lundi 31 octobre 2016

“LE JIHADISME, UNE NOUVELLE RELIGION DE LA TERREUR”



Grâce à trois vidéos didactiques, l’historien Jean-Pierre Filiu explique ce qu'est le jihad. En remontant à ses sources, étymologiques et coraniques, il parvient à en dresser un tableau exhaustif, depuis l’époque où il devint un outil de lutte anti-coloniale jusqu’au jihad global d'aujourd'hui, la nouvelle religion de la terreur voulue par Daech. Entretien et vidéo

Quel est le sens du mot jihad ?

Le terme « jihad » n’a pas en soi de connotation religieuse. Il signifie littéralement «l’effort déterminé » en vue d’atteindre un but et il est dérivé de la racine j-h-d,  qui en arabe renvoie à l’effort. « Jihad » peut aussi être un prénom qui, sans être fréquent, est porté par des Chrétiens dans le monde arabe. Le mot « jihad » et ceux qui lui sont apparentés (comme moudjahidines, « ceux qui font le jihad ») apparaissent une trentaine de fois dans le Coran. Il s’agit alors de «l’effort déterminé » du ou des fidèles pour se conformer à l’Islam. Et même en ce cas, ce jihad est cité une dizaine de fois dans un sens militaire, une dizaine de fois dans un sens civil et une dizaine de fois dans les deux sens. Ainsi le jihad n’est-il pas toujours religieux et, quand il l’est, il n’est pas toujours armé. L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a ainsi lancé des « jihads », c’est à dire des « campagnes », contre l’analphabétisme, la pauvreté ou le SIDA.

Le jihad n’est pas ce que l’on croit, c’est-à-dire, une “guerre sainte”?

Il y a en cinq « piliers » dans l’Islam, soit cinq obligations canoniques qui sont la profession de foi, la prière, le jeûne du Ramadan, le pèlerinage à la Mecque et la charité, dite zakat. Le jihad n’est donc pas une « guerre sainte » et on ne le répètera jamais assez. Une citation attribuée à Mohammed distingue en outre le « petit jihad », de type militaire, du « grand jihad », d’ordre spirituel. Les grands mystiques de l’Islam se sont tous réclamés de ce « grand jihad », plus noble et ardu que l’action armée. Pour faire simple, le Moyen-Age musulman a vu la formalisation juridique de deux catégories de jihad militaire, le « jihad offensif », ordonné par le calife ou ses représentants, et le « jihad défensif », en cas de menace sur des populations musulmanes.

Vous rapprochez le jihad de la notion de territoire. Il devient ainsi une lutte de résistance de nature anti-coloniale…

Il est exact que les deux catégories de jihad militaire renvoient à un territoire, à conquérir dans le cas du « jihad offensif », à protéger dans le cas du « jihad défensif ». Les dernières campagnes de « jihad offensif » ont été menées au XVIIIème siècle par l’Empire ottoman en Europe et par l’Empire moghol en Inde méridionale. Le recul de l’Empire ottoman, face à la France en Afrique du Nord, face à la Russie dans le Caucase, livre des populations entières à l’expansion coloniale, contre laquelle des leaders locaux et charismatiques proclament un « jihad » de résistance. L’historien que je suis peut dérouler cette chronologie de « jihad » anti-colonial depuis Abdelkader en Algérie, de 1832 à 1847, jusqu’à la lutte afghane contre l’occupation soviétique, de 1979 à 1989. Même le très occidentalisé Habib Bourguiba arborait en arabe le surnom de « Plus grand des moudjahidines », traduit en français par « Combattant suprême ».

Quel est le rôle d’Al-Qaida dans cette lutte ?

Al-Qaida va se développer comme organisation parasite du jihad afghan de libération et inventer, au sens propre, une nouvelle forme de « jihad » : le « jihad global ». Ce jihad mondialisé rompt les liens tissés, durant treize siècles de pratique et de doctrine de l’Islam, avec un territoire ou une population. C’est un jihad nomade, internationalisé et transfrontalier, qui s’efforce de tirer parti de différentes luttes locales pour son propre projet, à la fois planétaire et révolutionnaire. L’objectif est d’établir une « base »,  c’est la signification arabe de « Qaida », où que ce soit dans le monde musulman et, à partir de là, de l’étendre progressivement. A cette invention du « jihad global » s’ajoute, à mon sens, l’invention d’une nouvelle religion, le « jihadisme », qui place le jihad au cœur de sa foi et de sa pratique. Les jihadistes accusent dès lors les Musulmans qui les rejettent d’être des « apostats », passibles de mort. D’où cette orgie de violence de la secte jihadiste et le fait que les Musulmans paient le plus lourd tribut à cette terreur.

