dimanche 28 décembre 2014

Ali Agça arrêté à Rome ,converti au catholicisme


Il s'est rendu sur la tombe de Jean-Paul II

Anita Bourdin

ROME, 27 décembre 2014 (Zenit.org) - L'ancien "loup gris" turc, Mehmet Ali Agça, qui vit actuellement à Istanbul, a été arrêté samedi, 27 décembre à Rome pour des vérifications: il est entré clandestinement en Italie et il pourrait être expulsé lundi. Il y a quelques semaines, le visa pour l'italie lui avait été refusé.

Le vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Ciro Benedettini a confié à l'agence italienne AGI que "Agça désirait porter des fleurs dans la chapelle où est inhumé saint Jean-Paul II et il a pu le faire sans problèmes (...). Son passage à la basilique a été très bref."

Ali Agça s'est en effet rendu sur la tombe de saint Jean-Paul II, en la basilique Saint-Pierre, ce samedi matin: c'était l'anniversaire de la visite historique du pape polonais dans sa cellule de la prison romaine de Rebibbia, il y a exactement 31 ans, le 27 décembre 1983.

Jean-Paul II était venu redire directement son pardon à celui qui avait attenté à sa vie le 13 mai 1981. Le pape avait immédiatement accordé son pardon le jour-même et il avait demandé aux catholiques de prier pour son "frère" auquel il disait avoir "sincèrement pardonné".

L'anniversaire ce 13 mai 1981 est devenu l'anniversaire d'un pardon immédiat, signe de cette miséricorde dont saint Jean-Paul II a indiqué que c'était son héritage spirituel.

"J'ai ressenti la nécessité de ce geste", a déclaré l'ancien terroriste d'extrême-droite à l'agence italienne ADN-Kronos qu'il a contactée pour être filmé et faire des déclarations sur le parvis de Saint-Pierre.

Il a dit notamment avoir voulu se rendre sur "le lieu du miracle", en lien avec le troisième secret de Fatima, autrement dit, sur le lieu de l'intervention de la Vierge Marie. Après un message sur "la fin du monde", il achève: "Vive Jésus-Christ, seul Rédempteur de l'humanité". Il a déposé des roses blanches sur la tombe du saint pape.

Signalé par la Gendarmerie vaticane aux autorités italiennes, il a été conduit, samedi, au "commissariat Cavour".

Ali Agça pourrait être expulsé d'Italie du fait qu'il est entré clandestinement dans le pays: il est arrivé d'Autriche en voiture vendredi, 26 décembre. Il a dû s'expliquer devant la DIGOS (Division des Investigations générales et des Opérations spéciales, de la police italienne) où il a été emmené à 15h30, toujours samedi.

La justice italienne lui a fait purger une peine de 19 ans de prison. Gracié en l'An 2000, par le président Carlo Azeglio Ciampi, avec le consentement de Jean-Paul II et du Vatican, Ali Agça a ensuite purgé dix ans en Turquie pour une attaque de banque remontant aux années 1970 et pour le meurtre d'un journaliste turc en 1979. Il est sorti, le 18 janvier 2010, de la prison de Sincan, près d'Ankara.

En 2009, il avait déclaré être devenu catholique le 13 mai 2007 et il avait exprimé son désir de se rendre sur la tombe de Jean-Paul II: "J'ai décidé de retourner pacifiquement sur la place et de témoigner devant le monde entier de ma conversion au catholicisme", avait-il dit dans une lettre publiée par un hebdomadaire people italien. 

Il ajoutait: "Je voudrais, seulement pour un jour, retourner à Rome prier sur la tombe de Jean Paul II pour lui exprimer toute ma reconnaissance filiale pour son pardon."

Des propos accueillis avec beaucoup de scepticisme par les observateurs à Rome, mais que l'ancien terroriste a voulu confirmer par le geste de ce 27 décembre.

samedi 27 décembre 2014

Au-delà du buzz, le portrait complexe des convertis à l’islam - L'Orient-Le Jour

Au-delà du buzz, le portrait complexe des convertis à l'islam - L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/902813/au-dela-du-buzz-le-portrait-complexe-des-convertis-a-lislam.html
27/12/2014-Au-delà du buzz, le portrait complexe des convertis à l'islam

Qui sont les convertis à l'islam? Leur nombre dans les rangs du jihad inquiète, mais gare à l'effet de loupe médiatique, trompeur. Des spécialistes tentent d'esquisser le portrait de ces nouveaux musulmans aux visages multiples et aux voies assez impénétrables.


Selon les autorités, les filières jihadistes vers la Syrie recrutant en France comporteraient au moins 20 % de convertis, nés dans des familles de culture non musulmane. Une proportion très supérieure à la part de musulmans de fraîche date dans l'islam de France : sur quatre à cinq millions de fidèles – une estimation approximative faute de statistiques religieuses –, les convertis sont évalués à au moins 50 000, probablement plus près de 100 000, par les spécialistes.


Certaines radicalisations rapides ont fait les gros titres, comme celle de Maxime Hauchard, jeune Normand devenu l'un des bourreaux de l'État islamique (EI), ou dernièrement du Burundais Bertrand Nzohabonayo, l'agresseur de policiers à Joué-les-Tours. « Il ne faut pas forcément voir dans le converti un blond aux yeux bleus... On note pas mal de conversions de personnes d'origine antillaise, haïtienne, d'Africains chrétiens », remarque Bernard Godard, bon connaisseur du paysage musulman français. Le politologue Franck Frégosi relève « un nombre important » de nouveaux musulmans optant « pour une voie intégraliste de l'islam, étant entendu que tous les salafistes ne sont pas favorables au combat armé ». Pour Bernard Godard, ce salafisme, souvent quiétiste et non jihadiste, c'est en partie « l'islam qui séduit les musulmans nés en France : on va tout de suite à la source, on veut être authentique. Il y a là une oumma (communauté des croyants), virtuelle peut-être, où les convertis ne se distinguent pas des autres musulmans ».

(Lire aussi : Depuis janvier 2014, une explosion de départ de jihadistes français vers la Syrie et l'Irak)

« Minitypologie »
À partir du terrain à Marseille, le sociologue Loïc Le Pape tente une « minitypologie » des conversions, où le basculement jihadiste est très minoritaire. La voie mystique, ancienne, séduit des profils plutôt intellectuels et continue à alimenter des confréries soufies comme la marocaine Boutchichiya – à laquelle est affiliée le rappeur Abd al-Malik – ou l'algérienne Alawiyya, mais semble en recul. Les conversions dites matrimoniales perdurent, notamment parce qu'une musulmane ne peut théoriquement épouser un non-musulman. Loïc Le Pape note également des conversions par affinités : des jeunes ayant vécu dans des quartiers avec des musulmans, parfois séduits autant par « une ambiance » – notamment pendant le ramadan – que par une doctrine, mais aussi des personnes intéressées par la théologie musulmane ou la veine orientaliste de la culture islamique. « Toutes les voies se mélangent un peu, les conversions sont autant relationnelles que rationnelles. La question qui reste est : que vient-on chercher dans l'islam ? » estime Franck Frégosi.
Le père Jean Courtaudière y réfléchit en Seine-Saint-Denis, où il a accompagné une trentaine de familles catholiques dont un enfant s'est converti. « Ceux que je connais ne sont pas en rupture ou en errance. Quelques-uns ont des copains musulmans, la majorité ont cherché leur chemin seuls, par Internet, sensibles à l'argument musulman selon lequel le Coran étant le dernier livre révélé par Dieu, il est forcément celui qui détient la plus grande part de vérité », expose ce délégué diocésain pour les relations avec l'islam.

(infographie: Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

« Une voie qui compte »
Le prêtre espère en tout cas approfondir « le dialogue avec les amis musulmans ». Lesquels peinent parfois à se positionner au sujet des convertis, s'agaçant face à certains « néosalafistes » qui « s'érigent en gardiens du dogme et en viennent à frapper d'anathème ceux qui sont nés dans la religion », selon Franck Frégosi, ou manquant d'informations et de contacts avec eux. « Très peu de mosquées disposent d'une structure d'accueil des convertis », déplore Mohammad Moussaoui, président d'honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM). La conversion n'est régie par aucune prescription, sinon celle de réciter la profession de foi, la shahada (« Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mohammad est son prophète »), devant deux témoins. « Il est important que le croyant soit accompagné par un imam au-delà de la shahada », insiste Mohammad Moussaoui ; « des radicaux ont compris que certains convertis sont des proies faciles, dont la connaissance de l'islam reste superficielle ».


