lundi 12 décembre 2016

Bernard Cazeneuve : « Il n’y a pas de salafisme anodin » - La Croix

Bernard Cazeneuve : « Il n'y a pas de salafisme anodin » - La Croix

Bernard Cazeneuve : « Il n'y a pas de salafisme anodin »

L'ancien ministre de l'intérieur, désormais premier ministre, a ouvert, lundi 12 décembre, la troisième instance de dialogue avec le culte musulman en rappelant à ses responsables qu'ils sont « les mieux armés pour mettre en garde leurs fidèles contre les discours de haine ».

Bernard Cazeneuve : « Il n'y a pas de salafisme anodin »
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FRANCOIS GUILLOT/AFP

« Il n'y a jamais de fondamentalisme pacifique, il n'y a pas de salafisme anodin ni d'intégrisme modéré. Dès qu'on professe le rejet de la République, on prépare les esprits à ce qui vient ensuite : l'apologie de la violence et peut-être de la haine ».

Comme en écho au Conseil d'État, qui a validé lundi 5 décembre en référé la fermeture de la mosquée salafiste « quiétiste » d'Ecquevilly (Yvelines), Bernard Cazeneuve a choisi, dans son discours d'ouverture de cette troisième instance de dialogue avec le culte musulman, lundi 1é décembre, d'interpeller ses responsables sur la diffusion dans certains lieux de culte d'un « discours sectaire, d'enfermement communautaire et d'intimidation ». Un discours qui peut « légitimement inquiéter les Français musulmans ou non-musulmans » et que les responsables de l'« islam de France » doivent regarder « avec lucidité », a affirmé le premier ministre devant 150 représentants du monde religieux et culturel musulman réunis dans la salle des fêtes de la place Beauvau.

> Lire aussi : Le « salafisme quiétiste » de la mosquée d'Ecquevilly en procès

Les responsables musulmans « sont les mieux armés pour alerter les fidèles »

Pour l'ancien ministre de l'intérieur et à ce titre, artisan de ces rencontres désormais régulières avec le culte musulman, « l'islam ne peut pas être un instrument de revendication politique ». Le ministère de l'intérieur, qui est « à la fois celui de la sécurité et des libertés publiques, dont la liberté de culte », prendra donc les mesures nécessaires en cas de « menace avérée contre l'ordre public » : les mosquées dans lesquelles se tiennent ces discours seront fermées, les associations qui les gèrent « dissoutes » et les imams étrangers propageant « cette idéologie totalitaire » expulsés.

Mais « si l'État doit faire respecter la loi, ce sont les responsables religieux de l'islam de France qui sont les mieux armés pour alerter les fidèles, et notamment les jeunes », estime Bernard Cazeneuve, qui a également pris soin de rassurer les responsables musulmans sur l'engagement de son gouvernement à leurs côtés. Et contre ceux qui, « dans ce climat d'inquiétude », voudraient « faire des musulmans des boucs-émissaires ». « Là où je serai, je veillerai à ce que – lorsque les débats envahiront l'espace public parfois dans le vacarme ou dans l'outrance – vous soyez protégés du toit de la République », leur a-t-il assuré.

Après une première édition consacrée aux sujets de préoccupation des responsables musulmans eux-mêmes (abattage rituel, construction et sécurisation des lieux de culte, etc.), et une deuxième centrée – à la demande de la place Beauvau – sur la prévention de la radicalisation, ce troisième rendez-vous doit marquer une « nouvelle étape » dans la construction d'un « islam de France » : entrée en action de la nouvelle Fondation de l'islam de France, à vocation exclusivement culturelle ; mise sur pied d'un système de financement « pérenne et efficient » ; et création aussi de « centres et de cursus d'excellence en islamologie » mis à la disposition des imams.

Anne-Bénédicte Hoffner



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