mercredi 30 juillet 2014

Chrétiens d'Irak persécutés : "L'Etat islamique peut exécuter ses menaces" – metronews

Chrétiens d'Irak persécutés : "L'Etat islamique peut exécuter ses menaces" – metronews

Chrétiens d'Irak persécutés : "L'Etat islamique peut exécuter ses menaces"


Elus, religieux et croyants ont manifesté dimanche 27 juillet sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris en soutien aux chrétiens d'Orient. Nombre d'entre eux affichaient le "n" arabe. Depuis que l'Etat islamique (EI) a pris le contrôle de Mossoul en juin dernier, cette lettre est peinte sur les maisons où vivent les chrétiens. "N" comme "nazaréen", signifiant que leur bien est confisqué. Car depuis l'offensive de ces jihadistes dont l'objectif est de créer un Etat islamique dans la zone frontalière entre la Syrie et l'Irak, les chrétiens sont persécutés. Karim Pakzad, chercheur à l'Institut de recherches internationales et stratégiques, décrypte pour metronews ce phénomène inquiétant.

Les chrétiens ont d'abord été dépossédés de leurs biens. "Leurs maisons deviennent la propriété de l'EI, ils sont chassés de chez eux par ces terroristes bien plus radicaux qu'Al-Qaïda", explique le spécialiste de l'Irak. Mais ces jihadistes ne se sont pas contentés de les déposséder. L'EI est allé plus loin. Mi-juillet, un ultimatum leur a donné quelques heures pour quitter la deuxième ville d'Irak. Ils n'avaient d'autre choix que de se convertir à l'islam, payer une taxe spéciale ou s'exiler, faute de quoi ils prenaient le risque d'être exécutés. "L'EI est tout à fait capable de mettre en pratique ses menaces. C'est une grande organisation militaire, avec un armement sophistiqué, qui a adopté la stratégie de la peur", analyse Karim Pakzad.

Une présence deux fois millénaire

La grande majorité des chrétiens d'Irak sont chaldéens, communauté catholique de rite oriental, considérée comme l'une des plus anciennes. La liturgie se fait dans une langue dérivée de l'araméen, qui était parlée par Jésus lui-même. Selon Karim Pakzad, les chrétiens ont toujours vécu en harmonie avec la population irakienne, majoritairement chiite. "Ils font partie de la culture et de l'histoire du pays. Les premières églises ont été construites il y a deux mille ans."

Dans tout le pays, le nombre de chrétiens serait passé de plus d'un million avant la première guerre du Golfe à seulement 400.000 aujourd'hui. Avant l'arrivée de l'EI, il y avait 60.000 chrétiens à Mossoul. "Une partie d'entre eux a fui dès leur arrivée, qui a créé un mouvement de panique parmi la population. Sur les 25.000 restants, l'ultimatum a provoqué l'exil d'une bonne partie d'entre eux", remarque le spécialiste. Aujourd'hui, seules quelques familles seraient encore à Mossoul.

Plus de 30 églises détruites

Mais ces persécutions ne sont pas récentes. "Les jihadistes de l'EI menacent les chrétiens depuis la création du groupe, avant même qu'ils ne prennent le pouvoir sur Mossoul. Depuis huit ans, cette minorité est harcelée, plus de 30 églises ont été détruites."

La communauté internationale commence à réagir. "Nos frères sont persécutés, chassés, ils sont forcés d'abandonner leurs foyers sans pouvoir emporter quoi que ce soit avec eux", s'alarme le pape François. Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve, respectivement ministre des Affaires étrangères et de l'Intérieur, ont exprimé ce lundi leur vive inquiétude. "La France est révoltée par ces exactions qu'elle condamne avec la plus grande fermeté", déclarent-ils, se disant prêts à leur donner asile. Mais pour Karim Pakzad, la solution passera avant tout par un soutien au gouvernement irakien, dont la légitimité reste contestée, et qui n'a encore pas de véritable armée. Car le péril pourrait bien franchir les frontières. "L'EI n'a pas pour l'instant le moyen d'étendre son influence à d'autres régions. Mais si l'on ne fait rien pour limiter l'extension de sa puissance, le même genre de scénario pourrait se produire ailleurs, comme en Syrie."



Envoyé de mon Ipad 

samedi 26 juillet 2014

Chrétiens d'Orient: "L'Occident a du sang sur les mains..." - La Libre.be 25/7/2014

Chrétiens d'Orient: "L'Occident a du sang sur les mains..." - La Libre.be

Chrétiens d'Orient: "L'Occident a du sang sur les mains..."

Opinions

Ces derniers jours, l'actualité est particulièrement lourde... dans tous les sens du terme, tant dans notre Plat pays que sur le plan international. Un avion se fait abattre en Ukraine, un autre s'écrase à Taïwan, puis encore un au Mali. Au milieu de ces tragédies, le conflit israélo-palestinien ne cesse d'alourdir son bilan déjà bien trop élevé. Sur le plan national, les projecteurs se focalisent sur des négociateurs qui passent d'un palais à l'autre et sur des responsables politiques qui y prêtent serment.

Bien que nous évoquions très régulièrement le triste sort des chrétiens d'Egypte, de Syrie ou ceux de la région de Mossoul en Irak, notre rédaction web reçoit un nombre très important de mails - provenant aussi d'Egypte ou du Liban - nous demandant de vous informer davantage encore sur les atrocités que font subir des groupes fondamentalistes islamistes aux chrétiens d'Orient plongés dans la terreur.

Partageant cette indignation, nous avons sélectionné deux opinions parmi toutes celles reçues.

Dorian de Meeûs, Rédacteur en chef de LaLibre.be

Découvrez également la situation des chrétiens en Irak en lisant notre dossier consacré au sujet. 

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"QUI NE DIT MOT... CONSENT!"

Lettre ouverte d'un citoyen belge aux autorités politiques:


Madame, Monsieur,

C'est en tant que citoyen belge et catholique en colère que je vous interpelle au sujet de mes frères chrétiens d'Orient et plus particulièrement ceux d'Irak et de Syrie.

Un génocide est en train de se perpétrer sous vos yeux dans la plus grande indifférence de la communauté internationale et donc aussi de notre pays, en effet, aucun politicien belge ne bouge, pas de déclaration, pas de condamnation, rien de rien.

Pour la Palestine pas de problème, là vous savez vous bouger, manifester, condamner Israël, demander un boycotte et faire beaucoup de blabla....La vie d'un chrétien aurait-elle moins de valeur que celle d'un palestinien ?