Pour l'ex-président du CFCM, cependant, « bon nombre de personnes sont devenues musulmanes sans le crier sur les toits et vivent leur religion de façon sereine ». « L'islam aurait tout à gagner à ce que les convertis puissent participer à la gestion du culte musulman, davantage qu'aujourd'hui. » Franck Frégosi confirme que « le converti peut avoir du mal à trouver sa place » en France, où demeure « une captation de la représentation de l'islam par des blédards (issus des pays d'émigration) ou des apparatchiks ». Et « dans le contexte d'une islamophobie décomplexée, il peut être perçu comme traître à son groupe », ajoute l'universitaire. Mais aujourd'hui, la figure du converti attire la lumière, bien au-delà de l'actualité du jihad. « C'était la partie la moins visible de l'islam, on va maintenant avoir des études en France sur le sujet », s'enthousiasme le chercheur.

Pour mémoire

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mardi 23 décembre 2014

Détruire Daesh en trois leçons

Détruire Daesh en trois leçons

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que les combats font rage autour du mont Sinjar, encerclé par les troupes de Daesh, le commandant Antoine Leca décrypte les trois grandes étapes qui pourraient permettre de mettre à bas l'Etat islamique.


Officier de l'Armée de l'air issu de la promotion «Claudius Duvert» de lŽÉcole militaire de l'air, le Commandant Antoine Leca a servi sur plusieurs théâtres d'opérations (Tchad, Afghanistan, Arabie Saoudite) au sein de l'escadron de reconnaissance 01.033 «Belfort». Il est actuellement stagiaire au sein de la 22ème promotion de l'École de Guerre à Paris.


Expression de la barbarie absolue, capable d'exporter le danger djihadiste au coeur de nos cités, comme l'a démontré l'affaire Nemmouche (Jihadiste français ayant séjourné en Syrie au sein de Daesh, arrêté en France et extradé en Belgique pour le quadruple meurtre réalisé au musée juif de Bruxelles le 24 mai 2014), Daesh doit faire l'objet d'une guerre totale.

Détruire Daesh exige de s'attaquer à l'ensemble de ses centres de gravité: capacités militaires, potentiel humain et ressources financières.

Des solutions existent, mais notre détermination est-elle à la hauteur de la radicalité de notre ennemi?

● Couper Daesh de ses soutiens

Dans l'attente de l'établissement en Irak d'un gouvernement capable de solder le contentieux interconfessionnel et faute d'une intervention terrestre inenvisageable en Occident, il est urgent de déployer une force régionale sous mandat des Nations unies.

Cette force devra être composée de militaires issus de pays musulmans sunnites voisins de l'Irak. Faute de quoi, son intervention sera assimilée à une croisade et instrumentalisée par Daesh et ses partisans. Le Conseil de coopération du Golfe, qui dispose de capacités militaires crédibles et dont certains membres bombardent déjà Daesh, pourrait constituer cette force.

Le déploiement de ce corps expéditionnaire à la frontière syro-irakienne permettrait en premier de couper le flux logistique entre les composantes irakienne et syrienne de Daesh. En second lieu, la reprise par cette force des infrastructures pétrolières exploitées par Daesh priverait l'organisation de ressources financières essentielles et de carburant pour ses véhicules. Enfin, la présence de soldats alliés en Irak permettrait d'améliorer l'efficacité des frappes aériennes de la Coalition par la fourniture de renseignements ou en guidant directement les munitions de précision.

● Enrayer la croissance de la légion étrangère de Daesh

Selon différentes sources, dont le Département d'Etat américain, plus de 12.000 djihadistes étrangers auraient rejoint les rangs de Daesh. Cet afflux de combattants étrangers résulte en grande partie de l'efficacité de la propagande de Daesh sur les réseaux sociaux. Affaiblir Daesh implique donc de museler efficacement cet activisme médiatique.

Il est possible de programmer des recherches automatiques par mots clés (Daesh, Etat islamique, décapitation…), dans toutes les langues, voire par analyse sémantique (Détection statistique d'un argumentaire favorable par l'association de plusieurs termes et idées convergents), qui balayent en quelques millisecondes l'ensemble du web à la recherche de tout contenu djihadiste, et le suppriment instantanément, sitôt détecté. Pourquoi ne pas le mettre en oeuvre? En toute réciprocité avec les actions de «défaçage» (Attaque informatique consistant à modifier le contenu d'un site internet, par exemple en y incrustant un message ou des images de propagande) perpétrées par les activistes pro-Daesh contre les sites gouvernementaux, les sites pro-djihad doivent également faire l'objet d'attaques informatiques. Il faut enfin fournir aux compagnies aériennes les identités des candidats au djihad en Syrie et en Irak connus des services de sécurité. Ainsi ils ne pourraient pas embarquer sur les vols à destination de la Turquie, porte d'entrée habituelle vers la Syrie.

● Tarir les ressources financières de Daesh

Daesh fonde sa puissance sur des ressources financières estimées à plus de 2 milliards de dollars, issues notamment de dons privés, de l'extorsion de fonds, des pillages de banque, des rançons et surtout, de la contrebande de pétrole.

Le ciblage systématique des raffineries irakiennes utilisées par Daesh (déjà en cours) et des camions-citernes quittant les infrastructures pétrolières sous son contrôle devrait produire ses effets. D'autre part, les espèces utilisées par Daesh pour rémunérer ses combattants et acquérir ses armements et matériels, représentent un volume très important de billets. Un million de dollars en coupures de 100 tiennent ainsi dans un four à micro-ondes. Imaginez donc le volume que représentent les 425 millions de dollars récupérés à Mossoul! Il est donc primordial de localiser ces fonds et de cibler leurs lieux de stockage afin de les détruire. Enfin, une énergie farouche doit être consacrée par les différents pays de la coalition à identifier les personnes et organisations qui envoient des fonds à Daesh, afin de saisir ces liquidités et de sanctionner ces donateurs.

Dans l'attente d'une évolution politique en Irak et en complément des nécessaires frappes aériennes de la Coalition, il faut dès à présent attaquer Daesh sur tous les fronts. Les pays de la Coalition disposant de capacités informatiques offensives doivent museler la propagande de Daesh. Les législations doivent permettre la destruction de tout contenu djihadiste diffusé sur Internet. Les services financiers doivent empêcher tout transfert de fonds vers Daesh. Enfin, les acheteurs de pétrole irakien détourné doivent être durement sanctionnés.

Détruire Daesh requiert une détermination absolue et un grand courage politique. Cette phrase de Paul Reynaud à l'aube du désastre de mai 1940 est à nouveau d'actualité: «Entre la catastrophe et nous, il n'y a que la barrière de nos volontés».



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Jean d'Ormesson : «Nous sommes en guerre»

Jean d'Ormesson : «Nous sommes en guerre»
Jean d'Ormesson : «Nous sommes en guerre»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Au lendemain des événements de Dijon et de Joué-lès-Tours, Jean d'Ormesson appelle à combattre l'organisation terroriste et criminelle Daech, qui se réclame abusivement de l'Islam.


Jean d'Ormesson est écrivain. Il est membre de l'Académie Française.


Nous sommes en guerre. Une guerre qui n'ose pas dire son nom, nouvelle, étrange et obscure. Sans déclaration, sans armées en mouvement, sans champ de bataille, sans offensive de masse, sans raids d'aviation sur les grandes métropoles. Avec un nombre restreint de morts qui tombent un peu partout et presque au hasard dans des conditions dramatiques. Une guerre très loin de la guerre des étoiles et des visions d'avenir chères aux auteurs de science-fiction. Une sorte de guerre au rabais, une guerre d'otages et de guets-apens. Mais une guerre qui s'étend de Bruxelles à Toulouse, de New York à Paris, de l'Algérie, de la Libye, du Yémen à l'Afrique du centre et de l'ouest, de Syrie et d'Irak au Pakistan, à Dijon et à Sidney en Australie.

La guerre n'est plus confiée à des armées en uniforme. Elle s'attache à chacun d'entre nous. Oh! avec un risque à peu près égal à la chance de gagner au Loto. Mais, enfin, elle est là, avec ses bombes et ses couteaux. Elle menace - de loin - chacun et chacune d'entre nous. Elle a quitté les champs de bataille et les états-majors pour descendre dans la rue, dans les cafés, dans les stades, dans les salles de spectacle. Elle plane en secret sur les femmes, les enfants, les vieillards comme sur ces hommes dans la force de l'âge qu'on appelait naguère des soldats.

Ceux qui tombent ont changé, ceux qui tuent aussi. Ce ne sont plus des ennemis identifiés et répertoriés, groupés en corps d'armée, en divisions, en régiments et se battant en uniforme. Ce sont des illuminés, des fanatiques et des repris de justice, auxquels se joignent un certain nombre de déséquilibrés. C'est un mélange de religieux extrémistes et de hors-la-loi. Pour les désespérés, pour les candidats au suicide, le djihad est une raison de vivre et une raison de mourir.

