samedi 2 décembre 2017

« L’appartenance religieuse peut apporter une dimension supplémentaire aux conflits »

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L’Observatoire Foi et Culture de la Conférence des évêques de France organise samedi 2 décembre un colloque sur le thème : « Foi et violence : un enchaînement fatal ? » (1). Jan De Volder, historien des religions, membre de la communauté de Sant’Egidio et auteur d’un livre sur le père Jacques Hamel (2), interviendra lors de ce colloque

La Croix : Existe-t-il un enchaînement entre foi et violence ?
Jan De Volder : Plus qu’entre foi et violence, je pense qu’il s’agit surtout d’un lien entre religions et violence, car la vraie foi mène plutôt à une attitude de paix, de compréhension. Mais lorsqu’on étudie les conflits dans le monde contemporain, on voit que sont en cause les questions ethniques, socio-économiques, politiques. Et l’appartenance religieuse peut apporter une dimension supplémentaire à ces conflits. car il s’agit de ce qui touche le plus le cœur de l’homme. Si le discours religieux est manipulé pour des raisons politiques, cela peut accroître la violence, car il ajoute à la passion. Des personnes sont prêtes à perdre leur vie pour gagner la vie éternelle.
La religion ne peut-elle pas aller à l’encontre de la violence ?
J. D. V. : Si bien sûr, le contraire est aussi vrai. La religion peut révéler le meilleur de l’homme, qui peut être prêt à donner sa vie sans prendre celle de l’autre, prêt à répondre au mal par le bien.
Il faut préserver la religion de la manipulation politique et transmettre une vraie éducation religieuse.
Cela veut dire que la religion n’est pas en soi vecteur de violence ?
J. D. V. : Je pense que dans toutes les religions monothéistes, il y a un trésor de paix. Mais toutes peuvent être manipulées. Le génie de Jean-Paul II, lors de la rencontre d’Assise en 1986, a été de mettre une force de paix au milieu du dialogue interreligieux. Et l’on a encore vu ces jours-ci lors du voyage du pape François en Birmanie.
Mais arrêter une guerre, entamer un travail de réconciliation, est aussi un travail politique. Les religieux ne doivent pas nécessairement avoir peur du politique. Au Mozambique, les évêques avaient préparé les cœurs pour la paix avant que celle-ci soit signée. Mais en Colombie, l’accord de paix a été signé bien que des Églises protestantes aient manœuvré contre.
Recueilli par Clémence Houdaille

https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/Lappartenance-religieuse-peut-apporter-dimension-supplementaire-conflits-2017-12-01-1200896406

jeudi 30 novembre 2017

Attentat en Egypte : les musulmans sont les premières victimes du terrorisme – Le Nouvel Obs

Par Barbara Krief
L’Egypte pleure ce samedi 25 novembre les 305 personnes, dont 27 enfants, tuées la veille lors de la prière hebdomadaire de la mosquée al-Rawda de Bir al-Abed, au nord-est du pays. 128 fidèles ont également été blessés dans le carnage, perpétré selon le Parquet égyptien par une trentaine d’hommes armés portant la bannière noire de Daech, et qui n’a pas encore été revendiqué.
L’attentat, le plus plus sanglant dans l’histoire récente du pays, visait très clairement la communauté musulmane, devenue la première victime du terrorisme perpétré au nom de l’islam.
Un imam anonyme s’est confié au « New York Times », peu après le drame, se disant choqué que le tueur ait pris pour cible un lieu de culte musulman. Pourtant, les attaques terroristes envers la communauté musulmane ne devraient plus surprendre, tant elles sont courantes.
« Ce n’est pas la première fois »
L’Irak, premier pays touché par le terrorisme

« Ce n’est pas la première fois que le terrorisme frappe des musulmans », soulignait d’ailleurs et à juste titre, Jean-Yves Le Drian ce samedi, au lendemain du carnage.
Le 20 octobre dernier, un attentat perpétré dans une mosquée chiite de Kaboul, la capitale et la plus grande ville d’Afghanistan, et revendiqué par le groupe Etat islamique avait fait 56 morts et 55 blessés. Le tueur armé avait fait irruption dans la mosquée à l’heure de la prière.
En 2013, le 23 juillet, quatre mosquées sunnites d’Irak ont été massacrées dans plusieurs attentats à la bombe. Au moins 12 fidèles y avaient ont trouvé la mort.
En 2006 et 2007, des terroristes sunnites attaquaient à deux reprises la mosquée d’a-Aksari à Samarra, en Irak.
Une réalité sur laquelle se sont penchés plusieurs chercheurs, arrivant à la même conclusion : les actes terroristes sont en majorité perpétrés en Orient, et plus particulièrement dans des pays musulmans, et non pas en Occident, à contre-courant de l’imaginaire collectif qui prospère depuis le 11 septembre 2001. 
Les dernières données recueillies par l’Institute for Economics and Peace (IEP) confirment que les dix pays les plus touchés dans le monde par le terrorisme en 2016 étaient l‘Irak, l’Afghanistan, le Nigeria, la Syrie, le Pakistan, le Yémen, la Somalie, l’Inde, la Turquie et enfin la Libye. L’Inde étant le seul pays de la liste qui ne compte pas une majorité de musulmans, mais d’hindous.
L’Afghanistan, le Nigeria, la Syrie et le Pakistan comptent à eux-seuls, avec l’Irak, pays le plus touché par le terrorisme l’année dernière, les trois quart des morts liées au terrorisme dans le monde en 2016. Le pays au triste record a été victime de 2.415 attaques terroristes en 2015, coûtant la vie à 6.960 pe

http://www.chretiensdelamediterranee.com/attentat-egypte-musulmans-premieres-victimes-terrorisme-nouvel-obs/

mercredi 29 novembre 2017

Éric Zemmour : “Les soufis sont les plus chrétiens (sic) des musulmans”



Posted: 28 Nov 2017 04:43 AM PST
Éric Zemmour : “Les soufis sont les plus chrétiens (sic) des musulmans”
Une attaque contre une mosquée en Égypte, vendredi 24 novembre, a fait 305 morts. Une branche locale de Daesh a revendiqué cet attentat, le plus meurtrier du pays. Le décryptage d’Eric Zemmour ce mardi 28 novembre sur RTL :
  

lundi 27 novembre 2017

La Ligue islamique mondiale veut "annihiler" l'extrémisme

OLJ 27-11-2017-"Ce que nous faisons et voulons faire est de purifier l'islam, de le débarrasser de cet extrémisme, de ces interprétations fausses, et de transmettre des interprétations correctes de l'islam", explique Mohammad al-Issa, secrétaire général de la Ligue.
OLJ/Reuters







