jeudi 28 juillet 2016

L’imam de Nice : « s’il y a des attentats, c’est la faute des Français »

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Allemagne #Herbrechtingen : la police a arrêté un réfugié syrien de 20 ans qui dit être un combattant de ISIS | Allemagne #Brême : la police a évacué un centre commercial à la rechercher d’un homme suspecté de liens avec le terrorisme | Allemagne #Hildesheim : l’anti-terrorisme vient de donner l’assaut dans une mosquée | Turquie : Erdogan ordonne la fermeture de 45 journaux et 16 chaînes de TV | Allemagne : Ludwigsburg: le suspect avait des plans de son école à la maison, il a publié des photos en ligne et a indiqué qu’il avait prévu une attaque| Allemagne #Ludwigsburg : un migrant, officiellement de 15 ans, qui préparait une attaque au couteau et peut-être armé, a été arrêté | Allemagne : explosion près d’un camp de réfugié : Des témoins disent que plusieurs individus de type arabe se sont enfuis de la scène après l’explosion| Allemagne : Bremen: la zone autour du centre commerciale a été bouclée par la police| Allemagne : une valise avec des bombes aérosols a explosé pres d’un camp pour migrant à Zirndorf près de Nuremberg| Allemagne : Explosion rapportée à Zirndorf, à proximité de l’immeuble de l’Agence Fédéral de l’Immigration| Allemagne : alerte à la bombe dans un magasin à Neustad, le bâtiment a été évacué| Allemagne : un réfugié viole une retraité de 79 ans dans un cimetière alors qu’elle se rendait sur la tombe de sa sœur| BFMTV et Le Monde annoncent qu’ils ne montreront plus de photos des attaquants musulmans | Syrie : un homme souffrant de difficulté conjugales a fait exploser son camion dans la ville de Qamishli : 31 morts, 170 blessés | Berlin: Un homme tir sur un médecin à la clinique universitaire Benjamin-Franklin et se suicide|
Allemagne #Herbrechtingen : la police a arrêté un réfugié syrien de 20 ans qui dit être un combattant de ISIS | Allemagne #Brême : la police a évacué un centre commercial à la rechercher d’un homme suspecté de liens avec le terrorisme | Allemagne #Hildesheim : l’anti-terrorisme vient de donner l’assaut dans une mosquée | Turquie : Erdogan ordonne la fermeture de 45 journaux et 16 chaînes de TV | Allemagne : Ludwigsburg: le suspect avait des plans de son école à la maison, il a publié des photos en ligne et a indiqué qu’il avait prévu une attaque| Allemagne #Ludwigsburg : un migrant, officiellement de 15 ans, qui préparait une attaque au couteau et peut-être armé, a été arrêté | Allemagne : explosion près d’un camp de réfugié : Des témoins disent que plusieurs individus de type arabe se sont enfuis de la scène après l’explosion| Allemagne : Bremen: la zone autour du centre commerciale a été bouclée par la police| Allemagne : une valise avec des bombes aérosols a explosé pres d’un camp pour migrant à Zirndorf près de Nuremberg| Allemagne : Explosion rapportée à Zirndorf, à proximité de l’immeuble de l’Agence Fédéral de l’Immigration| Allemagne : alerte à la bombe dans un magasin à Neustad, le bâtiment a été évacué| Allemagne : un réfugié viole une retraité de 79 ans dans un cimetière alors qu’elle se rendait sur la tombe de sa sœur| BFMTV et Le Monde annoncent qu’ils ne montreront plus de photos des attaquants musulmans | Syrie : un homme souffrant de difficulté conjugales a fait exploser son camion dans la ville de Qamishli : 31 morts, 170 blessés | Berlin: Un homme tir sur un médecin à la clinique universitaire Benjamin-Franklin et se suicide|
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JEUDI 28 JUILLET 2016PUBLIÉ PAR ROSALY LE 21 JUILLET 2016

Interrogé par un journaliste italien, Luca Steinmann, (Il Giornale.it), suite à l’attentat islamiste du 14 juillet, Abdelkader Sadouni, prêcheur sunnite du centre-ville de Nice, déclare : «s’il y a des attentats, c’est la faute de la laïcité des Français ».