Ils ont un drapeau, une organisation, des chefs - résumés en un mot qui fait peur et horreur: Daech. Daech est une organisation terroriste et criminelle qui se réclame de l'islam. C'est là qu'il ne faut pas se tromper.

J'ai toujours pensé et écrit - on me l'a assez reproché - que l'islam était une grande religion qui a marqué l'histoire des hommes. La civilisation musulmane est à l'origine de quelques-unes des plus belles réalisations du génie humain. Daech déshonore cette grandeur de l'islam. Chez nous et ailleurs, les musulmans en masse sont les premiers à condamner Daech. Il faut les remercier, les respecter, les soutenir. Mais Daech, il faut l'affronter et le combattre.

Ce que nous apprenons de Daech est terrifiant et révoltant. Nous nous inquiétons ici de savoir s'il est tolérable ou non de travailler le dimanche ou d'administrer des fessées aux enfants en bas âge. Au nord-ouest de l'Irak, au nord-est de la Syrie, Daech massacre et extermine, égorge et viole. Des populations entières sont réduites en esclavage et menacées de disparition. Là où règne Daech, s'installe la terreur et l'épouvante.

Les musulmans qui répugnent de se soumettre au soi-disant État islamique sont traités avec cruauté. Mais les chrétiens de la région et les yézidis sont tout simplement au bord d'un génocide qui les ferait disparaître jusqu'au dernier.

Nous devrions crier que nous sommes tous des yézidis et des chrétiens de Syrie et d'Irak. Et des Kurdes qui manquent de médicaments, d'armes, de soutien et qui se battent avec héroïsme. Les yézidis sont un peuple attaché à un syncrétisme monothéiste où se mêlent des traces du culte de Zoroastre, de l'islam et du christianisme. Les yézidis ont aidé et sauvé beaucoup de victimes des djihadistes. Ils sont aujourd'hui, comme les chrétiens d'Irak et de Syrie, au bord de l'anéantissement. Seuls les Kurdes les protègent encore. Il faut soutenir les Kurdes.

Très arrangeant avec Daech, le gouvernement turc de M. Erdogan s'est conduit de façon très décevante à l'égard des Kurdes. Il leur préfère l'extrémisme des fanatiques de Daech. Il n'est pas question d'envisager d'envoyer des troupes au sol dans cette malheureuse région. Mais il serait insupportable et honteux de ne pas aider les Kurdes dans leur combat contre l'horreur de Daech. Il faut leur envoyer des médicaments, des armes, de quoi résister aux chars de Daech, de quoi survivre et sauver des vies.

Il ne suffit pas, naturellement, d'aider là-bas les adversaires de Daech. Il faut lutter chez nous contre les conditions qui expédient au djihad tant de jeunes gens et même des femmes et des enfants. C'est une autre et lourde affaire. Tout ce qu'il est possible de dire ici, c'est que le monde et son histoire ont beaucoup changé et qu'il va falloir nous occuper de bien d'autres questions que celles qui nous occupent encore et qui semblent soudain futiles.



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lundi 22 décembre 2014

Ce que Daesh nous aura appris en 2014 | Patricia Lalonde

Ce que Daesh nous aura appris en 2014 | Patricia Lalonde
22-12-2014-Ce que Daesh nous aura appris en 2014

En cette fin d'année, il est difficile de passer Noël sans avoir une pensée émue pour les Chrétiens d'Orient, et, plus généralement, pour toutes ces femmes, ces enfants et ces hommes musulmans sunnites ou chiites, chrétiens, yézidies, qui souffrent de la barbarie de Daesh. Pour ces femmes et enfants enlevés par Boko Haram et qui vont servir d'esclaves sexuels . Ce monstre qu'est Daesh, dont l'Occident est en partie responsable nous donne trois leçons importantes que nous devrions retenir pour 2015 afin de mieux combattre le terrorisme international.

1. Un groupe comme Daesh a compris comment fonctionnent les médias modernes, et les a utilisé en sa faveur. Il faudrait donc travailler à lui retirer, autant que faire se peut, cet avantage.

Ce que l'Etat soit-disant Islamique a compris, c'est que dans un monde avec des chaînes d'information continue, ce qui marque, ce ne sont pas les grandes idées. Ce sont les actes particulièrement choquants. Al Qaïda leur a donné la meilleure preuve avec le 11 septembre 2001 : les images diffusées en boucle montrant la destruction des tours du World Trade Center a permis à un groupe terroriste nuisible de devenir l'ennemi numéro 1, représentant d'un seul coup un milieu djihadiste qui n'adhérait pas totalement, loin de là, à la tactique de Ben Laden. Les égorgements d'Occidentaux organisés par Daesh, c'est un 11 septembre du pauvre : violent, horrible, détestable... mais qui réussit son objectif, mettre Daesh en première page. Ce résultat permet à ce groupe terroriste d'atteindre trois objectifs: affoler les Occidentaux, choqués par une telle violence, donner encore plus de poids à leur campagne de terreur en interne, et leur faire de la publicité. En faisant un tel battage médiatique autour de Daesh de cette façon, on en vient à présenter l'EI comme l'ennemi formidable de puissance qu'il n'est pas. Et on déchaîne, par la même occasion, les vieux démons islamophobes, demandant sans cesse aux musulmans de se démarquer de ce groupe criminel. Quiconque connaît des musulmans, en Europe, au Moyen Orient, en Asie, sait que bien entendu, l'islam n'a rien à voir avec ces criminels. Les musulmans se sont largement faits entendre sur ce point. Mais le fait est que certains soufflent sur les braises xénophobes contre les populations musulmanes en Occident. Cela prend une ampleur dangereuse et surtout, cela soutient l'idéologie de Daesh, qui était déjà celle d'Al Qaïda : la logique du conflit de civilisations. Il serait essentiel, à l'avenir, de ne plus se laisser prendre au jeu malsain des djihadistes. Les images choc ne doivent surtout pas prendre le pas sur l'information. Le travail journalistique de qualité, qui ne manque pas (voir par exemple le travail de grande qualité faite pour dénoncer l'esclavage imposée aux femmes yézidies), montre bien la réalité des djihadistes, leur lâcheté, leur inhumanité. C'est ce travail qui mérite la première page. Et l'analyse sérieuse, de personnes compétentes, connaissant l'islam et le monde musulman, devrait avoir bien plus d'échos que les paroles de polémistes qui soufflent sur les braises d'une guerre civile fantasmée.

Lire aussi:

2. Daesh a su exploiter le jeu géopolitique classique des grandes puissances, notamment occidentales.

On ne peut pas le nier : si Daesh a pu devenir ce qu'il est devenu aujourd'hui, c'est à cause de l'erreur que fut la guerre en Irak menée en 2003, suivie d'une autre erreur, occidentale en général, celle du dossier syrien. Dans les deux cas, c'est la géopolitique classique qui s'est imposée, une logique d'opposition d'Etat à Etat, le plus fort à l'international cherchant à s'imposer face à un Etat rétif à cette influence extérieure au niveau régional. Dans le cas irakien, cela a entraîné une destruction de l'Etat qui ne s'en est jamais totalement remis. Dans le cas syrien, cela a signifié l'apparition, comme au temps de la Guerre froide, d'une guerre par procuration. L'Arabie Saoudite, le Qatar ont soutenu la rébellion sunnite au nom de leur opposition à l'Iran et au rejet du chiisme par le wahhabisme. Une partie de l'opposition virulente des Occidentaux contre le regime de Bachar El Assad peut également s'expliquer par leur obsession face à l'Iran. Daesh, au début un groupe djihadiste comme un autre, a su utiliser cette guerre par procuration en sa faveur, en tirer des fonds, des armes, et, au nez et à la barbe des Occidentaux, un territoire indépendant entre Syrie et Irak... Cette façon de faire des relations internationales pouvait s'expliquer du temps de la Guerre froide. Aujourd'hui, elle est destructrice et dangereuse, un Etat failli devenant forcément une source de problèmes, plus tard, pour la communauté internationale. Cela a été le cas de l'Afghanistan, ça l'est maintenant avec la Syrie et l'Irak...

3. Daesh a montré qu'il était capable de réaliser le rêve djihadiste de créer un Etat comme c'est le cas en Syrie et en Irak, faisant des émules chez de nombreux groupes terroristes qui ont fait allégeance à Daesh et travaillent à constituer leur propre « Etat Islamique', comme Boko Haram au Nigeria, certains groupes d'Aqmi dans le Sahel,et évidemment en Afghanistan et au Pakistan.