La Ligue islamique mondiale (LIM), bras religieux du wahhabisme qui professe depuis des décennies un islam rigoriste à travers le monde, va désormais concentrer ses efforts sur la lutte contre l'extrémisme, déclare son secrétaire général à Reuters.
"Le passé est le passé. (...) C'est par notre travail que nous devons anéantir l'idéologie extrémiste. Nous devons annihiler l'ultra-rigorisme et l'extrémisme religieux qui sont le point d'entrée du terrorisme. C'est la mission de la Ligue islamique mondiale", souligne Mohammad al-Issa, qui a fait étape à Paris dans le cadre d'une tournée européenne
Les propos peuvent surprendre de la part de cette organisation, fondée en 1962 à La Mecque, que ses détracteurs accusent d'avoir exporté le salafisme dans le monde et un dogme mortifère dont l'organisation Etat islamique se réclame.
Cette démarche de "pacification" intervient alors que le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammad ben Salmane, a entrepris de moderniser le royaume et d'assouplir des règles religieuses et sociales ultra-conservatrices. Le tour de vis contre l'institution religieuse avait commencé en avril dernier, quand le Conseil des ministres s'en était pris à la police religieuse, limitant ostensiblement son pouvoir. Enfonçant le clou, MBS avait appelé récemment à "détruire maintenant et tout de suite les idées extrémistes", et d'ajouter : "L'Arabie saoudite n'était pas ainsi avant 1979. L'Arabie saoudite et la région entière ont été marquées par le mouvement d'éveil (Sahwa). (...) Nous souhaitons seulement revenir à ce que nous étions : un islam modéré ouvert au monde, ouvert à toutes les religions."
La mission de Ligue islamique mondiale, qui bénéficie de financements du gouvernement saoudien, est de favoriser l'enseignement islamique à travers la construction d'écoles et d'instituts culturels musulmans.

"Ce que nous faisons et voulons faire est de purifier l'islam, de le débarrasser de cet extrémisme, de ces interprétations fausses, et de transmettre des interprétations correctes de l'islam", explique Mohammad al-Issa, ancien ministre de la Justice qui a été nommé en 2016 à la tête de l'organisation. "Seule la vérité peut vaincre, et nous représentons la vérité".



"Apporter des réponses"

La Ligue, qui dit rejeter toutes les manifestations du jihadisme, entend les débusquer dans les institutions qu'elle gère mais aussi dans les écoles, centres, mosquées qui lui seraient signalés comme suspects.
"Dès que nous repérerons ce type de messages, nous ne resterons pas les bras croisés, nous mettrons tout en œuvre pour annihiler cette idéologie", dit le secrétaire général, dont les propos étaient traduits de l'arabe.

La semaine dernière en Suisse - l'entretien a été réalisé jeudi soir à Paris -, Mohammad al-Issa s'est engagé à réformer la principale mosquée de Genève, que les autorités suisses et françaises considèrent comme un creuset d'extrémistes. La mosquée est sous la responsabilité de la LIM.
L'émissaire explique que l'organisation veut notamment axer son travail sur les conditions de vie des musulmans dans les pays non-musulmans, sur les difficultés d'intégration qu'ils peuvent rencontrer.

"Nous essayons d'apporter des réponses pour contrer ces messages qui changent la réalité de l'islam. Nous voulons proposer l'interprétation réelle des textes sacrés qui ont été pris en otages et interprétés de façon erronée", insiste-t-il.

La Ligue islamique mondiale coopère avec les représentants des autres religions. Mohammed al-Issa a notamment rencontré le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui avait effectué une visite historique le 14 novembre à Riyad, et a eu des entretiens à Paris avec des responsables catholiques et juifs.

"Nous avons un objectif commun : mettre fin à la haine. La Ligue islamique mondiale pense vraiment qu'on peut y parvenir, et toutes les religions ont une grande influence à cet égard".


Lire aussi



https://www.lorientlejour.com/article/1086023/la-ligue-islamique-mondiale-veut-annihiler-lextremisme.html


جدد الأزهر رفضه إصدار حكم بـ"الكفر" في حق أعضاء تنظيم داعش،

Comprenne qui peut ! Al- Azhar , la plus haute autorite religieuse islamique sunnite.  refuse de declarer Daesh Heterodoxe !

جدد الأزهر رفضه إصدار حكم بـ"الكفر" في حق أعضاء تنظيم داعش، وأعلن وكيل الأزهر الشيخ عباس شومان، أن مرتكبي الهجوم على مسجد الروضة بالعريش في شمال سيناء، ليسوا كفارًا. وفي الوقت نفسه أطلق حملة للتوعية بحرمة القتل واستهداف دور العبادة.
إيلاف من القاهرة: رفض الأزهر تكفير أعضاء تنظيم داعش، الذين ارتكبوا الهجوم على مسجد الروضة بشمال سيناء، مما أسفر عن مقتل 305 أشخاص، وإصابة 128 آخرين، أثناء أداء صلاة الجمعة الماضية.
وقال وكيل الأزهر الدكتور عباس شومان، إن الإرهابيين فضحوا أنفسهم عندما هاجموا مسجد الروضة، مشيرًا إلى أن الحادث "خير دليل على أنهم ليسوا مسلمين، فهؤلاء لا يمكن التحدث عن انتمائهم إلى أي دين".
وأضاف في تصريحات تلفزيونية، أن "هؤلاء مأجورون لتخريب مصر".
وجدد رفض الأزهر إصدار حكم بتكفيرهم، وقال: "مؤسسة الأزهر لا يمكنها تكفير منفذي حادث مسجد الروضة، فالأزهر لا يصدر أي أحكام، لأن ذلك يفتح أبواباً لا يمكن غلقها".

ضحايا مسجد الروضة بالعريش
وتأتي تصريحات وكيل الأزهر، بعد يوم واحد من تنفيذ مجموعة مسلحة هجومًا على مسجد الروضة بالقرب من مدينة العريش بشمال سيناء، ما أسفر عن مقتل 305 أشخاص، وإصابة 128 آخرين.
مسجد الروضة بعد الحادث
وأضاف عفيفي: الحملة تستهدف أيضًا توعية المواطنين بالمرحلة التي يمر بها الوطن في الحرب ضد الإرهاب الذي أصبح يهدد جميع المواطنين، وأنه لا يليق بالمواطن المصري الأصيل أن يتعاون أو يتعاطف أو يتستر على أي إرهابي أو تكفيري، لأن ذلك يهدد سلامة الوطن والمواطنين، وأن الوقوف ضد الإرهاب ومقاومته بكل الوسائل واجب ديني ووطني وضرورة تمليها التحديات الراهنة التي يمر بها الوطن".



