruire, tout en détruisant l’autre : elles entrent en contradiction même avec ce qu’est profondément l’être humain, qui cherche avant tout à se réaliser. Parce que l’idéal de l’être humain n’est pas d’affirmer sa force mais bien d’être humain !
Aujourd’hui, une partie de la population ne réagit pas seulement à la violence par la violence. Elle l’utilise pour exprimer son indignation. Pourquoi ?
F.A.R. : Parce qu’elle ne sait pas réagir autrement  ! Et qu’on ne l’a pas éduqué, y compris au sein du cercle familial, à réagir différemment, à développer ses forces intérieures. Son premier réflexe, dès lors, est une réaction animale, bestiale, associée à la bêtise, si je peux dire. On parle beaucoup d’humanité mais l’humanité, cela se forme, cela s’éduque ! Y compris dans le monde politique. Je suis parfois effaré de voir comment des personnes qui ont des responsabilités agissent avec une telle ignorance, en matière de relations humaines, une ignorance de la manière dont les conflits se créent et s’évitent. Je ne veux pas citer d’exemples parce que cela serait malhonnête de ma part, mais, hélas, de nombreuses personnes en responsabilité agissent d’une manière qui ne peut que provoquer de la violence. Si l’on veut se parler calmement, cela suppose une certaine éducation.
Comment chacun peut-il faire, à son échelle, pour canaliser cette violence afin d’éviter que celle-ci jaillisse sur les autres ?
F.A.R. : Il est très facile de rejoindre l’un des nombreux groupes de formation à la communication verbale non-violente qui existent, pour apprendre à ne pas accroître la violence dans sa famille, dans son lieu de travail, ou dans sa chorale paroissiale par exemple. En 48 heures, on peut déjà connaître les principales bêtises à ne pas faire. C’est un premier pas en sachant qu’il est possible aussi d’envisager de suivre un stage, plus complet, de formation à la non-violence.
Ce qui est essentiel, c’est que chacun entre en contact avec sa propre humanité. Cela sous-entend alors de travailler à son intériorité, c’est-à-dire pour les chrétiens, d’accueillir Dieu en soi, ce qui est un vrai chemin pour ne pas être dominé par la violence bestiale. 
Recueilli par Isabelle Demangeat
Frère Alain Richard est auteur de Accueillir Dieu en soi. Chemin de justice et de paix, Ed Salvator, 128 p.,13,50€
http://www.la-croix.com/Religion/France/Cette-violence-est-le-fruit-de-dizaines-d-annees-de-negligence-de-nos-relations-humaines-2016-06-15-1200768843?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20160615&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&PMID=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f

mardi 14 juin 2016

Pakistan : une loi qui légalise la persécution des chrétiens

Pakistan : une loi qui légalise la persécution des chrétiens

Pakistan : une loi qui légalise la persécution des chrétiens

La loi du Pakistan sur le blasphème permet à « la persécution contre les chrétiens et les autres minorités d'être indiscriminée », dit à Oasis Juan Carlos Pallardel, jésuite péruvien responsable depuis de longues années du dialogue avec l'Islam et les autres religions à Lahore, au Pendjab où vivent plus de 90 % de chrétiens du pays. « Ceci influence notre vie quotidienne, nous devons bien penser à ce que nous faisons et à ce que nous disons sachant parfaitement que nous sommes à tout moment susceptibles d'être accusées », poursuit-il.

Au Pakistan, la loi sur le blasphème fournit la justification juridique dans le cadre de laquelle est exprimé « un problème plus vaste, essentiellement social ». Il est très fréquent de voir effectivement utiliser les accusations et s'en servir pour résoudre des disputes personnelles ou pour s'accaparer de terrains, précise le jésuite. Et d'ajouter : c'est un problème social d'autant plus que dans la plupart des cas, « les victimes appartiennent aux couches les plus pauvres de la population, contraintes à subir les abus des plus riches. Au Pakistan, les catholiques étant par exemple parmi les plus pauvres sont par la même occasion parmi les plus vulnérables ».