Cela devrait faire peur à toute la communauté internationale. La montée en puissance spectaculaire de Daesh est une leçon en soi : Daesh, c'est Al Qaïda, avec en plus un territoire autonome, des ressources financières considérables, et une capacité concrète de bouleverser le Moyen Orient pour longtemps. Le risque est réel, important, il devrait devenir une obsession pour notre diplomatie. Mais il y a toujours le risque qu'en 2015 comme en 2014, les Américains se heurtent à nouveau à la Russie, ou décident de s'opposer à la Chine pour des jeux géopolitiques ayant leur logique propre... Une logique qui ne peut pas être celle de la France ou de l'Union Européenne. Les Européens doivent se rappeler que le Moyen Orient, c'est leur voisinage immédiat. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être consistant dans la politique à avoir face aux problèmes venant de cette partie du monde... Pour le meilleur et pour le pire, le destin des deux régions sont liés. Il serait grand temps de s'adapter à cette réalité. Une réalité qui fait de l'Iran un allié de fait contre Daesh, et qui devrait nous amener, également, à une politique plus équilibrée et raisonnable dans notre rapport à la Russie et à la Chine.

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L'État islamique en 7 points
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samedi 20 décembre 2014

Une laïcité intelligente, meilleur cadeau de Noël qui soit pour la République

Une laïcité intelligente, meilleur cadeau de Noël qui soit pour la République

Une laïcité intelligente, meilleur cadeau de Noël qui soit pour la République

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le tribunal administratif de Montpellier a rejeté la demande d'enlèvement de la crèche de Béziers, Laurent Stalla-Bourdillon défend l'idée d'une laïcité intelligente.


Laurent Stalla-Bourdillon est le directeur du service pastoral d'Etudes Politiques.


Si la période de Noël est celle des cadeaux, nous serions bien inspirés d'offrir à la France celui de la clarté si nécessaire pour vaincre l'obscurité qui menace. Le 9 décembre, journée de la laïcité, fut l'occasion de redire que la laïcité comme la liberté, n'existe qu'en des sujets qui en vivent. Jamais vous ne verrez la liberté marcher dans la rue, mais vous verrez des personnes libres! Jamais vous n'entendrez parler la laïcité, mais seulement la République laïque. Si la République est laïque, à quoi va-t-on le reconnaître?

A son combat contre les signes religieux dans la sphère publique, à son mépris des traditions et rites religieux? Moins de vérités et d'instructions n'augmentent pas la tolérance, au contraire. La République ne sera pas non plus laïque par effet de mimétisme en faisant de la laïcité une nouvelle religion. Certains voient-ils le culte républicain rendu obligatoire pour tous? Reviendra-t-on à l'époque où Rome imposait le culte des dieux à des citoyens qui cherchaient ailleurs un authentique salut? La tentation est immense pour les responsables politiques de régler les questions religieuses par leur suppression ou l'imposition d'une religion de substitution, une religion républicaine. Lorsque cette facilité s'acoquine à l'ignorance nous voilà partis vers une confusion certaine. Après le baptème républicain, le mariage pour tous, les funérailles républicaines et le culte de la consommation, à quel autre corpus de dogmes allons-nous devoir sacrifier? L'Etat serait-il une divinité ayant droit de vie et de mort sur ses sujets? Il faut peut-être s'en inquiéter car les signes avant coureur d'une toute puissance de l'autorité publique sont là. Mais une puissance rédemptrice de quoi? De l'autorité républicaine?

L'autorité de la République se renouvelle dans sa laïcité. Il en va de la responsabilité politique d'assurer la laïcité de la République. Or, cela suppose deux choses: qu'elle soit gardienne de la liberté d'expression de tous, et garante de la liberté de conscience de chacun. Nous devrions pouvoir avec ces deux principes simples rendre à chacun le bonheur de vivre sa foi dans un pays respectueux des traditions religieuses, et garantir à chacun la liberté de les questionner et de rester fidèle à la voix de sa conscience.

Si Noël sera unanimement célébré par des croyants et des non-croyants dans l'échange affectueux de cadeaux, offrons à la France notre reconnaissance d'être ses citoyens de différentes religions ou sans religion. La véritable éducation à la laïcité sera toujours plus exigeante que la simple tolérance, elle suppose l'examen intelligent des raisons de croire ou de ne pas croire. «La République ne reconnaît pas les cultes, mais elle les connaît», disait le regretté Emile Poulat. A cette condition, l'année 2015 sera pleine de clarté.



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vendredi 19 décembre 2014

Fwd: [ZA141219] العالم من روما



العراق: الكنائس تتحول الى سجون!

بقلم نانسي لحود

روما, 19 ديسمبر 2014 (زينيت) - لا تزال الكنائس في الموصل والتي انتهكت من الدولة الإسلامية تحت سيطرتها وهي تتصرف بها كما تشاء وتحولها الى سجون، ففي عطلة الأسبوع الماضية وبحسب ما نشرته وكالة فيدس الفاتيكانية، احتجزت الدولة الإسلامية 150 سجينًا في دير القديس جاورجيوس التابع للآباء الكلدانيين. من بين المساجين هناك والذين تم نقلهم من سجن بادوش معصوبي العينين ومكبلي اليدين إلى الكنيسة الكلدانية القديمة المكرّسة للحبل بها بلا دنس، مشايخ سنة معارضين للدولة الإسلامية وأعضاء سابقين في أجهزة أمن فككتها الدولة الإسلامية.

هذا وأظهرت الصور عن صليب الدير أزيل عن قبته على غرار كنائس أخرى يحتلها الجهاديون وفي هذا الدير نفسه كانت قد احتجزت مجموعة من النساء، وكان قد استخدم الجهاديون في 24 تشرين الثاني عبوات ناسفة من أجل تدمير دير راهبات القلب الأقدس الكلدانيات وكانوا قد احتلوه سابقًا واستعملوه كمسكن وقاعدة لوجستية.. في هذا السياق كان الاب الكلداني ريبوار عوديش باسا، قد قال ان الجهاديين احتلوا الكنائس بما فيها الكنائس القديمة جدا والتاريخية، مشيرًا الى المخاوف التي تزعجهم في حال شُن هجوم عسكري من أجل تحرير الموصل، لان الكنائس ستكون من الاهداف لكونها اصبحت قواعد لوجستية للجهاديين، وان دمار الكنائس التاريخية سيكون ضررا لا يمكن اصلاحه.

الى جانب ذلك فإن الصور التي تتداول اليوم على شبكة الإنترنت للأديرة المحتلة تشكل جرحًا عميقًا بالنسبة الى المسيحيين الذين فروا من الموصل ومن سهل نينوى فإلى جانب الحالة التي يعيشونها والضيق الذين يمرون به، فهذا أول عيد ميلاد يقضونه بعيدًا عن أديرتهم.

ويختم الموقع عينه بالقول أن الكنائس والأديرة تعاني اليوم من تدنيس يقوم به أولئك الذين لم يظهروا أية رحمة تجاه أحد.

Les musulmans « outrés » par les propos « haineux » d’Eric Zemmour | La-Croix.com

Les musulmans « outrés » par les propos « haineux » d'Eric Zemmour | La-Croix.com
Dans un communiqué commun, trois fédération musulmanes - la Grande mosquée de Paris (proche de l'Algérie), le Rassemblement des musulmans de France (proche du Maroc) et l'Union des organisations islamiques de France (proche des Frères musulmans) - se disent « profondément choqué(e)s par les récents propos haineux de Monsieur Eric Zemmour ».
« Ces propos injurieux qui visent les musulmans de France, partie intégrante de la communauté nationale, doivent être dénoncés avec la plus grande énergie », écrivent leurs responsables.

« Déportation »

Dans un entretien au Corriere della Sera le 30 octobre, traduit et relayé par Jean-Luc Mélenchon sur son blog, Eric Zemmour avait déclaré que les musulmans « vivent entre eux, dans les banlieues » et que « les Français ont été obligés de les quitter ».
Répondant à une question du journaliste italien sur la « déportation » des cinq millions de musulmans français, il qualifie l'hypothèse d'« irréaliste », tout en la comparant avec l'expulsion d'« un million de pieds-noirs » d'Afrique du Nord dans les années 1960. Face à l'ampleur prise par la polémique, l'écrivain a dénoncé sur RTL « une manipulation fantastique ».
Dans un communiqué diffusé mercredi 17, la société des journalistes de la radio estime que « les prises de position d'Eric Zemmour, récurrentes à l'antenne et hors antenne, ternissent les valeurs de vivre ensemble qui ont toujours été défendues par RTL ».

Déjà condamné en 2011

« Les musulmans de France sont outrés par les propos inadmissibles de Monsieur Zemmour qui semble oublier les malheurs et la terrible souffrance de tous les peuples et groupes qui ont subi la déportation », écrivent les trois fédérations musulmanes, en indiquant avoir demandé à leurs avocats de « se pencher sur l'opportunité d'assigner (le journaliste) devant les tribunaux compétents ».
« Malheureusement, ce monsieur a déjà montré à maintes reprises ses exagérations malsaines et a été notamment condamné en février 2011 pour provocation à la haine raciale après avoir justifié - avec des arguments des plus xénophobes et racistes – le contrôle au faciès et la discrimination à l'embauche », rappellent-elles.