وسبق أن أعلن شيخ الأزهر، الدكتور أحمد الطيب، رفض إصدار حكم بـ"الكفر" بحق المنتمين لتنظيم داعش، وقال: "الأمر يتوقف على الإيمان بالله تعالى، والإيمان هو أن تؤمن بالله ورسوله وملائكته والقضاء والقدر، إذًا النبي حدد كيف تدخل الإيمان، والخروج من الإيمان هو الكفر بذلك".
وأضاف الطيب، خلال لقاء مفتوح مع طلاب جامعة القاهرة في ديسمبر 2015: "الأزهر لا يحكم بالكفر على شخص حتى إذا ارتكب كل فظائع الدنيا، وداعش تؤمن ولكن ارتكبت كل الفظائع نحكم عليها بالفسق والفجور وليس لدينا حكم بتكفيرها".
وفي السياق ذاته، أطلق الأزهر حملة موسعة لتوعية المصريين بـ"حرمة قتل النفس البشرية وحرمة استهداف دور العبادة ولبيان شناعة وحرمة العمل الإرهابي الجبان، الذي وقع في مسجد الروضة ببئر العبد بشمال سيناء".
وقال الأمين العام لمجمع البحوث الإسلامية، بالأزهر الدكتور محيي الدين عفيفي، في تصريحات أرسلها لـ"إيلاف"، إن الحملة التي أطلقها الأزهر ستستمر في معاهد الأزهر الشريف والمدارس، وسيتم إلقاء محاضرات توعية وعقد ندوات أيضاً في مختلف كليات جامعة الأزهر بالتعاون مع أساتذة الجامعة، مشيرًا إلى أنه "سيتم التنسيق مع جميع مؤسسات الدولة لتوعية الشباب بحرمة قتل النفس البشرية وحرمة دور العبادة وأهمية استشعار المسؤولية في مساندة الدولة في حربها ضد الإرهاب، وأهمية الوعي بخطر جماعات التكفير التي أثبتت بأعمالها الإجرامية الخسيسة أنها لا صلة لها بأي دين، لأن حرمة النفس البشرية ثابتة في كل الأديان".


وأكد أن "الإسلام يؤكد على أن النفس البشرية مصانة ومحترمة، وأنه لا يحق لأحد أن يعتدي عليها أو يقتلها إلا بالحق، لأن قتل النفس كبيرة من الكبائر، وفي ذلك يقول الله تعالى (ولا تقتلوا النفس التي حرم الله إلا بالحق)، وقد أكد النبي صلى الله عليه وسلم على حرمة قتل النفس البشرية، وبيّن أن ذلك يستوجب غضب الله وعذابه في الآخرة، كما أن الله جعل قتل نفس واحدة كقتل النفوس جميعاً، فقال تعالى (أمن قتل نفسًا بغير نفس أو فساد في الأرض فكأنما قتل الناس جميعاً ومن أحياها فكأنما أحيا الناس جميعاً).
وكان الأزهر أصدر بيانًا رسميًا في العام 2015، أعلن فيه رفضه القاطع إصدار حكم بالكفر على المنتمين لتنظيم داعش، وجاء فيه: "لو حكمنا بكفرهم لصرنا مثلهم ووقعنا في فتنة التكفير، وهو ما لا يمكن لمنهج الأزهر الوسطي المعتدل أن يقبله بحال".
وأضاف: "من المقرر في أصول العقيدة الإسلامية أنه لا يخرج العبد من الإيمان إلا بجحد ما أدخله فيه، وهو الشهادة بالوحدانية ونبوة سيدنا محمد صلى الله عليه وسلم، وأن الذنوب مهما بلغت لا يخرج ارتكابها العبد من الإسلام".
يذكر أن مسلحين هاجموا مسجد الروضة بقرية الروضة بالقرب من مدينة العريش أمس الجمعة، وفتحوا النار على المصلين، ما أدى إلى مقتل 305 أشخاص وإصابة 128 آخرين، ما يعد أكبر حادث إرهابي في تاريخ مصر.

https://www.tayyar.org/News/Mena/184842/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B2%D9%87%D8%B1--%D9%85%D9%86%D9%81%D8%B0%D9%88-%D9%85%D8%AC%D8%B2%D8%B1%D8%A9-%D9%85%D8%B3%D8%AC%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%B1%D9%88%D8%B6%D8%A9-%D9%84%D9%8A%D8%B3%D9%88%D8%A7-%D9%83%D9%81%D8%A7%D8%B1%D9%8B%D8%A7

dimanche 19 novembre 2017

السعودية تنفتح على الحوار بين الأديان

والعيسى يُبدي عن رغبة في التعاون
قد تسمح السلالة الملكية السعودية بافتتاح “مركز دولي دائم للحوار بين الأديان”، كما أشارت إليه وكالة فيدس البارحة نقلاً عن مصادر لبنانية، وبحسب ما أورده القسم الفرنسي من موقع راديو الفاتيكان الإلكتروني.
فبعد زيارة الكاردينال بشارة بطرس الراعي بطريرك أنطاكيا للموارنة السعودية في 13 و14 تشرين الثاني الحالي، أورد أحد المواقع الإلكترونية خبر إمكانية افتتاح مركز مماثل، مع العلم أنّ المملكة العربية السعودية أبرزت طوال زيارة الراعي نيّتها بتأسيس حوار جديد مع المجموعات الدينية المختلفة.
كما وأنّه كان قد تمّ التطرّق إلى إنشاء لجنة تنسيق مشابهة للمركز المذكور، وذلك خلال اللقاء غير الرسمي الذي عقده محمد العيسى أمين عام رابطة العالم الإسلامي مع البابا فرنسيس في 20 أيلول الماضي في الفاتيكان. نشير هنا إلى أنّ هذا اللقاء بين الرجلين شهد تبادلاً للأفكار حول السلام والتناغم العالمي والتعاون في جميع مجالات التعايش.
ومن الجدير بالذكر أيضاً أنّه في 14 تشرين الثاني، أصرّت بعثة سعودية زارت كاتدرائية السيدة في باريس (مع المونسنيور باتريك شوفيه) على ضرورة الحوار بين الأديان. وقد قال العيسى الذي كان من ضمن أعضاء البعثة: “يندرج حضوري إلى هنا ضمن الرغبة في التعاون بين الأديان. ولمتابعة هذه المبادرة، سنعمل لبلوغ الأهداف كي يتحقّق السلام والعيش المشترك”.

jeudi 16 novembre 2017

PAKISTAN - Manifestation d’islamiques radicaux réclamant l’exécution d’Asia Bibi

PAKISTAN - Manifestation d’islamiques radicaux réclamant l’exécution d’Asia Bibi


Islamabad (Agence Fides) – Exécution capitale pour Asia Bibi, la chrétienne condamnée à mort pour blasphème et en attente d’une décision de la Cour Suprême ; démission du Ministre de la Justice, Zahid Hamid ; libération de responsables religieux islamiques détenus : telles sont quelques-unes des requêtes avancées par les groupes islamiques radicaux Tehreek-i-Labbaik Ya Rasool Allah Pakistan et Sunni Tehreek qui ont, depuis des jours, lancé une protestation publique contre le gouvernement pakistanais dans les rues d’Islamabad. Selon ce qu’a appris l’Agence Fides, dans le prêche de vendredi dernier des imams proches des groupes radicaux, devant quelques 3.000 manifestants, ont été envisagés des attaques violentes, y compris contre les membres de la famille du Ministre de la Justice ou envers ceux qui sont accusés de blasphème. L’an dernier déjà, rappelle à Fides Maître Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien lui aussi victime de menaces, « quelques 150 chefs religieux radicaux avaient invité le gouvernement à exécuter Asia Bibi à l’occasion de l’audience relatif à son cas. L’extrémisme islamique se représente sur la scène politique » relève-t-il.

