samedi 28 mai 2016

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Ligne de front
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Pour ARTE, le réalisateur Didier Martiny est allé à la rencontre des communautés chrétiennes historiques d’Irak, de Syrie, de Turquie, d’Égypte et du Liban. Il dresse un bilan aussi passionnant qu’alarmant de leur condition, qui s’aggrave depuis l’émergence de Daech. Entretien.
 Pourquoi les chrétiens d’Orient sont-ils « pris en étau » entre l’Occident et leurs propres pays ?
Didier Martiny : Parce qu’ils ne sont pas un enjeu stratégique pour l’Europe et les États-Unis.

A Istanbul, des milliers de musulmans réclament la réouverture de la « mosquée » Sainte-Sophie



A Istanbul, des milliers de musulmans réclament la réouverture de la « mosquée » Sainte-Sophie

Le Monde.fr avec AFP | 

Monument emblématique et disputé d’Istanbul, Sainte-Sophie est devenue un musée après avoir été une église puis une mosquée.


Des milliers de musulmans ont demandé, samedi 28 mai, à pouvoir prier dans l’ancienne mosquée Sainte-Sophie, monument emblématique et disputé d’Istanbul reconverti en musée après avoir été une église puis une mosquée.

Après une prière devant l’édifice dirigée par un imam venu de La Mecque, des fidèles ont lancé des slogans réclamant le réaménagement de Sainte-Sophie en mosquée. « Que les chaînes se brisent, que Sainte-Sophie s’ouvre », ont scandé les milliers de personnes présentent sur l’esplanade devant le musée, a rapporté l’agence de presse turque Dogan.
« Au nom de centaines de milliers de nos frères, nous demandons à pouvoir prier à l’intérieur de la mosquée Sainte-Sophie », a déclaré le président de l’Association de la jeunesse d’Anatolie, Salih Turhan, qui a organisé l’événement, à la veille de la commémoration annuelle de la prise de Constantinople par les Ottomans.

Œuvre architecturale majeure

Construite à l’entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d’or, la basilique Sainte-Sophie, où étaient couronnés les empereurs byzantins, a été transformée en mosquée au XVe siècle après la chute de Constantinople. Des minarets avaient alors été érigés autour du dôme byzantin.
Œuvre architecturale majeure érigée au VIe siècle, Sainte-Sophie a été désaffectée puis transformée en musée dans les années 1930 sous le régime laïque de Mustafa Kemal Atatürk. L’édifice fait régulièrement l’objet de polémiques entre chrétiens et musulmans.
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de l’actuel président Recep Tayyip Erdogan, les défenseurs de la laïcité s’inquiètent d’une éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/28/a-istanbul-des-milliers-de-musulmans-veulent-pouvoir-prier-a-sainte-sophie_4928278_3210.html#ZkF2Wf7yTUWO9RJt.99


http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/28/a-istanbul-des-milliers-de-musulmans-veulent-pouvoir-prier-a-sainte-sophie_4928278_3210.html


Fr. Emmanuel Pisani : « Le dialogue fait partie de l’identité de l’islam » - La Croix

Fr. Emmanuel Pisani : « Le dialogue fait partie de l'identité de l'islam » - La Croix

Fr. Emmanuel Pisani : « Le dialogue fait partie de l'identité de l'islam »

Lauréat du Prix Mohammed Arkoun 2016 de la thèse d'islamologie, le dominicain Emmanuel Pisani explique le sens de son travail sur al-Ghazali, un théologien musulman du XIe siècle qui fait autorité aujourd'hui encore dans l'islam.