Abelkader Sadouni est l’un des prêcheurs les plus écoutés de Nice. Sa popularité est due à ses prêches à la mosquée, à sa boutique halal dans le cœur de l’Hypercentre, mais également à ses rapports privilégiés avec Christian Estrosi, dont il se flatte.
Sur sa page Facebook, il a publié une photo où il apparaît aux côtés de Christian Estrosi, lors de la célébration de la fin du ramadan.
Ces derniers jours, Estrosi subit de nombreuses critiques, suite à ses rapports ambigus avec les musulmans radicaux, mais pour Sadouni, il ne s’agit là que de polémiques stériles. Les politiciens doivent dialoguer avec les musulmans. S’ils refusent, il n’y aura plus moyen d’arrêter les violences.
Imam sunnite d’origine algérienne, il prêche depuis de nombreuses années la loi d’Allah en France. Dans sa boutique, des groupes de fidèles viennent acheter des produits rigoureusement halal, mais également pour demander conseil.
Après le massacre terroriste islamiste de Nice, la communauté musulmane est sous pression et les fidèles inquiets viennent nombreux consulter l’imam sur l’attitude à avoir. Il leur répond de rester calme et de continuer à diffuser la parole de Mahomet…
« Nous n’avons rien à voir avec ce qui s’est passé, les responsables sont les autres. »répète l’imam.