Trouvez-vous normal que les biens des chrétiens soient marqués de la lettre « N », comme « Nazaréen », inscription assortie de la mention «bien immobilier propriété de l'État islamique », en 39/40 un régime pratiquait déjà cela avec les biens des juifs, la nuit de cristal, cela vous rappelle quelque chose ?

Trouvez-vous normal que les chrétiens ne peuvent pas bénéficier des rations alimentaires distribuées à la population et qu'on a coupé l'approvisionnement en eau potable des villes chrétiennes de Telkeif, Tellesqif, Batnaya.

Trouvez-vous normal que les islamistes fassent régner la terreur et se permettent de lancer un ultimatum aux chrétiens 1. Se convertir à l'islam ; 2. Accepter le statut de dhimmi ; 3. En cas de refus du premier ou du deuxième choix, ils seront exécutés par l'épée. Vous parlez d'un choix !

Les familles chrétiennes quittés la ville de Mossoul, ayant pris avec elles tout ce qu'elles pouvaient emporter : des objets de valeurs comme argent, bijoux, des documents, etc, mais aux checkpoints installés par les islamistes, ces familles furent rançonnées et complètement dépouillées de leurs maigres affaires et maintenant elles n'ont plus rien sauf leurs larmes pour pleurer.

Aujourd'hui.....Il n'y a plus aucun chrétien à Mossoul et pourtant cela fait plus de 1000 ans que les chrétiens sont à Mossoul...

"L'absence de réaction internationale concrète à ce drame pose une vrai question: est-on prêt à voir émerger un régime théocratique totalitaire aux portes de l'Europe?"

Oui je suis très en colère contre vous les politiciens belges et européens, et c'est votre silence et votre indifférence qui me met très en colère, votre silence et votre indifférence sont vraiment assourdissants, je crains plus le bruit des pantoufles que celles des bottes. J'ai envie de vous crier « Existe-t-il aujourd'hui un homme intelligent dans MON pays qui puisse avoir enfin le courage et volonté de se bouger pour les chrétiens d'Orient, j'ai de sérieux doutes !

En tant que chrétien, je tiens pour responsables tous les politiciens belges et européens de ce tout ce qui arrivera à mes frères et sœurs chrétiens d'Orient, vous serez tenu responsables pour non-assistance à personnes en danger, par votre silence vous vous faite complices des persécuteurs de mes frères et sœurs, car qui ne dit mot consent.

Je me permets de vous rappeler ce que Albert Einstein disait : "Le monde ne sera pas détruit pas ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire".

J'espère au moins par mon message que je vous aurais permis de réfléchir et de réveiller votre conscience assoupie, si ce n'est pas le cas, j'aurais au moins fait mon devoir d'homme et de chrétien et pour ma part, je pourrais au moins me regarder le matin dans le miroir en me disant que j'ai fait mon possible pour relayer le cri de mes frères et sœurs d'Orient, espérons que vous pourrez faire de même.

Michel Lixon
Citoyen belge et catholique



"L'OCCIDENT A DU SANG SUR LES MAINS…"

Discours prononcé au Capitole, Washington, le 26 juin 2014 par le père Henri Boulad, sj, le Directeur du Centre Culturel Jésuite d'Alexandrie (Egypte)


Oui, l'Occident a du sang sur les mains, le sang de millions d'êtres humains, parce qu'il a trahi ses valeurs et piétiné ses principes pour des intérêts bassement matériels, politiques, économiques…

Il y a vingt ans, j'écrivais un article intitulé : "Europe, prends garde de perdre ton âme !" Aujourd'hui, c'est quasiment fait. L'Occident a perdu son âme, ce qui lui a permis d'être le vecteur de la culture, de la civilisation, de l'humanisme, des valeurs spirituelles.

Ce qui a fait de l'Occident le phare du monde, ce qui a produit l'Humanisme de la Renaissance et la Déclaration universelle des droits de l'Homme est en train de mourir lentement sous nos yeux. Ce qui a produit Michel-Ange, Pascal, Einstein, Beethoven, George Washington, Abraham Lincoln et tant d'autres génies de l'art, de la culture, de la civilisation est en voie d'extinction.

L'Occident s'est trahi, vendu, sali pour de l'argent, du pétrole, du gaz, des dollars, des euros…

Mon maître à penser, Jésus, disait autrefois : "Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme !"

L'Occident a perdu son âme. Il l'a vendue au diable, sacrifiée à ces Mammons appelés : argent, pouvoir, puissance, cupidité…

Quand une civilisation perd son âme, il ne lui reste plus qu'à disparaître, qu'à s'éteindre, qu'à s'écrouler. Et c'est ce qui se passe sous nos yeux. Un Français me disait récemment d'un air désabusé : "La France est moribonde, la France est morte".

Si l'Occident ne se reprend pas, s'il ne retrouve pas ses valeurs fondatrices, humanistes, morales, spirituelles… c'en est fait de lui.

L'Occident s'écroulera comme se sont écroulés les grands empires d'autrefois. En trahissant ses valeurs, l'Occident se condamne à mort. Cela ne se voit pas encore, mais le ver est dans le fruit. L'intérieur est en état de lente décomposition.

Un jour, ce magnifique édifice de la civilisation occidentale s'effondrera de lui-même…

Lorsque l'être humain n'est plus au centre d'une civilisation, cette civilisation, si prospère qu'elle paraisse, est condamnée à disparaître à plus ou moins brève échéance.

Aujourd'hui, l'être humain n'a plus aucune valeur. Cent morts, mille morts, dix mille morts… peu importe. L'essentiel c'est la conquête d'un territoire, l'accès à un gisement de gaz ou de pétrole.

Cent mille morts, comme en Syrie aujourd'hui ; un million de morts, comme en Irak hier ; deux millions de morts, comme au Soudan avant-hier… Tout cela ne compte pas.

L'Occident a du sang sur les mains… et au lieu de se reprendre, de revenir à la raison, de faire son examen de conscience, il poursuit sa politique homicide et suicidaire.

Il lui faut à n'importe quel prix le Moyen-Orient, cette région maudite, où l'or noir coule à flots. Seuls comptent ses intérêts géo-politico-stratégiques.

Mais où est l'Homme dans tout ça ? Il compte si peu, si peu !

La tâche la plus urgente aujourd'hui est de retrouver le sens de l'Homme, de redonner à celui-ci sa place centrale dans notre vision du monde, de repenser nos politiques, nos économies, nos stratégies en fonction de l'être humain.

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, en comptant ses 80 millions de morts, l'Europe a été frappée de stupeur. Elle s'est alors demandée ce qui s'était passé, quel démon l'avait possédée, quelle folie meurtrière s'était emparée d'elle. L'Allemagne a alors enfourché l'association du Réarmement moral, pour éradiquer le mal à sa base. Plutôt que de verser des larmes de crocodile sur ce gâchis, sur cette tragédie, l'Allemagne a compris que c'était dans un ressourcement moral, dans un sursaut spirituel, dans un supplément d'âme que se trouvait la solution.