Le fr. Emmanuel Pisani est directeur de l'Institut de science et de théologie des religions (ISTR) de l'Institut catholique de Paris, membre de l'Institut dominicain d'études orientales au Caire.
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Le fr. Emmanuel Pisani est directeur de l'Institut de science et de théologie des religions (ISTR) de l'Institut catholique de Paris, membre de l'Institut dominicain d'études orientales au Caire. / /Youtube
Le prix Mohammed Arkoun de la thèse d'islamologie, soutenu par le bureau central des cultes du ministère de l'intérieur et par le ministère de l'éducation nationale doit être remis vendredi 27 mai au P. Emmanuel Pisani pour sa thèse de philosophie et de théologie : Hétérodoxes et non-musulmans dans la pensée d'Abū Ḥāmid al-Ġazāli, réalisée sous la direction de Geneviève Gobillot et Michel Younès, et soutenue le 9 janvier 2014 à l'Université Lyon III Jean Moulin.
Présidé par Anne-Laure Dupont, maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne, le jury est composé de chercheurs et enseignants-chercheurs. Dominicain du couvent de Montpellier, le fr. Emmanuel Pisani est directeur de l'Institut de science et de théologie des religions (ISTR) de l'Institut catholique de Paris, membre de l'Institut dominicain d'études orientales au Caire.
– Pourquoi avoir choisi d'étudier al-Ghazali, ce théologien musulman du XIe siècle ? Quel est le sens de ce travail pour aujourd'hui  ?
- Fr. Emmanuel Pisani  : Parfois comparé à saint Thomas d'Aquin, Abu Hamid al-Ghazali (1058-1111) est un auteur incontournable pour tous les courants de l'islam, des Frères musulmans aux soufis en passant par les salafistes, ou même pour les nouveaux penseurs de l'islam. Lu, enseigné, commenté, il fait autorité pour les musulmans encore aujourd'hui. Ce n'est pas un hasard si l'institut de formation de la Grande mosquée de Paris porte son nom.
J'ai voulu interroger sa pensée sous l'angle du rapport à l'autre  : je pensais au départ aux juifs et chrétiens, mais j'ai découvert que cette question du non-musulman est interne à l'islam, et même centrale pour al-Ghazali, à une époque où les anathèmes (takfir) étaient courants, contre des penseurs ou même des écoles de pensée.
Qui est musulman ? Qui peut être exclu ? Comment rentrer dans une démarche d'inclusion de l'autre  ? Al-Ghazali développe une anthropologie relationnelle, qui fonde une ouverture à l'autre quelles que soient ses croyances, et même son incroyance.
- À travers vous, c'est un dominicain qui reçoit cette année le prix Mohammed Arkoun  : est-ce une manière de récompenser l'effort des universités catholiques dans le domaine de l'islamologie  ?
- Fr. Emmanuel Pisani  : Un peu comme le Persan de Montesquieu, cette casquette me donne sans doute une distance pour découvrir, dans cette œuvre, des choses que d'autres - orientalistes ou musulmans - ne voient plus. Ma double compétence d'enseignant en sciences des religions et de théologien m'a permis de transposer à l'islamologie une question typique de la théologie chrétienne des religions  : comment penser l'autre  ? J'ai découvert dans l'œuvre d'al-Ghazali un enseignement très fort, qui, sans tomber dans l'anachronisme, répond aux défis d'aujourd'hui.
À lire aussi  : Les dominicains du Caire modernisent leur bibliothèque
Cette double thèse, à la fois en philosophie et en théologie, montre que les cotutelles entre universités d'État et universités privées sont à l'avantage des étudiants - elles leur permettent un travail interdisciplinaire, fructueux - et donc de la science.
- En quoi votre travail peut-il être utile au dialogue islamo-chrétien aujourd'hui  ?
- Fr. Emmanuel Pisani  : En théologie chrétienne, on réfléchit depuis des décennies sur le fondement de ce dialogue. On entend d'ailleurs souvent les chrétiens dire qu'« ils sont les seuls à vouloir dialoguer », que cela « n'intéresse pas les musulmans »... Ce travail universitaire veut fonder le dialogue du point de vue musulman  : il montre que le dialogue fait partie de l'identité de l'islam, à la fois fondé sur le Coran et pensé par les grands théologiens musulmans.
Al-Ghazali va très loin : désireux de retrouver « l'art de converser », il appelle les musulmans à prendre le temps de connaître le livre de l'autre, à rentrer dans ses rites. Ce n'est pas rien quand on sait que certains, aujourd'hui, s'interdisent de rentrer dans une église.
À lire aussi  : Le P. Emmanuel Pisani, nouveau directeur de l'ISTR de Paris
Recueilli par Anne-Bénédicte Hoffner