Tribunes médiatiques

La veille, l'Union des Mosquées de France (proche du Maroc) avait déjà, dans un communiqué distinct, observé « avec grand regret que ce polémiste qui a déjà été condamné pour incitation à la discrimination raciale continue à bénéficier allègrement de plusieurs tribunes médiatiques ».
L'UMF dit espérer que « le soutien salutaire du ministre de l'intérieur, Monsieur Bernard Cazeneuve, aux musulmans de France odieusement attaqués ainsi que son appel à tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité puisse déboucher sur le déclenchement de poursuites analogues à celles préconisées et mises en œuvre par le gouvernement dans des cas similaires ».
Son président, Mohammed Moussaoui, appelle surtout en conclusion « toutes les forces vives de la nation à afficher, aujourd'hui plus que jamais, un front uni et solidaire pour faire barrage à toute alliance entre les extrémistes ».


Envoyé de mon Ipad 

AFRIQUE/EGYPTE - Menaces islamistes contre la célébration de Noël


Le Caire (Agence Fides) – En Egypte, cette année encore comme par le passé, à l'approche de la célébration de Noël, le réseau Internet devient le véhicule d'attaques et de menaces à l'égard des communautés chrétiennes locales. Des sites islamiques appellent les musulmans à se dispenser de toute forme de participation, même indirecte, aux fêtes chrétiennes, attaquant les islamiques qui présentent des félicitations et des vœux à leurs voisins chrétiens à l'occasion de Noël. Au sein de la blogosphère islamiste, se trouvent également des menaces de mort et des instigations à organiser des attentats contre les églises à l'occasion des célébrations liturgiques de Noël, toujours fortement suivies, en particulier dans les gouvernorats de Minya, Alexandrie et Fayyum, où les groupes islamistes liés aux salafistes et aux Frères musulmans sont les plus forts.

La gravité des menaces a poussé cette fois des représentants autorisés et reconnus du monde académique islamique à dénoncer et à condamner les menaces et les diktats contre les chrétiens. Ainsi Amna Nosseir, enseignant de religion et de philosophie et ancien Doyen de la Faculté des Etudes islamiques de l'Université d'al-Azhar, a réaffirmé avec force que les slogans et les intimidations antichrétiennes faites en vue du prochain Noël représentent une trahison de l'islam authentique et a invité « chrétiens et musulmans » à protéger ensemble les églises contre toute menace afin que les chrétiens égyptiens puissent célébrer dans la sérénité leurs solennités liturgiques.
Fawzi al-Zafzaf, ancien Président du Comité permanent d'al-Azhar pour le dialogue avec le Saint-Siège, a quant à lui répété que l'instigation à la haine religieuse provient « d'ennemis de la patrie » qui renient le véritable islam et a invité à prendre au sérieux les menaces, en garantissant des mesures de protection adéquates et des enquêtes sérieuses afin d'identifier les auteurs de semblables intimidations.
« Les menaces et les insultes existent depuis des années – explique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina, Evêque copte catholique de Guizeh – mais nous cherchons à vivre dans la sérénité ces jours qui nous séparent de Noël. Nous ne nous laissons pas intimider, notamment parce que les méchancetés et les attaques des fanatiques offrent la possibilité à de nombreux islamiques sincères de sortir du silence et de réagir. Ceci est, paradoxalement, une conséquence positive des menaces. Les courants fanatiques ont profité, pendant de longues années, de la passivité et du silence des autres. Maintenant, on note une réaction et une résistance diffuse. Nombreux sont ceux qui ont pris conscience que de telles dérives fanatiques font mal à tous, tant aux chrétiens qu'aux musulmans ». (GV) (Agence Fides 19/12/2014)

mardi 16 décembre 2014

Les djihadistes sont-ils musulmans  ? | La-Croix.com

Les djihadistes sont-ils musulmans  ? | La-Croix.com
16/12/2014-Les djihadistes sont-ils musulmans  ?

Un communiqué publié par Al Azhar, en Egypte, relance le débat sur l'appartenance des membres du groupe Daech à l'islam.

Le fait que le grand imam, Ahmed Al-Tayeb, ait refusé de les considérer comme « infidèles » est perçu, par certains, comme une forme de soutien.

Quel est le débat ?

« L'Etat islamique n'a rien à voir avec l'islam », « ses membres ne sont pas musulmans »... Pour un certain nombre de musulmans, mais aussi de chercheurs, ceux et celles qui ont rejoint les rangs de Daech en Syrie ou en Irak - qu'ils viennent du Moyen-Orient ou d'Europe - ne doivent pas être considérés comme musulmans.

Après avoir organisé au Caire une grande conférence internationale « contre l'extrémisme et le terrorisme » les 3 et 4 décembre, Al-Azhar, principale instance de l'islam sunnite, située au Caire, est intervenue dans le débat par le biais d'un communiqué, indique l'agence Fides le 15 décembre. « C'est l'une des données acquises de l'islam que de reconnaître que quelqu'un ne peut être qualifié d'infidèle que lorsqu'il nie la chahada », la profession de foi musulmane, précise le texte.

Une déclaration qui a suscité l'incompréhension de certains observateurs, assimilant cette attitude à un refus de se « désolidariser » de Daech. Mais d'autres, comme le journal Asharq Al-Awsat, envisagent au contraire la possibilité de condamner le djihadisme tout en refusant une telle « excommunication ».

Quel est le contexte  ?

Les djihadistes eux-mêmes ne cessent de traiter d'« infidèles », d'« athées » ou d'« apostats » ceux des musulmans qu'ils jugent trop modérés, ou n'appartenant pas à leur courant, allant jusqu'à légitimer leur élimination physique. Une pratique désignée sous le nom de « takfirisme ».

« Depuis le début de son mandat en 2010, Ahmad al-Tayyeb s'est illustré par un refus particulièrement net d'user du 'takfir' », rappelle frère Adrien Candiard, membre de l'Institut dominicain des études orientales. « Une de ses premières positions publiques était de refuser de qualifier les chiites de kuffar (ndlr : mécréants) - alors que les différences avec les chiites sont, sur de nombreux points, considérables - au nom d'une vision ouverte de l'islam et d'un rejet du néo-kharijisme, précisément des islamistes ». Le kharijisme désigne un courant violent de l'islam, que le prophète aurait lui-même vivement condamné.

Le refus de pratiquer le 'takfir' est donc un des principaux points de divergence doctrinale qui oppose l'islam classique orthodoxe aux mouvements de l'islam politique. « Rentrer dans cette logique reviendrait en fait à utiliser contre les islamistes les armes des islamistes », résume Adrien Candiard.

Que disent les sources de l'islam  ?

Seul un jugement sur les actes du fidèle permet de définir son appartenance à la communauté, rappelle le communiqué d'Al Azhar. « Tous les religieux qui ont participé à cette conférence contre le terrorisme sont bien conscients du fait qu'ils ne peuvent émettre de sentences d'apostasie contre un croyant abstraction faite de ses péchés », précise ainsi le texte.

Une dissociation qui renvoie à un débat très ancien dans l'islam, celui du statut des « grands péchés » (kaba'ir), rappelle Adrien Candiard. Dans les premiers siècles de l'islam, les murjites - pour qui c'est à Dieu de juger si un acte place le fidèle hors de l'islam - s'opposent aux kharijites, qui considèrent, eux, qu'une faute grave rend apostat et donc susceptible d'être tué. « L'islam orthodoxe s'est généralement voulu dans un juste milieu entre ces deux positions : le refus du 'takfir', mais le choix d'une position généralement moins spiritualiste que celle des murjites, pour considérer finalement que la foi est inséparable des oeuvres », résume le dominicain.

D'où l'insistance du grand imam Al Tayeb sur les « péchés » des djihadistes. Une position bien comprise par Mgr Antonios Mina, évêque copte catholique de Guizeh  : « Qualifier (les terroristes) d'athées ou d'infidèles pourrait devenir un escamotage pour cacher le vrai problème, à savoir la perpétuation du fanatisme à l'intérieur de courants qui fondent leur violence sur une interprétation déviante de l'islam ».