Interview

Nice est la capitale européenne des combattants étrangers. Plus d’une centaine de jeunes de la communauté musulmane niçoise sont partis en Syrie. Comment expliquez-vous ce phénomène, vous qui êtes un point de référence de cette communauté ?
Au cours de ces dernières années, nous avons régulièrement assisté à des départs vers la Syrie de nombreux jeunes musulmans de Nice, certains accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants. Dans la plupart des cas, ces personnes bénéficiaient de la nationalité française et de tout le confort moderne. Et pourtant, ils décident de tout quitter pour prendre part à un conflit armé au péril de leur vie et de celle de leur famille. Ceci témoigne bien de l’échec des politiques françaises envers l’islam.
La discrimination des musulmans en France, les attaques islamophobes et l’interdiction de porter des symboles religieux en public donnent l’impression à ces jeunes de ne pas faire partie de la communauté nationale et ce sentiment les motive à partir pour rejoindre, ceux qu’ils estiment être leurs semblables.
Selon moi, la situation des musulmans en France est le premier facteur qui pousse de nombreux jeunes à aller se battre. Aussi longtemps que les mosquées seront si peu nombreuses, que leur construction suscitera des protestations et que les musulmans seront discriminés, il y aura ce genre de réactions. Réactions certes erronées, mais bien réelles, face auxquelles nous devons extirper le phénomène qui les génère.
Vous accusez donc le système français d’être responsable de l’explosion du jihadisme armé. Ne croyez-vous que la communauté musulmane porte aussi sa part de responsabilités ?
Le problème de la communauté musulmane réside dans le fait qu’elle ne trouve pas son espace à l’intérieur de la société française. La France est un pays laïc, qui s’oppose à la promotion de la religion et à sa manifestation en public. En agissant de la sorte, l’islam est relégué dans un coin, les musulmans sont discriminés, attaqués pour le seul fait de vouloir pratiquer leur propre foi. Le problème n’est pas la communauté musulmane, mais le manque de volonté de lui accorder plus d’espace dans la société.
La laïcité est pourtant la valeur fondatrice de la République française et de celles qui se sont affirmées avec la Révolution et la philosophie des Lumières. Elle est aussi appliquée aux chrétiens, aux juifs et à toutes les autres religions, pas seulement aux musulmans…
Le principe de la laïcité serait juste s’il garantissait la liberté du culte à tous. Or ce n’est pas ce qui se passe en ce moment. La laïcité d’aujourd’hui est un extrémisme qui tente d’éradiquer toutes les religions. Les chrétiens se sont adaptés, les musulmans refuseront, car ce serait une injustice.
Si la laïcité continue à être appliquée de la manière dont elle l’est aujourd’hui, alors l’envie de rejoindre les musulmans qui se battent en Syrie demeurera très fort chez de nombreux jeunes.
Vous comprenez donc les raisons de ceux qui décident de partir faire le jihad ?
Oui, le je les comprends, mais ne les justifie pas. L’Etat islamique représente une entité violente et puissante, qui séduit de nombreux jeunes. Des personnes qui ne sentent pas européennes sont attirées par leurs propres origines et leurs propres racines religieuses.
Vous êtes un imam bien connu à Nice et vous avez certainement été approché par de nombreux jeunes qui vous exprimaient leur volonté de rejoindre l’Etat islamique. Que leur répondez-vous ?
Je leur réponds que l’Etat islamique, ce n’est pas l’islam et que le soutien qui lui est accordé n’est pas justifiable. Je les invite à me suivre à la mosquée, où ils peuvent vraiment comprendre le véritable message du prophète, afin de ne pas se laisser duper par des interprétations erronées du coran, souvent apprises sur internet.
Les données de la gendarmerie prouvent que la majorité des jeunes partis faire le jihad se sont radicalisés dans les mosquées, très souvent grâce aux prêches d’imam radicaux. Si vous voulez combattre l’Etat islamique, ne devriez-vous pas empêcher que certains messages soient diffusés dans les lieux de culte ?
Je suis d’accord. Nous devons éviter la propagation de certaines interprétations erronées du coran. A Nice, il y a divers groupes de musulmans, comme les salafistes et les Frères musulmans, dont je ne fais pas partie. Notre rôle est de veiller à ce que les lois de l’islam trouvent de l’espace dans les mosquées comme dans la société sans passer par le terrorisme. Ce dernier ne fait qu’accroître les attaques que nous les musulmans subissons.
Vous dites que les musulmans ne sont pas tous égaux et que l’Etat islamique est un ennemi. Pensez-vous dès lors qu’il soit nécessaire de soutenir ces forces musulmanes, comme la Syrie d’Assad, qui combattent les terroristes ?
Non, je ne le pense pas. Par contre, je crois qu’il serait utile de frapper ceux qui financent les terroristes. Tout le monde sait que le Qatar et l’Arabie saoudite ont financé l’Etat islamique. Il faudrait éviter que les financements et les armes parviennent aux combattants de l’Etat islamique et agir de même vis-à-vis d’autres groupes terroristes qui sèment la terreur au Moyen-Orient, tout en luttant contre l’Etat islamique. Et évidemment empêcher l’Iran de continuer à financer le Hezbollah, qui est aussi une organisation terroriste.
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Et voici le clou de l’entretien :

Vous condamnez la Constitution et les lois françaises. Par quelles autres lois devraient-elles être remplacées ? Celles du coran ?
La charia est la loi d’Allah, non la loi de l’Etat. Je m’identifie à la nation française et je souhaite qu’elle promulgue des lois qui permettent aux fidèles de vivre en public, comme en privé, la loi divine, la loi d’Allah.
Fin de l’interview. On peut regretter que le journaliste ait manqué de demander à l’imam pourquoi les musulmans ont choisi de venir vivre en France, si la laïcité est un si gros obstacle à leur mode de vie, et pourquoi ils continuent à y émigrer massivement.
Voilà donc l’idée principale de ce discours clairement exprimée. By bye la Constitution et les lois françaises, bonjour la loi d’Allah.
Condition sine qua non pour éradiquer les attentats terroristes islamistes du sol français, selon cet imam très avisé.
democracy go to hell
Si la loi divine d’Allah est appliquée, paix et sécurité règneront sur l’ex — douce France, les musulmans ne seront plus discriminés, les jeunes ne sacrifieront plus leur vie pour le Calife de l’Etat islamique, les voiles islamiques, hijab, niqab et les très seyantes burqas seront tendance, les barbes salafistes fleuriront. Les mosquées et écoles coraniques écloront tels des champignons par un beau et chaud matin humide d’automne, et le doux son du muezzin appelant le troupeau à la prière résonnera cinq fois par jour dans nos campagnes et nos villes à l’allure de plus en plus arabisée.
Tableau idyllique d’un futur de rêve sous un ciel islamique vert tendre dans la paix et la sérénité coranique, car l’islam régnera enfin sur la France.
Bientôt, nous ne chanterons plus : « Il est venu le temps des cathédrales… » mais : « Il est venu le temps des mosquées, le monde est entré dans une nouvelle obscurité ».
Nous ne monterons pas vers les étoiles, mais descendrons vers l’enfer islamique. Le monde des barbares est aux portes de notre Europe.
Cet imam, qui excelle dans le discours victimaire et accusateur sans éprouver la moindre empathie pour les victimes de ses frères semble étrangement ignorer que dans les pays musulmans, régis ou non par la charia, le sang coule à flots, les attaques terroristes, les tueries de masse, les atrocités en tout genre se succèdent sans interruption.
Et là, personne ne peut blâmer la laïcité, car ce principe s’oppose à la loi d’Allah et est honni par ses serviteurs.
Toutefois, il existe des sectes islamiques qui, taquiya oblige, prônent la laïcité en terres d’infidèles : les chiites non khomeinistes, et les wahhabites (des sunnites).