Comment alors expliquer l’expansion de Daech?

L’administration de George W. Bush bénéficie, après le 11-Septembre, d’un soutien international sans faille dans sa lutte contre Al-Qaida. Mais, au lieu d’en finir avec Ben Laden et ses derniers partisans, Washington lance une « guerre globale contre la terreur » qui va relancer le « jihad global ». La désastreuse invasion de l’Irak, en 2003, ouvre aux jihadistes les portes du Moyen-Orient. Al-Qaida attire alors les anciens officiers de Saddam Hussein et du régime déchu du Baas. Cette alliance de deux totalitarismes, le « jihadiste » et le « baasiste », entraîne la branche irakienne d’Al-Qaida vers de nouveaux sommets de violence. Elle est par ailleurs soutenue par le régime de Bachar al-Assad, qui voit dans l’insurrection jihadiste un moyen d’enliser l’armée américaine en Irak et de la détourner de la Syrie. Un « Etat islamique » est proclamé en Irak dès 2006 et le régime Assad, confronté à un soulèvement sans précédent en 2011, joue la politique du pire en favorisant les jihadistes sur son propre sol. Cet « Etat islamique en Irak et en Syrie » est désigné depuis 2013 sous son acronyme arabe de Daech.

Pourquoi l’Europe est-elle devenue aujourd’hui une zone de conflit ?

Daech lance ce que j’appelle sa « campagne d’Europe » en mai 2014, avec l’attentat contre le musée juif de Bruxelles. L’objectif premier est de susciter des troubles intercommunautaires, voire de générer une dynamique de guerre civile, afin de prendre en otages les Musulmans d’Europe et d’accentuer les « montées » au jihad en Syrie. Daech a en effet un besoin important de recrues européennes pour quadriller les territoires sous son contrôle en Syrie, car l’organisation y est perçue comme une force d’occupation, à la différence de l’Irak voisin, marqué par l’expérience de la guérilla anti-américaine. La fin de l’été 2016 a heureusement vu la fermeture du corridor qui, entre la Syrie et la Turquie, permettait les déplacements des jihadistes européens. Mais, outre les cellules dormantes, déjà implantées, les recruteurs de Daech continuent d’activer en Europe, notamment par Telegram (l’application de messagerie sécurisée utilisée par les Jihadistes, ndlr -), les convertis à la secte jihadiste, qu’ils soient ou non d’origine musulmane. J’insiste, ce sont tous des « convertis » à cette nouvelle religion du jihad pour le jihad, dont je me suis efforcé de décrire l’apparition très récente.
En savoir plus
  • Regarder les trois vidéos de Jean-Pierre Filiu sur le jihad sur le site du CERI 
https://www.sciencespo.fr/actualites/actualit%C3%A9s/%E2%80%9C-jihadisme-nouvelle-religion-de-terreur%E2%80%9D/2497

samedi 29 octobre 2016

La courageuse analyse de Zineb, rescapée de Charlie Hebdo | Le Club de Mediapart

La courageuse analyse de Zineb, rescapée de Charlie Hebdo | Le Club de Mediapart

La courageuse analyse de Zineb, rescapée de Charlie Hebdo

La courageuse analyse de Zineb, rescapée de Charlie Hebdo 

Comme je n'en peux plus, jusqu'à en avoir moralement la nausée, de voir la démission intellectuelle et morale de la gauche politique, tous partis confondus et extrême gauche  incluse, face à l'islam, je tiens à signaler ici la parution du petit (par la taille) livre de Zineb, Détruire le fascisme islamique  (Ring). Zineb est une rescapée de la tuerie de Charlie Hebdo et, du fait de l'expression  continuée de ses convictions, elle est l'objet de multiples fatwas de mort. C'est pourquoi il faut saluer ce livre qui devrait faire honte à ceux qui continuent à se montrer complaisants à l'égard de l'islam.