JTK

mercredi 25 mai 2016

Interview du Grand Imam d’Al-Azhar après sa rencontre avec le Pape - Radio Vatican

Interview du Grand Imam d'Al-Azhar après sa rencontre avec le Pape - Radio Vatican

Interview du Grand Imam d'Al-Azhar après sa rencontre avec le Pape


Le Grand Imam d'Al-Azhar avec le Pape François et son secrétaire, l'Egyptien don Yoannis Lahzi Gaid. - REUTERS
(RV) Après après avoir rencontré le Pape François le lundi 23 mai 2016 au Palais apostolique, le Grand Imam de la mosquée d'Al-Azhar au Caire, le professeur Ahmed al-Tayeb, a donné aux médias du Vatican une interview exclusive, qui s'est déroulée à la résidence de l'ambassadeur d'Égypte près le Saint-Siège. Durant cet échange d'une quarantaine de minutes, le Grand Imam a répété sa volonté d'un engagement commun des institutions religieuses dans la lutte contre le terrorisme.
Cyprien Viet, de la rédaction française de Radio Vatican, a participé à cette rencontre aux côtés du père Jean-Pierre Yammine, responsable du programme arabe de Radio Vatican, et de Maurizio Fontana, de L'Osservatore Romano.
Il revient sur les principaux points de son intervention.