Envoyé de mon Ipad 

« Cette violence qui nuit à l’islam » ...et à tout le Moyen-Orient - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

« Cette violence qui nuit à l'islam » ...et à tout le Moyen-Orient - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/901143/-cette-violence-qui-nuit-a-lislam-et-a-tout-le-moyen-orient.html
16/12/2014-« Cette violence qui nuit à l'islam » ...et à tout le Moyen-Orient

Comme il semble loin le temps où l'on s'indignait de ce que le pape Benoît XVI semblait avoir donné sa caution aux apologistes qui associaient islam et violence, alors qu'il ne faisait que reprendre une citation de Manuel II Paléologue. Refoulée de la vérité officielle, cette violence s'affiche aujourd'hui sur YouTube, sous forme de suppliciés crucifiés, de populations spoliées et expulsées, de femmes violées et vendues, de prisonniers tourmentés et décapités. C'est désormais aux musulmans alarmés par la montée de l'islamophobie de se mobiliser, pour rectifier ce que le monde entier, et en particulier l'Occident conditionné par les médias, affirme être « le véritable visage de l'islam ».
Les quatre militaires et policiers libanais, assassinés par le Front al-Nosra et le groupe État islamique en position à deux pas de nos frontières orientales, sont là pour souligner que cette question fondamentale pour l'avenir de la région ne saurait nous être étrangère.


De fait, elle ne l'est pas. Le mufti de la République, Abdellatif Deriane, était hier à Riyad, en Arabie saoudite, où se tient un colloque sur « les critères de conflit dans l'islam et leur application contemporaine », un thème en prise directe avec l'actualité. Il venait de participer à une conférence contre l'extrémisme et le terrorisme, organisée par al-Azhar au Caire, à quelques jours de l'appel lancé par le pape François depuis la Turquie à « condamner cette violence qui nuit à l'islam ».
Le père Fadi Daou, fondateur de l'association Adyane, revient d'Abou Dhabi, où se tenait un forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes. L'une des sommités religieuses du monde musulman, cheikh Abdallah el-Bayyah, lance aujourd'hui à ses coreligionnaires le défi suivant : « L'islam ne peut construire la paix en dehors du monde musulman s'il ne parvient pas à la construire d'abord à l'intérieur. » Notamment entre sunnites et chiites.


On ne saurait présenter les choses plus clairement. On le voit bien dans les espaces de Syrie et d'Irak contrôlés par le groupe État islamique. Se basant sur une jurisprudence d'un autre âge, ce groupe a voulu restaurer l'islam dans « sa pureté ». Il n'a réussi qu'à instaurer une nouvelle barbarie, une uniformité dont les chiites ont fait les frais aussi bien que les chrétiens, les yazidis et d'autres minorités. La seule paix que le groupe a réussi à imposer est celle « des grands cimetières sous la lune ». Oubliées la clémence, la miséricorde, la longanimité, la générosité, associées parfois, par l'Occident, à certains pans de la civilisation arabe. Ne demeure que la terreur comme instrument d'une suprême justice. Tout le contraire du principe de l'humanisation du monde.


Certains ont voulu mettre cette tyrannie au compte de la « nature » des Arabes, qui seraient « réfractaires à la démocratie ». Pur racisme. Parler de la sorte, c'est faire fi de l'histoire, qui comprend non seulement des progrès, mais aussi des régressions. Penser l'histoire autrement, c'est verser dans le positivisme le plus béat.
Au demeurant, les Arabes sont loin d'être les seuls en cause. Un chercheur trouverait beaucoup de points communs aux politiques prônées ou suivies par le groupe État islamique, l'Iran, Israël et les Frères musulmans : même recherche de l'homogénéité idéologique et culturelle, même ruse avec les libertés, même racisme rentré, même recherche d'un pouvoir absolu sur la personne, même volonté étatique de puissance, même impérialisme. Les exemples venus d'autres continents abondent aussi.
Au vu de la violence qui s'installe – le roi de Jordanie n'a pas hésité à parler d'une « troisième guerre mondiale » –, des voix sombres annoncent la fin des chrétiens d'Orient. Entre-temps au Caire, à Riyad et dans tous les aréopages de la modération islamique, on appelle avec insistance les chrétiens du monde arabe à rester sur place.


Sans douter de la sincérité de ces appels, ni de la fermeté de la condamnation de l'extrémisme par cheikh Ahmad el-Tayeb, d'al-Azhar, le grand conseil que l'on peut donner aux défenseurs de cette option, c'est de se dépêcher avant que d'autres parties du monde arabe ne se vident elles aussi de leurs chrétiens, comme se sont vidés la plaine de Ninive, Mossoul et Qaraqosh ; et comme se viderait le Liban si des esprits sectaires continuaient d'interdire à des secouristes bénévoles de pénétrer à l'intérieur d'une mosquée, sous prétexte que leur costume porte le signe de la Croix-Rouge.


Au demeurant, sait-on que les syriaques-catholiques viennent de tenir leur synode annuel à Rome, à défaut de pouvoir se réunir à l'intérieur du territoire patriarcal, comme à Bagdad ou Damas, désormais capitales en guerre, ou même au Liban où certains évêques de la diaspora commencent à hésiter à se rendre? Lors de sa rencontre au Vatican avec le patriarche Ignace Joseph III Younan, le pape François a encouragé les autorités syro-catholiques « à s'adapter à l'évolution de leur Église ». Mais pouvait-il dire autre chose ? Et à encourager les chrétiens qui n'ont pas encore été emportés par la vague de départs de tenir bon. Voici revenu le temps de l'héroïsme.


L'Église de notre temps affronte deux grands ennemis : à l'Ouest, la sécularisation, à l'Est, la persécution, affirme Jean-Paul II dans son livre Entrez dans l'Espérance (à lire). En Orient, ces deux facteurs s'additionnent. La persécution attaque les chrétiens de l'extérieur, la sécularisation, de l'intérieur. Pour tenir bon, il faudra donc être doublement héroïque.
« La fin des chrétiens d'Orient viendra des chrétiens eux-mêmes, de leur régression, avant qu'elle ne vienne de l'État islamique », me confie un prêtre maronite, parlant surtout de son Église. « Nous ne sommes pas à la hauteur de notre présence, de notre mission », précise-t-il, déplorant « l'absence de stratégie, l'absence de valeurs, l'absence de sens de la mission, la tiédeur, l'amour de l'argent et le carriérisme », qui, selon lui, minent les Églises orientales, et plus particulièrement l'Église maronite.
Voilà des adversaires tout aussi féroces que ceux qui mutilent leur âme en décapitant leurs prisonniers devant les caméras.



Envoyé de mon Ipad 

lundi 15 décembre 2014

Les mosquées de France « mises en garde » contre Daesh | La-Croix.com

Les mosquées de France « mises en garde » contre Daesh | La-Croix.com
DISSENSIONS AU SEIN DE L'ISLAM SALAFISTE ENTRE « QUIÉTISTES »ET « DJIHADISTES »

La brochure s'ouvre par une citation du grand mufti d'Arabie saoudite, Abd Al Aziz Al-Sheikh : « Le terrorisme de Daesh et d'Al-Qaida est l'ennemi numéro un de l'islam. » Et se poursuit par une réfutation en règle du djihadisme, citations du Coran et de hadith (propos prêtés au prophète de l'islam) à l'appui. Publiée sur son site Internet par l'association Din Al-Haqq - « la religion de la vérité », qui se présente comme « dédiée à la prédication islamique, (...) basée sur les principes du Coran et de la Sunna selon la compréhension des pieux prédécesseurs » - la brochure intitulée « Mise en garde contre les groupes terroristes de Daesh et Al-Qaida et la position islamique authentique à adopter à leur égard » est actuellement distribuée dans les mosquées de France.

Elle témoigne de la crainte qu'inspire l'État islamique au monde musulman, mais aussi de la violence des dissensions au sein de l'islam salafiste entre « quiétistes » et « djihadistes ». En effet, s'ils partagent un même fonds commun - imitation du prophète et de ses premiers compagnons et rejet de tout l'héritage musulman depuis la fin du IXe  siècle - ces deux courants se combattent violemment, pour des raisons mêlant idéologie et géopolitique. Comme le rappelle le sociologue Samir Amghar (1), le salafisme quiétiste - soutenu par l'Arabie saoudite - récuse « tout engagement au nom de l'islam autre que religieux », notamment « la politique, cause de fitna (division) et de hizbiyya (logique partisane, factionnalisme) qui menacent l'unité de l'oumma (communauté musulmane) ». Mais la soudaine mobilisation de l'Arabie saoudite contre l'État islamique s'explique également par la menace que représente ce dernier pour la monarchie wahhabite : plus d'un millier de ses ressortissants ont rejoint les rangs de Daesh, situés à 200 kilomètres tout au plus du royaume...