Son ouvrage rejoint pleinement ce que j'ai écrit récemment dans Pour une approche critique de l'islam (H§O), sauf que là où j'ai procédé à une analyse critique, sévère mais peut-être trop mesurée, elle a écrit un pamphlet fondamentalement hostile, mais exact : elle tape fort, mais juste, ce qui est l'essentiel. Et cet essentiel est formulé par le titre : il y a « un fascisme islamique »  et non seulement « islamiste ». C'est dire que la séparation que de bons esprits ( ?) et des politiques sans courage et de tous bords, pris dans leurs calculs électoraux (les musulmans sont des électeurs), font entre l'islam et l'islamisme est totalement fausse, n'a aucun fondement doctrinal. Elle rejoint ainsi Meddeb, pourtant de culture musulmane et croyant, affirmant que si « l'islamisme est une maladie de l'islam, ses germes sont dans le texte ». Zineb, elle, et comme moi, est plus radicale : l'islam est un fascisme idéologique, en l'occurrence religieux et on peut dire qu'elle rejoint le diagnostic du poète d'origine syrienne,  Adonis, dans Violence et islam.

C'est pourquoi, en réalité, son livre est plus qu'un pamphlet, car il énonce des vérités que peu  voient ou osent exprimer (même s'ils les pensent), alors que leur fonction, intellectuelle ou politique, serait de les énoncer et de les dénoncer. Ne pouvant les présenter toutes, j'en offre au lecteur quelques unes.

D'abord, il y a l'idée que le contenu du Coran est insupportable moralement. Il comporte la plupart du temps un appel à la haine et, plus, au meurtre contre les infidèles ou les mécréants, à savoir les incrédules ou les athées, séparant l'humanité en deux : les croyants et les incroyants. L'amour dont il se réclame et dont on le pare est une illusion : outre qu'il ne s'adresse qu'à la communauté des croyants – l'oumma –, il se borne à l'aumône à l'égard des pauvres ou à une obligation d'amabilité dans les relations interpersonnelles. Il préconise vigoureusement la supériorité de l'homme sur la femme, avec des droits sexuels accordés au premier qui sont proprement insupportables, ou encore une inégalité homme/femme dans l'héritage. Son mépris de la visibilité publique du corps féminin est indéfendable, cachant mal une sexualité malsaine et une volonté d'emprise sur la féminité, et elle a raison de voir dans le port du voile, non « une adhésion, mais un consentement » – je précise : contraint ou conditionné. J'ajoute que la critique de l'homosexualité, commune à toutes les religions monothéistes, y atteint son comble d'ignominie, puisque le Coran est capable de distinguer la perversité de celle-ci selon qu'elle est active ou passive ! Enfin, sa vision de Dieu, Allah, n'est pas celle d'un Dieu d'amour, devant être aimé et, surtout, aimant les hommes comme dans le christianisme du Nouveau Testament ; c'est celle d'un Dieu tout puissant et objet constant de crainte, auquel on doit non point adhérer mais se soumettre, islam signifiant « soumission », ce que tous ses apologistes inconscients dénient, avec beaucoup de tartufferie habillée de fausse science herméneutique.