C'est exactement ce dont nous avons besoin aujourd'hui. L'Occident saura-t-il retrouver ses racines humanistes et spirituelles ? Saura-t-il se remettre en question ? Saura-t-il faire sa révolution, à l'instar de celle d'Egypte, qui a ouvert un chemin ?

Quand un peuple se sent trompé par ses dirigeants, floué par ceux qu'il a élus "démocratiquement", ces élus perdent toute légitimité et méritent d'être destitués et condamnés pour trahison.

Il est grand temps de sortir de notre apathie, de mobiliser une opposition, de descendre dans la rue par milliers et millions, pour hurler notre colère, faire éclater notre indignation.

Il est grand temps de démasquer l'hypocrisie des médias et de ceux qui les manipulent – mafias, géants de la finance et politiciens véreux – pour faire la lumière, crier la vérité, établir le droit et la justice.

Notre monde va mal, notre monde est malade, moribond ! Réveillons-nous. Il est moins cinq !


Henri Boulad, sj

Directeur du Centre Culturel Jésuite d'Alexandrie, Egypte




Envoyé de mon Ipad 

vendredi 25 juillet 2014

« L’expansion de Daech jusqu’au Maghreb reste possible » - L'observateur du Maroc - Mohammed Zainabi | L'observateur du Maroc

« L'expansion de Daech jusqu'au Maghreb reste possible » - L'observateur du Maroc - Mohammed Zainabi | L'observateur du Maroc

« L'expansion de Daech jusqu'au Maghreb reste possible »

'La sortie de l'ombre des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, ou Daech en arabe) et leur annonce de l'établissement d'un « califat islamique », chef autoproclamé de tout le monde musulman, continuent à être diversement commentées. A travers cet entretien, le spécialiste des mouvements islamistes, Abdellah Rami, analyse en profondeur l'émergence de ce mystérieux mouvement, ses forces, ses faiblesses, sa dangerosité…'

 

ABDELLAH RAMI, CHERCHEUR, SPÉCIALISTE DES MOUVEMENTS ISLAMISTES

ABDELLAH RAMI, CHERCHEUR, SPÉCIALISTE DES MOUVEMENTS ISLAMISTES

L'observateur du maroc : Vous qui suivez depuis longtemps l'évolution des mouvements islamistes, l'annonce par Daech de l'établissement du califat vous surprend- elle ?

Abdellah Rami : Sur la base d'un suivi rigoureux et rapproché du jihad mondial, on peut conclure que l'annonce du califat par Daech était prévisible, surtout après sa domination sur une large aire géographique et son accaparement de sources de financement. Son assaut sur Al-Moussel en Irak et la couverture médiatique qui l'a suivi a permis à Daech de changer son fusil d'épaule. Il ne veut plus seulement établir un émirat et donc un État propre à lui, mais a décidé de ressusciter le système califal. Le tout avec la ferme volonté de trancher le conflit opposant les jihadistes du monde au sujet du centre du pouvoir. Daech tente par tous les moyens de tirer le tapis sous les pieds d'Al-Qaïda. Cette manoeuvre dépasse le mouvement jihadiste et concerne aussi l'islamisme politique d'une manière globale et dont l'objectif suprême était justement le rétablissement du système califal. J'entends par là, les Frères musulmans et tous ceux qui gravitent autour de ce mouvement.

Daech ne serait-il, après tout, qu'une tempête dans un verre d'eau, comme arguent certains responsables politiques et certains analystes ou faudraitil le prendre au sérieux ?

Il nous faut d'abord reconnaître que Daech, au même titre que le front Al-Nosra ainsi que les autres factions jihadistes en Syrie et en Irak constituent, sur le fond, une carte géopolitique. Tous les pays impliqués dans le conflit dans la région ont contribué à la genèse de cet ogre. Ils ont créé une sorte de Frankenstein qui devait, à la base, leur permettre la réalisation de certains objectifs géostratégiques. D'ailleurs, le fait de pactiser avec le diable est devenu habituel depuis les débuts du jihad en Afghanistan. Tout cela ne signifie pas que Daech est un mouvement virtuel ou une coquille vide. C'est au contraire une force bien réelle qui a son propre agenda. Ce mouvement était certes confiné en Irak, mais les revirements survenus en Syrie lui ont permis de s'étendre en terre syrienne en un temps record. Ce faisant, il a absorbé des groupuscules armés et a même pu prendre le contrôle de puits de pétrole, avec l'appui d'Al-Nosra et la bénédiction de jihadistes du monde entier. Toutefois, quand les pays impliqués dans la région vont s'entendre, il deviendra facile de le démanteler. Sa faiblesse réside dans son manque d'enracinement territorial. En outre, ce mouvement est constitué à 80% de combattants étrangers, ce qui est loin de lui être avantageux. Quoi qu'il en soit, il serait possible de démanteler et donc d'affaiblir Daech, mais pas de l'éradiquer. Ce mouvement pourrait tirer sa force de l'appui qu'il reçoit des courants jihadistes du monde entier et se retourner contre certains pays qui le soutiennent en frappant dans tous les sens. Nous devons avoir présent à l'esprit les leçons que nous a appris de l'histoire d'Al-Qaïda. Le vrai danger réside dans l'impact que pourrait avoir Daech, via le web, sur ses sympathisants à travers le monde, surtout les jeunes, et dont il sera difficile de mesurer l'étendue.

Est-ce que Daech dispose de moyens humains et matériels suffisants pour présenter un réel danger ?

Daech est à l'heure actuelle la plus forte organisation armée du jihadisme mondial. Elle supplante Al-Qaïda qui est en décrépitude. Il est une réalité en terres syrienne et irakienne et dispose d'une armée qui lui a permis de prendre le contrôle de puits de pétrole, de s'approprier des dépôts d'armes et de mettre la main sur des banques où étaient déposés des milliards de dollars. En plus, le mouvement bénéficie de publicité gratuite de la part des médias. D'où d'ailleurs son pouvoir de séduction envers une jeunesse salafiste frustrée et désespérée. Du reste, son agenda est supranational. Tous ces éléments confirment le haut degré de sa dangerosité qui grandit à cause des troubles géostratégiques.

Certaines sources estiment à 1500 le nombre de combattants marocains que compte Daech, auriez-vous des précisions à ce sujet?

