vendredi 30 décembre 2016

une lettre du pape François aux chrétiens d’Orient. Extrait :


Le 23 ddécembre, le Saint-Siège a publié une lettre du pape François aux chrétiens d’Orient. Extrait :
« La plupart d’entre vous vit dans un milieu à majorité musulmane. Vous pouvez aider vos concitoyens musulmans à présenter avec discernement une image plus authentique de l’islam, comme le veulent beaucoup d’entre eux, lesquels répètent que l’islam est une religion de paix qui peut s’accommoder du respect des droits humains et favoriser la cohabitation entre tous. »
Aussi vertueux et chrétien que soit ce postulat papal, il reste comme constat que les chrétiens d’Orient discernent mal le respect des droits humains et la cohabitation entre tous en terre d’islam. Ils n’ont, aujourd’hui, le choix qu’entre la conversion, l’exil ou la mort !
Loin de moi l’idée de souhaiter que François ait repris le flambeau d’Urbain II qui avait provoqué la croisade pour porter secours aux chrétiens d’Orient maltraités par les Turcs seldjoukides. On ne peut, en effet, demander au pape de surenchérir sur l’hérésie belliqueuse et d’ajouter du mal au mal. Mais cet abandon par le chef spirituel et politique de l’Église catholique laisse à l’évidence un goût amer.
Au Moyen-Orient, ils sont aujourd’hui 11 millions parmi 320 millions de musulmans, et pour survivre, ils cherchent partout une protection que les Occidentaux, par veulerie et lâcheté, se refusent à leur apporter avec une réelle détermination.
Parmi tous les infortunés, le pape lui-même a fait le choix de ramener avec lui des réfugiés non point chrétiens mais musulmans. Une belle leçon de philosophie humaniste qu’Érasme aurait appréciée.
Pour être louable, cette démonstration de charité chrétienne laisse la chrétienté dans la perplexité et le doute sur le sort réservé aux malheureux laissés-pour-compte là-bas ou ici.
Cette amertume est d’autant plus forte que les Européens vivent de plus en plus mal l’hégémonie de l’islam en terre majoritairement chrétienne.
Veuillez excuser cette philosophie de comptoir, mais si nous inversions les rôles ?
Peut-on, aujourd’hui, imaginer un pays musulman, avec sa « religion de paix qui peut s’accommoder du respect des droits humains et favoriser la cohabitation entre tous », où les chrétiens demanderaient que les cantines servent du porc, que l’abattage ne soit pas halal, que les femmes puissent avoir les cheveux au vent et porter jupes courtes et talons hauts ?
Peut-on, aujourd’hui, imaginer un pays musulman dans lequel 10 à 15 % de la population serait chrétienne et que, dans cette minorité, certains assassinent, égorgent, décapitent, immolent des musulmans au nom de la sainte Bible et du Christ, sans que cela ne se traduise par une révolte et du sang ?
Tel n’est pas le cas des chrétiens d’Orient qui n’égorgent personne, ne réclament rien, si ce n’est de vivre en paix dans les pays dans lesquels ils résident depuis l’origine du christianisme.
Hélas, cette espèce en voie de disparition sera comptabilisée dans les dommages collatéraux des méandres de l’histoire des religions.
Pardonnez ce syllogisme, mais les Européens ne réclament rien d’autre chez eux, si ce n’est le respect de leurs mœurs et religion issues d’une civilisation helléno-judéo-chrétienne que beaucoup vomissent désormais, comme si elle était évacuée d’une cloaca maxima.
« Pater dimitte illis non enim sciunt quid faciunt » 1
Notes:
  1. Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. ↩
http://www.bvoltaire.fr/richardpascal/le-pape-et-les-chretiens-dorient-chronique-dun-renoncement,302468

vendredi 16 décembre 2016

Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence - La Croix

Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence - La Croix
Devant de nouveaux ambassadeurs, le pape exhorte les responsables politiques à la non-violence

Le pape François a reçu jeudi matin 15 décembre les lettres de créances de six nouveaux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, dont trois Africains : la Tunisie, Maurice et le Burundi, pays marqué ces derniers mois par une particulière violence, l'Église catholique étant elle-même menacée.

> Lire aussi : Menaces sur l'Église catholique au Burundi

Dans son discours, le pape s'est d'ailleurs attaché à cette question de la violence, revenant sur son récent message pour la Journée mondiale de prière pour la paix, célébrée le 1er janvier prochain, où il avait longuement développé le thème de la non-violence.

> Lire aussi : Le pape propose au monde une éthique de la non-violence

« Le choix de la non-violence comme mode de vie devient de plus en plus une exigence de responsabilité à tous les niveaux, de l'éducation familiale à l'engagement social et civil, et jusqu'à l'activité politique et les relations internationales », a souligné le pape pour qui, « il s'agit, en toutes circonstances, de rejeter la violence comme méthode de résolution des conflits, et de les traiter, cependant, toujours par le dialogue et la négociation ».

Le pape a notamment appelé les responsables nationaux et internationaux « à assumer en conscience et dans l'exercice de leurs fonctions un style non-violent, qui n'est pas synonyme de faiblesse ou de passivité, mais, au contraire, suppose force d'âme, courage et capacité d'affronter les problèmes et les conflits avec honnêteté intellectuelle, cherchant vraiment le bien commun avant tout intérêt partisan, qu'il soit idéologique, économique ou politique ».

Un XXe siècle, « funeste de guerres et de génocides aux proportions inédites »

Rappelant les figures de non-violence du XXe siècle, « funeste de guerres et de génocides aux proportions inédites », le pape a insisté sur le fait que la non-violence était « la voie à suivre dans le présent et dans l'avenir », et non « un chemin de paix proclamée en paroles mais niée dans les faits par la poursuite de stratégies de domination, soutenue par les scandaleuses dépenses d'armement, alors que beaucoup de gens sont privés du nécessaire pour vivre ».

Le pape François recevait six nouveaux ambassadeurs accrédités au Saint-Siège : Cecilia Björner (Suède), Jikoto Tikolevu (Fidji), Vitalie Rusu (Moldavie), et trois ambassadeurs africains : Girish Nunkoo (Maurice), Mourad Bourhela (Tunisie) et Else Nizigama Ntamagiro (Burundi).

Nicolas Senèze, à Rome

Le Saint-Siège souligne l’augmentation des actes antichrétiens en Europe - La Croix

Le Saint-Siège souligne l'augmentation des actes antichrétiens en Europe - La Croix

Le Saint-Siège souligne l'augmentation des actes antichrétiens en Europe

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a organisé mercredi 14 décembre une conférence sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination, au cours de laquelle le représentant permanent du Saint-Siège auprès de cette organisation a évoqué les actes antichrétiens.

Mgr Janusz Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), est intervenu au sujet de la lutte contre l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens, mercredi 14 décembre, au cours de la conférence qui s'est tenue à Vienne (Autriche) sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination.

L'éducation à la « culture de la rencontre », la promotion d'un climat de meilleure confiance envers les religions, la reconnaissance qu'« avec leurs valeurs et traditions », elles puissent contribuer « de façon significative » au développement de la société. Ce sont les clés pour prévenir l'intolérance et la discrimination antichrétiennes en Europe, et donc garantir la sécurité dans le continent, tel était le fil conducteur de l'intervention de Mgr Urbanczyk, rapporte Radio Vatican. L'OSCE, qui s'occupe de la protection des droits humains et de la démocratie, avait organisé cette conférence.