Au cours de ces jours derniers, la police a intimé aux activistes de libérer immédiatement l’Avenue Jinnah, grande artère d’Islamabad où les manifestants avaient organisé un rassemblement non autorisé.
Suite aux attaques terroristes enregistrées ces dernières années, les grandes assemblées publiques au Pakistan sont interdites par la loi. Les manifestants se sont alors transférés dans d’autres zones de la ville, dont un parc destiné à accueillir des protestations légitimes et pacifiques. La protestation a éclaté suite à la controverse dérivant de l’approbation de la loi électorale 2017, qui prévoit de modifier la formule de prestation de serment des candidats à des charges publiques. Dans une formule citant le prophète Mahomet, l’expression « je jure solennellement » devient « je crois » pour préserver la présence et le credo de candidats non musulmans. La controverse, à caractère spécifiquement politique, a été immédiatement prise par les groupes radicaux comme une offense à la religion islamique et au caractère islamique de la République du Pakistan. Aux vues de la présentation d’un recours devant la Haute Cour d’Islamabad, la mesure a été suspendue par la Cour. (PA) (Agence Fides 14/11/2017)

vendredi 10 novembre 2017

- Nouvelles menaces djihadistes à l’encontre des coptes

EGYPTE - Nouvelles menaces djihadistes à l'encontre des coptes, à éliminer en tant que responsables de la construction d'églises, d'évangélisation et de non respect de la charia
 
Le Caire (Agence Fides) – Les coptes en Egypte n'acceptent pas la condition de soumission imposée aux chrétiens dans les sociétés islamiques. Ils continuent à construire des églises et même à promouvoir des chaînes de télévision pour diffuser le message chrétien. C'est pourquoi ils doivent être frappés en tant qu'infidèles combattants et leurs églises faites exploser. Tel est, en synthèse, le message d'instigation à la violence à l'encontre des coptes égyptiens contenu dans un dossier diffusé ces jours derniers par la Fondation Wafa Media, organe de propagande djihadiste considérée comme affiliée au réseau du prétendu « Etat islamique ».
Au cours de la seule année 2017, le terrorisme djihadiste a perpétré trois massacres de chrétiens coptes outre différents assassinats. Le 9 avril, Dimanche des Rameaux, les attentats contre deux églises coptes – l'une de la région de Tanta et l'autre à Alexandrie – ont fait 45 morts et plus de 130 blessés. Le 26 mai, une attaque terroriste contre un autobus de pèlerins dans le gouvernorat de Minya a porté à la mort de 28 coptes. (GV) (Agence Fides 10/11/2017)

JoseT Khoreich

mercredi 8 novembre 2017

UNESCO: combattre le terrorisme, par Mgr Follo (texte complet)

Par l’éducation, la culture et la foi: c’est possible
https://fr.zenit.org/articles/unesco-combattre-le-terrorisme-par-mgr-follo-texte-complet/

samedi 4 novembre 2017

البيان الختامي للمؤتمر العالمي لعلماء المقاومة

البيان الختامي للمؤتمر العالمي لعلماء المقاومة
 – الوعد الحق .. فلسطين بين وعد بلفور والوعد الإلهي
   3/  November،/  2017
 
بدعوة من الاتحاد العالمي لعلماء المقاومة، وتحت عنوان "الوعد الحق"، فلسطين بين وعد بلفور والوعد الالهي وتحت شعار "معا نقاوم وننتصر"، اجتمع اكثر من 234 شخصية علمائية مثلت اكثر من 50 دولة موزعة على قارات ثلاث، ولمدة يومين في الذكرى المئوية لوعد بلفور المشؤوم، وبعد الجلسة الافتتاحية العامة التي حضرها اكثر من 1500 شخص وعدد من الجلسات الفكرية التي توزعت على مواضيع متعددة، تم الاجماع على ما يلي:

1- تحميل بريطانيا المسؤولية لما حصل ويحصل في فلسطين والمنطقة من اثار نتجت عن وعد بلفور ويشاركها في ذلك دول اوروبا والولايات المتحدة الامريكية الذين ساهموا وسكتوا وشاركوا في هذا العمل.

2- على حكومة بريطانيا ان تتراجع عن هذا الوعد، وان تعتذر لشعب فلسطين وللامة العربية والاسلامية، وان تعلن أسفها عن خطئها التاريخي وجريمتها الكبرى.

3- دعوة بريطانيا لكل اليهود الذين وفدوا الى فلسطين بناء على وعدها الى مغادرتها فورا والعودة الى بلادهم التي جاؤوا منها ، واوطانهم التي ينتسبون اليها، واعادة المواطنين الفلسطينيين الى اراضيهم والتعويض عليهم خسائرهم المادية والبشرية والنفسية.

4- ان الطريق الى تحقيق وعد الله الخالد باستعادة الارض لا يكون بغير المقاومة سبيلا وحيدا لتحرير فلسطين وان غير المقاومة ما هو الا خداع موصل للاستسلام.

5- ضرورة مبادرة علماء الامة الاسلامية، لاصدار الفتاوى الشرعية التي تحرم الاعتراف بالكيان الصهيوني والتعامل معه والجلوس اليه والتفاوض معه.

6- مشروعية المقاومة ووجوبها كحق خالص وفرض لازم بكل اشكالها والوانها، السلاح والمال والثقافة والاقتصاد والقانون.

7- الاشادة بحملة المقاطعة الدولية BDS وتقدير جهود المشاركين فيها خاصة من غير العرب والمسلمين الذين آمنوا بحق الفلسطينيين في وطنهم.

8 – ادانة كل اشكال التطبيع مع العدو الصهيوني واستنكار الهرولة الرسمية والنخبوية من بعض الانظمة العربية تجاهه وتصنيفه ضمن التطبيع والخنوع، وهو دليل ضعف وانحراف وجهل، وهو يخالف مفاهيم الامة ويتعارض مع قيمها وثوابتها ولا يتوافق مع توجهات وقيم المواطنين والشعوب الذي يرفضون اي تطبيع مع العدو ويستنكرون اي اعتراف به او حديث معه.

9- ان الحرب الجارية في المنطقة هي حروب بالوكالة عن العدو الصهيوني.

10- ضرورة اشاعة سماحة الاسلام الحنيف بين المسلمين والذي يؤسس لمفاهيم العدل والتعايش والسلام ، ويرفض التطرف والارهاب.

11- التأكيد على ان القدس مدينة فلسطينية اسلامية كانت وستبقى ، وان المسجد الاقصى خاص بالمسلمين وحدهم لا يقبلون فيها مقاسمة ولا مشاركة ولا تقسيما زمنيا ولا مكانيا ويحذرون سلطات الاحتلال الصهيوني من مغبة المساس بمكانته والعبث بقدسيته.