En vérité, personne aujourd'hui ne peut avancer un quelconque chiffre précis sur le nombre de Marocains engagés pour le jihad en Irak et en Syrie. L'estimation « officielle » avancée est relative au nombre probable d'adhérents au Mouvement marocain Cham Al Islam et au Front Al-Nosra. J'insiste, il n'existe aucun chiffre concernant les Marocains de Daech. A mon avis, ce chiffre de 1500 est très minimaliste. Surtout qu'il faut prendre en compte les Marocains de l'étranger qui se comptent par centaines au sein de ce mouvement.

Où réside la véritable force de ce « mouvement » ?

En plus de la solidarité qui le caractérise, Daech tire sa force de l'engagement des combattants étrangers. Ces derniers sont très motivés pour les opérations suicide et pour les meurtres. Leur capacité à vulgariser la mort, à semer la terreur et la domination sans partage a contribué au succès de leur mouvement terroriste. Lequel se prévaut de préserver le crédo salafiste à la différence d'Al-Qaïda, version Ayman al-Zaouahiri, considéré désormais comme déviant puisque conciliant avec des ennemis idéologiques en Syrie.

Dans quelle mesure Daech pourrait présenter une menace pour le Maghreb d'une manière générale et pour le Maroc en particulier ?

On ne peut mesurer jusqu'à présent la vraie force de Daech, mais nous en ressentons l'onde de choc dans les sphères jihadistes au Maghreb et au Maroc. En tout cas, que l'on considère ce mouvement comme factice ou réelle, ou encore comme une carte aux mains de services de renseignements étrangers, son danger réside, encore une fois, dans sa capacité à embrigader des milliers de jeunes musulmans parmi les désespérés. Le scénario de l'expansion de Daech jusqu'au Maghreb reste possible. Surtout au vu des troubles géopolitiques dans une partie de la région comme c'est le cas en Libye, sans oublier le conflit qui oppose le Maroc et l'Algérie et les relations qu'entretiennent les jihadistes maghrébins avec Daech. Tous ces éléments doivent pousser à la réflexion et à l'action. Cependant, au niveau du Maroc, je ne pense pas que ce mouvement présente un danger, le Royaume étant le plus stable de la région. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, surtout que les rangs salafistes ont été noyautés par Daech et que des salafistes marocains obéissent à l'agenda de ce mouvement. Il ne faut pas non plus oublier qu'il y a des Marocains parmi les dirigeants de Daech. J'en conclus que tout cela est inquiétant, mais sans présenter une menace sur le pays.

Que faut-il faire aujourd'hui face à toute éventuelle menace de Daech ?

Au niveau politique, le jeu des équilibres est le seul susceptible d'atténuer la dangerosité de Daech. Il y a plusieurs Daech au sein du mouvement salafiste, ce qui crée d'âpres rapports conflictuels qui pourraient bien être exploités pour contrer ce mouvement. Tous les courants, radicaux et modérés, doivent être utilisés à cet effet. A l'ère de la mondialisation, il est préférable de prôner la méthode douce et intelligente pour faire face à l'extrémisme. Nul besoin de rappeler que le terrorisme se nourrit des troubles géostratégiques. Les conflits ou les ruptures qui peuvent avoir lieu entre des États lui offre une brèche inespérée où il peut facilement s'engouffrer❚



Envoyé de mon Ipad 

mercredi 23 juillet 2014

Menacés de mort par l’Etat islamique, les chrétiens d’Irak fuient au Kurdistan

Menacés de mort par l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak fuient au Kurdistan

Menacés de mort par l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak fuient au Kurdistan

Les hommes d'Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef djihadiste qui se présente comme le « calife Ibrahim », n'ont guère laissé le choix aux chrétiens d'Irak qui avaient, en onze ans de chaos et de montée de l'islamisme radical, résisté au départ en exil. Ils leur ont donné une journée, de vendredi 18 à samedi 19 juillet à midi, pour quitter le territoire du califat, les autres options étant de se convertir à l'islam, de payer un impôt spécial pour les non-musulmans, ou de périr « par le glaive ».

Une chrétienne de Mossoul, en Irak, réfugiée dans l'église chaldéenne du Sacré-Coeur de Jésus à Tel Kepe, dimanche 20 juillet 2014.
Une chrétienne de Mossoul, en Irak, réfugiée dans l'église chaldéenne du Sacré-Coeur de Jésus à Tel Kepe, dimanche 20 juillet 2014. | REUTERS

L'annonce concernait principalement les chrétiens de Mossoul, devenu le quartier général du califat qui s'étend désormais des faubourgs d'Alep, en Syrie, à ceux de Bagdad. La seconde ville d'Irak, où l'Etat islamique a installé son quartier général, et certains villages environnants abritaient encore une communauté de plusieurs milliers de chrétiens (de 5 000 selon diverses sources irakiennes à 25 000 selon Louis Sako, le patriarche de l'Eglise catholique chaldéenne).

Depuis la proclamation du califat par l'Etat islamique, le 29 juin, au premier jour du ramadan, des milliers d'Irakiens sont morts, exécutés par les djihadistes ou tués au combat, et environ 600 000 personnes auraient quitté leur foyer. La première destination des réfugiés, et ces derniers jours des chrétiens de Mossoul, est le Kurdistan irakien, région voisine des territoires conquis par l'Etat islamique mais qui reste la plus stable et la plus prospère du pays.

CROIX DES ÉGLISES DÉTRUITES

Avant l'expiration de l'ultimatum, selon des témoignages recueillis par téléphone par les agences de presse internationales et des médias irakiens, les maisons des chrétiens de Mossoul ont été marquées de la lettre N, pour « nassarah », nom utilisé pour désigner des chrétiens dans le Coran, et les croix des églises ont été détruites et remplacées par le drapeau de l'Etat islamique. Sur la route, aux points de contrôle à la sortie de Mossoul, les djihadistes ont volé l'argent et les bijoux des réfugiés, ainsi que certaines voitures.

A Bagdad, le premier ministre, Nouri Al-Maliki, a condamné l'expulsion des chrétiens de Mossoul et en a profité pour réclamer une aide internationale contre l'Etat islamique, « groupe criminel et terroriste ». Du Vatican aux Etats-Unis, les condamnations sont unanimes. La question qui se pose pour la communauté internationale est l'éventuel accueil des 400 000 derniers chrétiens d'Irak, dont la vaste majorité, de l'aveu même du clergé local, est candidate au départ.

Lire aussi Irak : les djihadistes revendiquent une vague d'attentats, les chrétiens fuient en masse

La présence de chrétiens est avérée dans la région depuis le Ier siècle. Ils étaient encore un million au moment de la première guerre du Golfe en 1991, et 800 000 lors de l'invasion américaine de 2003 (dont 100 000 dans la région de Mossoul). Depuis onze ans, un millier de chrétiens ont été tués, environ 400 000 ont quitté le pays, et une soixante d'églises ont été détruites par les islamistes.