Des phénomènes souvent sous-évalués

Dans sa première intervention, le représentant du Saint-Siège a rappelé que si, heureusement, l'on n'assiste pas en Europe aux brutales persécutions subies aujourd'hui par tant de chrétiens dans d'autres parties du monde, on remarque une augmentation des manifestations d'intolérance, des crimes de haine et des épisodes de vandalisme à leur encontre, ainsi que les offenses et les insultes à cause de leurs convictions. Des phénomènes qui sont souvent sous-évalués, notamment, selon lui, par les médias. Est tout aussi préoccupante l'agressivité de certaines campagnes de dénigrement contre les chrétiens, taxés de bigoterie et d'intolérance parce que leurs opinions ne sont pas en ligne avec les idéologies aujourd'hui en vogue. Contre ces phénomènes, le Saint-Siège demande des « mesures législatives adéquates » et des déclarations officielles analogues à celle adoptée en 2004 par le Conseil ministériel de l'OSCE sur la lutte contre l'antisémitisme.

> Lire aussi : L'OSCE veut débusquer la xénophobie sur la Toile

Pour contrer la discrimination et l'intolérance, a souligné Mgr Urbanczyk, il faut intervenir surtout sur l'éducation. « Le Saint-Siège, a-t-il affirmé, est fermement convaincu que l'éducation est un instrument important pour construire des ponts de paix et de stabilité, et pour faire de nos jeunes des constructeurs de paix et des promoteurs d'une authentique tolérance ». La promotion du dialogue interreligieux, et plus largement d'un dialogue respectueux dans le débat public, est indispensable pour faire progresser cet état d'esprit.

Dans sa dernière intervention, le représentant du Saint-Siège a insisté encore sur l'importance du dialogue, de la compréhension et de la confiance réciproque, et sur la reconnaissance par les États européens de la contribution des religions au développement de la société. Il a donc invité les gouvernements, les croyants des diverses religions et de tous les acteurs sociaux à unir leur voix en défense de la tolérance et à redécouvrir la « culture de la rencontre » invoquée par le pape François.

Cl.H. avec Radio Vatican

mercredi 14 décembre 2016

اللاعنف: أسلوب سياسة من أجل السلام – رسالة البابا فرنسيس بمناسبة اليوم العالمي للسلام 2017 | الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة- لبنان

اللاعنف: أسلوب سياسة من أجل السلام – رسالة البابا فرنسيس بمناسبة اليوم العالمي للسلام 2017