Une argumentation imprégnée des thèses salafistes

Citant le « directeur du pôle de la croyance à l'université islamique de Médine », Salih As-Souhaymy, le petit fascicule n'hésite donc pas à assimiler les djihadistes actuels aux « kharidjites » des premiers siècles de l'islam, des « hérétiques, égarés » dont le prophète Mohammed aurait dit  : « Où que vous les trouviez, tuez-les »... Une argumentation, imprégnée des thèses salafistes, bien éloignée de celle des responsables musulmans de France qui ont eux aussi condamné, depuis l'été, les exactions de Daesh, qu'il s'agisse de la Grande mosquée de Lyon dès le 19 août, de l'« Appel de Paris » du 9 septembre, ou encore du texte « Engageons-nous » rédigé par des responsables religieux lyonnais. « Cette brochure prétend lutter contre la violence mais elle utilise la violence », s'étonne ainsi Farid Darrouf, imam à Montpellier, qui ne cesse de « sensibiliser » ses fidèles à l'incompatibilité entre salafisme et « valeurs républicaines ». « La religion, ce n'est pas ça. Cette vision de l'islam qui consiste à se considérer sur le droit chemin et à accuser les autres d'être égarés me fait peur ».

(1) Le salafisme aujourd'hui (Michalon, 2011).



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 12 décembre 2014

Serait-ce la fin des chrétiens d’Orient ? - Aleteia

Serait-ce la fin des chrétiens d'Orient ? - Aleteia

http://www.aleteia.org/fr/international/article/la-fin-des-chretiens-dorient-5776792308678656
Du11/12/2014-
Serait-ce la fin des chrétiens d'Orient ? - Aleteia
Le 5 décembre dernier se tenait à Paris le colloque de l'Aide à l'Église en détresse (AED), intitulé cette année : « Vers un nouveau Moyen-Orient – la fin des chrétiens d'Orient ? ». Marc Fromager, le directeur national de cette fondation pontificale, l'a annoncé sans détour dès son propos liminaire : « L'éventualité de leur disparition aujourd'hui ne relève plus d'une provocation rhétorique ou d'un scénario exagérément alarmiste, mais malheureusement d'une probabilité croissante ».

Intervenants, journalistes, historiens et politiques... Tous ont  décrit une situation dans laquelle les puissances mondiales « avancent leurs pions » au détriment des populations locales. Les ressources en pétrole, convoitées par tous les grands pays du monde, mettent une pression considérable sur les épaules des peuples autochtones.

Mais c'est un problème lié au gaz qui a déclenché les troubles actuels, dont la clé est en Syrie, comme l'explique Marc Fromager. Le Qatar, afin d'inonder le marché européen de cette ressource, souhaitait construire un oléoduc qui aurait traversé le territoire syrien. Le président syrien, Bachar el-Assad, a refusé, par fidélité envers son allié historique russe, ce qui lui a valu nombre des tentatives de déstabilisations récentes. Son régime dictatorial, détesté par une large partie de la population, s'est révélé plus solide que ne l'escomptaient les Qataris et leurs alliés. À présent, une majorité de Syriens le soutient, souhaitant que le pays sorte enfin du chaos.
 

La France a trahi les chrétiens d'Orient

Antoine Sfeir, journaliste franco-libanais et directeur des Cahiers d'Orient, regrette amèrement que la France ait trahi son rôle de protectrice des minorités chrétiennes d'Orient. La France avec son « ministre étranger aux affaires » a choisi le camp du Qatar. Il ne fait pas cette dénonciation par amour pour le clan Assad : « Je porte sur mon corps les marques de la police d'Hafez el-Assad, le père de Bachar », rappelle-t-il. Mais l'Occident s'est fait l'allié du pire ennemi des chrétiens d'Orient, l'islam radical sunnite, bien plus extrémiste et destructeur que le régime des mollahs iraniens, par exemple.

Ce contexte mouvant, inquiétant, a été souligné par le Custode de Terre Sainte, le père Pizzabella. Cette année a été au Proche-Orient ce que la Première Guerre mondiale a été pour l'Europe : « Les anciennes règles n'existent plus, affirme-t-il, mais nous ignorons encore à quoi ressembleront les nouvelles règles ».

Aide à l'Eglise en Détresse



 


Envoyé de mon Ipad 

mardi 9 décembre 2014

AFRIQUE/EGYPTE - 120 millions de lires égyptiennes versées en 4 ans pour libérer les chrétiens enlevés au sein du gouvernorat de Minya

AFRIQUE/EGYPTE - 120 millions de lires égyptiennes versées en 4 ans pour libérer les chrétiens enlevés au sein du gouvernorat de Minya

Minya (Agence Fides) – En Haute Egypte, l'enlèvement systématique de personnes appartenant à la communauté chrétienne copte constitue désormais un véritable fond de commerce criminel. Selon des données fournies aux moyens de communication locaux par le militant copte de l'Union des jeunes Maspero et fondateur du Pari d'initiative populaire, Mina Thabet, au sein du seul gouvernorat de Minya, la somme totale déboursée pour payer la rançon de chrétiens enlevés à compter de janvier 2011 – lorsque débuta en Egypte le « printemps arabe » qui aurait porté à la chute du Président Hosni Moubarak – a désormais dépassé les 120 millions de lires égyptiennes (soit plus de 16 millions d'€uros).
Selon l'activiste égyptien, les bandes qui s'acharnent contre les chrétiens coptes trouvent des couvertures également au sein des appareils qui devraient garantir la sécurité sociale. La corruption diffuse explique au moins en partie la faible capacité de réaction des forces de l'ordre face à de tels actes criminels.
« Malheureusement – a déclaré à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Kyrillos William, Evêque copte catholique d'Assiout – le phénomène se poursuit et l'on ne note pas d'améliorations. Les opérations de police, comme celles menées dans la région d'Assiout en février dernier, sont épisodiques et ne parviennent pas à résoudre le problème ». Actuellement, on craint pour le sort d'un chrétien copte, père de trois enfants, enlevé dans la zone de Minya, dont la famille n'est pas parvenue à rassembler la somme demandée comme rançon par les ravisseurs. (GV) (Agence Fides 09/12/2014)

Déclaration finale, en arabe , du congrès mondial de l'Azhar sur le terrorisme tenu au Caire (du 3-4-12-2014)

ننشر .. توصيات مؤتمر الأزهر العالمي في مواجهة التطرف والإرهاب - بوابة الأهرام
 توصيات مؤتمر الأزهر العالمي في مواجهة التطرف والإرهاب - بوابة الأهرام
أصدر المشاركون بمؤتمر الأزهر لمواجهة التطرف والإرهاب، المنعقد بالقاهرة منذ أمس الأربعاء، بمشاركة ممثلي 120 دولة وممثلي عن جميع المذاهب الإسلامية والطوائف المسيحية، بيان رسمي في نهاية الجلسة الختامية أعلنه الدكتور عباس شومان وكيل الأزهر.

وفيما يلي نص البيان:
يواجه العالم العربي حالة غير مسبوقة من التوتر والاضطرابِ نتيجة ظهور حركات متطرفة تعتمد الإرهابَ أداة لتنفيذِ مآربها؛ فقد تعرض مواطنون آمنون إلى الاعتداءِ على كراماتهم الإنسانية، وعلى حقوقِهم الوطنية، وعلى مقدساتِهم الدينية، وجرت هذه الاعتداءاتُ باسمِ الدينِ، والدين منها بَراءٌ.

من أجل ذلك كان لا بد للأزهر الشريفِ بما يمثِّله من مرجعيةٍ دِينيةٍ للمسلمين جميعًا أن يأخُذَ المبادرةَ لتحديدِ المفاهيمِ وتحريرِ المقولاتِ التي أساء المتطرفون توظيفَها في عمليَّاتِهم الإرهابيةِ، وأن يرفَعَ الصوتَ الإسلاميَّ عاليًا ضدَّ التطرفِ والغلوِّ وضدَّ الإرهابِ بأشكالِه وأنواعِه كافةً.

واستجابةً لدعوةِ الأزهرِ الشريفِ برئاسةِ الأمامِ الأكبرِ فضيلةِ الدكتور/ أحمد الطيب عُقِد مؤتمرٌ موسعٌ في القاهرة بجمهورية مصر العربية في يومي الأربعاء والخميس 11 و12 من صفر 1436هـ الموافقين 3و4 ديسمبر 2014م، حضره رؤساءُ المذاهبِ الإسلامية.

ورؤساءُ كنائسِ الشرقِ، كما حضَرَه علماءُ مسلمون ومسيحيُّون من مختلفِ أقطارِ العالم.

وبعد يومَيْن من الأبحاثِ والمناقشاتِ انتهى المُجتمِعون إلى إصدارِ بيانٍ توافَقُوا على تسميتِه بيانَ الأزهرِ العالمي، وفيما يلي نصُّه:

أوَّلاً: إنَّ كلَّ الفِرَقِ والجماعاتِ المُسلَّحةِ و"المليشيات" الطائفيَّةِ التي استعملت العنفَ والإرهابَ في وجه أبناء الأمةِ رافعة – زورًا وبهتانًا – راياتٍ دينيةً، هي جماعاتٌ آثمةٌ فكرًا وعاصيةٌ سلوكًا، وليست من الإسلامِ الصحيحِ في شيءٍ، إنَّ ترويعَ الآمِنين، وقتلَ الأبرياءِ، والاعتداءَ على الأعراضِ والأموالِ، وانتهاكَ المقدَّساتِ الدينيةِ - هي جرائمُ ضد الإنسانيَّةِ يُدِينها الإسلامُ شكلًا وموضوعًا، وكذلك فإنَّ استهدافَ الأوطانِ بالتقسيمِ والدولِ الوطنيةِ بالتفتيتِ، يُقدِّم للعالم صورةً مشوهةً كريهةً من الإسلام.

