Affichage des articles dont le libellé est blaspheme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est blaspheme. Afficher tous les articles

mardi 19 juillet 2016

Europe : A-t-on le droit de critiquer l’islam ?


Europe : A-t-on le droit de critiquer l’islam ?
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) est appelée à se prononcer sur l’étendue du droit de critiquer l’islam à l’occasion de la condamnation pour blasphème d’une conférencière ayant mis en cause les mœurs de Mahomet, dans l'affaire E. S. c. Autriche, n°38450/12.
 
La conférencière qui saisit la Cour de Strasbourg a été reconnue coupable d’avoir publiquement « dénigré une personne qui est un objet de vénération », à savoir « Mahomet, le prophète de l’islam », d’une manière « susceptible de susciter une indignation justifiée », en violation de l’article 188 du Code pénal autrichien.
 
Les propos litigieux ont été tenus durant un cycle de conférences intitulé « Connaissances de base sur l’Islam » à l’Institut d’éducation du Parti autrichien de la liberté (FPÖ) devant une trentaine de participants.
 
Il est reproché en substance à la conférencière d’avoir dit que Mahomet avait des tendances pédophiles (il « aimait le faire avec des enfants ») car il s’est marié avec une fille de six ans (Aïcha) et a consommé ce mariage lorsqu’elle n’avait que neuf ans. La conférencière notait que cela posait problème dans la mesure où « le plus haut commandement pour un homme musulman est d’imiter Mahomet », ajoutant plus généralement que « les musulmans entrent en conflit avec la démocratie et notre système de valeurs ».
 
Suite à une plainte de journalistes, la conférencière fut condamnée à payer 480 euros ou à purger une peine de soixante jours d’emprisonnement en cas de défaut de paiement. Les juridictions autrichiennes avait jugé ainsi dans le but de protéger la sensibilité religieuse des fidèles musulmans ainsi que « la paix religieuse » en Autriche.
La conférencière a porté l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme qui devra juger si la liberté d’expression peut céder le pas devant le respect de Mahomet et de la « sensibilité religieuse » des musulmans.
 

L’ECLJ a été autorisé à soumettre des observations écrites à la Cour.
 
Pour l’ECLJ, seule la diffusion d’obscénités gratuitement offensantes et inutiles au débat ainsi que les propos incitant à la violence immédiate peuvent être restreints. Tout autre propos –surtout lorsqu’il est appuyé sur des faits réels- devrait être garanti au titre de la liberté d’expression.
 
Dans son mémoire, l’ECLJ expose notamment la tentative menée au plan international par l’Organisation de la Conférence Islamique pour intégrer au sein du droit international un délit de blasphème sous l’appellation de « diffamation de l’islam ». L’ECLJ s’est opposé à cette initiative au sein des Nations Unies depuis plusieurs années, estimant que les libertés de religion et d’expression sont complémentaires et qu’il n’existe pas de droit pour des croyants (pas plus que pour des non-croyants) à ne pas faire l’objet de critiques. Plus généralement, la recherche sincère de la vérité devrait toujours être encouragée et bénéficier de la liberté d’expression.
 
En l’espèce, pour l’ECLJ, le droit à la liberté d’expression de la conférencière a été violé, celle-ci ayant été condamnée pour avoir dénigré une croyance en elle-même, c'est-à-dire pour blasphème, alors même que ses propos s’appuyaient sur des faits historiques avérés dont la diffusion, dans un contexte politique, participe au débat public.
https://mail.google.com/mail/ca/u/0/#all/1560272893ad13a0

mardi 14 juin 2016

Pakistan : une loi qui légalise la persécution des chrétiens

Pakistan : une loi qui légalise la persécution des chrétiens

Pakistan : une loi qui légalise la persécution des chrétiens

La loi du Pakistan sur le blasphème permet à « la persécution contre les chrétiens et les autres minorités d'être indiscriminée », dit à Oasis Juan Carlos Pallardel, jésuite péruvien responsable depuis de longues années du dialogue avec l'Islam et les autres religions à Lahore, au Pendjab où vivent plus de 90 % de chrétiens du pays. « Ceci influence notre vie quotidienne, nous devons bien penser à ce que nous faisons et à ce que nous disons sachant parfaitement que nous sommes à tout moment susceptibles d'être accusées », poursuit-il.

Au Pakistan, la loi sur le blasphème fournit la justification juridique dans le cadre de laquelle est exprimé « un problème plus vaste, essentiellement social ». Il est très fréquent de voir effectivement utiliser les accusations et s'en servir pour résoudre des disputes personnelles ou pour s'accaparer de terrains, précise le jésuite. Et d'ajouter : c'est un problème social d'autant plus que dans la plupart des cas, « les victimes appartiennent aux couches les plus pauvres de la population, contraintes à subir les abus des plus riches. Au Pakistan, les catholiques étant par exemple parmi les plus pauvres sont par la même occasion parmi les plus vulnérables ».