تحت عنوان "اللاعنف: أسلوب سياسة من أجل السلام" صدرت رسالة البابا فرنسيس بمناسبة اليوم العالمي للسلام 2017، فيما يلي ننشر النص الكامل للرسالة:
۱. في بداية هذه السنة الجديدة أتقدّم بأمنيات السلام الصادقة لشعوب وأُمم العالم، لرؤساء الدول والحكومات ومسؤولي الجماعات الدينية ومختلف أوجه المجتمع المدني. أتمنى السلام لكل رجل وامرأة وطفل وطفلة وأُصلّي لكي يسمح لنا صورة الله ومثاله في كل شخص أن نعترف ببعضنا البعض كعطايا مقدّسة لها كرامة كبيرة. لنحترم هذه "الكرامة العميقة"[1] لاسيما في أوضاع النزاع ولنجعل من اللاعنف الفعّال أسلوبًا لحياتنا. هذه هي الرسالة بمناسبة اليوم الخمسين العالمي للسلام. في الرسالة الأولى توجّه الطوباوي البابا بولس السادس إلى جميع الشعوب وليس إلى الكاثوليك فقط بكلمات واضحة: "لقد ظهر بوضوح أخيرًا أن السلام هو الخط الوحيد والحقيقي للترقّي البشري (لا التوترات القوميّة الطموحة ولا المعارك العنيفة، ولا القمع الذي يولِّد نظامًا مدنيًّا زائفًا)". لقد حذّر من "خطر الاعتقاد بأن الخلافات الدوليّة لا يمكن حلها من خلال العقل، أي من خلال المفاوضات المبنيّة على القانون والعدالة والمساواة وإنما فقط من خلال قوى الردع القويّة". لكن ومن خلال الاستشهاد بالرسالة العامة "السلام في الأرض" لسلفه القديس يوحنا الثالث والعشرين، اعتبر أن "معنى ومحبة السلام المؤسَّس على الحقيقة والعدالة والحريّة والمحبّة"[2]. تؤثر فينا آنية هذه الكلمات التي لا تقل أهمية وإلحاحًا عمّا كانت عليه لخمسين سنة خلت. في هذه المناسبة أرغب في التوقّف عند اللاعنف كأسلوب لسياسة سلام وأسأل الله أن يساعدنا جميعًا كي نستقي من اللاعنف في أعماق أحاسيسنا وقيمنا الشخصيّة. ليقُد المحبّة واللاعنف الأسلوب الذي به نُعامل الآخرين في العلاقات الشخصيّة وفي تلك الاجتماعيّة والدوليّة. فعندما يتعلّم ضحايا العنف كيف يقاومون تجربة الانتقام يصبح بإمكانهم أن يكونوا روادًا صادقين لعمليات غير عنيفة لبناء السلام. ليصبح اللاعنف، بدء من الصعيد المحلّي واليومي وصولاً إلى النظام العالمي، الأسلوب الذي يميّز قراراتنا وعلاقاتنا وأعمالنا والسياسة في جميع أشكالها.
عالم مُفتَّت
۲. إن القرن الماضي قد اجتاحته حربان عالميّتان وقد عرف تهديد الحرب النوويّة وعددًا كبيرًا من النزاعات الأخرى، فيما نعيش اليوم في قبضة حرب عالمية رهيبة مُجزّأة. ليس من السهل أن نعرف إن كان العالم حاليًا أكثر أو أقلّ عنفًا مما كان عليه في الأمس ولا إن كانت وسائل الاتصال الحديثة والحركة التي تُميّز عصرنا تجعلنا أكثر إدراكًا للعنف أو أكثر اعتيادًا عليها. في كل حال، هذا العنف الذي يُمارس "بشكل مُجزّأ"، بأساليب ومستويات مختلفة، يسبب آلامًا كبيرة ندركها جيّدًا: حروب في بلدان وقارات مختلفة؛ إرهاب وإجرام واعتداءات مسلّحة غير متوقّعة؛ الانتهاكات التي يتعرّض لها المهاجرون وضحايا الإتجار؛ إفساد البيئة. ولأي هدف؟ هل يسمح العنف ببلوغ أهداف دائمة؟ أليس كل ما يتمُّ الحصول عليه قد يؤدّي ربما إلى إطلاق ردود فعلٍ ودوامات نزاعات قاتلة تفيد بعض "أسياد الحرب" وحسب؟ العنف ليس العلاج لعالمنا المُفتّت، والإجابة على العنف بالعنف تقود، في أفضل فرضيّة، إلى هجرات قسريّة وآلام هائلة، لأنّه يتمُّ توجيه كميات كبيرة من الموارد لأهداف عسكريّة تُسلب من المتطلبات اليوميّة للشباب والعائلات التي تعيش صعوبة ما والمسنّين والمرضى والأكثريّة الساحقة لسكان العالم. في أسوأ الحالات يمكنها أن تقود إلى الموت الجسدي والروحي لكثيرين أو حتى للجميع.
البشرى السارة
۳. إن يسوع أيضًا قد عاش في أوقات عنف. لقد علّم أن حقل المعركة الحقيقي، حيث يتواجه العنف والسلام، هو القلب البشري: " لأَنَّهُ مِن باطِنِ النَّاس، مِن قُلوبِهم، تَنبَعِثُ المَقاصِدُ السَّيِّئةُ" (مرقس ٧، ٢١). لكن رسالة المسيح، إزاء هذا الواقع، تقدّم الجواب الإيجابي الجذري: لقد بشّر بلا كلل بالمحبّة غير المشروطة لله الذي يقبل ويسامح وعلّم تلاميذه محبة الأعداء (متى ٥، ٤٤) وأن يعرض الخدَّ الآخر(متى ٥، ٣٩). عندما منع الذين كانوا يتّهمون الزانية من رجمها (يوحنا ٨، ١- ١١) وعندما، وفي الليلة قبل موته، قال لبطرس أن يُغمِد سيفه (متى ٢٦، ٥٢)، لقد رسم يسوع درب اللاعنف الذي سلكه حتى النهاية، حتى الصليب، ومن خلال هذا الدرب حقق السلام ودمّر العداوة (راجع أفسس ٢، ١٤- ١٦). لذلك، فالذي يقبل بشرى يسوع السارة، يعرف العنف الذي يحمله في داخله ويسمح لرحمة الله بأن تشفيه فيصبح هكذا بدوره أداة مصالحة، بحسب دعوة القديس فرنسيس الأسيزي: "ليكن السلام الذي تعلنوه بالفم أكثر وفرة في قلوبكم"[3]. أن نكون تلاميذ حقيقيين ليسوع اليوم يعني أن نتّبع أيضًا اقتراحه للاعنف، فهو – كما أكّد سلفي بندكتس السادس عشر – "واقعي، لأنه يأخذ بعين الاعتبار أن في العالم الكثير من العنف والظلم، وبالتالي لا يمكننا تخطي هذا الوضع إلا من خلال مقابلته بمحبّة أكبر وصلاح أكبر. هذا الـ "أكبر" يأتي من الله"[4]. ويضيف بقوة أكبر: "إن اللاعنف بالنسبة للمسيحيين ليس مجرّد تصرّف استراتيجي، وإنما هو أسلوب عيش للشخص وموقف من يقتنع بمحبّة الله وقوّته ولا يخاف من مواجهة الشر بواسطة أسلحة المحبة والحقيقة فقط. تشكل محبة العدو نواة "الثورة المسيحيّة"[5]. ولذلك يُعتبر إنجيل محبّة الأعداء (راجع لوقا ٦، ٢٧) "الشرعة العظمى للاعنف المسيحي": فهي لا تقوم على "الاستسلام للشر… وإنما على الإجابة على الشرّ بالخير (راجع روما ١٢، ١٧- ٢١)، فنكسر بهذا الشكل سلاسل الظلم"[6].
أقوى من العنف
٤. يتمُّ فهم اللا-عنف أحيانًا بمعنى الاستسلام والتملُّص والخمود، ولكنه ليس هكذا في الواقع. عندما نالت الأم تريزا جائزة نوبل للسلام عام ۱۹۷۹ أعلنت بوضوح رسالتها للاعنف الفاعل: "لسنا بحاجة في عائلتنا لقنابل ولأسلحة، ولا لندمّر لنحمل السلام وإنما فقط لأن نبقى معًا ونحبَّ بعضنا البعض… وسنتمكّن من تخطي جميع الشرّ الموجود في العالم"[7]. لأنَّ قوّة الأسلحة مخادعة. "وفيما يتابع تجار الأسلحة أعمالهم، نجد صانعي السلام الفقراء الذين يبذلون حياتهم في مساعدتهم للأشخاص"؛ وبالنسبة لصانعي السلام هؤلاء تُشكّل الأم تريزا "علامة وأيقونة لزمننا"[8]. خلال شهر أيلول سبتمبر الماضي فرحت بإعلانها قدّيسة، وقد أشدتُ بجهوزيّتها تجاه الجميع من خلال "قبول الحياة البشريّة والدفاع عنها، تلك التي لم تولد بعد وتلك المتروكة والمقصيّة… لقد انحنت على الأشخاص المتعبين والذين تُركوا ليموتوا على جانب الطريق، وإذ اعترفت بالكرامة التي أعطاهم الله إياها جعلت مقتدري الأرض يسمعون صوتها لكي يعترفوا بذنوبهم إزاء جرائم – إزاء الجرائم! – الفقر الذي خلقوه بأنفسهم"[9]. والجواب رسالتها – وفي هذا الأمر تمثل آلاف بل ملايين الأشخاص – وهي الذهاب للقاء الضحايا بسخاء وتفاني، من خلال لمس وتضميد كل جسد جريح وشفاء كل حياة محطّمة. إن اللاعنف الممارس بحزم وصدق قد ولّد نتائج مذهلة. النجاحات التي حقّقها المهاتما غاندي وخان عبدالغفّار خان في تحرير الهند، ومارتن لوثر كينغ الابن ضدّ التمييز العنصري لن تُنسى أبدًا. إن النساء هنَّ غالبًا وبشكل خاص قائدات اللاعنف، على سبيل المثال ليماه غبويه وآلاف النساء الليبيريات اللواتي نظّمنَ لقاءات صلاة ومظاهرات سلميّة ونلنَ مفاوضات على مستوى رفيع في سبيل نهاية الحرب الأهليّة الثانية في ليبيريا. لا يمكننا أن ننسى أيضًا العقد التاريخي الذي انتهى بسقوط الأنظمة الشيوعية في أوروبا. إذ مارست الكنيسة تأثيرها من خلال خدمة وتعليم القديس يوحنا بولس الثاني. من خلال التأمل حول أحداث عام ١٩٨٩ في الرسالة العامة السنة المائة (١٩٩١)، سلط سلفي الضوء على أن تغييرًا تاريخيًا في حياة الشعوب والأُمم والدول يتحقق "من خلال كفاح سلمي يستعمل فقط أسلحة الحقيقة والعدالة"[10]. إن مسيرة الانتقال السياسي هذه نحو السلام قد أصبحت ممكنة بفضل "الالتزام اللاعنيف لأشخاص، فيما رفضوا على الدوام الاستسلام لسلطة القوة، عرفوا كيف يجدوا مرّة بعد مرّة أشكالاً فعالة ليقدموا شهادة للحقيقة". ويختتم: "ليتعلّم البشر أن يكافحوا من أجل العدالة بدون عنف، ويتخلوا عن كفاح الطبقات في الخلافات الداخليّة وعن الحرب في الخلافات الدوليّة"[11]. إن الكنيسة قد التزمت من أجل تحقيق استراتيجيات غير عنيفة لتعزيز السلام في العديد من البلدان، وحثّت الأطراف الأشدّ عنفًا على جهود من أجل بناء سلام عادل ودائم. هذا الالتزام لصالح ضحايا الظلم والعنف ليس إرثًا خاصًا بالكنيسة الكاثوليكية وإنما هو من ميزة العديد من التقاليد الدينيّة حيث "الشفقة واللاعنف أساسيّان ويشيران إلى درب الحياة"[12]. أؤكّد بقوّة: "ما من دِينٍ إرهابي"[13]. العنف هو تدنيس لاسم الله[14]. لا نتعبنّ أبدًا من تكراره: "لا يمكن لاسم الله أن يبرِّر العنف أبدًا. وحده السلام مقدّس. وحده السلام مقدّس ولا الحرب"[15].
الجذور البيتيّة لسياسة غير عنيفة
٥. إذا كان المصدر الذي ينبع العنف منه هو قلب البشر، فمن الجوهريّ إذًا أن نسير سبيل اللاعنف أولاً داخل العائلة. إنها من مكونات فرح الحب الذي قدّمته في آذار مارس الماضي في الإرشاد الرسولي "فرح الحب"، في ختام سنتي تأمّل من قبل الكنيسة حول الزواج والعائلة. تشكل العائلة البوتقة التي لا غنى عنها والتي من خلالها يتعلّم الزوجان، الأهل والأبناء، الإخوة والأخوات، أن يتواصلوا ويعتنوا ببعضهم البعض بشكل مجاني، وحيث ينبغي تخطي التوترات أو حتى النزاعات لا بواسطة القوة وإنما بواسطة الحوار والاحترام والبحث عن خير الآخر والرحمة والمغفرة[16]. إذ إن فرح الحب ينتشر من داخل العائلة إلى العالم ويشع في المجتمع بأسره[17]. من جهة أخرى لا يمكن لأخلاقيات الأخوَّة والتعايش السلمي بين الأشخاص والشعوب أن يقوما على منطق الخوف والعنف والانغلاق وإنما على المسؤوليّة والاحترام والحوار الصادق. بهذا المعنى أوجّه نداء لصالح نزع الأسلحة ولمنع وإلغاء الأسلحة النوويّة: إن الرادع النووي والتهديد بالدمار المتبادل الأكيد لا يمكنهما أن يؤسسا هذا النوع من الأخلاقيات[18]. وبالتالي وبإلحاح متشابه أطلب أن يتوقف العنف المنزلي والانتهاكات على النساء والأطفال. لقد شكّل يوبيل الرحمة الذي اختُتم في تشرين الثاني نوفمبر الماضي، دعوة لأن ننظر في أعماق قلوبنا ونسمح بأن تدخل إليها رحمة الله. إن السنة اليوبيليّة قد جعلتنا ندرك مدى كثرة وتعدُّد الأشخاص والمجموعات الاجتماعيّة الذين تتمُّ معاملتهم بلامبالاة، إنّهم ضحايا الظلم ويتعرّضون للعنف. إنهم جزء من "عائلتنا" وهم إخوتنا وأخواتنا. لذلك ينبغي على سياسات اللاعنف أن تبدأ بين جدران البيت لتنتشر بعدها داخل العائلة البشريّة بأسرها. "يدعونا مثال القديسة تريزيا الطفل يسوع لممارسة درب المحبّة الصغير ولئلا نُضيِّع فرصة كلمة لطيفة أو ابتسامة أو مطلق أي تصرّف صغير يزرع السلام والصداقة. إن الإيكولوجيا الشاملة هي مصنوعة أيضًا من تصرفات بسيطة يوميّة نكسر من خلالها منطق العنف والاستغلال والأنانيّة"[19].
دعوتي
٦. إن بناء السلام من خلال اللاعنف الفاعل هو عنصر ضروري ويتطابق مع جهود الكنيسة المستمرّة للحدِّ من استعمال القوّة من خلال القواعد الأخلاقية، عبر مشاركتها في أعمال المؤسسات الدوليّة وبفضل المساهمة الكفؤة للعديد من المسيحيين في إعداد تشريع على جميع المستويات. يقدّم لنا يسوع "دليلاً" لهذه الإستراتيجية في بناء السلام في ما نعرفه بعظة الجبل. التطويبات الثمانية (راجع متى ٥، ۳- ١۰) ترسم صورة الشخص الذي يمكن اعتباره طوباويًّا، صالحًا وحقيقيًّا. طوبى للودعاء – يقول يسوع – وللرحماء وصانعي السلام وأنقياء القلوب والجائعين والعطاش إلى البرّ. هذا هو أيضًا برنامج وتحدٍّ للقادة السياسيين والدينيين ومسؤولي المؤسسات الدوليّة ومدراء الشركات ووسائل الإعلام في العالم كلّه: تطبيق التطويبات في الأسلوب الذي يمارسون فيه مسؤولياتهم. تحدٍّ لبناء المجتمع والجماعة أو الشركة المسؤولين عنها بواسطة أسلوب صانعي السلام؛ وإعطاء علامة للرحمة من خلال رفض إقصاء الأشخاص والإساءة للبيئة والرغبة بالربح مهما كلّف الأمر. هذا الأمر يتطلّب الاستعداد "لتحمّل النزاع وحلّه وتحويله لحلقة ترابط لعمليّة جديدة"[20]. إن العمل بهذا الأسلوب يعني اختيار التضامن كأسلوب لصنع التاريخ وبناء الصداقة الاجتماعيّة. يشكّل اللاعنف الفاعل أسلوبًا لإظهار أن الوحدة هي أقوى وأخصب من النزاع حقًّا. إن كلّ شيء في العالم مترابط بشكل حميم[21]. يمكن للاختلافات أن تولّد توترات بالتأكيد: لنواجهها إذًا بأسلوب بنّاء وغير عنيف "فتبلغ هكذا التوترات والتناقضات وحدة متعدّدة الأشكال تولِّد حياة جديدة" وتحافظ على "قدرات الأقطاب المضادة النفيسة"[22]. أؤكِّد أن الكنيسة الكاثوليكيّة سترافق كل محاولة بناء للسلام حتى من خلال اللاعنف الفاعل والمُبدِع. في الأول من كانون الثاني لعام ۲۰١۷ ستُُبصر النور الدائرة الجديدة لخدمة التنمية البشريّة المتكاملة والتي ستساعد الكنيسة كي تُعزِّز بشكّل أكثر فعاليّة: "الخيور اللامتناهية للعدالة والسلام والحفاظ على الخليقة" والعناية بالمهاجرين "والمعوزين والمرضى والمقصيين والمهمّشين وضحايا النزاعات المسلّحة والكوارث الطبيعية والمساجين والعاطلين عن العمل وضحايا جميع أشكال العبوديّة والتعذيب"[23]. إن كلَّ عمل في هذا الاتجاه، مهما كان متواضعًا، يساهم في بناء عالم خالٍ من العنف، أول خطوة نحو العدالة والسلام.
في الختام
۷. وكما جرى التقليد، أوقِّع هذه الرسالة في الثامن من كانون الأول ديسمبر، عيد الحبل الطاهر بسيّدتنا مريم البتول. مريم هي سلطانة السلام، ولدى ولادة ابنها مجّد الملائكة الله وتمنوا السلام في الأرض لجميع الرجال والنساء ذوي الإرادة الصالحة (راجع لوقا ۲، ١٤). لنطلب من العذراء أن تقودنا. "جميعنا نرغب بالسلام؛ والعديد من الأشخاص يبنونه يوميًّا بواسطة تصرّفات صغيرة وكثيرون يتألّمون ويحتملون بصبر تعب العديد من المحاولات لبنائه"[24]. لنلتزم خلال عام ۲۰١۷ بالصلاة والعمل كي نصبح أشخاصًا أزالوا العنف من قلوبهم وكلماتهم وتصرفاتهم، ولنبني جماعات غير عنيفة تعتني بالبيت المشترك. "فلا شيء مستحيل إن توجّهنا إلى الله بالصلاة. يمكن للجميع أن يكونوا صانعي سلام"[25].
النهار ١٤-١٢-٢٠١٦