من أجلِ ذلك فإنَّ هذه الجرائمَ لا تتعارَضُ مع صحيحِ الدِّين فحسب، ولكنَّها تُسيء إلى الدِّين الذي هو دين السلام والوحدة، ودِين العدل والإحسان والأُخوةِ الإنسانيةِ.

ثانيًا: التأكيدُ على أنَّ المسلمين والمسيحيين في الشرقِ هم إخوةٌ، ينتمون معًا إلى حضارةٍ واحدةٍ وأمةٍ واحدةٍ، عاشوا معًا على مدى قُرون عديدة، وهم عازِمون على مُواصلةِ العيشِ معًا في دولٍ وطنيةٍ سيِّدةٍ حُرةٍ، تُحقِّقُ المساواةَ بين المواطنين جميعًا، وتحترمُ الحريَّات.

إنَّ تعدُّدَ الأديانِ والمذاهب ليس ظاهرة طارئة في تاريخنا المشترك؛ فقد كان هذا التعدد وسيبقى مصدرَ غنى لهم وللعالم، يَشهدُ على ذلك التاريخ.

إنَّ علاقاتِ المسلمين مع المسيحيين هي علاقاتٌ تاريخيَّةٌ، وتجربةُ عيشٍ مُشتَرك ومُثمِر، ولدينا تجاربُ يُحتَذى بها في مصرَ وفي العديد من الدول العربية الأخرى جرَى تطويرُها باتجاه المواطنة الكاملة حقوقًا وواجبات، ومن هنا فإنَّ التعرُّضَ للمسيحيين ولأهل الأديان والعقائد الأخرى باصطناع أسابٍ دِينيَّةٍ هو خُروجٌ على صحيحِ الدِّينِ وتوجيهاتِ النبيِّ صلى الله عليه وسلم، وتنكرٌ لحقوقِ الوطنِ والمواطنِ.

ثالثا: إنَّ تهجيرَ المسيحيين وغيرِهم من الجماعاتِ الدِّينيَّةِ والعِرقيَّةِ الأخرى جريمةٌ مُستَنكرةٌ، نُجمِع على إدانتِها؛ لذلك نُناشد أهلَنا المسيحيين التجذُّرَ في أوطانهم، حتى تزولَ موجةُ التطرُّفِ التي نُعاني منها جميعًا، كما نُناشِدُ دولَ العالم استبعادَ تسهيلِ الهجرةِ من جدولِ المُساعداتِ التي تُقدِّمُها إليهم؛ فالهجرةُ تُحقِّقُ أهدافَ قُوَى التهجيرِ العُدوانيَّةِ التي تستهدفُ ضربَ دولِنا الوطنيَّة وتمزيق مجتمعاتِنا الأهليَّة.

رابعًا: إنَّ بعضَ المسؤولين في الغرب وبعض مُفكِّريه وإعلاميِّيه يَستثمِرونَ هذه الجماعاتِ المُخالفةَ لصحيحِ الدِّينِ لتَقديمِ صُوَرٍ نمطيةٍ يَفتُرون فيها على الإسلامِ شِرعةً ومِنهاجًا. ولمُواجهة هذه الظاهرةِ السلبيةِ يُطالب المؤتمرُ المنصِفين من مُفكِّري الغربِ ومُسؤولِيه تصحيحَ هذه الصُّوَرِ الشريرةِ وإعادة النظَرِ في المواقف السلبيَّة؛ حتى لا يُتَّهم الإسلامُ بما هو بَراء منه، وحتى لا يُحاكَم بأفعالِ جماعاتٍ يَرفُضها الدِّين رفضًا قاطعًا.

خامسًا: يَدعو المؤتمرُ إلى لقاءٍ حواريٍّ عالميٍّ للتعاون على صِناعةِ السلامِ وإشاعةِ العدلِ في إطارِ احترامِ التعدُّدِ العقديِّ والمذهبيِّ والاختلافِ العُنصري، والعملِ بجدٍّ وإخلاصٍ على إطفاء الحرائقِ المُتعمَّدةِ بدلاً من إذكائِها.

سادسًا: لقد تعرَّض عددٌ من شباب الأُمَّةِ ولا يَزالُ يَتعرَّضُ إلى عمليَّةِ "غسل الأدمغة" من خِلال الترويجِ لأفهامٍ مغلوطةٍ لنصوصِ القُرآن والسُّنَّة واجتهادات العُلمَاء أفضت إلى الإرهاب، ممَّا يُوجِبُ على العلماء وأهلِ الفكر مسئوليَّة الأخذ بأيدي هؤلاء المُغرَّرِ بهم من خِلال برامجِ توجيهٍ، ودوراتِ تثقيفٍ، تكشفُ عن الفَهمِ الصحيحِ للنصوصِ والمفاهيمِ؛ حتى لا يَبقوا نهبًا لدُعاة العُنفِ، ومُروِّجي التكفير.

ومن هذه المفاهيمِ مفهومُ الخِلافة الراشدةِ في عصر صحابةِ رسولِ الله صلى الله عليه وسلم. فقد كانت تنظيمًا لمصلحةِ الناسِ غايتُه حِراسةُ الدِّين وسِياسة الدُّنيا، وتحقيقُ العدلِ والمُساواة بين الناسِ، فالحكمُ في الإسلام يَتأسَّسُ على قِيَمِ العَدلِ والمُساواةِ وحِمايةِ حُقوق المُواطنة لكلِّ أبناءِ الوطن بلا تمييزٍ بسببِ اللونِ أو الجنسِ أو المعتقدِ، وكلُّ نظامٍ يُحقِّقُ هذه القيمَ الإنسانيةَ الرئيسةَ هو نظامٌ يكتسبُ الشرعيَّةَ من مصادر الإسلام.

ومن المفاهيمِ المحرفة أيضًا مفهوم الجهاد، ومعناه الصحيح في الإسلام هو أنه ما كان دفاعًا عن النفس وردًّا للعدوان، وإعلانُه لا يكون إلا من ولي الأمر وليس متروكا لأي فرد أو جماعة مهما كان شأنها.

سابعًا: دعوة دول العالم العربي إلى تنظيم تعاونها وإلى تطوير آليات هذا التعاون بما يحقق الاستقرار والأمن والازدهار.
ولو أن هذه الدول أقامت سوقًا اقتصاديًّة وتجارة واتحادًا جمركيًّا، ودفاعًا مشتركًا لَـتَحقَّقت مُقوِّمات التضامُن والتكامل في إطار دائرة واحدة تجمع الدول الوطنية المتعددة في استراتيجية موحدة تحميها وتحتمي بها.

ثامنًا: يطالب المؤتمر بقوة العلماء والمراجع الدينية في العالم العربي والإسلامي أن يتحملوا مسؤولياتهم أمام الله والتاريخ في إطفاء كل الحرائق المذهبية والعرقية وبخاصة في البحرين والعراق واليمن وسوريا.

تاسعًا: إدانة الاعتداءات الإرهابية التي تقوم بها القوات الصهيونيَّة في الأراضي الفلسطينية المحتلة، وخاصة في القدس الشريف، والتي تستهدف الإنسان الفلسطيني المسلم والمسيحي على حد سواء، كما تستهدف المساجد والكنائس وبخاصة المسجد الأقصى الذي بارك الله حوله، ويناشد المجتمعون المجتمع الدولي التدخل بفاعلية ومسؤولية لوضع حد لهذه الاعتداءات الآثمة وإحالة مرتكبيها إلى محكمتي العدل والجنايات الدوليتين.

عاشرًا: إن المؤتمر يؤكد على أن الشرق بمسلميه ومسيحييه يرى أن مواجهة التطرف والغلو وأن التصدي للإرهاب أيا كان مصدره وأيا كانت أهدافه هو مسؤوليتُهم جميعًا.

وفي الختام يتوجه المجتمعون بالتقدير الكبير إلى الأزهر الشريف وإلى فضيلة الإمام الأكبر الدكتور/ أحمد الطيب على مبادرته بالدعوة إلى هذا المؤتمر الجامع، كما يتوجهون بالشكر إلى جمهورية مصر العربية رئيسًا وحكومةً وشعبًا، متمنين لمصر العزيزة كل التوفيق والنجاح في أداء دورها الرائد في مكافحة الإرهاب وفي صيانة أسس العيش المشترك.



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