L'Etat islamique, parallèlement à des avancées qu'aucune contre-offensive de l'armée irakienne ne parvient à stopper, consolide son pouvoir sur les territoires conquis depuis la prise de Mossoul, le 10 juin. Après avoir assassiné soldats et policiers chiites irakiens, ses miliciens ont également tué des religieux sunnites, pourtant proches de l'insurrection antigouvernementale, notamment dans la province occidentale d'Al-Anbar, pour avoir refusé de prêter allégeance au califat.

ATTENTATS COORDONNÉS

A Mossoul, l'état-major du « calife Ibrahim » a installé ses bureaux au consulat de Turquie, qu'il a réquisitionné dès son entrée dans la ville, prenant en otages 49 Turcs, dont le consul général, toujours prisonniers à ce jour. Les combattants de l'Etat islamique, après avoir dans un premier temps mis l'accent sur des programmes humanitaires, instaurent un régime de terreur, dictant leur loi non seulement aux minorités mais aussi à la communauté sunnite, comme ils l'ont fait précédemment à Rakka et dans les territoires conquis en Syrie.

L'offensive djihadiste se poursuit actuellement sur au moins six fronts, à la fois en direction de Bagdad et du Kurdistan. Six attentats coordonnés à la voiture piégée ont secoué les quartiers chiites de la capitale irakienne, le même jour que celui du départ des chrétiens de Mossoul, faisant 24 morts.



Envoyé de mon Ipad 

mardi 22 juillet 2014

L'observatoire de la Christianophobie | Mossoul : précisions sur le vandalisme de sanctuaires chrétiens

L'observatoire de la Christianophobie | Mossoul : précisions sur le vandalisme de sanctuaires chrétiens
22/7/2014

Mossoul : précisions sur le vandalisme de sanctuaires chrétiens

Ci-dessous, quelques informations recueillies sur le blogue Fraternité en Irak, et datées du 20 juillet.

À Mossoul, le vendredi 18 juillet, à 19 h 30, les djihadistes de l'État islamique (EI) sont entrés dans l'archevêché syriaque catholique de Mossoul furieux parce que les chrétiens de la ville ne s'étaient pas rendus à la réunion à laquelle l'EI les avait convoqués pour présenter les nouvelles règles du califat. Ils ont enlevé les portraits des évêques et des patriarches se trouvant dans la « salle du divan ». Puis ils les ont fait brûler. C'est ce premier feu qui aurait ensuite endommagé l'archevêché dans un incendie dont il est encore difficile de mesurer l'ampleur des dégâts. Les musulmans du quartier se sont très courageusement interposés pour empêcher les djihadistes de poursuivre leur saccage, sans succès. Cette résistance des musulmans du quartier en soutien à leurs voisins chrétiens avec qui ils ont toujours vécu est un grand signe d'espérance dans la tragédie qui se joue actuellement à Mossoul. La cathédrale Al Taheera  [la Pure] qui jouxte l'évêché, aurait, selon plusieurs sources concordantes, été dégradée par les flammes. Pour l'instant, aucune photo de ces deux événements ne nous est parvenue. À Mossoul toujours, aujourd'hui 20 juillet à 7 h 30, la grande porte de l'église Al Sa'a des dominicains a été défoncée. Nous n'en savons pas plus sur d'éventuels dégâts à l'intérieur du couvent. Le monastère et l'église de Saint-Georges (quartier de Hay Al Arabi), appartenant aux moines Antonins, sont occupés depuis le 19 juillet au soir par des hommes de l'État islamique.



Envoyé de mon Ipad 

L'ONU s'inquiète d'un possible « crime contre l'humanité » en Irak

L'ONU s'inquiète d'un possible « crime contre l'humanité » en Irak

Irak : l'ONU s'inquiète d'un possible « crime contre l'humanité »

Dans une déclaration unanime adoptée, lundi 21 juillet, les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont condamné les persécutions menées par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) contre les minorités en Irak.

« Les attaques systématiques et à grande échelle contre des populations civiles en raison de leur origine ethnique ou religieuse ou de leur foi peuvent constituer un crime contre l'humanité pour lequel les responsables devront rendre des comptes. »

Parmi les cibles principales de ces attaques, les chrétiens de Mossoul, la deuxième ville du pays, où l'EI a installé son quartier général. Les djihadistes leur avaient donné vingt-quatre heures pour quitter le « territoire » du califat, les autres options étant de se convertir à l'islam, de payer un impôt spécial pour les non-musulmans, ou de périr « par le glaive ».

Avant l'expiration de l'ultimatum, selon des témoignages recueillis par téléphone par les agences de presse internationales et des médias irakiens, les maisons des chrétiens de Mossoul ont été marquées de la lettre N, pour « nassarah », nom utilisé pour désigner des chrétiens dans le Coran, et les croix des églises ont été détruites et remplacées par le drapeau de l'EI. Sur la route, aux points de contrôle à la sortie de Mossoul, les djihadistes ont volé l'argent et les bijoux des réfugiés, ainsi que certaines voitures.

Lire le reportage (édition abonnés) : Menacés de mort par l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak fuient au Kurdistan

SOLIDARITÉ DE LA POPULATION IRAKIENNE

Parmi les cibles des persécutions des insurgés sunnites de l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak.
Parmi les cibles des persécutions des insurgés sunnites de l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak. | REUTERS/STRINGER/IRAQ

Ces menaces ont eu comme effet de rapprocher les différentes confessions religieuses du pays. Des habitants sunnites de Mossoul, bravant leur peur de s'exprimer, ont ainsi signifié dimanche leur solidarité avec les chrétiens et affiché leurs distances vis-à-vis de l'EI.

Des responsables des villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, accueillant déjà de très nombreux réfugiés chiites, ont déclaré que les portes de leurs cités étaient ouvertes aux chrétiens.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui représente 57 pays musulmans, a, elle, offert son assistance aux déplacés :

« Le déplacement forcé [des chrétiens de Mossoul] est un crime intolérable. Les pratiques [de l'EI] n'ont rien à voir avec l'islam et ses principes de tolérance et coexistence. Ces atrocités sont contraires aux principes de l'OCI, dont l'Irak est membre. »

A Bagdad, le premier ministre, Nouri Al-Maliki, mal en place depuis l'offensive djihadiste dans le nord du pays, en a profité pour réclamer une aide internationale contre l'EI, « groupe criminel et terroriste ».