Enfin, sur le plan politique, Zenib a l'audace, parfaitement justifiée, de souligner un vrai paradoxe, qui équivaut à un double scandale. L'islam défend une conception de la société où la charia est la loi : la règle du vivre ensemble échappe aux hommes, elle relève de la parole d'Allah, proférée par le prophète Mohamed, ce qui veut dire que l'homme n'y dispose d'aucune autonomie, d'aucune capacité de dicter par lui-même la loi de ses comportements, individuels et collectifs. Cette religion est par ailleurs obsédée par le culte (un peu comme la religion juive) avec ses diverses prescriptions (dont l'habillement, l'alimentation, la prière rituelle, etc.) : c'est, comme l'auteur l'affirme, une « orthopraxie », bien éloignée de l'engagement social dans l'amour du prochain que beaucoup  attendent d'une religion. Et c'est pourquoi, surtout, elle est éloignée, absolument, de la démocratie et de la laïcité que celle-ci implique. Zenib souligne fortement qu'aucun des régimes politiques qui se réclament officiellement de l'islam, n'est une véritable démocratie : ce sont, au contraire, des dictatures où la liberté d'expression est condamnée, voire punie par l'emprisonnement ou la mort. Et cela se traduit aussi, rappelle-t-elle, par une censure sur la science moderne, en particulier sur la théorie de l'évolution issue de Darwin pour autant qu'elle contredit le dogme de l'origine divine de l'homme… sans compter les multiples atteintes à la libre expression artistique. Tout autant, il y la doctrine socio-économique de l'islam « réel » ou « réellement existant » : c'est tout simplement le libéralisme le plus dur, avec toutes les victimes qu'il fait. Les régimes islamiques sont non seulement des dictatures « théocratiques », mais des sociétés de type capitaliste très inégalitaires, fondées sur l'appropriation privée de l'économie, fondamentalement opposées au socialisme, et dans lesquelles des minorités politiques, s'autorisant d'un pouvoir religieux, s'accaparent les richesses produites et plongent leurs peuples dans une misère crasse. Derrière cela, il y a l'exploitation du pétrole et un commerce juteux avec l'Occident, sans que les dirigeants de celui-ci n'y trouvent à redire. N'est-ce pas monsieur Hollande ?

D'où le scandaleux paradoxe : le soutien fourni par la gauche à l'islam, et spécialement par l'extrême-gauche trotskyste, vu ce qui vient d'en être dit et dénoncé, qui est parfaitement exact. Zenib a le mérite de critiquer vivement ce qui est une véritable imposture : l'appui apporté à une religion rétrograde, contraire aux valeurs universelles de l'humanisme, dont  cette même gauche se réclame pourtant. Ce n'est pas parce que cette religion est pratiquée par des masses opprimées, y compris par l'Occident, que l'on doit accepter ses croyances et ses pratiques qui contredisent la raison morale ! L'opium du peuple reste un opium, même si c'est celui du peuple ! Le paradoxe et le scandale se renforcent quand on voit une partie des féministes s'aveugler devant le sort fait à la femme, voire célébrer dans les prescriptions vestimentaires (entres autres) qu'elles subissent l'expression d'un choix libre de leur propre aliénation ( !). Ce qu'elles ont toujours combattu s'agissant d'elles ici, elles l'acceptent là-bas, voire désormais ici. Enfin, s'ajoute à cela la démission d'une partie des intellectuels proches pourtant de Marx qui, au nom d'une forme ridicule et en réalité méprisante de différentialisme ou de relativisme, refusent de juger des formes culturelles contraires à l'humanisme et de leur offrir une perspective d'émancipation. Tout cela façonne ce qu'elle appelle un « collaborationnisme » qui alimente ce qui est à ses yeux un nouveau fascisme. Le jugement peut paraître sévère, mais je le trouve totaleement fondé. Et il nous indique une voie de résistance au terrorisme (qui est aussi celle que préconise E. Badinter) : « Pour lutter efficacement contre le terrorisme, il faut combattre sans merci l'idéologie qui le produit » (p. 69). Ce n'est, bien entendu, pas la seule voie, car celui-ci s'alimente aussi à bien d'autres causes (économiques, sociales, géopolitiques) dans lesquelles les puissances occidentales ont une responsabilité énorme. Mais c'est une voie spécifique, qui ne fait de mal à personne et qu'il faut oser prendre, sauf à nier son rôle d'intellectuel progressiste.

                                                                   Yvon Quiniou

France: une délégation d’Al-Azhar (Le Caire) à l’église du père Hamel – ZENIT – Francais

France: une délégation d'Al-Azhar (Le Caire) à l'église du père Hamel – ZENIT – Francais

France: une délégation d'Al-Azhar (Le Caire) à l'église du père Hamel

Une délégation de cinq personnalités musulmanes de l'université Al-Azhar du Caire (Egypte) s'est rendue à l'église Saint-Etienne, de Saint-Etienne-du-Rouvray (France), mercredi, 27 octobre 2016, rapportent les media catholiques à Rome: l'agence SIR de la Conférence épiscopale italienne et Radio Vatican notamment.


Pour ces media catholiques à Rome, le père Jacques Hamel, assassiné dans cette église, pendant la messe, le 26 juillet 2016, devient ainsi « un pont de dialogue avec l'islam » et un « prophète de paix ».