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mardi 13 décembre 2016

Attentats du Caire : l'enquête se tourne vers les Frères musulmans

Attentats du Caire : l'enquête se tourne vers les Frères musulmans

Attentats du Caire : l'enquête se tourne vers les Frères musulmans

Deux jours après l'attentat kamikaze qui a tué 25 Coptes dans une église du Caire, l'enquête privilégie la piste islamiste. Il n'y a pas eu de revendication, mais le ministère de l'Intérieur égyptien accuse clairement les dirigeants des Frères Musulmans établis au Qatar d'en être à l'origine, avec pour objectif de «créer un conflit religieux à grande échelle».

Quatre suspects proches des Frères musulmans ont été arrêtés lundi, a déclaré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. «L'auteur de l'attentat est Mahmoud Chafiq Mohamed Mostafa, il a 22 ans et il s'est fait exploser à l'aide d'une ceinture explosive», a-t-il affirmé lundi, lors des funérailles des victimes en présence de proches accablés par la douleur. Un prélèvement ADN sur les parties du corps du kamikaze, qui s'est fait exploser dans la partie de l'église réservée aux femmes et aux enfants, a permis de l'identifier.

L'attentat embarrasse le régime égyptien

«Trois hommes et une femme ont été arrêtés et deux autres personnes étaient toujours recherchées», a précisé le président égyptien. Le premier, Mohamed Abdel Hameed Abdel Ghani, est soupçonné d'avoir caché les explosifs et d'avoir logé et préparé le kamikaze. Les trois autres personnes arrêtées sont Mohsen Mostafa el-Sayed Qassem, Mohamed Hamdi Abdel Hamid Abdel Ghani et Ola Hussein Mohamed Ali, la femme. Ces quatre suspects seront présentés à la sûreté de l'État égyptien.