Du Vatican aux Etats-Unis, les condamnations sont unanimes. La question qui se pose pour la communauté internationale est l'éventuel accueil des 400 000 derniers chrétiens d'Irak, dont la vaste majorité, de l'aveu même du clergé local, est candidate au départ.



Envoyé de mon Ipad 

lundi 21 juillet 2014

Le statut de Dhimmi exigé aux Chrétiens d'Irak à Mossoul : Observatoire de l'islamisation

Le statut de Dhimmi exigé aux Chrétiens d'Irak à Mossoul : Observatoire de l'islamisation

Le statut de Dhimmi exigé aux Chrétiens d'Irak à Mossoul

comunicato-Mosul.jpgUn contact de l'Observatoire, universitaire copte a reçu hier au soir un courriel du Père Anis Hanna, o.p., un dominicain irakien résidant en France, mais bien sûr toujours en contact avec ses confrères dans son pays. Voici ce qu'il nous rapporte du terrain :

Mardi 15 juillet 2014 : l'État islamique a décrété que les maisons des chrétiens appartiennent désormais à l'État islamique de l'Irak. Les maisons des chrétiens ont été marquées à l'extérieur par une signalisation : « Propriété de l'État islamique. »

Jeudi 17 juillet : le dirigeant de l'État islamique a convoqué les dirigeants de la communauté chrétienne de Mossoul, dans le but de définir le statut des chrétiens dans l'État islamique. Aucun dirigeant de la communauté chrétienne n'était présent à cette convocation. Finalement un décret a été promulgué de la part de l'État islamique. Voici le décret.

« Nous avons informé les dirigeants des chrétiens de venir prendre connaissance de leur statut sous le régime de l'État du califat dans la province de Ninive. Ils ne se sont pas présentés au rendez-vous fixé. Nous avons prévu pour eux les trois choix suivants :

1. Se convertir à l'islam ; 2. Accepter le statut de dhimmi ; 3. En cas de refus du premier ou du deuxième choix, ils seront exécutés par l'épée.

Le prince des croyants, le calife Ibrahim a généreusement laissé aux chrétiens le choix de s'exiler par eux-mêmes à l'extérieur des frontières de l'État islamique. Cela doit être fait avant le dernier délai prévu pour le samedi 19 juillet 2014 à midi. Après ce délai, il n'y aura que l'épée. »

Ce décret a été diffusé à Mossoul et remis à toutes les familles chrétiennes qui restaient encore à Mossoul. Il y avait à peu près 65 familles encore attachées à leur ville. Depuis jeudi après-midi, les familles chrétiennes commençaient à quitter la ville de Mossoul. Elles ont pris avec elles tout ce qu'elles pouvaient emporter : des objets de valeurs comme argent, bijoux, des documents, etc. Mais en quittant la ville, au point de contrôle, ces familles ont été complètement dépouillées de tout ce qu'elles avaient. Elles sont parties les mains vides ! La plupart de ces familles se sont trouvées de nouveau réfugiées à Qaraqosh. D'autres familles se sont dirigées vers Erbil, la capitale du Kurdistan. Actuellement aucune famille, aucun chrétien ne se trouve à Mossoul. Tous ont abandonné la ville. En outre, l'État islamique a coupé l'approvisionnement en eau potable des villes chrétiennes de Telkeif, Tellesqif, Batnaya. La peur et la panique ravagent le cœur des habitants de ces trois villes. Déjà, il y a un mois, la ville de Qaraqosh (ville de chrétienne de 45 000 habitants) a été sanctionnée pareillement par l'État Islamique. Les habitants de Qaraqosh ont trouvé une solution provisoire en creusant des puits d'eau potable. Le premier puits a été creusé et mis en fonction le samedi 12 juillet. On attend encore trois autres puits d'eau potable à creuser et à mettre en fonction."

Cette alternative de la Dhimma fixée depuis le 7ème siècle par le calife Omar : conversion, ou  impôt + interdiction de diffuser le christianisme, ou la mort, est écrit en toute lettre dans les traités de droit islamiques vendus actuellement dans les hypermarchés Carrefour ! Voir notre reportage.



Envoyé de mon Ipad 

Irak: prise d'un monastère syro-catholique par des djihadistes

Il faudrait "isoler les miliciens"- Anita Bourdin

ROME, 21 juillet 2014 (Zenit.org) - En Irak, les miliciens djihadistes du prétendu « Etat islamique » ont pris le monastère de Mar Behnam, près de de la ville de Qaraqosh, qui abritait une petite communauté de moines syro catholiques, rapporte l'agence vaticane Fides. Un prêtre syro-catholique interpelle la communauté internationale et l'islam sunnite.

L'archevêque syro-catholique de Mossoul, Mgr Yohanna Petros Moshe, annonce que les miliciens « ont forcé les trois moines et un certain nombre de familles résidant à l'intérieur du monastère à le quitter et à leur laisser les clefs ».

Le monastère dédié au prince assyrien martyr Behnam et à sa sœur, Sarah, remonte au IVe siècle et c'est l'un des lieux de culte les plus anciens et les plus vénérés du christianisme syrien, précide Fides

Fides craint "la répétition d'actes de vandalisme et de profanations déjà constatés en d'autres lieux de culte chrétiens tombés aux mains des djihadistes". 

Dans la ville de Qaraqosh, la prise du monastère a accru l'état d'alerte de la population, en majorité chrétienne.

Pour le P. Nizar Semaan, prêtre syro-catholique, collaborateur de l'archevêque syro-catholique de Mossoul, déplore la "passivité inquiétante" de la communauté internationale "face à ce qui se passe dans cette zone": "Il faut sortir des déclarations vagues et mettre en œuvre des mesures concrètes sur les plans humanitaire et politique. Par exemple, il est temps d'insérer ces groupes dans la liste des organisations terroristes condamnées par les organismes internationaux et surtout il faut rendre publics les noms des pays et des forces qui les financent. Les services de renseignement et les gouvernements de différents pays savent certainement d'où arrivent les armes et l'argent qui permettent de maintenir ces groupes. Il suffirait d'interrompre les flux pendant un mois et ces groupes n'auraient plus aucune force."

Il souhaiterait l'implication des responsables et des fidèles de l'islam sunnite pour "isoler les groupes djihadistes" : il est convaincu qu'une "condamnation de ces groupes de la part de responsables musulmans diffusée par l'intermédiaire des mosquées aurait certainement un effet notable".

80% des personnes persécutées sont des chrétiens

80% des personnes persécutées sont des chrétiens
"Nous sommes trop silencieux", déclare le card. Kurt Koch

Anita Bourdin

ROME, 20 juillet 2014 (Zenit.org) - « Nous devons être plus courageux pour dénoncer les persécutions contre les chrétiens », déclare le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l'Unité des chrétiens, à L'Osservatore Romano en italien du 19 juillet.