12- ضرورة مراجعة المناهج الاسلامية والكتب الفكرية والموروثات التاريخية للعمل على تخليص الامة واجيالها من كل مناهج العنف والتطرف ومفاهيم الفتنة والارهاب والطائفية.

13- التحذير من مخاطر السماح للولايات المتحدة الاميركية ودول اوروبا، بالتدخل الظاهر والخفي في مناهج المسلمين التعليمية واعتبار اي تواطئ او تعاون معهم هو خيانة لقيم الاسلام وتعد على النصوص القرآنية والموروثات الفكرية.

14- مناشدة جمهورية مصر العربية الى فتح معبر رفح الحدودي مع قطاع غزة بما يسهم في تخفيف معاناة سكانه.

15- تأييد حقوق المسلمين الروهينغا في ميانمار، والمسلمين في كشمير والدعوة الى احترامهم والاعتراف بهم ومنحهم حقوقهم وتمكينهم من ممارسة شعائرهم الاسلامية، والتحذير من اختلاق فتنة اسلامية – بوذية وحرب طائفية تأتي ضمن مخططات استكبارية.

وتبنى المؤتمرون مجموعة من التوصيات العلمية التي ستتحول الى برامج عمل، ستكون حتى المؤتمر القادم بإذنه تعالى.

وفي ختام الجلسات، ابرق المؤتمرون رسالة تقدير ووفاء لاية الله الخامنئي ، قائد الثورة في الجمهورية الاسلامية الايرانية ، وأشادوا بمواقفه العظيمة ومساندته الكبيرة لفلسطين وشعبها ووقوف الجمهورية الإسلامية في إيران إلى جانب الشعب الفلسطيني واعتبروا أن ما تواجهه إيران اليوم إنما هو بسبب موقفها من القضية الفلسطينية وتأييدها لقوى المقاومة. وأشاد المؤتمرون بالمصلحة الوطنية الفلسطينية وأكدوا على تجنب الإختلافات الداخلية الفلسطينية التي من شأنها أن تضعف المقاومة. كما أبرقوا رسائل تضامن ومساندة لجميع الأسرى والمعتقلين في السجون الإسرائيلية وأكدوا على ضرورة العمل من أجل إطلاق سراحهم وتحقيق حريتهم.

وإلى حزب الله المقاوم وأمينه العام قائد المقاومة الأول، سماحة السيد حسن نصر الله أبرق المؤتمرون رسالة عز، وأشادوا بمواقفه المناصرة لفلسطين والحافظة لقضيتها، وحرصه الدائم على أن تكون القضية الفلسطينية في مقدمة قضايا الأمة، وأكدوا وفاءهم لدماء الشهداء وتضحيات المقاومين الذين صنعوا النصر ورسموا على هام الزمان مجد الأمة.

وتقدم المؤتمرون برسائل تقدير، إلى المرابطين والمرابطات في المسجد الأقصى وإلى العاملين فيه والقائمين عليه الذين أجبروا سلطات الإحتلال على التراجع عن قراراته. وفي نفس السياق أعربوا عن قلقهم الشديد من خطورة ما يتعرض له المسجد الأقصى من محاولات التهويد والتقويض والتدمير وحيث يدعون الأمة وعلماء ها إلى وجوب التصدي لهذه المحاولات.
 وختاماً وجه المؤتمرون رسائل تقدير وشكر لكل الذين يساندون القضية الفلسطينية ويناصرون أهلها ويؤيدون نضالها ويدعمون مقاومتها. على أمل أن يلتئم المؤتمر العام القادم في باحات المسجد الأقصى المبارك وفي ربوع مدينته القدس الشريفة.

المصدر: وكالة يونيوز 2-11-2017





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samedi 28 octobre 2017

De l’islam, des musulmans et de la laïcité ENTRETIEN AVEC JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT

  > 26 OCTOBRE 2017



Président de la Fondation de l’islam de France, Jean-Pierre Chevènement s’explique sur son rôle, sur la place des musulmans et la laïcité, sur les défis posés par les idéologies radicales. Il évoque aussi son expérience en Algérie, la Palestine, la guerre contre l’Irak de 1991 et l’avenir du Moyen-Orient.Nada Yafi. 
En arabe : http://orientxxi.info/magazine/article2059