Les autorités continuent de rechercher d'autres suspects, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur. Parmi eux, Mohab Mostafa el-Sayed Qassem, surnommé «Le Docteur», qui dirigeait le groupe. Il s'était rendu en 2015 au Qatar pour rejoindre les dirigeants des Frères musulmans qui avaient fui l'Egypte. Ces derniers lui auraient offert un soutien logistique et financier afin de mener des attaques terroristes en Egypte. A son retour en Egypte, il se serait rendu dans le nord du Sinaï pour s'entraîner au maniement des armes et à la fabrication d'explosifs. Un fois au Caire, les Frères musulmans lui auraient, depuis le Qatar, donné des instructions pour préparer un attentat contre la communauté copte égyptienne. Il aurait ensuite entraîné, dans le quartier al-Zeitoun du Caire, des personnes pour mener l'attentat. Un groupe nommé le Conseil révolutionnaire égyptien, une branche présumée des Frères musulmans, avait publié une déclaration le 5 décembre «jurant de cibler les chefs de l'église orthodoxe en raison de son soutien à l'Etat».

Les Coptes, une cible facile

L'attentat a durement frappé les Coptes d'Egypte mais il embarrasse aussi le régime d'Abdel Fattah al-Sissi, véritable cible des agresseurs, et lui donne du fil à retordre. En premier lieu selon Victor Salama, professeur à la faculté de Sciences politiques de l'université du Caire, c'est le soutien de l'Eglise copte au gouvernement qui est visé. «La revendication politique des islamistes pourrait être de dire qu'on fait payer aux Coptes leur soutien à la destitution des Frères musulmans (en juillet 2013, ndlr)», explique cet expert. Déjà ciblés à plusieurs reprises depuis la destitution par l'armée de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, les Coptes représentent une cible facile. Depuis l'été 2013, au moins 42 églises ont été attaquées, dont 37 incendiées ou endommagées, ainsi que des dizaines d'écoles, de maisons et de commerces appartenant à des Coptes, affirme Human Rights Watch. L'ONG accuse les forces de l'ordre d'avoir été absentes lors de ces attaques confessionnelles. Les Coptes d'Egypte représentent la communauté chrétienne la plus nombreuse du Moyen-Orient et l'une des plus anciennes. Près de 10% des 90 millions d'Egyptiens appartiendraient à la communauté copte dans un pays où les musulmans sunnites représentent une immense majorité.

(Avec AFP)



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Le pape propose au monde une éthique de la non-violence - La Croix

Le pape propose au monde une éthique de la non-violence - La Croix

Le pape propose au monde une éthique de la non-violence

Dans son message pour la Journée mondiale pour la paix, le 1er janvier prochain, le pape François appelle faire « de la non-violence active notre style de vie » face à la « violence par "morceaux" » du monde.

Le pape François durant l'Angélus le 11 décembre
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Le pape François durant l'Angélus le 11 décembre / Giorgio Onorati/ANSA via AP

Quelle différence entre la violence domestique et la dissuasion nucléaire ? Pour le pape François, il n'y en a pas. Toutes deux relèvent d'une même logique de la violence à laquelle, dans son message pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier prochain, il voudrait substituer une éthique de la non-violence.

« Engageons-nous à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune », résume le pape dans ce message publié lundi midi 12 décembre au Vatican.

Face à une « violence qui s'exerce par « morceaux » et « provoque d'énormes souffrances », le pape propose donc entre effet de faire « de la non-violence active notre style de vie », qu'elle devienne « le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes ».

La non-violence n'est pas la capitulation, le désengagement et la passivité

« Que la charité et la non-violence guident la manière dont nous nous traitons dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationales », exhorte-t-il.

« Être aujourd'hui de vrais disciples de Jésus signifie adhérer également à sa proposition de non-violence », continue le pape qui regrette que la non-violence soit « parfois comprise dans le sens de capitulation, de désengagement et de passivité ».

« Mais en réalité, il n'en est pas ainsi », martèle-t-il, citant longuement l'exemple de Mère Teresa mais rappelant aussi les figures de Gandhi et de Martin Luther King ou l'exemple des communautés chrétiennes d'Europe de l'Est sous le communisme.

> Lire aussi : Le pape François à Assise, « Seule la paix est sainte, pas la guerre »

Des murs de la maison à l'entière famille humaine

« L'Église s'est engagée pour la réalisation de stratégies non-violentes de promotion de la paix dans beaucoup de pays, en sollicitant même les acteurs les plus violents dans des efforts pour construire une paix juste et durable », relève le pape qui en profite pour réaffirmer « avec force » qu'« aucune religion n'est terroriste ».

Son éthique de la non-violence, le pape propose donc de la parcourir « en premier lieu à l'intérieur de la famille ». « Je supplie que cessent la violence domestique et les abus envers les femmes et les enfants », insiste-t-il.

« Les politiques de non-violence doivent commencer entre les murs de la maison pour se diffuser ensuite à l'entière famille humaine », continue-t-il, adressant « un appel en faveur du désarmement, ainsi que de la prohibition et de l'abolition des armes nucléaires ».

« Montrer que l'unité est plus puissante et plus féconde que le conflit »

Présentant les Béatitudes comme « un programme et un défi pour les leaders politiques et religieux, pour les responsables des institutions internationales et pour les dirigeants des entreprises et des médias du monde entier », le pape propose donc la « non-violence active » comme « une manière de montrer que l'unité est vraiment plus puissante et plus féconde que le conflit ».

Certes, relève-t-il au final, « il peut arriver que les différences créent des frictions » : « affrontons-les de manière constructive et non-violente », insiste-t-il, assurant que « l'Église catholique accompagnera toute tentative de construction de la paix, y compris par la non-violence active et créative ».

> Chronologie : Les initiatives du pape François pour la paix

Nicolas Senèze, à Rome



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“La non-violence : style d’une politique pour la paix”, message du pape François pour la Journée mondiale de la paix - La Croix

"La non-violence : style d'une politique pour la paix", message du pape François pour la Journée mondiale de la paix - La Croix

"La non-violence : style d'une politique pour la paix", message du pape François pour la Journée mondiale de la paix

Texte original italien dans l'Osservatore Romano des 12-13 décembre 2016 (*)

C'est en date du 8 décembre 2016 qu'est rendu public le 12 décembre, le message du pape François pour la 50e Journée mondiale de la paix fixée traditionnellement le 1er janvier : « Que ce soient la charité et la non-violence qui guident la manière dont nous nous traitons les uns les autres dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationales ». Affirmant que « la violence n'est pas le remède pour notre monde », le pape invite d'une part à contempler Jésus qui « a tracé la voie de la non-violence, qu'il a parcourue jusqu'au bout, jusqu'à la croix, par laquelle il a réalisé la paix et détruit l'inimitié » et d'autre part, à « reconnaître la violence (que chacun) porte en lui-même et se laisser guérir par la miséricorde de Dieu » devenant ainsi non-violent. Faisant référence aux non-violents du XXe siècle, le pape souligne combien la non-violence est plus puissante que la violence, combien le milieu familial contribue par l'éducation à surmonter les disputes et conflits. Enfin le pape François invite les leaders à « choisir la solidarité comme style pour écrire l'histoire et construire l'amitié sociale ».