http://www.dreuz.info/2016/07/21/limam-de-nice-sil-y-a-des-attentats-cest-la-faute-des-francais/?utm_content=buffer714ff&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=buffer

Des propositions pour mieux réguler l’islam en France

                                           


Certaines – modestes – s’inscrivent dans le cadre de la loi de 1905, d’autres – beaucoup plus ambitieuses – aboutiraient à créer une sorte de « religion d’État ».Comment faire émerger un « islam de France », organisé et attractif pour les musulmans ? La question agite un certain nombre d’élus, conscients que la réponse au djihadisme – et plus largement à l’islam radical – ne sera pas que sécuritaire. Première possibilité, « ne pas déroger » à la loi de 1905. C’est le choix de la mission d’information du Sénat sur « l’organisation, la place et le financement de l’islam en France et de ses lieux de culte », conduite par Nathalie Goulet (UDI-UC, Orne).
Dans son rapport final présenté mercredi 6 juillet, les sénateurs esquissent quelques – forcément modestes – propositions pour contrer « l’influence persistante des pays d’origine » : la « réactivation » de la Fondation des œuvres de l’islam, par laquelle transiteraient tous les dons, la création d’une« redevance pour service rendu » – et non une taxe halal – « mise en place par les représentants du culte eux-mêmes, à l’image de la redevance rabbinique », l’augmentation des inspections dans les écoles confessionnelles musulmanes, ou encore la création d’une formation des imams en France mais financée« avec l’aide des pays d’origine ».

Créer une hiérarchie au sein de l’islam

Mais d’autres élus – notamment à droite – souhaitent aller plus loin. Porte-parole d’Alain Juppé, Benoist Apparu s’est déclaré hier sur RMC/BFM TV favorable à « la création d’une hiérarchie au sein de l’islam », sur le modèle du Consistoire israélite créé « par Napoléon en 1807 » après la convocation d’un Grand Sanhédrin.
« C’est à l’État de reprendre le chantier inachevé de l’organisation de l’islam deFrance, qui doit montrer un autre visage », écrivait de son côté Jean Leonetti, député des Alpes-Maritimes, dans une tribune publiée par Libération avant même l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Convoquant, lui, le souvenir de 1905, « lorsque la République a dicté sa loi au catholicisme », le maire d’Antibes estime que le Conseil français du culte musulman « doit être renouvelé, affirmer son indépendance envers les pays étrangers et s’engager sur un pacte républicain ».
« Les imams nommés par cette instance sous le contrôle du ministre de l’intérieur obéiraient à ces règles et tout nouveau lieu de culte devrait bénéficier de l’accord du maire et du préfet », avance-t-il.