Le Grand Imam Al-Tayeb a remercié le Pape François «pour son bon accueil et la chaleur affectueuse» qu'il lui a réservée, rappelant que la collaboration entre Al-Azhar et le Vatican est nécessaire pour «poursuivre la mission sacrée des religions» qui est de «rendre l'être humain heureux». Faisant allusion à la commission de dialogue interreligieux entre Al-Azhar et Vatican, dont les travaux étaient suspendus depuis 2011, le Grand Imam a déclaré que les conditions étaient réunies pour la reprise du dialogue.
François, «un homme ascétique qui a renoncé aux plaisirs éphémères de la vie mondaine»
Le professeur Al-Tayeb s'est montré très élogieux à l'égard du Pape François. «Ma première impression qui a été très forte, est que cet homme est un homme de paix, un homme qui suit l'enseignement du christianisme, qui est une religion d'amour et de paix», a martelé le haut responsable de l'Islam sunnite, qui a décrit le Pape François comme «un homme qui respecte les autres religions», «qui consacre sa vie pour servir les pauvres», «un homme ascétique qui a renoncé aux plaisirs éphémères de la vie mondaine»«Pour cela, nous nous sommes sentis désireux de rencontrer cet homme pour travailler ensemble pour l'humanité».
Une coopération nécessaire
Le professeur al-Tayeb rappelé la nécessité d'une bonne coopération des institutions religieuses : il a notamment donné l'exemple concret de la «Maison de la famille Égyptienne», une organisation dans laquelle collaborent Al-Azhar et les Églises chrétiennes en Égypte.
Rappelant que les musulmans et les chrétiens souffrent ensemble de la violence et du terrorisme, le professeur Al-Tayeb a voulu lancer «un appel au monde entier afin qu'il puisse s'unir et serrer les rangs pour affronter et mettre fin au terrorisme»«Mettez-vous d'accord tout de suite et intervenez pour mettre fin aux fleuves de sang », a lancé le Grand Imam d'Al-Azhar, s'adressant « aux hommes libres du monde».
(MD-CV)
Transcription complète de l'interview :
Jean-Paul II a été le premier Pape à visiter le Grand Imam d'Al-Azhar lors de son voyage en Égypte, dans le cadre du Grand Jubilé de l'an 2000. Aujourd'hui, le Grand Imam est le premier à visiter le Pape au Vatican à l'occasion du Jubilé de la Miséricorde. Quelle est la signification de ces évènements si importants ?
Au nom de Dieu clément et miséricordieux, je voudrais tout d'abord adresser un remerciement à Sa Sainteté le Pape du Vatican, le Pape François, pour m'avoir accueilli avec ma délégation d'Al-Azhar, et pour le bon accueil et l'affection chaleureuse qu'il m'a réservé. Aujourd'hui nous faisons cette visite avec une initiative d'Al-Azhar, et de l'organisation entre Al-Azhar et le Vatican, pour poursuivre notre mission sacrée, qui est la mission des religions, de "rendre partout l'être humain heureux". Al-Azhar a un dialogue, ou plus précisément une commission de dialogue interreligieux avec le Vatican, qui était suspendue pour des circonstances précises, mais maintenant qu'il n'y a plus ces circonstances, nous reprenons le chemin du dialogue et nous souhaitons qu'il soit meilleur que ce qu'il était auparavant. Et je suis heureux d'être le premier cheikh de Al-Azhar qui visite le Vatican et s'assied avec le Pape pour une séance de discussion et d'accord.
Que pouvez-vous nous dire sur votre rencontre avec le Pape François, et sur l'atmosphère dans laquelle elle s'est déroulée ?
La première impression, qui a été très forte, est que cet homme est un homme de paix, un homme qui suit l'enseignement du christianisme, qui est une religion d'amour et de paix ; et en suivant Sa Sainteté nous avons vu que c'est un homme qui respecte les autres religions et démontre de la considération pour leurs fidèles, c'est un homme qui consacre aussi sa vie pour servir les pauvres et les miséreux, et qui prend la responsabilité des personnes en général ; c'est un homme ascétique, qui a renoncé aux plaisirs éphémères de la vie mondaine. Ce sont des qualités que nous partageons avec lui, et pour cela nous nous sommes sentis désireux de rencontrer cet homme pour travailler ensemble pour l'humanité, dans ce vaste champ commun.
Quels sont les devoirs des grandes autorités religieuses et des responsables religieux dans le monde d'aujourd'hui ?
Ce sont des responsabilités pesantes et graves dans le même temps parce que nous savons - comme nous nous le sommes dit aussi avec Sa Sainteté - que toutes les philosophies et les idéologies sociales modernes qui ont pris en main la conduite de l'humanité loin de la religion et loin du ciel ont échoué à rendre l'homme heureux, et à l'éloigner des guerres et de l'effusion du sang. Je crois qu'est arrivé le moment, pour les représentants des religions divines de participer fortement et concrètement pour donner à l'humanité une nouvelle orientation vers la miséricorde et la paix, afin que l'humanité puisse éviter la grande crise dont nous sommes en train de souffrir. L'homme sans religion constitue un péril pour son semblable, et je crois que les gens, maintenant, dans ce XXIe siècle, ont commencé à regarder autour d'eux et à chercher les guides sages qui puissent les orienter dans la juste direction. Et tout ceci nous a poussé à cette rencontre et à cette discussion, et à l'accord pour commencer le bon pas dans la direction juste.
L'Université d'Al-Azhar est engagée dans un important travail de renouvellement des textes scolastiques. Vous pouvez nous dire quelque chose de cet engagement ?