La DC

1. Au début de cette nouvelle année, je présente mes vœux sincères de paix aux peuples et aux nations du monde, aux chefs d'État et de gouvernement, ainsi qu'aux responsables des communautés religieuses et des diverses expressions de la société civile. Je souhaite la paix à chaque homme, à chaque femme ainsi qu'à chaque enfant et je prie pour que l'image et la ressemblance de Dieu dans chaque personne nous permettent de nous reconnaître mutuellement comme des dons sacrés dotés d'une immense dignité. Surtout dans les situations de conflit, respectons cette « dignité la plus profonde » (1) et faisons de la non-violence active notre style de vie.
Voilà le message pour la 50e Journée mondiale de la paix. Dans le premier, le bienheureux pape Paul VI s'est adressé à tous les peuples, non seulement aux catholiques, par des paroles sans équivoque : « Finalement [a] émergé d'une manière très claire le fait que la paix était l'unique et vraie ligne du progrès humain (et non les tensions des nationalismes ambitieux, non les conquêtes violentes, non les répressions créatrices d'un faux ordre civil) ». Il mettait en garde contre le « péril de croire que les controverses internationales ne peuvent se résoudre par les voies de la raison, à savoir par des pourparlers fondés sur le droit, la justice et l'équité, mais seulement au moyen des forces qui sèment la terreur et le meurtre ». Au contraire, en citant Pacem in terris de son prédécesseur saint Jean XXIII, il exaltait « le sens et l'amour de la paix, fondée sur la vérité, sur la justice, sur la liberté, sur l'amour » (2). L'actualité de ces paroles, qui aujourd'hui ne sont pas moins importantes et pressantes qu'il y a cinquante ans, est frappante.
À cette occasion, je souhaite m'arrêter sur la non-violence comme style d'une politique de paix et je demande à Dieu de nous aider tous à puiser à la non-violence dans les profondeurs de nos sentiments et de nos valeurs personnelles. Que ce soient la charité et la non-violence qui guident la manière dont nous nous traitons les uns les autres dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationales. Lorsqu'elles savent résister à la tentation de la vengeance, les victimes de la violence peuvent être les protagonistes les plus crédibles de processus non-violents de construction de la paix. Depuis le niveau local et quotidien jusqu'à celui de l'ordre mondial, puisse la non-violence devenir le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes !

Un monde en morceaux

2. Le siècle dernier a été ravagé par deux guerres mondiales meurtrières ; il a connu la menace de la guerre nucléaire et un grand nombre d'autres conflits, tandis qu'aujourd'hui, malheureusement, nous sommes aux prises avec une terrible guerre mondiale par morceaux. Il n'est pas facile de savoir si le monde est actuellement plus ou moins violent qu'il l'a été hier, ni si les moyens de communication modernes et la mobilité qui caractérisent notre époque nous rendent conscients de la violence ou plus habitués à elle.
De toute façon, cette violence qui s'exerce par "morceaux", de manières et à des niveaux différents, provoque d'énormes souffrances dont nous sommes bien conscients : guerres dans différents pays et continents ; terrorisme, criminalité et attaques armées imprévisibles ; les abus subis par les migrants et par les victimes de la traite ; la dévastation de l'environnement. À quelle fin ?
La violence permet-elle d'atteindre des objectifs de valeur durable ? Tout ce qu'elle obtient n'est-ce pas plutôt de déchaîner des représailles et des spirales de conflits mortels qui ne profitent qu'à un petit nombre de "seigneurs de la guerre" ? La violence n'est pas le remède pour notre monde en morceaux. Répondre à la violence par la violence conduit, dans la meilleure des hypothèses, à des migrations forcées et à d'effroyables souffrances, puisque d'importantes quantités de ressources sont destinées à des fins militaires et soustraites aux exigences quotidiennes des jeunes, des familles en difficulté, des personnes âgées, des malades, de la grande majorité des habitants du monde. Dans le pire des cas, elle peut conduire à la mort, physique et spirituelle, de beaucoup, voire de tous.

La Bonne Nouvelle

3. Jésus aussi a vécu en des temps de violence. Il a enseigné que le vrai champ de bataille, sur lequel s'affrontent la violence et la paix, est le cœur de l'homme : « C'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses » (Mc 7, 21). Mais le message du Christ, face à cette réalité, offre la réponse radicalement positive : il a prêché inlassablement l'amour inconditionnel de Dieu qui accueille et pardonne et il a enseigné à ses disciples à aimer les ennemis (cf. Mt 5, 44) et à tendre l'autre joue (cf. Mt 5, 39). Lorsqu'il a empêché ceux qui accusaient la femme adultère de la lapider (cf. Jn 8, 1-11) et lorsque, la nuit d'avant sa mort, il a dit à Pierre de remettre son épée au fourreau (cf. Mt 26, 52), Jésus a tracé la voie de la non-violence, qu'il a parcourue jusqu'au bout, jusqu'à la croix, par laquelle il a réalisé la paix et détruit l'inimitié (cf. Ep 2, 14-16). C'est pourquoi, celui qui accueille la Bonne Nouvelle de Jésus sait reconnaître la violence qu'il porte en lui-même et se laisse guérir par la miséricorde de Dieu, en devenant ainsi, à son tour, un instrument de réconciliation, selon l'exhortation de saint François d'Assise : « La paix que vos bouches annoncent, ayez-la plus encore en vos cœurs » (3).
Être aujourd'hui de vrais disciples de Jésus signifie adhérer également à sa proposition de non-violence. Comme l'a affirmé mon prédécesseur Benoît XVI, elle « est réaliste, car elle tient compte du fait que dans le monde il règne trop de violence, trop d'injustice, et que par conséquent, on ne peut surmonter cette situation qu'en lui opposant un supplément d'amour, un supplément de bonté. Ce "supplément" vient de Dieu » (4). Et il ajoutait avec une grande force : « Pour les chrétiens, la non-violence n'est pas un simple comportement tactique, mais bien une manière d'être de la personne, l'attitude de celui qui est tellement convaincu de l'amour de Dieu et de sa puissance, qu'il n'a pas peur d'affronter le mal avec les seules armes de l'amour et de la vérité. L'amour de l'ennemi constitue le noyau de la "révolution chrétienne" » (5). Justement, l'Évangile du aimez vos ennemis (cf. Lc 6, 27) est considéré comme « la magna charta de la non-violence chrétienne » ; il ne consiste pas « à se résigner au mal (…) mais à répondre au mal par le bien (cf. Rm 12, 17-21), en brisant ainsi la chaîne de l'injustice » (6).