Un concordat pour fixer droits et devoirs

Candidat à la primaire à droite, Jean-François Copé s’est prononcé, lui, pour« un concordat qui réglerait définitivement la question de la légitimité de l’islam de France et fixerait ses droits et ses devoirs envers la République ».
Le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, va même jusqu’à suggérer « la nomination d’un ministre des cultes et de la laïcité », « la création d’un Grand Conseil de l’islam de France » auquel seraient « obligatoirement affiliées » toutes les mosquées présentes sur le sol français et chargé de leur désigner un imam.
Enfin, concernant les mosquées, toute signature d’un permis de construire reviendrait aux préfets et les collectivités locales pourraient contribuer à leur financement et ainsi en « devenir les propriétaires », comme elles le sont déjà de nombreuses églises…

Arrêter de fluctuer entre condescendance et laxisme

Toutes ces propositions, synonymes de retour à un régime concordataire – comme en Alsace-Moselle –, voire à la création d’une sorte de « religion d’État », « ne manqueraient pas de faire descendre les laïcs dans la rue »,remarque un spécialiste de la laïcité.
« La solution n’est pas d’abord juridique », estime quant à lui Didier Leschi, auteur avec Régis Debray de La Laïcité au quotidien (Gallimard, 2016). « Les responsables musulmans doivent se constituer comme pôle de référence pour des musulmans dans le désarroi et dans une société inquiète. Pour cela, il faut arrêter de fluctuer entre condescendance et laxisme, les responsabiliser et les aider à monter leurs projets, sans se substituer à eux. »
Anne-Bénédicte Hoffner

http://www.la-croix.com/Religion/Islam/Des-propositions-pour-mieux-reguler-l-islam-en-France-2016-07-28-1200778735

Pour le pape, « le monde est en guerre », mais ce n’est pas une « guerre de religions »


LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par 

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Un prêtre est mort égorgé dans son église, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), et ce tragique événement n’a fait que conforter le pape François dans le diagnostic qu’il a posé dès les débuts de son pontificat. « N’ayons pas peur de direcette vérité : le monde est en guerre », a-t-il affirmé, mercredi 27 juillet, dans l’avion qui le conduisait de Rome à Cracovie, où se tiennent jusqu’à dimanche les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Mais, a-t-il aussitôt précisé, il ne s’agit « pas d’une guerre de religions », car « toutes les religions veulent la paix ».