Oui, nous les renouvelons dans le sens d'une clarification des concepts musulmans qui ont été dévoyés par ceux qui utilisent la violence et le terrorisme, et par les mouvements armés qui prétendent travailler pour la paix. Nous avons identifié ces concepts faussés, et nous avons proposé un parcours de formation pour nos étudiants dans les écoles secondaires et supérieures. Nous avons fait voir le côté dévoyé et la compréhension dévoyée, et, dans le même temps, nous avons cherché à faire comprendre aux étudiants les concepts corrects, desquels ces extrémistes et terroristes ont dévié. Nous avons fondé un observatoire mondial, qui accomplit un module d'accompagnement en huit langues du discours diffusé par ces mouvements extrémistes, et des idées empoisonnées qui font dévier la jeunesse. Et ce programme est en train d'être corrigé et traduit pour d'autres langues.
Et à travers la "Maison de la famille égyptienne" - qui réunit les musulmans avec toutes les confessions chrétiennes en Égypte, et est un projet commun entre Al-Azhar et les Églises - nous cherchons à donner une réponse à ceux qui profitent des occasions et attendent en guet-apens pour semer des désordres, des divisions et des conflits entre chrétiens et musulmans. Nous avons aussi les Conseil des Sages Musulmans, présidé par le cheikh d'Al-Azhar, et ce Conseil envoie des délégations de paix dans les diverses capitales du monde et développe une activité importante en faveur de la paix, et pour faire connaître l'islam authentique. Nous avons tenu dans le passé, il y a environ un an, une conférence à Florence, justement ici en Italie, sur le thème «Orient ou Occident», c'est-à-dire «la collaboration entre Orient et Occident». En outre, nous recevons à Al-Azhar les imams des mosquées qui se trouvent en Europe, dans le cadre d'un programme d'une durée de deux mois pour offrir une formation au dialogue, dévoiler les concepts erronés, et traiter de l'intégration des musulmans dans leurs sociétés et nations européennes afin qu'ils puissent être une ressource pour la sécurité, la richesse et la force de ces pays.
Le Moyen-Orient est sujet à des grandes difficultés. Quels messages voulez-vous nous donner à ce propos, à l'occasion de votre visite au Vatican ?
Certainement. Je viens du Moyen-Orient où je vis et subis, ensemble avec les autres, les conséquences des fleuves de sang et de cadavres, et il n'y a aucune cause logique pour cette catastrophe que nous vivons jour et nuit. Il y a certainement des motivations internes et externes dont la convergence a provoqué cet embrasement, ces guerres. Aujourd'hui, je me trouve dans le cœur de l'Europe, et je voudrais profiter de ma présence dans cette institution si grande pour les catholiques, le Vatican, pour lancer un appel au monde entier afin qu'il puisse s'unir et serrer les rangs pour affronter et mettre fin au terrorisme, parce que je crois qu'on néglige ce terrorisme. Ce ne sont pas seulement les Orientaux qui en paieront le prix, mais les Orientaux et les Occidentaux pourraient souffrir ensemble, comme nous l'avons vu.
Voici donc mon appel au monde et aux hommes libres du monde : mettez-vous d'accord tout de suite, et intervenez pour mettre fin aux fleuves de sang. Permettez-moi de dire une parole dans cette déclaration : oui, le terrorisme existe mais l'Islam n'a rien à voir avec ce terrorisme, et ceci vaut pour les oulémas musulmans, et pour les chrétiens et les musulmans en Orient. Et ceux qui tuent les musulmans, et tuent aussi les chrétiens, ont déformé les textes de l'islam, que ce soit intentionnellement ou par négligence. Al-Azhar a convoqué il y a un an une conférence générale pour les oulémas musulmans, sunnites et chiites, et ont aussi été invités les chefs des Églises orientales, de diverses religions et confessions, même les Yézidis ont envoyé un représentant à cette conférence tenue sous l'égide d'Al-Azhar.
Et parmi les points les plus saillants de cette déclaration commune, il a été dit que l'islam et le christianisme n'ont rien à voir avec ceux qui tuent, et nous avons demandé à l'Occident de ne pas confondre ces groupes déviants et induits en erreur avec les musulmans. Nous avons dit d'une seule voix, musulmans et chrétiens, que nous sommes maîtres de cette terre, et nous sommes partenaires, et chacun de nous a des droits sur cette terre. Nous avons rejeté l'émigration forcée, l'esclavage et la vente des femmes au nom de l'Islam. Je voudrais dire ici que la question ne doit pas être présentée comme une persécution à l'égard des chrétiens en Orient, au contraire, il y a plus de victimes musulmanes que chrétiennes, et nous tous subissons ensemble cette catastrophe.
En bref, je voudrais conclure sur ce point en disant que nous ne pouvons pas culpabiliser les religions à cause de la déviation de certains de leurs adeptes, parce que dans chaque religion il existe une faction déviée qui a élevé l'étendard de la religion pour tuer en son nom.
J'exprime de nouveau mes vifs remerciements, l'appréciation et l'espérance, que je porterais avec moi, de travailler ensemble, musulmans et chrétiens, Al-Azhar et le Vatican, pour soulager l'être humain où qu'il soit, quelle que soit sa religion et sa croyance, et le sauver de la crise des guerres destructrices, de la pauvreté, de l'ignorance et des maladies.