L'augmentation des cas de blasphème
En 1987, alors que le général Zia ul-Haq faisait de l'islamisation du Pakistan une condition incontournable de sa présidence, la loi sur le blasphème, introduite dans le sous-continent indien à l'époque de la domination britannique se durcit pour en arriver à sa forme actuelle qui prévoit la peine capitale pour quiconque aurait offensé le prophète Mahomet, sans possibilité de pardon ou de renonciation à l'action pénale. Les données recueillies par l'Ong Engage Pakistan montrent bien à quel point l'année 1987 a représenté un tournant. À partir de cette année, les cas de blasphème ont augmenté de 17 500 %, passant de sept dans la période 1947-1987 à 1 335 dans la période 1988-2014. Selon l'Ong - qui confirme les propos de Pallardel - les pakistanais ne sont pas devenus blasphèmes du jour au lendemain. Tout simplement, « la loi est mise au service de la persécution et de l'oppression ». Engage Pakistan montre par ailleurs la dimension sectaire des accusations de blasphème : sur un total de 1 335 cas, 633 accusations ont impliqué des musulmans, 494 des ahmadis, 187 des chrétiens et 21 des hindous. Ce qui signifie que les minorités - qui, globalement, ne constituent que 4 % de la population pakistanaise - seraient responsables de plus de 50% des infractions.

La situation se complique si nous tenons compte du fait que « bon nombre des accusations n'arrivent même pas devant un tribunal, les présumés coupables ayant déjà été exécutés sans aucune forme de procès », conclut Pallardel. C'est le cas de Salman Taseer, ancien gouverneur du Pendjab abattu par son garde du corps pour avoir critiqué la loi sur le blasphème ou le cas plus récent de l'activiste Khurram Zaki, assassiné à Karachi. Selon Engage Pakistan dans ce cas comme dans d'autres, 1987 est une année charnière : +2 750 % d'exécutions sommaires depuis la modification de la loi.

La décision de la Cour Suprême
Le gouvernement de Nawaz Sharif, premier ministre depuis le mois de juin 2013, semble être conscient de l'envergure du problème et serait, en train - selon Pallardel - d'entreprendre des actions, même militaires pour lutter contre le fondamentalisme religieux qui exacerbe la religiosité et fomente la rage des masses contre ceux qui sont retenus coupables de blasphème. Un signal important nous est parvenu de la Cour Suprême pakistanaise à l'occasion de la condamnation de Mumtaz Qadri, l'assassin de Salman Taseer, pendu fin février. Commentant le cas, la Cour a établi que mettre en discussion la loi sur le blasphème n'est pas en soi une insulte à l'Islam et donc un acte blasphème punissable de la peine de mort. Une conclusion tout autre que banale, souligne Pallardel, vu que la plupart des barelvis - une des organisations sunnites les plus importantes du pays - soutiennent fermement la loi interdisant le blasphème. Il s'agit, dit le jésuite, d'une conclusion importante car « aujourd'hui, le seul fait de pouvoir en discuter laisse espérer qu'un changement est possible ».

Quel changement
Si, dans la situation politico-sociale actuelle, l'abolition de la loi reste un scénario absolument improbable, il ne manque pas de gens qui s'emploient de leur mieux pour introduire des modifications limitant ses abus, ce qu'avait déjà tenté de faire l'ancien ministre Shahbaz Bhatti qui allait le payer de sa vie. Engage Pakistan est un autre exemple de tentative qui s'efforce de démontrer - partant des sources islamiques - que la loi sur le blasphème n'est pas une loi divine (et peut donc, en tant que telle, être modifiée), qu'elle ne devrait pas prévoir la peine de mort et qu'il devrait être possible de pardonner le crime une fois sûrs du repentir de l'accusé. Une réforme dans cette direction pourrait améliorer la situation des minorités pakistanaises, mais elle serait difficilement capable, à elle seule, de changer le climat qui règne dans le pays, climat qui aboutit aux exécutions sommaires, aux manifestations de soutien de personnes telles que Mumtaz Qadri ou à des attentats suicides comme celui de Lahore, le jour de Pâques, où plus de 70 personnes trouvèrent la mort (pour la plupart des musulmans même si l'objectif déclaré était la communauté chrétienne). C'est pourquoi, insiste Pallardel, il faudrait une réforme du système d'instruction du Pakistan. Il est fréquent que l'État ne réussisse pas à fournir les services minimum indispensables à permettre aux citoyens l'accès à l'école publique ce qui, uni à une situation économique difficile, pousse les parents à envoyer leurs enfants là où l'instruction est gratuite, autrement dit dans les établissements religieux islamiques souvent accusés d'être de véritables incubateurs d'une vision violente et intolérante de l'Islam. Pallardel est confiant. Envers et contre tout. Le gouvernement de Nawaz Sharif essaie d'avancer dans cette direction et propose, entre autres choses, le contrôle des méthodes d'éducation, des systèmes d'évaluation et des affiliations de madrasas. La route vers une réforme dont il est question depuis des décennies se présente toutefois encore très longue.