 Près d’un an après sa création, la Fondation de l’Islam de France (FIF) est parfois confondue avec le Conseil français du culte musulman (CFCM). Quelle est la différence entre ces deux institutions ?
Jean-Pierre Chevènement. — Elle est essentielle. S’agissant du CFCM, instance représentative du culte comme son nom l’indique, il a été créé en 2003 sous la forme d’une association loi 1901, à la suite de la consultation qu’en tant que ministre de l’intérieur j’avais lancée en 1999. Mais elle s’est faite selon des modalités que je n’avais pas envisagées, c’est-à-dire qu’il a fallu que Nicolas Sarkozy y mette la main, les élections du CFCM en 2003 ne pouvant, compte tenu des rivalités internes, départager un candidat qui fût reconnu par tous. Pour trancher le nœud gordien, Nicolas Sarkozy a d’une certaine manière imposé Dalil Boubakeur, le recteur de la grande mosquée de Paris, comme premier président du CFCM. Les élections suivantes ont donné la majorité à un Marocain, Mohammed Moussaoui, ce qui a entraîné peu après un retrait de la Grande Mosquée (GMP), mais aussi de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Et par conséquent, cette représentation du culte musulman n’a jamais vraiment trouvé son équilibre.
Les dernières élections ont eu lieu en 2012. Elles ont en fait débouché sur une sorte de présidence tournante entre les membres des trois fédérations qui représentent les pays d’origine, c’est-à-dire l’Algérie avec la GMP, le Maroc avec deux courants, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) dirigé par Anouar Kbibech, et une autre sensibilité, l’Union des Mosquées de France (UMF) dirigée par Mohammed Moussaoui—, ainsi que le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) qui relève directement de la Diyanet, du ministère des affaires religieuses d’Ankara. Nous avons donc eu comme président de nouveau Dalil Boubakeur de 2012 à 2015, puis Anouar Kbibech de 2015 à 2017, et aujourd’hui Ahmet Ogras. Voilà pour la représentation du culte musulman, qui a le mérite d’exister, dont je ne vais pas dresser un bilan parce que ce n’est pas à moi de le faire.
Quant à la Fondation de l’Islam de France, c’est l’un des piliers d’une construction voulue par Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur1 de 2014 à 2016, pour relancer l’islam de France, conformément au principe de laïcité qui distingue entre le culturel et le cultuel, et c’est à ce titre qu’il s’est tourné vers moi pour assurer la présidence de la Fondation, laquelle est laïque et n’a donc pas de vocation religieuse.
La fondation est une partie seulement du projet, car l’autre pilier, sans doute le plus important, est l’association cultuelle de la loi 1905, qui bénéficie de privilèges en matière de déductibilité fiscale. Une telle association drainerait les financements et aurait, avec l’accord des autorités musulmanes qui sont nos interlocutrices et l’appui de l’État, le monopole de l’abattage rituel — et je le précise toujours — en désintéressant les trois mosquées qui actuellement se sont vues confier cette capacité (la Grande Mosquée de Paris, celles de Lyon et d’Évry). C’est le deuxième pilier, qui n’a pas aujourd’hui pris consistance, mais le moment en viendra certainement, sous des formes à débattre entre les autorités musulmanes et l’État, au titre de ses responsabilités en matière de sécurité, de cohésion sociale et de santé publique.
La fondation a été créée le 8 décembre 2016. J’y ai été élu président par le conseil d’administration dont je suis le seul membre non musulman parmi les cinq personnalités qualifiées. Il y a aussi un conseil d’orientation quasi paritaire, composé d’une trentaine de personnes, personnalités éminentes, chercheurs, professeurs, juristes, mais également femmes et hommes de terrain. Voilà donc le dispositif. Notre but, je le répète, est profane. Nous sommes une fondation reconnue d’intérêt public. Notre vocation est culturelle, pédagogique, sociale ; elle n’est pas religieuse.
N. Y. — Il est important de le préciser. Certains ont pu penser que la fondation avait pour but d’intervenir dans la formation théologique des imams et la réinterprétation du Coran…
J.-P. C. — En aucune manière. La FIF contribue à assurer la formation profane des imams à travers des diplômes universitaires, où sont approfondis les principes de la République et expliquée la laïcité qui n’est en aucune manière tournée contre la religion. La fondation finance des bourses ; elle vise aussi à relever le niveau de l’islamologie en France. Jacques Berque, hélas mort en 1995, a été mon maître et mon ami. C’était vraiment une lumière, c’est lui qui m’a inspiré cette idée d’un islam de France qui donnerait confiance aux musulmans vivant en France et qui sont Français pour la plupart ; un islam qui se développerait dans le contexte français et serait par conséquent détaché du contexte des pays d’origine. Bien entendu, ces pays sont amis et alliés, et il faut faire en sorte que s’agissant de la formation et de la rémunération des imams, l’évolution de nos relations soient négociée dans un climat de respect mutuel.
Aujourd’hui l’édifice qu’avait conçu Bernard Cazeneuve reste déséquilibré car l’association cultuelle, le deuxième pilier, ne peut être que l’affaire des musulmans d’abord.
À la tête de la FIF, à l’âge certain auquel je suis parvenu, il est sûr que je ne m’y éterniserai pas. Mon but est de la mettre sur orbite. J’aurai un successeur, mais la fondation demeurera laïque, elle ne sera pas communautaire. Elle visera toujours à faire prévaloir l’amitié civique par la connaissance mutuelle entre Français musulmans et non musulmans.
N. Y. — Peut-on alors dire que cette fondation s’adresse à tous les Français ? Qu’elle pourra notamment souligner l’apport de la civilisation arabo-musulmane à l’Occident afin de renforcer l’appartenance de tous les Français au récit national ?
J.-P. C. — Tout à fait. La FIF a pour but de montrer comment la civilisation européenne — et particulièrement française — s’est faite au contact étroit du monde musulman. Cela a pu être un processus conflictuel, mais il a aussi nourri de très nombreux échanges dont l’ampleur est largement sous-estimée, aussi bien sur le plan de la langue, des mœurs que sur le plan scientifique, artistique, philosophique et de la connaissance. Nos histoires sont profondément intriquées. Je fais totalement mienne cette pensée de Jacques Berque : « Je ne veux pas voir l’Arabe avec le regard misérabiliste qui était celui de la colonisation, je veux le voir comme il se voit lui-même, c’est-à-dire un ancien seigneur, un conquérant peut-être aujourd’hui déchu, mais qui garde la mémoire de ses brillantes civilisations. » Je pense d’ailleurs qu’il faut restaurer chez tous l’estime de soi, chez les Français musulmans comme chez les Français en général, qui ont parfois le sentiment que notre pays est en train de sortir de l’histoire. Il faut redonner à tous une certaine fierté d’eux-mêmes basée sur la connaissance et la juste réévaluation de notre histoire et des merveilles civilisationnelles qui nous ont façonnés et sont une richesse pour tous.
N. Y. — Ne pensez-vous pas que le non-dit de la guerre d’Algérie dans l’inconscient collectif des Français complique les rapports à l’islam ?