La visite a eu lieu dans le cadre de la « caravane de la paix » lancée par le Conseil des sages musulmans,  à laquelle participent des professeurs universitaires et des religieux.  La délégation était conduite par le professeur  Oussama Nabil, membre du Conseil des sages musulmans, directeur des études francophones et recherches en islamologie à l'université de Al-Azhar, rapporte l'agence SIR. Ce dernier est également le fondateur et directeur de l'Observatoire de Al-Azhar, fondé en 2015 pour la lutte contre la diffusion d'idées extrémistes.

La délégation a été reçue par l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, et par le père Pierre Belhache, responsable des relations avec l'islam pour le diocèse de Rouen.

Après la visite à l'église du père Hamel, la délégation a rencontré un groupe de personnes du diocèse engagées dans le dialogue islamo-chrétien, en rpésence des membres du Conseil régional du culte musulman et des représentants d'associations engagées dans le dialogue comme «  Coexister » et « Fraternité Banlieues ».

Le grand imam d'Al-Azhar c'était lui-même rendu à Paris, au Bataclan, un des lieux de l'attentat du 13 novembre 2015, pour prier et condamner le terrorisme de matrice islamiste, le 24 mai 2016, au lendemain de sa visite au Vatican.

Il affirmait notamment: « Je suis ici pour déclarer devant vous tous, au nom de l'Islam, que le sang de tous les êtres humains devrait être préservé des holocaustes et des sacrifices. Le rapport entre les êtres humains, que Dieu a ordonné d'avoir, sont fondés sur la paix, sur la fraternité et sur la coopération. Le terrorisme n'a ni patrie, ni religion, ni foi. Moi et tous les musulmans, nous avons souffert de voir l'effusion de goutes de sang, ici comme ailleurs, à cause de ce qui est un virus maléfique. Par conséquent, nous devons tous, Est et Ouest, Orient et Occident, être solidaires pour le combattre. »

Avec une traduction d'Océane Le Gall

28/102016/ رئيس أساقفة الكلدان: “توجد دعوة للعنف في القرآن وهذا الأمر يجب تسويته” – ZENIT – Arabic

رئيس أساقفة الكلدان: "توجد دعوة للعنف في القرآن وهذا الأمر يجب تسويته" – ZENIT – Arabic
رئيس أساقفة الكلدان: "توجد دعوة للعنف في القرآن وهذا الأمر يجب تسويته"
Mons. Warda archbishop of Erbil in the Kurdistan in Irak

كان لرئيس أساقفة الكلدان دورًا بالغ الأهمية منذ عامين حتى اليوم في تأمين الحاجات الإنسانية والروحية للجماعة المنفية يحثّ بعدم طلي صورة العراق بالأحمر وقال رئيس أساقفة إربيل العاصمة الكردية بشار ورده للوكالة الكاثوليكية عون الكنيسة المتألّمة بإنّه بالرغم من أنّ الموصل قد تحررت من أيدي تنظيم الدولة الإسلامية إلاّ أنه لا يزال الخطر يحدق بالأقليات المسيحية إذا قرروا العودة إلى ديارهم.

وشدد رئيس الأساقفة بأنه حتى الآن ما من خطة ملموسة لحماية المسيحيين والأقليات الدينية الأخرى عند عودتهم إلى الموصل وإلى سهل نينوى مشيرًا إلى أنّ الأمر سيتطلّب سنة على الأقلّ قبل أن يصبح ممكنًا للسكان أن يعودوا إلى ديارهم.

في الوقت ذاته، يتابع رئيس الأساقفة الذي كان ضيف الكاردينال تيموثي دولان في نيويورك بالاهتمام بالقطيع في إربيل وهذا يعني بعبارات أخرى أنّه يقوم بالمستحيل ليجمع التبرّعات حتى تستطيع العائلات أن تدفع إيجار منزلها وأن تكون بيوتها مجهّزة بالتدفئة مؤمّنين لهم الطعام وبأن تتابع المدارس عملها. في السنتين الفائتتين، استطاع رئيس أساقفة إربيل أن يجمع 31 مليون دولار من عون الكنيسة المتألّمة وتلقّى دعمًا من حوالى 16 منظّمة مسيحية من كل أنحاء العالم.