[@fontana_claudio]


Traduction de l'original italien


JTK

jeudi 15 octobre 2015

PAKISTAN - Plus de 1.400 cas de blasphème en un an


Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>

Date: 15 octobre 2015 14:01:12 UTC+3

ASIE/PAKISTAN - Plus de 1.400 cas de blasphème en un an
Karachi (Agence Fides) – En 2014, 1.400 cas de blasphème ont été enregistrés au Pakistan. Il s'agit d'un pic, par rapport à la tendance de ces dernières années, qui révèle une situation très préoccupante. C'est ce qu'a indiqué Maître Syed Mumtaz Shah, Avocat intervenant lors d'un séminaire dédié au thème « Droits fondamentaux, liberté religieuse, inclusion sociale et participation politiques des minorités » organisé à Karachi ces derniers jours par le Pakistan Institute of Labour Education and Research (PILER). Ainsi que l'a appris Fides, à ce séminaire, ont participé des responsables et représentants de la société civile de différentes religions. Selon les données diffusées, environ 800 cas de blasphème ont été enregistrés à l'encontre de musulmans « et ceci devrait faire réfléchir les musulmans eux-mêmes, lesquels devraient se mobiliser contre l'abus de cette loi » ont remarqué les participants.
Selon Maître Nisar Shar, porte-parole de l'Association des Avocats de Karachi, « il est devenu dangereux même pour les avocats de faire leur travail et de défendre un inculpé accusé de blasphème », rappelant le cas de Maître Rashid Rehman, assassiné parce qu'il assurait la défense d'un inculpé dans un cas de ce genre.
Selon la Commission pour les droits fondamentaux du Pakistan (HRCP), ONG présente de manière capillaire sur le territoire pakistanais, en 2014, les tribunaux du pays ont condamné trois personnes à la peine capitale, six à la réclusion à perpétuité et trois autres à deux ans de réclusion pour blasphème. (PA) (Agence Fides 15/10/2015

ASIE/PAKISTAN - Nouvelles arrestations et nouvelles violences à l’encontre de chrétiens pour blasphème présumé



Jtk

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 octobre 2015 14:01:12 UTC+3
ASIE/PAKISTAN - Nouvelles arrestations et nouvelles violences à l'encontre de chrétiens pour blasphème présumé
Lahore (Agence Fides) – Les arrestations de chrétiens faussement accusés se poursuivent sur la base des motivations les plus disparates de blasphème. Parmi les nouveaux cas arrivés à la connaissance de Fides, l'un concerne un jeune chrétien de 24 ans, Naveed John, accusé et arrêté à Sargodha, au Pendjab.
Selon une pratique répandue parmi les groupes chrétiens pentecôtistes et charismatiques, le jeune homme priait en privé avec une autre personne, demandant à Dieu de la libérer de maux physiques et spirituels. A son domicile, se rendaient souvent des fidèles de différentes religions, y compris des musulmans, pour lui demander de prier pour eux. L'un d'eux, un agent de police venu incognito, avait apporté une épée sur laquelle étaient gravés des versets du coran et, lorsque le jeune homme l'a mis sous ses jambes, il l'a dénoncé, en affirmant que Naveed John avait agi intentionnellement pour outrager le coran. Comme cela a été indiqué à Fides par l'ONG LEAD, la famille de la victime est maintenant elle aussi menacée.
Dans un autre cas, un chrétien pakistanais et sa famille ont été contraints à abandonner leur résidence pour fuir la colère d'une foule de musulmans qui les accusaient de blasphème. Le cas s'est vérifié dans la zone de Wazirabad, toujours au Pendjab, où Aftab Gill, 40 ans, allait prendre de l'eau propre à une fontaine appartenant à une mosquée, comme nombre d'autres personnes dans la communauté. Un musulman lui a dit : « Les chrétiens ne sont pas autorisés à utiliser cette eau, autrement vous, infidèles, la contaminez. Si vous en voulez, vous devez vous convertir à l'islam ». Aftab Gill et ses enfants ont refusé et il s'en est suivi une altercation que la police a dû calmer. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, environ 200 hommes se sont rassemblés pour agresser Aftab Gill et sa famille, les accusant de blasphème. La police a dû intervenir pour sauver la famille du lynchage.
« Les lois sur le blasphème promeuvent actuellement au Pakistan un climat d'intolérance, générant la violation d'une vaste gamme de droits fondamentaux, y compris les droits à la liberté d'expression et de religion » remarque Maître Sardar Mushtaq Gill, Avocat chrétien et responsable de l'ONG LEAD. (PA) (Agence Fides 15/10/2015)