JTK

mardi 24 mai 2016

Le grand imam d’Al Azhar à Paris



Le grand imam d’Al Azhar à Paris : pour « l’intégration positive » des musulmans en Europe

Anne-Bénédicte Hoffner dans Les choix de la rédaction
La première visite officielle en France du grand imam d’Al Azhar s’est ouverte par une conférence internationale organisée mardi 24 mai par la Communauté de Sant’Egidio à l’Hôtel de Ville de Paris sur le dialogue entre Orient et Occident. Appelant les pays européens à lever les obstacles à l’intégration des musulmans en Europe, le cheikh Ahmed Al Tayeb a également demandé à ceux-ci de prendre leur part dans ce travail et à se sentir « citoyens à part entière ».



Rencontre au sommet entre le pape et l'imam d'Al-Azhar : pourquoi François devrait tout faire pour sortir le dialogue islamo-chrétien du sens unique

http://www.atlantico.fr/decryptage/rencontre-au-sommet-entre-pape-et-imam-al-azhar-pourquoi-francois-devrait-tout-faire-pour-sortir-dialogue-islamo-chretien-sens-2705843.html

    Rencontre au sommet entre le pape et l'imam d'Al-Azhar : pourquoi François devrait tout faire pour sortir le dialogue islamo-chrétien du sens unique dans lequel il est enfermé (mais le souhaite-t-il...?)

    Alors que le pape François reçoit ce lundi au Vatican l'imam de l'université d'Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite dans le monde, la politique de la main tendue envers l'islam n'est pas sans danger, y compris pour les chrétiens eux-mêmes.


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Atlantico : Ce lundi, le pape François reçoit au Vatican l'imam de la mosquée Al-Azhar du Caire, la plus haute autorité de l'islam sunnite dans le monde. Quel est l'objectif affiché de cette rencontre historique entre les deux autorités et que peut-on en attendre ?