L'augmentation des cas de blasphème
En 1987, alors que le général Zia ul-Haq faisait de l'islamisation du Pakistan une condition incontournable de sa présidence, la loi sur le blasphème, introduite dans le sous-continent indien à l'époque de la domination britannique se durcit pour en arriver à sa forme actuelle qui prévoit la peine capitale pour quiconque aurait offensé le prophète Mahomet, sans possibilité de pardon ou de renonciation à l'action pénale. Les données recueillies par l'Ong Engage Pakistan montrent bien à quel point l'année 1987 a représenté un tournant. À partir de cette année, les cas de blasphème ont augmenté de 17 500 %, passant de sept dans la période 1947-1987 à 1 335 dans la période 1988-2014. Selon l'Ong - qui confirme les propos de Pallardel - les pakistanais ne sont pas devenus blasphèmes du jour au lendemain. Tout simplement, « la loi est mise au service de la persécution et de l'oppression ». Engage Pakistan montre par ailleurs la dimension sectaire des accusations de blasphème : sur un total de 1 335 cas, 633 accusations ont impliqué des musulmans, 494 des ahmadis, 187 des chrétiens et 21 des hindous. Ce qui signifie que les minorités - qui, globalement, ne constituent que 4 % de la population pakistanaise - seraient responsables de plus de 50% des infractions.

La situation se complique si nous tenons compte du fait que « bon nombre des accusations n'arrivent même pas devant un tribunal, les présumés coupables ayant déjà été exécutés sans aucune forme de procès », conclut Pallardel. C'est le cas de Salman Taseer, ancien gouverneur du Pendjab abattu par son garde du corps pour avoir critiqué la loi sur le blasphème ou le cas plus récent de l'activiste Khurram Zaki, assassiné à Karachi. Selon Engage Pakistan dans ce cas comme dans d'autres, 1987 est une année charnière : +2 750 % d'exécutions sommaires depuis la modification de la loi.

La décision de la Cour Suprême
Le gouvernement de Nawaz Sharif, premier ministre depuis le mois de juin 2013, semble être conscient de l'envergure du problème et serait, en train - selon Pallardel - d'entreprendre des actions, même militaires pour lutter contre le fondamentalisme religieux qui exacerbe la religiosité et fomente la rage des masses contre ceux qui sont retenus coupables de blasphème. Un signal important nous est parvenu de la Cour Suprême pakistanaise à l'occasion de la condamnation de Mumtaz Qadri, l'assassin de Salman Taseer, pendu fin février. Commentant le cas, la Cour a établi que mettre en discussion la loi sur le blasphème n'est pas en soi une insulte à l'Islam et donc un acte blasphème punissable de la peine de mort. Une conclusion tout autre que banale, souligne Pallardel, vu que la plupart des barelvis - une des organisations sunnites les plus importantes du pays - soutiennent fermement la loi interdisant le blasphème. Il s'agit, dit le jésuite, d'une conclusion importante car « aujourd'hui, le seul fait de pouvoir en discuter laisse espérer qu'un changement est possible ».

Quel changement
Si, dans la situation politico-sociale actuelle, l'abolition de la loi reste un scénario absolument improbable, il ne manque pas de gens qui s'emploient de leur mieux pour introduire des modifications limitant ses abus, ce qu'avait déjà tenté de faire l'ancien ministre Shahbaz Bhatti qui allait le payer de sa vie. Engage Pakistan est un autre exemple de tentative qui s'efforce de démontrer - partant des sources islamiques - que la loi sur le blasphème n'est pas une loi divine (et peut donc, en tant que telle, être modifiée), qu'elle ne devrait pas prévoir la peine de mort et qu'il devrait être possible de pardonner le crime une fois sûrs du repentir de l'accusé. Une réforme dans cette direction pourrait améliorer la situation des minorités pakistanaises, mais elle serait difficilement capable, à elle seule, de changer le climat qui règne dans le pays, climat qui aboutit aux exécutions sommaires, aux manifestations de soutien de personnes telles que Mumtaz Qadri ou à des attentats suicides comme celui de Lahore, le jour de Pâques, où plus de 70 personnes trouvèrent la mort (pour la plupart des musulmans même si l'objectif déclaré était la communauté chrétienne). C'est pourquoi, insiste Pallardel, il faudrait une réforme du système d'instruction du Pakistan. Il est fréquent que l'État ne réussisse pas à fournir les services minimum indispensables à permettre aux citoyens l'accès à l'école publique ce qui, uni à une situation économique difficile, pousse les parents à envoyer leurs enfants là où l'instruction est gratuite, autrement dit dans les établissements religieux islamiques souvent accusés d'être de véritables incubateurs d'une vision violente et intolérante de l'Islam. Pallardel est confiant. Envers et contre tout. Le gouvernement de Nawaz Sharif essaie d'avancer dans cette direction et propose, entre autres choses, le contrôle des méthodes d'éducation, des systèmes d'évaluation et des affiliations de madrasas. La route vers une réforme dont il est question depuis des décennies se présente toutefois encore très longue.

[@fontana_claudio]


Traduction de l'original italien


JTK