وعلى عكس بعض التقارير الصادرة، يشدد رئيس الأساقفة على أنّ 80 في المئة من السكان هم تحت رعايته ويأملون بأن يبقوا في العراق. إنّما أضاف "بأنه بالرغم من أنّ العدد تراجع إلى 10 آلاف عائلة" أو تراجع عدد السكان المحليّ بحوالى 60 ألف شخص من أصل 250 ألف مسيحي إلاّ أنّه "لا يزال يوجد مسيحيين في العراق".

شدد رئيس الأساقفة ورده على أنّ المسيحيين يتوقون لأن يبقوا في العراق وهو لا يتحدّث عمّن يعجزون عن تكبّد تكاليف المغادرة بل على العكس، هو يذكر عددًا كبيرًا من العائلات الكبيرة والمهمّة التي تعزم على البقاء في العراق أكان في كردستان أم العراق نفسه. لقد بدأ عدد كبير منهم بإنشاء المصالح الناجحة في إربيل. وكعلامة واضحة عن الثقة بمستقبل الكنيسة المحلية، أسس رئيس الأساقفة جامعة كاثوليكية في إربيل.

ثم قال رئيس الأساقفة بإنّ العائق الأكبر أمام تأمين الحماية للمسيحيين على المدى البعيد وغيرها من الأقليات الأخرى هو التطرّف الإسلامي. وأوضح: "الإسلام بحاجة إلى الإصلاح فحتى المسيحيين اقترفوا العنف نتيجة سوء فهم الكتاب المقدس. توجد دعوة للعنف في القرآن وهذا الأمر يجب تسويته". وتابع: "إنها مهمّة القادة المسلمين الشجعان وربما، أقول ربما، يمكن للمسيحيين أن يساعدوهم في ذلك". بالطبع إنّ دراسة القرآن والتقليد الإسلامي سيتوفّر في الجامعة الكاثوليكية الجديدة في إربيل.

jeudi 27 octobre 2016

En Libye, l’Église portée disparue - La Croix

En Libye, l'Église portée disparue - La Croix
En Libye, l'Église portée disparue

Cinq ans après la mort de Kadhafi, la Libye est plus que jamais livrée au chaos. Les communautés religieuses encore présentes en 2011 ont plié bagages, à l'exception de quelques prêtres et religieuses isolés.

L'église de la Vierge Marie dans la vieille ville de Tripoli, en Libye, en avril 2015. Cinq ans après la mort de Kadhafi, les communautés religieuses ont déserté le pays.
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L'église de la Vierge Marie dans la vieille ville de Tripoli, en Libye, en avril 2015. Cinq ans après la mort de Kadhafi, les communautés religieuses ont déserté le pays. / MAHMUD TURKIA/AFP

« Notre communauté se réduit à peau de chagrin, nos vies sont suspendues à un fil… Survivrons-nous au milieu de ce chaos ? » Ainsi le P. Dominique Rézeau résumait-il déjà, en mai 2014, la situation qu'il avait sous les yeux lors de son arrivée en Libye, au sein de la petite communauté franciscaine de Tripoli. Le prêtre français craignait alors le pire et le pire est advenu.

Plus que jamais livré à l'anarchie et à la violence, sur fond de montée en puissance des groupes djihadistes, le pays sombre dans l'indifférence générale. Les maigres effectifs de religieux encore présents auprès de la population en 2014 ont dû quitter les lieux. C'est le cas du P. Rézeau lui-même, aujourd'hui curé à l'île d'Yeu mais toujours en contact avec un ou deux prêtres restés sur place.

> À lire : L'Église du silence en Libye

Sur la douzaine de communautés religieuses présentes au moment de la chute du dictateur Kadhafi, en octobre 2011, toutes sont parties, à l'exception de quelques sœurs de Mère Teresa encore actives dans deux hôpitaux de la capitale.

Un seul prêtre à Benghazi

Quant à la petite communauté franciscaine de Tripoli – deux Philippins et un Égyptien – qui entourait Mgr Giovanni Martinelli, un franciscain italien né en Libye où il a ensuite passé toute sa vie comme missionnaire puis évêque (1), elle est désormais dissoute. Âgé et malade, Mgr Martinelli a été rapatrié en Italie. Seul le prêtre égyptien, arabophone, continue d'ouvrir l'église Saint-François de Tripoli aux milliers de subsahariens – souvent des chrétiens – de passage, dont la plupart tentent la traversée de la Méditerranée pour gagner l'Europe, au péril de leur vie.