J.-P. C. — C’est possible, parce que l’histoire est nourrie par les humiliations et les souffrances qui ont pu être subies de part et d’autre… De la guerre de conquête jusqu’à la guerre d’indépendance, les Algériens ont connu une histoire particulièrement violente, qui n’a pas d’équivalent dans l’ancien empire colonial français. Au Maroc, le maréchal Lyautey avait respecté la monarchie chérifienne et la société marocaine. En Tunisie, le beylicat a été préservé. En Algérie, on a prétendu vouloir faire des Français, et c’était une entreprise hasardeuse. Le peuple algérien est une réalité, je dirais même une réalité que nous avons contribué à façonner. D’une certaine manière, l’Algérie d’aujourd’hui, pays immense, très divers, est le résultat de la colonisation française. Avant, il y avait un dey à Alger, un bey à Oran, un bey à Mascara, et les territoires du sud étaient relativement autonomes. Le Hoggar était en réalité très loin d’Alger. C’est dans la lutte pour l’indépendance que le peuple algérien s’est affirmé. Mais les « pieds noirs » qui étaient là depuis un siècle ont eux aussi souffert. Ils ont eu le sentiment de perdre leur patrie. Nous avons raté l’occasion de faire, comme eût dit Jacques Berque, une « nouvelle Andalousie ». Je tiens de l’évêque d’Oran cette parole à la fois profonde et juste : « L’amitié entre la France et l’Algérie est une amitié blessée. Mais les blessures que nous nous infligeons les uns aux autres ne sont pas des blessures ordinaires. Ce sont des blessures comme seuls savent s’en infliger des amis… »
N. Y. — Pourriez-vous évoquer vos propres souvenirs de la guerre d’Algérie ?
J.-P. C. — J’ai été appelé à l’âge de 22 ans car j’ai été reçu à l’École nationale d’administration (ENA) sans préparation. J’ai donc fait un service militaire un peu plus long que la plupart de mes camarades de promotion, de janvier 1961 à décembre 1962. À l’issue de l’école militaire, j’ai choisi les affaires algériennes, c’est-à-dire les SAS2, lointains héritiers des « bureaux arabes » d’autrefois, avec le désir de me rapprocher des populations musulmanes. Les SAS ont été dissoutes à la fin du mois de mars 1962, après les accords d’Évian qui ont marqué la fin de la guerre d’Algérie. J’ai demandé à être détaché auprès du préfet d’Oran, chargé des relations militaires avec l’armée française, mais aussi avec l’Armée de libération nationale (ALN). J’étais convaincu de la nécessité de l’indépendance de l’Algérie et j’approuvais la politique du général de Gaulle. Ce n’était pas le cas de tous les officiers français. C’était la période de l’OAS3. Mais dans l’ensemble, l’armée est restée fidèle. À ce titre, je suis le premier Français (avec le consul général qui venait de Yokohama) à avoir rencontré Ahmed Ben Bella et Houari Boumediène à Tlemcen, le 10 juillet 1962. Je suis resté en Algérie jusqu’à la fin de 1962.
J’y suis retourné ensuite comme stagiaire de l’ENA en 1963. Cette période a été pour moi à bien des égards fondatrice. J’avais beaucoup de sympathie pour le peuple algérien et pour sa lutte, que je jugeais juste. Simplement je pensais comme de Gaulle, et après de Gaulle bien sûr, qu’il valait mieux que l’Algérie devienne indépendante avec la France que contre elle. Donc j’ai été présent dans la dernière période de l’Algérie française, face à l’OAS, pour aider l’Algérie à devenir indépendante.
N. Y. — Le rapport Bertelsman Stiftung paru fin août fait état de réels progrès dans l’intégration des musulmans en Europe, mais souligne la persistance de discriminations, notamment à l’emploi en France. Qu’en pensez-vous ?
J.-P. C. — Je pense que les modes d’intégration sont différents en Allemagne et en France : en Allemagne cette intégration se fait par l’emploi, par l’apprentissage. Avec moins de chômage qu’en France, mais un système scolaire qui oriente dès 11 ans les jeunes vers les Realschulen, puis les écoles professionnelles et la formation par alternance. Le système est une réussite du point de vue de l’emploi. Je ne suis pas sûr qu’il soit accepté en France, où l’orientation se fait plus tardivement (15 ans), et où l’école a une ambition : celle de former le citoyen. L’école est en France le meilleur outil de l’intégration. Avec des résultats tout à fait estimables. On ne parle que des échecs scolaires mais il y a aussi des réussites, notamment parmi les jeunes issus de l’immigration. J’approuve le dédoublement des classes dans les zones d’éducation prioritaires, décidé par le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, et qui va dans le bon sens : la réduction des inégalités de départ. Se pose naturellement le problème de l’embauche, qui touche aussi à notre politique économique. Une certaine reprise se manifeste et j’espère que la politique initiée par le président Emmanuel Macron portera ses fruits au plan de l’emploi. Mais il faut y adjoindre une politique volontariste de recrutement « à l’image de la population » comme je l’avais initiée en 1999, avec la création des commissions départementales d’accès à la citoyenneté (Codac).
N. Y. — Êtes-vous pour l’enseignement de l’histoire des religions à l’école ?
J.-P. C. — C’est une suggestion d’un de mes amis proches, Régis Debray, qui a d’ailleurs été introduite dans les programmes dans les années 2000, mais je dois constater que les professeurs ne sont pas bien formés pour enseigner cette matière. L’importance du fait religieux semble leur échapper, indépendamment même de l’histoire des religions. On a le droit de croire ou de ne pas croire, mais il faut que l’école puisse faire comprendre le fait religieux aux élèves, son importance, et en même temps montrer les liens entre les trois grandes religions pratiquées dans notre pays (même si le bouddhisme y connaît aujourd’hui un certain envol) : trois monothéismes nés dans le même petit canton de l’univers, la Palestine, l’Égypte, le Hedjaz. Naturellement le legs de l’hellénisme est extrêmement important. Il est tout à fait curieux de voir que c’est en Méditerranée orientale, finalement, que se trouve la source de nos grandes religions.
La bonne connaissance mutuelle est importante, de même qu’une bonne compréhension de la laïcité, qu’il faut enseigner dans sa dimension émancipatrice sur laquelle on fait trop souvent silence. La laïcité n’est pas que la « tolérance ». Mirabeau disait déjà sous la Révolution : « L’Autorité qui tolère pourrait ne pas tolérer », ce n’est donc pas le bon terme. Ce n’est pas par hasard si le mot « laïcité » n’est mentionné que dans les lois scolaires et pas dans la loi de 1905, car l’École a pour but de former le citoyen, c’est-à-dire un homme ou une femme capable de penser par lui/elle-même et de participer ainsi à la définition du Bien commun. Cette notion de laïcité est mal comprise. Il faut lever la confusion qui existe souvent dans l’esprit des peuples musulmans entre la laïcité et l’athéisme. Cela n’a rien à voir.
N. Y. — La laïcité est parfois mal comprise en France aussi...
J.-P. C. — Il faut la faire comprendre à tous les Français. La Fondation s’attache à lancer un site internet qui va devenir un campus numérique. Nous voulons montrer, outre la diversité des cultures et des civilisations de l’islam, que la laïcité n’est nullement tournée contre les religions. Elle signifie simplement qu’il y a un espace commun à tous les citoyens, où en dehors des dogmes qui leur sont propres, ils doivent s’entendre sur l’intérêt général, de préférence à partir d’une argumentation raisonnée, de la raison naturelle commune à tous. Il y a aussi beaucoup à faire pour relever l’édifice de l’École. Et je dois dire que j’ai confiance en Jean-Michel Blanquer, un homme remarquablement compétent et qui a de bonnes idées.
N. Y. — Pensez-vous que l’intégrisme religieux suffise à expliquer le terrorisme djihadiste ?
J.-P. C. — Non. Mais il faut tout d’abord rappeler que le terrorisme djihadiste sous la forme du takfirisme frappe d’abord les musulmans : Algériens, Irakiens, Afghans, Syriens, ce sont eux qui ont payé le plus lourd tribut. Bien entendu, en Europe il y a d’autres facteurs qui interviennent, en particulier les discriminations que vous évoquiez tout à l’heure, et aussi le sentiment victimaire, quelquefois exagéré, qui nourrit les frustrations pouvant conduire au passage à l’acte terroriste. D’où la nécessité de lutter pour une meilleure justice sociale chez nous. Mais il faut bien le reconnaître, le fondamentalisme religieux existe depuis très longtemps : vous connaissez la tradition hanbalite qui remonte au IXe siècle, le wahhabisme qui existe depuis le XVIIIe siècle. Les Frères musulmans ont été créés au lendemain de la chute du califat ottoman en 1928. Ces courants littéralistes ont prospéré à bas bruit d’abord dans le monde musulman. C’est l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques qui a suscité le djihad afghan, aidé et armé par les États-Unis, mais ce n’était pas seulement un djihad légitime contre un agresseur extérieur ; c’était aussi une radicalisation obscurantiste par rapport aux problèmes internes de l’Afghanistan, qui opposaient des factions modernistes à des factions obscurantistes.