Plus puissante que la violence

4. La non-violence est parfois comprise dans le sens de capitulation, de désengagement et de passivité, mais en réalité il n'en est pas ainsi. Lorsque Mère Térésa a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979, elle a livré clairement son message de non-violence active : « Dans notre famille, nous n'avons pas besoin de bombes et d'armes, de détruire pour apporter la paix, mais uniquement d'être ensemble, de nous aimer les uns les autres (…). Et nous pourrons vaincre tout le mal qu'il y a dans le monde » (7). Car, la force des armes est trompeuse. « Tandis que les trafiquants d'armes font leur travail, il y a les pauvres artisans de paix qui, seulement pour aider une personne, une autre, puis une autre, puis une autre, donnent leur vie » ; pour ces artisans de paix, Mère Térésa est « un symbole, une icône de notre temps » (8). En septembre dernier, j'ai eu la grande joie de la proclamer sainte. J'ai loué sa disponibilité envers tous par « l'accueil et la défense de la vie humaine, de la vie dans le sein maternel [et] de la vie abandonnée et rejetée. (…) Elle s'est penchée sur les personnes abattues qu'on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu'ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes – de la pauvreté qu'ils ont créée eux-mêmes » (9). En réponse, sa mission – et en cela, elle représente des milliers, voire des millions de personnes – est d'aller à la rencontre des victimes avec générosité et dévouement, en touchant et en pansant tout corps blessé, en guérissant toute vie brisée.
La non-violence pratiquée avec détermination et cohérence a donné des résultats impressionnants. Les succès obtenus par le Mahatma Gandhi et Khan Abdul Ghaffar Khan dans la libération de l'Inde, et par Martin Luther King Jr contre la discrimination raciale ne seront jamais oubliés. Les femmes, en particulier, sont souvent des leaders de non-violence, comme par exemple, Leymah Gbowee et des milliers de femmes libériennes, qui ont organisé des rencontres de prière et une protestation non-violente (pray-ins) obtenant des négociations de haut niveau pour la fin de la deuxième grande guerre civile au Libéria.
Nous ne pouvons pas non plus oublier la décennie historique qui s'est conclue par la chute des régimes communistes en Europe. Les communautés chrétiennes ont apporté leur contribution par la prière insistante et l'action courageuse. Le ministère et le magistère de saint Jean-Paul II ont exercé une influence particulière. En réfléchissant sur les événements de 1989 dans l'Encyclique Centesimus annus (1991), mon prédécesseur soulignait qu'un changement historique dans la vie des peuples, des nations et des États se réalise « par une lutte pacifique, qui [utilise] les seules armes de la vérité et de la justice » (10). Ce parcours de transition politique vers la paix a été rendu possible en partie « par l'action non violente d'hommes qui, alors qu'ils avaient toujours refusé de céder au pouvoir de la force, ont su trouver dans chaque cas la manière efficace de rendre témoignage à la vérité ». Et il concluait : « Puissent les hommes apprendre à lutter sans violence pour la justice, en renonçant à la lutte des classes dans les controverses internes et à la guerre dans les controverses internationales » (11).
L'Église s'est engagée pour la réalisation de stratégies non-violentes de promotion de la paix dans beaucoup de pays, en sollicitant même les acteurs les plus violents dans des efforts pour construire une paix juste et durable.
Cet engagement en faveur des victimes de l'injustice et de la violence n'est pas un patrimoine exclusif de l'Église catholique, mais est propre à de nombreuses traditions religieuses pour lesquelles « la compassion et la non-violence sont essentielles et indiquent la voie de la vie » (12). Je le réaffirme avec force : « Aucune religion n'est terroriste » (13). La violence est une profanation du nom de Dieu (14). Ne nous lassons jamais de le répéter : « Jamais le nom de Dieu ne peut justifier la violence. Seule la paix est sainte. Seule la paix est sainte, pas la guerre ! » (15).

La racine domestique d'une politique non-violente

5. Si l'origine dont émane la violence est le cœur des hommes, il est alors fondamental de parcourir le sentier de la non-violence en premier lieu à l'intérieur de la famille. C'est une composante de cette joie de l'amour que j'ai présentée, en mars dernier, dans l'Exhortation apostolique Amoris laetitia, en conclusion de deux ans de réflexion de la part de l'Église sur le mariage et la famille. La famille est le creuset indispensable dans lequel époux, parents et enfants, frères et sœurs apprennent à communiquer et à prendre soin les uns des autres de manière désintéressée, et où les frictions, voire les conflits doivent être surmontés non pas par la force, mais par le dialogue, le respect, la recherche du bien de l'autre, la miséricorde et le pardon (16). De l'intérieur de la famille, la joie de l'amour se propage dans le monde et rayonne dans toute la société (17). D'autre part, une éthique de fraternité et de coexistence pacifique entre les personnes et entre les peuples ne peut se fonder sur la logique de la peur, de la violence et de la fermeture, mais sur la responsabilité, sur le respect et sur le dialogue sincère. En ce sens, j'adresse un appel en faveur du désarmement, ainsi que de la prohibition et de l'abolition des armes nucléaires : la dissuasion nucléaire et la menace de la destruction réciproque assurée ne peuvent pas fonder ce genre d'éthique (18). Avec la même urgence, je supplie que cessent la violence domestique et les abus envers les femmes et les enfants.
Le Jubilé de la Miséricorde, conclu en novembre dernier, a été une invitation à regarder dans les profondeurs de notre cœur et à y laisser entrer la miséricorde de Dieu. L'année jubilaire nous a fait prendre conscience du grand nombre et de la grande variété des personnes et des groupes sociaux qui sont traités avec indifférence, sont victimes d'injustice et subissent la violence. Ils font partie de notre "famille", ils sont nos frères et nos sœurs. C'est pourquoi les politiques de non-violence doivent commencer entre les murs de la maison pour se diffuser ensuite dans l'entière famille humaine. « L'exemple de sainte Thérèse de Lisieux nous invite à pratiquer la petite voie de l'amour, à ne pas perdre l'occasion d'un mot aimable, d'un sourire, de n'importe quel petit geste qui sème paix et amitié. Une écologie intégrale est aussi faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l'exploitation, de l'égoïsme » (19).

Mon invitation

6. La construction de la paix au moyen de la non-violence active est un élément nécessaire et cohérent avec les efforts permanents de l'Église pour limiter l'utilisation de la force par les normes morales, par sa participation aux travaux des institutions internationales et grâce à la contribution compétente de nombreux chrétiens à l'élaboration de la législation à tous les niveaux. Jésus lui-même nous offre un "manuel" de cette stratégie de construction de la paix dans le Discours sur la montagne. Les huit béatitudes (cf. Mt 5, 3-10) tracent le profil de la personne que nous pouvons qualifier d'heureuse, de bonne et d'authentique. Heureux les doux – dit Jésus –, les miséricordieux, les artisans de paix, les cœurs purs, ceux qui ont faim et soif de justice.
C'est aussi un programme et un défi pour les leaders politiques et religieux, pour les responsables des institutions internationales et pour les dirigeants des entreprises et des media du monde entier : appliquer les Béatitudes dans leur manière d'exercer leurs responsabilités propres. Un défi à construire la société, la communauté ou l'entreprise dont ils sont responsables avec le style des artisans de paix ; à faire preuve de miséricorde en refusant de rejeter les personnes, d'endommager l'environnement et de vouloir vaincre à tout prix. Cela demande la disponibilité « [à] supporter le conflit, [à] le résoudre et [à] le transformer en un maillon d'un nouveau processus » (20). Œuvrer de cette façon signifie choisir la solidarité comme style pour écrire l'histoire et construire l'amitié sociale. La non-violence active est une manière de montrer que l'unité est vraiment plus puissante et plus féconde que le conflit. Tout dans le monde est intimement lié (21). Certes, il peut arriver que les différences créent des frictions : affrontons-les de manière constructive et non-violente, de façon que « les tensions, et les oppositions [puissent] atteindre une unité multiforme, unité qui engendre une nouvelle vie », en conservant « les précieuses potentialités des polarités en opposition » (22).
J'assure que l'Église catholique accompagnera toute tentative de construction de la paix, y compris par la non-violence active et créative. Le 1er janvier 2017 naît le nouveau Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, qui aidera l'Église à promouvoir de manière toujours plus efficace les « biens incommensurables de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création » et de la sollicitude envers les migrants, « les personnes dans le besoin, les malades et les exclus, les personnes marginalisées et les victimes des conflits armés et des catastrophes naturelles, les détenus, les chômeurs et les victimes de toute forme d'esclavage et de torture » (23). Chaque action dans cette direction, aussi modeste soit-elle, contribue à construire un monde libéré de la violence, premier pas vers la justice et la paix.

En conclusion

7. Conformément à la tradition, je signe ce Message le 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. Marie est la Reine de la Paix. À la naissance de son Fils, les anges glorifiaient Dieu et souhaitaient paix sur la terre aux hommes et aux femmes de bonne volonté (cf. Lc 2, 14). Demandons à la Vierge d'être notre guide.
« Tous nous désirons la paix ; beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes ; nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire » (24). En 2017, engageons-nous, par la prière et par l'action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune. « Rien n'est impossible si nous nous adressons à Dieu dans la prière. Tous nous pouvons être des artisans de paix » (25).

(*) Version française de la Salle de presse du Saint-Siège. Titre de La DC.