Jean-Baptiste Noé : Les relations entre le Vatican et Al-Azhar ont été rompues en janvier 2011. En effet, le 31 décembre 2010, un attentat dans une église copte avait causé la mort d’une trentaine de chrétiens. Benoît XVI avait vivement réagi à cet attentat et demandé aux autorités égyptiennes de prendre des mesures pour éviter que cela ne se reproduise. Al-Azar avait considéré cette réaction comme une offense à l’islam et avait dès lors cessé tout dialogue avec le Vatican. Cette rencontre est donc un moyen de renouer les contacts officiels et de retisser les liens du dialogue après cinq ans d’interruption.
Sur le fond, rien de nouveau ne sortira de cette rencontre. Il ne faut pas s’attendre à des transformations profondes. Les choses se font petit à petit. Cela tient aussi à la structure même de l’islam, qui est très divisé. Chaque autorité parle pour elle-même et non pas au nom de l’ensemble des musulmans. Mais pour les relations entre le Saint-Siège et l’Égypte, c’est une très bonne chose.
Alexandre del Valle : Premièrement, rappelons que cette rencontre intervient après une période d'interruption et une grave crise entre le Vatican et Al-Azhar à la suite des propos soi-disant "anti-islam" de l'ex-pape Benoît XVI qui avait réagi à un attentat qui avait fait 21 morts dans une église copte d’Alexandrie le 31 décembre 2010. La rencontre avec l'imam Ahmed Al-Tayeb au Vatican, le 23 mai, qui comprendra un tête-à-tête entre lui et le pape François, puis une rencontre avec une délégation égyptienne, est donc à replacer dans le contexte d'une volonté d'apaisement dans le cadre d'une lutte globale du Caire contre les Frères musulmans et le terrorisme dans l'Egypte du Maréchal-président Al-Sissi, très bien vu d'ailleurs par les Chrétiens égyptiens et considéré comme leur protecteur.
Rappelons également qu'à la mi-février, le Secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Mgr Angel Ayuso Guixot, s'était déjà rendu au Caire afin de préparer cette rencontre avec le nonce apostolique Mgr Bruno Musaro et aborder les modalités de cette rencontre qui a longtemps été compliquée par les questions protocolaires. De son côté, l'Université Al-Azhar avait souligné "l'importance d'une réunion bilatérale pour relancer le dialogue" suspendu à cause des propos de l'ancien pape Benoît XVI jugés "islamophobes" après l'attentat perpétré contre des chrétiens égyptiens le 31 décembre 2010 et qui avait fait 21 morts dans une église copte d'Alexandrie. Benoît XVI n'avait fait que dénoncer les "discriminations, abus et l'intolérance religieuse" dont sont victimes les chrétiens d'Egypte, et il appelait les pouvoirs publics égyptiens à mieux assurer leur protection, sachant que les meurtriers de chrétiens en Egypte ont longtemps bénéficié de complicités dans les forces publiques et sont souvent impunis. Plutôt que de se remettre en question et d'améliorer le sort des 10 millions de chrétiens égyptiens persécutés, le pouvoir égyptien d'alors avait riposté par une stratégie offensive en niant cette réalité et en accusant la papauté d'avoir "injurié" les autorités égyptiennes, lesquelles avaient d'ailleurs très violemment critiqué les propos soi-disant "islamophobes" de Benoît XVI lors de son discours de Ratisbonne de 2006 (qui dénonçait le divorce entre foi et raison dans l'islam orthodoxe sunnite et la violence au nom de Dieu). Déjà, le 3 décembre 2014, avait été organisée une grande réunion œcuménique au Caire à Al-Azhar entre religieux chiites, sunnites et chrétiens visant à dénoncer "l'extrémisme et le terrorisme". Ensuite, n'oublions pas qu'en Egypte, le Grand Imam est un fonctionnaire égyptien, porte-parole des autorités présidentielles. Or, Abdel Fatah Al-Sissi est en guerre avec les islamistes depuis 2013, notamment les Frères musulmans mais aussi les terroristes en Libye ou dans le Sud de l'Egypte.
De son coté, le Pape essaie d'améliorer l'entente entre musulmans et chrétiens et il semble bien moins attaché à parler des "choses qui fâchent" que son prédécesseur qui faisait primer la Vérité sur la diplomatie. François a certes condamné la violence terroriste, mais il n'a pas osé aborder la théologie musulmane sunnite anti-chrétienne comme Benoît XVI. Par ailleurs, François essaie depuis son arrivée de se rapprocher des instances musulmanes les plus raisonnables dans un souci de protection des chrétiens d'Orient, qu'il estime être les premières victimes en cas de mauvaise entente entre le monde musulman et la chrétienté. Il croit peut être sincèrement que son attitude ouverte calmera la haine antichrétienne en terre d'islam, mais rien n'est moins sûr hélas. La rencontre du 23 mai sera donc, du point de vue du Vatican, une rencontre dédiée à la lutte commune contre la violence religieuse, mais aussi à la défense des minorités menacées par l'islamisme radical. De son côté, l'imam d'Al-Azhar s'appuie sur un accord de 1989 conclu entre Al-Azhar et le Saint-Siège, base de la relance du dialogue, pour asseoir lui aussi son rayonnement international.
Hélas, je ne pense pas que l'on puisse attendre grand chose de cette rencontre très diplomatico-politique, puisque les islamistes qui s'en prennent aux chrétiens en général – et aux catholiques en particulier – sont eux-même en guerre contre Abdel Fatah Al-Sissi et que, mis à part son imam aux ordres du président égyptien, Al-Azhar demeure un réservoir d'orthodoxie sunnite obscurantiste qui est très loin d'avoir entamé la "réforme" radicale de la religion qu'a appelé de ses vœux le courageux al-Sissi, bien incapable de faire bouger les lignes théologiques à lui seul. D'une certaine manière, j'ai même bien peur que la rencontre entre l'imam et le pape - pas du tout souhaitée par la plupart des juristes-théologiens d'Al-Azhar et dénoncée par les islamistes - renforce la haine des islamistes envers les chrétiens et les autorités égyptiennes accusées de "compromission" avec les "forces croisées", sachant qu'Al-Sissi a fait emprisonner et tuer de nombreux militants des Frères musulmans en guerre contre lui et ses alliés "mécréants" ou "apostats".