À Benghazi, la situation est encore plus dramatique. Un seul prêtre subsiste dans la deuxième ville du pays. La cathédrale et le couvent franciscain, abandonnés, ont été minés et le secteur est truffé de snipers (tireurs d'élite). Le prêtre, qui correspond encore avec le P. Rézeau, a trouvé refuge dans un hôpital pour enfants où il réunit de temps en temps quelques fidèles africains et philippins.

À Sebha, à 660 km au sud de Tripoli, vit encore un prêtre maltais. Enfin, à Beïda, sur la côte nord-est, le calme relatif permet à l'unique prêtre polonais – une nationalité autrefois très représentée au sein de ce clergé missionnaire, au service de communautés essentiellement africaines et asiatiques –, de garder la chapelle ouverte.

« Le pays n'est plus que ruines »

« Le pays n'est plus que ruines et rien n'a été entrepris pour le relever, déplore le P. Rézeau, qui fustige la responsabilité des Occidentaux dans ce désastre. Pourtant, c'est de Libye que partent les cargos chargés d'armes pour tout le Proche-Orient et c'est sur cet immense territoire, aux portes de l'Europe, que les djihadistes s'entraînent et ont la plus grande liberté de mouvement », souligne encore cet ancien diplomate de carrière au service du Saint-Siège (2).

> À lire : L'intervention de 2011 en Libye reste controversée

Après le départ des Européens, dès 2011, puis des travailleurs indiens et philippins, la Libye est aussi devenue la principale autoroute par où transitent les centaines de milliers de candidats subsahariens à l'exil vers l'Europe.

Ceux d'entre eux qui trouvaient dans la petite Église missionnaire de Libye un fragile soutien sont plus que jamais livrés à eux-mêmes et à la rapacité des passeurs. Pour le P. Rézeau, « les fragiles espoirs que l'on pouvait encore fonder sur les décombres de la Libye à la mort de Kadhafi sont durablement anéantis ».

> À lire : Migrants, les secours submergés au large de la Libye

Samuel Lieven

(1) Lire son témoignage dans Évêque chez Kadhafi, Bayard, 2011

(2) Auteur de Libya Free, dix-huit mois à Tripoli, Les Éditions de la Régence, 2015,

mardi 25 octobre 2016

En Israël, l’église du Mont Thabor a été profanée - La Croix

En Israël, l'église du Mont Thabor a été profanée - La Croix

En Israël, l'église du Mont Thabor a été profanée

L'église de la Transfiguration, bien connue des pèlerins en Israël, a été profanée dans la nuit du 23 au 24 octobre, a indiqué peu après les faits la Custodie de Terre Sainte.

Pour l'heure, les responsables d'Église estiment qu'il pourrait s'agir d'un simple cambriolage.

Le tabernacle de l'église de la Transfiguration profanéImportant lieu de pèlerinage en Terre Sainte, l'église de la Transfiguration, sur le Mont Thabor, a été profanée dans la nuit du 23 au 24 octobre.


Au petit matin, a rapporté le jour même la Custodie de Terre Sainte, l'institution franciscaine en charge de nombreux lieux saints, les frères présents sur place ont pu constater les dégâts : dans l'église, « le tabernacle de l'autel du Saint-Sacrement a été forcé et les hosties consacrées éparpillées au sol. Le ciboire contenant le Saint Sacrement a été volé. »

> À lire : Les montagnes dans la Bible

En outre, « une statue de la Vierge, posée au-dessus du tabernacle, a été déplacée et ensuite retrouvée dans l'espace entre l'église et la sacristie. Une autre statue de la Vierge, celle qui se trouvait sur une étagère de la sacristie, a été jetée à terre. Elle n'est pas endommagée. »

Les enregistrements des caméras de surveillance ont disparu et les troncs des offrandes ont été fracturés, indique encore la Custodie, qui précise que la porte et des fenêtres de l'édifice ont été forcées.