Instituées par Jean Paul II dans les années 1980, les JMJ sont d’abord un immense rassemblement (ils pourraient être jusqu’à deux millions, dimanche, dans la seconde ville polonaise) de jeunes catholiques venus du monde entier pour deux semaines de prières, de rencontres et d’échanges sur leur foi. Comme ses prédécesseurs, François les rejoindra vendredi soir pour les cérémonies religieuses du dernierweek-end de leur séjour et aussi pour y puiser un bain de « jeunesse et d’espérance », selon les mots qu’il a employés mercredi.
Mais au lendemain de l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, après la série d’attentats djihadistes qui, ces dernières semaines, ont ensanglanté la Belgique, la France et l’Allemagne et ont nourri des tensions politiques et des mouvements populistes dans de nombreux pays européens, la priorité était décidément tout autre. Aussi, le chef de l’Eglise catholique a employé les premières heures de ce déplacement à tenter d’éviter que la situation ne débouche sur des antagonismes religieux.
Cette guerre, telle que la définit le pontife argentin, ne ressemble sans doute pas à celles qui l’ont précédée, mais elle n’en est pas moins bien réelle à ses yeux.
« Il y a eu celle de 1914, puis celle de 1939-1945, et maintenant celle-là. Elle n’est peut-être pas aussi organique. Organisée, oui, mais pas aussi organique. Mais c’est une guerre. »
Elle trouve ses racines non pas dans les religions, donc, mais dans des questions « d’intérêt, d’argent, d’accès aux ressources naturelles, de domination des peuples » dont il dénonce avec constance les effets dramatiques et déstabilisants sur de nombreux Etats.
« Le président de la France m’a parlé comme un frère »
« Accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim »
L’assassinat du Père Jacques Hamel, « ce saint prêtre, mort au moment même ou il offrait des prières pour toute l’Eglise », qui a trouvé un écho immense en Italie, est donc le dernier fait en date d’un conflit qui embrase une bonne partie du monde.« Il est l’une [des victimes de cette guerre], a-t-il déclaré. Mais combien de chrétiens, combien d’innocents, d’enfants ! Pensons au Nigeria, par exemple. »
Depuis des mois, le pape s’insurge contre le sort fait aux chrétiens du Proche-Orient et dans certains pays d’Afrique, mais aussi à des populations musulmanes de nombreux pays. Il a remercié au passage tous ceux qui ont manifesté à l’Eglise catholique des témoignages de soutien « et, de façon spéciale, le président de la France, qui a voulu [lui] parler au téléphone comme un frère ». La veille, après l’assassinat du Père Jacques Hamel, François Hollande avait appelé Jorge Bergoglio pour lui transmettre ses condoléances.
L’une des conséquences les plus dramatiques de ce conflit dépeint par le pape est la crise des réfugiés, qui, depuis des mois, a divisé les Européens et les a bien souvent placés en contradiction avec leurs propres principes. En se rendant dans l’île italienne de Lampedusa dès juillet 2013, puis dans l’île grecque de Lesbos, en avril 2016, en accueillant au Vatican quelques réfugiés, en demandant à toutes les paroisses de se charger d’une famille, François n’a cessé d’exhorter les Européens à assumer leurs responsabilités envers les migrants.
Le gouvernement conservateur polonais est l’un des plus hostiles à l’idée d’ouvrir largement les portes de l’Union à ceux qui parviennent à gagner l’Europe, ce qui met les autorités de ce pays en porte à faux. Proche de l’Eglise catholique, le pouvoir polonais est bien éloigné des objurgations du pape François en faveur du secours aux migrants.
Le chef de l’Eglise catholique s’est exprimé sur ce sujet à son arrivée à Cracovie, où il a été accueilli à l’aéroport par le président Andrzej Duda. A l’occasion de sa traditionnelle rencontre avec les autorités politiques et sociales, au château royal de Wawel, où il s’est rendu en papamobile, François a appelé le gouvernement à « accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim » et à faire preuve de « solidarité envers ceux qui sont privés de leurs droits fondamentaux, parmi lesquels celui de professer en liberté et sécurité leur propre foi ».
Le pape a reconnu que les migrations sont un « phénomène complexe » qui« demande un supplément de sagesse et de miséricorde, pour dépasser les peurs et réaliser le plus grand bien ». Mais il a pressé les gouvernants de « faire le possible pour alléger les souffrances [des réfugiés], sans se lasser d’agir avec intelligence et continuité pour la justice et la paix, en témoignant dans les faits des valeurs humaines et chrétiennes ».
Deux jours avant d’aller se recueillir au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, vendredi, François a aussi engagé une réflexion sur la mémoire et l’histoire.« Il y a deux types de mémoire, a-t-il affirmé : la bonne et la mauvaise, la positive et la négative. (…) La mémoire négative est celle qui tient le regard de l’esprit et du cœur fixé avec obsession sur le mal, surtout sur celui commis par les autres. »La Pologne, a-t-il affirmé, a su « faire prévaloir la mémoire bonne », par exemple à travers le« pardon réciproquement offert et reçu entre les épiscopats polonais et allemand après la seconde guerre mondiale ».

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mercredi 27 juillet 2016

À Saint-Étienne-du-Rouvray, Nice ou Paris, ce que veut détruire Daech

http://www.lepoint.fr/societe/a-saint-etienne-du-rouvray-nice-ou-paris-daesh-vise-la-zone-grise-26-07-2016-2057199_23.php?
M_BT=630295570442&m_i=LKHgR2Deq%2BW3JZQea2uIvJnLZ92A%2BH5FAmxOx1h1Or80vdxv72tRAxzaCGxIVMT5iqAo1GJDkZyM68_XIkyeR5th22BmLx#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20160727

Saint-Etienne-du-Rouvray : pourquoi l’un des auteurs de l’attentat avait été remis en liberté

Saint-Etienne-du-Rouvray : pourquoi l'un des auteurs de l'attentat avait été remis en liberté
« Je suis un musulman basé sur les valeurs de miséricorde, de bienveillance (…) Je ne suis pas extrémiste », insiste-t-il, avant de préciser faire deux prières par jour..."