Donc je veux porter un jugement très nuancé sur cette période qui a quand même été à l’origine d’Al-Qaida, du djihadisme planétaire proclamé par Oussama Ben Laden après la première guerre du Golfe, dont Samuel Huntington a dit qu’elle était la première guerre « civilisationnelle ». C’est ce que j’ai ressenti moi-même à l’époque, et j’en ai tiré les conséquences. Il n’y avait pas beaucoup de responsables politiques sur cette ligne en 1991. Ensuite nous avons eu Al-Qaida, puis l’organisation de l’État islamique (OEI) à la suite de l’invasion de l’Irak en 2003 et de la destruction de l’État irakien par les Américains. L’insurrection des provinces occidentales de l’Irak au bénéfice d’Al-Qaida, puis de l’OEI aura été le prix du traitement qui leur a été administré non seulement par les Américains, mais aussi par le nouveau gouvernement chiite de Bagdad, avec des comportements ultra-sectaires, des exécutions de masse… il faudrait que nos concitoyens comprennent mieux ce qui se passe au Moyen-Orient.
N. Y. — Les interventions étrangères sont donc un facteur de déstabilisation de nature à favoriser l’émergence du terrorisme ?
J.-P. C. — C’est certain. On aurait pu éviter la première guerre du Golfe. C’était parfaitement possible. En octobre 1990, Saddam Hussein était prêt à évacuer le Koweït s’il y avait eu des troupes arabes pour se substituer aux troupes irakiennes, mais la volonté des Américains dès le premier jour (le 3 août 1990) était d’aller à une guerre frontale avec l’Irak, pour ne plus avoir à dépendre d’un « gendarme » régional — autrefois le pacte de Bagdad, la monarchie irakienne hachémite4, ensuite le chah d’Iran, puis Saddam Hussein qu’ils ne jugeaient pas fiable. Ils voulaient avoir des forces installées à demeure, notamment en Arabie saoudite. Ce n’était assurément pas un choix très heureux, et cela a largement entraîné la création d’Al-Qaida par Oussama Ben Laden. Les Américains ont installé leur état-major à Doha. L’intervention américaine a joué un rôle certain dans le développement du terrorisme soi-disant djihadiste. Mais il y a aussi un facteur endogène à ne pas sous-estimer. On ne peut pas faire porter le chapeau seulement aux Américains ou aux Occidentaux. Le « takfirisme » a des racines plus anciennes qui ont été réactivées.
N. Y. — Lors d’une de vos interviews vous avez évoqué une« stratégie d’hégémonie » basée sur « l’organisation du chaos ». Vous avez notamment mentionné « l’exemple de 1967 »…
J.-P. C. — La guerre de 1967 a privé les Palestiniens de leur droit à l’autodétermination c’est-à-dire à un État, s’ils le décidaient. J’ai été le premier socialiste à inclure dans le programme du Parti socialiste en 1972 l’idée que les Palestiniens avaient le droit à l’autodétermination, et par conséquent à un État. Et cela avait d’ailleurs été depuis 1967 la position constante de la France. On accable toujours la France, mais c’est le seul pays qui depuis 1967 maintient une ligne juste. Chacun se souvient de la position très forte qu’avait prise le général de Gaulle en 1967, qui avait valu à la France beaucoup d’inimitiés. Cette politique a été maintenue par ses successeurs, avec la Déclaration de Venise sous Valéry Giscard d’Estaing, le discours de François Mitterrand au Parlement israélien en 1982, l’exfiltration par la France de Yasser Arafat à Tripoli. On se souvient aussi de la réception de Yasser Arafat à Paris par François Mitterrand et des très violentes critiques qu’elle lui a values et qui ont assombri son deuxième septennat. Je pense que cette politique reste affirmée… un peu trop faiblement à mes yeux, parce qu’on ne peut façonner un avenir pacifique sur le « deux poids deux mesures ».
La gestion par le chaos s’est développée avec la guerre d’Irak. Le Moyen-Orient est une région très compliquée ; il y a des États qui ont été créés dans les années qui ont suivi la première guerre mondiale et qui ont acquis une certaine réalité, elle-même ancrée dans l’héritage des anciennes capitales omeyyade et abbasside : la Syrie et l’Irak. Ce que j’appelle la « gestion par le chaos » est la volonté de détruire ces États, de les fragmenter en petites entités si possible religieuses ou ethniques. Par exemple, aujourd’hui il y a des gens qui se prononcent pour l’indépendance du Kurdistan irakien. Ils ne se rendent pas compte que le problème kurde pourrait empoisonner la région pendant encore trente ans de guerres car des pays comme la Turquie ne se laisseront pas démanteler et la Syrie y résistera, légitimement. L’Iran n’est pas prêt à voir se créer un Kurdistan iranien.
Par conséquent, l’intérêt de la paix mondiale est qu’on préserve l’équilibre sur lequel a été fondé l’Irak. Car dans ce pays, il y a une courte majorité chiite et deux minorités sunnites importantes, arabe et kurde. Il faut préserver un équilibre d’ensemble. Je ne suis pas contre l’autonomie interne du Kurdistan, je suis pour, dans le cadre d’un certain fédéralisme qui permette la redistribution des richesses pétrolières entre les trois parties constitutives de l’Irak. Il en est de même pour la Syrie. Les Français le savent mieux que quiconque, puisqu’ils ont exercé un mandat sur ce pays. Séparer la Syrie en plusieurs entités, kurde, alaouite, druze… ? On ne sait pas où on mettrait les chrétiens, peut-être autour de Damas, ils sont quand même près de 10 %, et puis il y a les sunnites, qui sont la majorité, personne ne le conteste, qui pourraient rejoindre les sunnites irakiens. C’était le projet de l’OEI. Il y a de soi-disant orientalistes qui n’arrivent pas à la cheville de leurs grands anciens et qui aujourd’hui, au nom de la critique des accords Sykes-Picot, voudraient casser ces États qui ont des racines historiques anciennes. Voilà ce que j’appelle la « stratégie de l’hégémonie par le chaos ». La France devrait défendre le principe de citoyenneté qui permet de transcender les diversités ethniques et religieuses.
N. Y. — Quel message adressez-vous aujourd’hui aux jeunes Français de confession musulmane ?
J.-P. C. — Un message simple : ils ont le droit de pratiquer leur culte. Ils ont parfaitement le droit d’être musulmans, le droit de croire, mais aussi de ne pas croire. La République française met la liberté de conscience au premier rang de ses valeurs. Ces jeunes sont citoyens français. Leur avenir est en France. Il faut que tous les hommes et les femmes de bonne volonté se mettent ensemble pour forger la France de demain dont ils peuvent être l’élite brillante s’ils le veulent, et si on les guide. Il faut mettre notre pays en phase avec les données du XXIe siècle, en accord et en étroite alliance avec les pays qui nous sont proches, et avec lesquels nous avons une histoire commune : pays d’Afrique du Nord, du Levant, pays d’Afrique, avec lesquels nous devons tisser de nouveaux rapports sur la base de l’égalité, du respect mutuel et d’un projet de civilisation partagée.
1Le ministre de l’intérieur est également ministre des cultes.
2Sections administratives spécialisées, représentant l’autorité civile auprès des communes.
3Organisation de l’armée secrète, créée le 11 février 1961 en opposition à la politique du général de Gaulle, pour défendre la présence de la France en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle
4De 1933 à 1958.








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