(1) Pape François, Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 228 ; DC 2014, n. 2513, p. 65.
(2) Pape Paul VI, Message pour la célébration de la 1re Journée de la Paix, 1er janvier 1968 ; DC 1968, n. 1508, col.1-6.
(3) « Légende des trois compagnons », n. 58, Sources franciscaines, Cerf/Éditions franciscaines, 2010, p. 1146.
(4) Pape Benoît XVI, Angélus, 18 février 2007.
(5) Ibid.
(6) Ibid.
(7) Mère Térésa, Discours pour le Prix Nobel, 11 décembre 1979.
(8) Pape François, Méditation « La route de la paix », Chapelle de la Domus Sanctae Marthae, 19 novembre 2015.
(9 Pape François, Homélie pour la canonisation de la bienheureuse Mère Térésa de Calcutta, 4 septembre 2016.
(10) Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Centesimus Annus, n. 23 ; DC 1991, n. 2029, p. 529-530.
(11) Ibid.
(12) Pape François, Discours lors de l'audience interreligieuse, 3 novembre 2016.
(13) Pape François, Discours à la IIIe Rencontre mondiale des mouvements populaires, 5 novembre 2016 ; DC 2017, n. 2525.
(14) cf. pape François, Discours lors de la rencontre avec le cheikh des musulmans du Caucase et avec des représentants des autres communautés religieuses, Bakou, 2 octobre 2016.
(15) Pape François, Discours, Assise, 20 septembre 2016 ; DC 2017, n. 2525.
(16) cf. Exhort. ap. post-syn. Amoris laetitia, nn. 90-130 ; DC 2016, n. 2523, p. 29-38.
(17) cf. Ibid., nn. 133.194.234 ; DC 2016, n. 2523, p. 39.56.67.
(18) cf. pape François, Message à l'occasion de la Conférence sur l'impact humanitaire des armes nucléaires, 7 décembre 2014.
(19) Pape François, Lett. enc. Laudato si', n. 230 ; DC 2015, n. 2519, p. 65.
(20) Pape François, Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 227 ; DC 2014, n. 2513, p.65.
(21) cf. pape François, Lett. enc. Laudato si', nn. 16.117.138 ; DC 2015, n. 2519, p. 10.37.42.
(22) Pape François, Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 228 ; DC 2014, n. 2513, p. 65.
(23) Pape François, Lettre apostolique sous forme de "Motu proprio" par laquelle est institué le Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, 17 août 2016 ; DC 2017, n. 2525.
(24) Pape François, Regina Caeli, Bethléem, 25 mai 2014.
(25) Appel, Assise, 20 septembre 2016.



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lundi 12 décembre 2016

Bernard Cazeneuve : « Il n’y a pas de salafisme anodin » - La Croix

Bernard Cazeneuve : « Il n'y a pas de salafisme anodin » - La Croix

Bernard Cazeneuve : « Il n'y a pas de salafisme anodin »

L'ancien ministre de l'intérieur, désormais premier ministre, a ouvert, lundi 12 décembre, la troisième instance de dialogue avec le culte musulman en rappelant à ses responsables qu'ils sont « les mieux armés pour mettre en garde leurs fidèles contre les discours de haine ».

Bernard Cazeneuve : « Il n'y a pas de salafisme anodin »
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FRANCOIS GUILLOT/AFP

« Il n'y a jamais de fondamentalisme pacifique, il n'y a pas de salafisme anodin ni d'intégrisme modéré. Dès qu'on professe le rejet de la République, on prépare les esprits à ce qui vient ensuite : l'apologie de la violence et peut-être de la haine ».

Comme en écho au Conseil d'État, qui a validé lundi 5 décembre en référé la fermeture de la mosquée salafiste « quiétiste » d'Ecquevilly (Yvelines), Bernard Cazeneuve a choisi, dans son discours d'ouverture de cette troisième instance de dialogue avec le culte musulman, lundi 1é décembre, d'interpeller ses responsables sur la diffusion dans certains lieux de culte d'un « discours sectaire, d'enfermement communautaire et d'intimidation ». Un discours qui peut « légitimement inquiéter les Français musulmans ou non-musulmans » et que les responsables de l'« islam de France » doivent regarder « avec lucidité », a affirmé le premier ministre devant 150 représentants du monde religieux et culturel musulman réunis dans la salle des fêtes de la place Beauvau.

> Lire aussi : Le « salafisme quiétiste » de la mosquée d'Ecquevilly en procès

Les responsables musulmans « sont les mieux armés pour alerter les fidèles »

Pour l'ancien ministre de l'intérieur et à ce titre, artisan de ces rencontres désormais régulières avec le culte musulman, « l'islam ne peut pas être un instrument de revendication politique ». Le ministère de l'intérieur, qui est « à la fois celui de la sécurité et des libertés publiques, dont la liberté de culte », prendra donc les mesures nécessaires en cas de « menace avérée contre l'ordre public » : les mosquées dans lesquelles se tiennent ces discours seront fermées, les associations qui les gèrent « dissoutes » et les imams étrangers propageant « cette idéologie totalitaire » expulsés.

Mais « si l'État doit faire respecter la loi, ce sont les responsables religieux de l'islam de France qui sont les mieux armés pour alerter les fidèles, et notamment les jeunes », estime Bernard Cazeneuve, qui a également pris soin de rassurer les responsables musulmans sur l'engagement de son gouvernement à leurs côtés. Et contre ceux qui, « dans ce climat d'inquiétude », voudraient « faire des musulmans des boucs-émissaires ». « Là où je serai, je veillerai à ce que – lorsque les débats envahiront l'espace public parfois dans le vacarme ou dans l'outrance – vous soyez protégés du toit de la République », leur a-t-il assuré.

Après une première édition consacrée aux sujets de préoccupation des responsables musulmans eux-mêmes (abattage rituel, construction et sécurisation des lieux de culte, etc.), et une deuxième centrée – à la demande de la place Beauvau – sur la prévention de la radicalisation, ce troisième rendez-vous doit marquer une « nouvelle étape » dans la construction d'un « islam de France » : entrée en action de la nouvelle Fondation de l'islam de France, à vocation exclusivement culturelle ; mise sur pied d'un système de financement « pérenne et efficient » ; et création aussi de « centres et de cursus d'excellence en islamologie » mis à la disposition des imams.

Anne-Bénédicte Hoffner



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dimanche 11 décembre 2016

Le Dieu de la Bible est-il violent ? - GARRIGUES ET SENTIERS

Le Dieu de la Bible est-il violent ? - GARRIGUES ET SENTIERS

Le Dieu de la Bible est-il violent ?

Pourquoi tant de violence dans la Bible ? Lisez la réponse de la bibliste Anne Soupa, bibliste, interviewée par Sophie de Villeneuve, dans le cadre de l'émission "Mille questions à la foi" sur Radio Notre-DameSophie de Villeneuve : Certains passages de la Bible donnent l'image d'un Dieu terrible, qui n'hésite pas à ordonner lui-même la violence. On se souvient du prophète Élie égorgeant les quatre cents prophètes de Baal, ou encore la destruction de Jérusalem et l'exil à Babylone. Sans compter les massacres du livre d'Esther et autres récits tout aussi terrifiants. Quant au Nouveau Testament, il comporte lui aussi des scènes violentes et Jésus lui-même se montre parfois violent. Alors, pourquoi la Bible est-elle si violente ? Et d'abord, cette violence est-elle réelle ?
Anne Soupa : J'aimerais distinguer, dans ce que vous avez présenté, la violence exercée par les hommes et la violence attribuée à Dieu. Effectivement, la Bible parle de temps anciens qui sont très violents. Il y a de la violence dans la Bible parce que les hommes sont violents. Ils le sont de toute éternité, et nous naissons encore avec de la violence en nous. Mais je pense que les temps anciens favorisaient la violence, parce que vivre était difficile. C'étaient des périodes où il n'y avait pas de droits, pas de secours, il fallait se défendre par soi-même et parfois au prix de la violence.