Simple cambriolage

Informé des faits, le vicaire de la Custodie de Terre Sainte, le frère Dobromir Jasztal, s'est rendu immédiatement sur place pour exprimer sa solidarité et apporter son aide. La police israélienne a ouvert une enquête.

Dans un communiqué diffusé le même jour, le Patriarcat latin de Jérusalem a condamné des « actes odieux qui sont une profanation de lieux saints ». « Nous demandons également à la police de mener une enquête rigoureuse afin de procéder à l'arrestation des auteurs de ces actions scandaleuses », poursuit le texte.

> À lire : Les évêques de Terre Sainte « inquiets » des attaques contre les chrétiens

Pour l'heure, les responsables de l'Église penchent davantage en faveur de l'hypothèse d'un simple cambriolage plutôt que d'une action de juifs extrémistes, accusés dans le passé d'actes de vandalisme sur des sites chrétiens en Israël, a indiqué à l'AFP Wadie Abou Nassar, un porte-parole des évêques en Terre sainte.

> À lire : Pèlerinage d'un incroyant en Terre Sainte

Marie Malzac

samedi 22 octobre 2016

Nouvelle rencontre entre le Saint-Siège et l’université Al-Azhar - La Croix

Nouvelle rencontre entre le Saint-Siège et l'université Al-Azhar - La Croix

Nouvelle rencontre entre le Saint-Siège et l'université Al-Azhar

Une délégation du Saint-Siège se rendra dimanche 23 octobre à l'université Al-Azhar du Caire, pour une nouvelle rencontre destinée à préparer la reprise officielle du dialogue entre Rome et l'institution sunnite.

Une délégation du Saint-Siège, présidée par Mgr Miguel Ángel Ayuso Guixot, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, se rendra dimanche 23 octobre à l'université Al-Azhar du Caire (Égypte), a annoncé le Vatican vendredi 21 octobre.

Mgr Ayuso Guixot sera accompagné de Mgr Emmanuel Ayad Bishay, évêque de Louxor et chef du bureau de l'islam du Conseil pontifical, du professeur Joseph Maila, sociologue libanais, expert en relations internationales et ancien recteur de l'Institut catholique de Paris, et du P. Jean Druel, dominicain, directeur de l'Institut dominicain d'études orientales (IDEO).

La rencontre, indique la salle de presse du Saint-Siège, sera « une réunion préparatoire à la rencontre qui se tiendra à Rome, probablement vers la fin avril 2017, et qui marquera la reprise officielle du dialogue entre le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et Al-Azhar. »

« La visite sera également l'occasion d'évaluer, en collaboration avec Mgr Bruno Musarò, nonce apostolique en Égypte, et l'adjoint du grand imam d'Al-Azhar, cheikh Abbas Shouman, la possibilité de promouvoir des initiatives concrètes pour la paix », ajoute le Saint-Siège.

Après une visite similaire organisée en juillet, il s'agit de la deuxième rencontre entre le Saint-Siège et l'institution sunnite, depuis la rencontre du 23 mai dernier entre le pape François et le grand imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed Al-Tayyeb.

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Le rapprochement entre le Vatican et Al-Azhar, priorité du pape François, a été entamé dès le début de son pontificat, après plus de quatre années de gel des relations sous Benoît XVI.

Gauthier Vaillant

Philippe de Villiers : "La France n'est pas la fille aînée de l'islam !" - Nouvelles de France Portail libéral-conservateur

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Philippe de Villiers : « La France n'est pas la fille aînée de l'islam ! »

Philippe de VilliersPour Philippe de Villiers, si rien n'est fait, la voix du "muezzin couvrira le son des cloches de nos terroirs". Invité sur le plateau de TV Liberté ce vendredi, il met de côté son métier d'entrepreneur ou sa passion pour la politique, il se fait lanceur d'alerte. L'auteur a eu accès à de nombreuses informations qu'il divulgue pour que les Français sachent et prennent conscience de l'extrême gravité de la situation. Dénonçant une classe politique acheté et qui pratique l'intelligence avec l'ennemi… montrant du doigt des media coupables d'instituer un couvre feu moral, l'auteur parle de remigration, de partition, propose d'inventer un nouveau roman national et lance un cri du coeur : la France doit rester la France. Elle n'a pas vocation à devenir la fille aînée de l'islam :