« Nous devons être plus courageux dans le fait de dénoncer les persécutions contre les chrétiens, parce qu'aujourd'hui nous assistons à plus de persécutions que durant les premiers siècles du christianisme », explique le cardinal suisse.

« On estime que 80% des personnes persécutées sont chrétiennes, et je crois que nous sommes trop silencieux », insiste le président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.

Il y voit aussi une occasion de vivre l'unité des chrétiens : « Toutes les Eglises ont leurs martyrs, et que les martyrs d'aujourd'hui sont la semence de l'œcuménisme et de l'unité pour le futur. »

« Le Pape François parle d'œcuménisme de la souffrance, et c'est surtout vrai pour les pays qui ont vu naître le christianisme au Moyen-Orient, où les chrétiens fuient, sont contraints de partir, parce que s'ils restent ils sont assassinés », précise-t-il.

« Comme il est triste que seuls restent des bâtiments vides et non pas les gens. Malgré tout je vois des signaux positifs dans certains endroits. Ainsi en Syrie, la persécutions ici et là unit les chrétiens », constate le président du dicastère pour l'unité.

Pour ce qui est du rapport avec les Orthodoxes, il fait observer que « le monde orthodoxe est très varié en son sein, parce que les Eglises sont multiples ».

En Ukraine, il explique la difficulté due au fait que « le patriarcat orthodoxe de Moscou reproche à l'Eglise catholique de ne pas faire une claire distinction entre foi et politique ».

Du côté de Constantinople, il souligne au contraire les bonnes relations « avec le Patriarcat œcuménique » : « Nous avons une longue histoire d'amitié, qui s'exprime surtout dans des visites réciproques durant les fêtes des saint patrons Pierre et Paul à Rome et de saint André à Constantinople. C'est une tradition qui certainement favorise ultérieurement la communion pour l'avenir. »

Il ajoute : « Cette proximité avec les orthodoxes qui dépendent du patriarcat de Constantinople permet de vivre avec eux une communion spirituelle. »

« La rencontre du pape François avec le patriarche Bartholomaios à Jérusalem, n'a pas représenté seulement un moment de commémoration de la rencontre entre Paul VI et Athénagoras, mais également un pas important pour l'avenir de l'œcuménisme », a expliqué le cardinal Koch.

Pour ce qui est des questions théologiques, il fait observer qu'ils ne sont « pas tous résolus » notamment la question de la primauté et de la synodalité: « La question principale qui nous intéresse actuellement est le rapport entre synodalité et primauté. Nous ne voulons pas faire un compromis entre les deux réalités, mais une synthèse entre la grande force de l'orthodoxie, la synodalité, et la grande force du catholicisme, la primauté. Il y a aussi d'autres questions. Mais il est avant tout absolument nécessaire de résoudre cette question de la primauté. »

vendredi 18 juillet 2014

بلاغ رسمي (جنوني) من داعش: المسيحيون في نينوى... إلى الذبح

بقلم فريق زينيت

روما, 18 يوليو 2014 (زينيت) - ننشر في ما يلي البيان الذي أصدرته منظمة داعش الارهابية بحق إخوتنا في نينوى. (شاهدوا نص البلاغ الموزع على صفحتنا على فايسبوك)

* * *

بسم الله الرحمن الرحيم

الدولة الاسلامية

ديوان القضاء

الحمد لله معزّ الاسلام ومذلّ الشرك بقهره وجاعل الايام بعدله والصلاة والسلام على من رفع الله منارً الاسلام وبعد:

يقول الله تعالى: واذ قالت امة منهم لم تعطون قوما الله مهلكهم......... الاعراف 163

فبعد إبلاغ رؤوس النصارى واتباعهم بموعد الحضور لبيان حالهم في ظل دولة الخلافة في ولاية نينوى أعرضوا وتخلفوا عن الحضور في الموعد المحدد والمبلغ اليهم سلفاً. وكان من المقرر أن نعرض عليهم إحدى ثلاث:

1. الاسلام.

2. عهد الذمة (وهو أخذ الجزية منهم).

3. فإن هم أبوا ذلك فليس لهم إلا السيف.

وقد منّ عليهم أمير المؤمنين الخليفة ابراهيم_ اعزه الله_ بالسماح لهم بالجلاء بأنفسهم فقط من حدود دولة الخلافة لموعد أخره يوم السبت الموافق 21 رمضان 1435 الساعة الثانية عشر ظهراً. وبعد هذا الموعد ليس بيننا وبينهم إلا السيف

ولاية نينوى

كان يدعو المسلمين إلى عدم السقوط في تجربة الكره وإلى عيش "أخوة أصيلة" مع المسيحيين