Saint-Etienne-du-Rouvray : pourquoi l'un des auteurs de l'attentat avait été remis en liberté

Par

Pourquoi Adel Kermiche, 19 ans, identifié comme l'un des meurtriers du père Jacques Hamel dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, mardi 25 juillet, a-t-il été remis en liberté le 18 mars, après dix mois de détention provisoire ? Le Monde a obtenu les pièces du débat judiciaire qui a opposé les juges d'instruction et le parquet de Paris. A l'époque, le jeune homme est mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » depuis mars 2015 pour avoir tenté de rejoindre les groupes djihadistes en Syrie. D'abord placé sous contrôle judiciaire, il a été incarcéré en mai 2015 après une deuxième tentative de départ.

Lire la totalité de notre enquête (abonnés) :   le parcours chaotique d'un des deux tueurs
Une enquête de personnalité est ordonnée par la juge d'instruction chargée du dossier d'Adel Kermiche. Elle débute en octobre 2015, et la magistrate en reçoit les conclusions en février. Le jeune homme a connu un parcours chaotique. Il est suivi depuis qu'il a 6 ans et a été régulièrement hospitalisé pour des troubles psychologiques. Lors de l'enquête, il évoque ses projets professionnels : il espère devenir aide médico-psychologique. Sa famille assure qu'il dispose de plusieurs possibilités d'emploi comme animateur dans un centre de loisirs municipal. « Je suis un musulman basé sur les valeurs de miséricorde, de bienveillance (…) Je ne suis pas extrémiste », insiste-t-il, avant de préciser faire deux prières par jour, n'étant « pas réveillé » pour celle du matin.

« Déterminé à entamer des démarches d'insertion »

En prison, Adel Kermiche a partagé la cellule d'un Saoudien et fait la connaissance d'un jeune Français ayant passé dix-huit mois dans les troupes de l'EI. Il vit mal son incarcération. Il assure à la magistrate qu'il regrette ses envies de départ : « J'ai envie de reprendre ma vie, de revoir mes amis, de me marier. »
La juge, qui veut croire à un avenir possible pour ce jeune homme perturbé, motive son ordonnance par le fait qu'il aurait « pris conscience de ses erreurs », qu'il a eu des « idées suicidaires » durant son incarcération, qu'il serait « déterminé à entamer des démarches d'insertion » et que sa famille semble disposée à lui apporter « encadrement » et « accompagnement ».
L'enquête réalisée sur la faisabilité de placement sous bracelet électronique précise que ses parents « avouent qu'ils préfèrent savoir leur fils incarcéré et vivant que libre et en route pour la Syrie. S'ils acceptent de l'accueillir, c'est parce qu'ils pensent sincèrement qu'il sait s'être trompé et qu'il ne tentera plus de partir ».

« Risque très important de renouvellement des faits »

Le parquet est peu sensible à ces arguments et fait appel de l'ordonnance du juge, qu'il juge « peu convaincante ». Dans son réquisitoire, il estime que les contraintes prévues par le contrôle judiciaire « s'avèrent parfaitement illusoires au vu du contexte du dossier ». « Dans ces conditions, et quoiqu'il fasse état d'une erreur et réclame une seconde chance, il existe un risque très important de renouvellement des faits en cas de remise en liberté », insiste le ministère public.
La chambre de l'instruction ne suit pas l'appel du parquet. Adel Kermiche sort de prison. Il est assigné à résidence chez ses parents et équipé d'un bracelet électronique. Les modalités de son contrôle judiciaire lui interdisent de quitter le département, l'obligent à se soumettre à une prise en charge psychologique et ne l'autorisent à quitter le domicile familial qu'entre 8 h 30 à 12 h 30 en semaine, période durant laquelle il a commis, mardi, son attentat dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray.


JTK