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mardi 17 mai 2016

Brève - Paroles de salafiste... A ne pas manquer ! - Riposte-catholiqueRiposte-catholique

Brève - Paroles de salafiste... A ne pas manquer ! - Riposte-catholiqueRiposte-catholique

Brève – Paroles de salafiste… A ne pas manquer 

ISLAM-2-Avril-2016-Pierre-PICCININ-da-PRATA-702x336PAROLE DE SALAFISTE, A LIRE ABSOLUMENT !

Document exceptionnel publié par Le Courrier du Maghreb et de l'Orient : une interview franche et sans détour d'un imam salafiste prêchant en France, proche de Dalil Boubakeur (il est membre de sa « Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris »).
Ce partisan du « vrai islam », inattaquable par ses références constantes aux textes, explique son projet, celui de l'islam : condamnation sans équivoque des « mauvais musulmans », mensonge et dissimulation du projet guerrier, subversion, violence et guerre …
Il reconnait pourtant qu'à « l'époque des califes omeyades, on inventait de faux hadiths pour plaire au Calife et justifier sa politique impie !« . Comment fonder ainsi l'engagement de sa vie et la guerre menée au monde sur une telle ambiguïté en matière de vérité historique ? Qui lui fera lire Le Grand Secret de l'Islam ?
Quelques morceaux choisis :
« Le Salafisme, c'est la pratique de l'Islam à l'identique du Prophète –PBSL- et de ses compagnons »
« Il faut s'en tenir aux écritures qui sont sans ambiguïté »
« Ce qu'ils appellent « fondamentalisme », « radicalisme », « extrémisme »… c'est en réalité et tout simplement l'Islam pur, véritable, qui se conforme sans la moindre corruption, sans le moindre écart aux enseignements du Prophète »
« Non, l'Islam n'est pas une religion de paix au sens qu'ils croient »
« Le Coran ordonne aux Musulmans de combattre ceux qui refusent la parole de Dieu et qui, l'ayant entendue, ne la respectent pas »
« le Prophète lui-même a lancé des guerres contre les mécréants, non plus défensives, mais pour porter la parole. Il a élargit alors le devoir de djihad et a dit : « Combattez-les d'abord jusqu'à ce que les persécutions cessent et, ensuite, jusqu'à ce que la religion soit entièrement à Dieu. » [s2,193]
« Les imams qui prêchent la vérité de l'Islam se cachent »
[le journaliste] Une question qui fâche : vous êtes « proche » du Recteur de la Grande Mosquée de Paris, m'avez-vous dit. Qui promeut un Islam « de la République ». Vous jouez donc sur plusieurs tableaux ?
« Il est difficile de développer cette question et de t'en dire plus… Et, comme je te l'ai dit d'entrée, il est inutile pour nous de nous exposer à ce stade de notre cheminement. (…) le climat médiatique et policier du moment n'est pas propice à en dire davantage sur nous-mêmes »
Première partie :
http://lecourrierdumaghrebetdelorient.info/islam/islam-interview-premiere-partie-la-parole-est-aux-salafistes/
Deuxième partie :
http://lecourrierdumaghrebetdelorient.info/islam/islam-interview-deuxieme-partie-la-parole-est-aux-salafistes/


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