معايدة فاتيكانية رسمية بمناسبة عيد الفطر

بقلم فريق زينيت

الفاتيكان, 18 يوليو 2014 (زينيت) - المجلس البابوي
للحوار بين الأديان
نحو أخوّة أصيلة بين المسيحيين والمسلمين
رسالة بمناسبة ختام شهر رمضان
عيد الفطر لعام 1435 ه / 2014 م
الفاتيكان
أيها الإخوة والأخوات المسلمون الأعزاء
يسرُّنا أن نقدِّم لكم أحرَّ التهاني القلبية وأطيب التمنِّيات لمناسبة عيد الفطر في ختام شهر رمضان
المكرّس للصوم والصلاة ومساعدة الفقراء.
في السنة الماضية، الأولى من حبريّته، وقّع البابا فرنسيس شخصيًّا على الرسالة الموجهة إليكم
بمناسبة عيد الفطر. وفي مناسبة أخرى، حيّاكم قائلا : "إنّكم إخوتنا"، (صلاة التبشير الملائكي 11 آب أغسطس
2013 ). كلّنا نعرف أهميّة ومعنى هذه الكلمات. في الواقع إن المسيحيّين والمسلمين هم إخوة وأخوات
في العائلة البشرية الواحدة التي خلقها الله الأوحد.
ونودّ أن نذكر أيضًا بما قاله البابا يوحنا بولس الثاني في خطابه لبعض رجال الدين المسلمين في
العام 1982 : "جميعنا، مسيحيون ومسلمون، نعيش تحت شمس الإله الواحد الرحيم. وجميعنا نؤمن
بإله واحد خالق الإنسان. ونعترف بسلطانه، وندافع عن ك ا رمة الإنسان كخادم لله. وإنّنا جميعًا نعبد
الله ونسلِّم أمرنا إليه تسليمًا كاملا . وفي هذا السياق يمكننا أن ندعو بعضنا البعض أخ وة وأخوات
.( في الإيمان بالله الأوحد" (كادونا، نيجيريا في 14 شباط/فب ا رير 1982
إنّنا نشكره تعالى على ما جعله مشتركًا بيننا، مع أننا ندرك اختلافاتنا. نحن نعي أهمية تعزيز حوار
مثمر مرتكز على الاحت ا رم المتبادل والصداقة. وإذ تشكل قيمنا المتقاسمة، والتي تعززها مشاعر
الأخوّة الأصيلة، مصدر إلهام لنا، إننا مدعوون للعمل معًا في سبيل العدالة والسلام واحت ا رم حقوق
وكرامة كلّ شخص. نشعر بمسؤوليتنا حيال الأشخاص الأكثر حاجة: الفقراء، المرضى، الأيتام،
المهاجرين، ضحايا الاتّجار بالبشر، وكلّ من يتألّمون ويعانون نتيجة الإدمان بجميع أشكاله.
كما نعلم، على عالمنا المعاصر أن يواجه تحديات خطيرة تتطلب تضامنًا من قبل الأشخاص ذوي
الإرادة الطيبة. هذه التحديات تتضمن التهديدات المحدقة بالبيئة، الأزمة الاقتصادية العالمية وارتفاع
نسبة البطالة ولا سيّما بين الشباب. وتولد هذه الأوضاع شعو اً ر بالهشاشة وانعدام الرجاء في
المستقبل. ويجب ألا ننسى أيضًا المشاكل التي تواجهها العديد من العائلات المنقسمة، والتي تركت
أحباءً وأطفالا صغارًا في بعض الأحيان.
لنعمل معًا إذًا من أجل بناء جسور سلام وتعزيز المصالحة لاسيما في المناطق حيث يعاني
المسلمون والمسيحيون معًا من أهوال الحرب.
فلتلهمنا صداقتنا دائمًا على التعاون في مواجهة هذه التحدِّيات الكثيرة بحكمة وحذر. وهكذا يمكننا
الإسهام في التخفيف من حدّة التوترات والصراعات معززين الخير المشترك. وسنظهر أيضًا بأن
الديانات يمكنها أن تك ون مصدر انسجام يعود بالفائدة على المجتمع كله.
لنصلِّ كيما يبقى السلام والمصالحة والعدالة والنمو في طليعة أولوياتنا من أجل خير ورخاء العائلة
البشرية برمتها.
مع البابا فرنسيس نتقدم منكم بأطيب التمنيات لعيد سعيد وحياة مزدهرة في السلام.
الفاتيكان 24 حزيران 2014
الكاردينال جان -لويس توران
رئيس المجلس البابوي للحوار بين الأديان
الأب ميغيل أنخيل أيوزو غويغسوت
أمين السر

الموصل تودع آخر مسيحييها...

بقلم نانسي لحود

بغداد, 18 يوليو 2014 (زينيت) - ها هي آخر العائلات المسيحية التي كانت لا تزال صامدة في الموصل، تغادر المدينة متجهة الى اربيل ودهوك ومناطق أخرى في كردستان العراق تعتبر الأكثر أمنًا، هذا ما أكدته مصادر من الجماعة الكلدانية المحلية الى وكالة فيدس الفاتيكانية.

كان الصراع قد شن على الموصل ودام فترة طويلة ولم يخمد وهجّر عائلات وخلف وفيات وخلال اليومين الماضيين تسارعت وتيرة الهجرة بعد أن بدأ مسلحو الدولة الإسلامية يضعون علامات على منازل المسيحيين والشيعة كي يستولوا عليها لاحقًا.

من جانب آخر وبحسب المصدر عينه، كان موقع عنكاوا قد أكد أن هجرة المسيحيين تعود لاشتداد وتيرة القصف على العديد من المناطق في المدينة بخاصة في أوقات الليل، وفي مناطق عديدة من سهل نينوى هناك انقطاع لوصول المياه مما يجعل الوضع لا يحتمل بخاصة في درجات الحرارة العالية.

Les derniers chrétiens de Mossoul forcés à l’exil par l’État islamique | La-Croix.com

Les derniers chrétiens de Mossoul forcés à l'exil par l'État islamique | La-Croix.com

La maison d'un chrétien de Mossoul marquée de la lettre « N » en arabe (nûn), comme « Nazaréen » (chrétien).

Vendredi 18 juillet, les dernières familles chrétiennes encore présentes à Mossoul quittaient la ville en direction de Qaraqosh, dans la plaine de Ninive, mais aussi plus à l'est, vers Erbil ou Dohuk au Kurdistan irakien.

« Les djihadistes ont ordonné aux chrétiens de Mossoul de se convertir à l'islam, de payer la "jizyia" (l'impôt islamique qui fait du débiteur un "dhimmi", un protégé, NDLR) ou de quitter leurs maisons sans rien prendre. Toute propriété est désormais celle de l'État islamique », confirme le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako Ier.

« Sinon vous serez tués »

Cette nuit, des voitures de l'État islamique sont passées dans les quartiers où résidaient encore quelques familles chrétiennes. « Avec des haut-parleurs, ils ont dit : soit vous vous convertissez, soit vous payez l'impôt, soit vous partez avant 12 heures. Sinon vous serez tués », indique sur Twitter l'association Fraternité en Irak, citant des sources locales. L'État islamique a également distribué ce même message sur papier, frappé de son logo, un cercle blanc sur fond noir.

Les quelques centaines de chrétiens qui restaient à Mossoul sont déjà arrivés pour certains à Qaraqosh, ville majoritairement chrétienne – syrienne-catholique – située à une trentaine de kilomètres à l'est. Selon les informations de Fraternité en Irak, « des familles ont été pillées par les djihadistes au moment où elles ont passé le check-point de sortie. Or, papiers, et même voitures ont été volés dans certains cas. Certains n'ont pu partir qu'avec leurs habits sur le dos ».

N comme nazaréen

Ces deux derniers jours, l'inquiétude a commencé à grandir lorsque les insurgés sunnites ont commencé à marquer avec des signes distinctifs les maisons des chrétiens (avec un N comme « nazaréen », autrement dit « chrétien » en arabe) et des chiites. Ils ont aussi suspendu toute fourniture d'aliments et de gaz là encore pour les quelques chrétiens restant dans la ville, les chiites et les Kurdes.

« Ces inscriptions nous inquiètent car nous ne savons pas bien ce que cela signifie, témoignait hier sur le site Internet de La Vie , un prêtre de Mossoul qui a quitté la ville il y a deux semaines. Certains disent que les hommes de l'État islamique expriment par là le fait que ces maisons leur appartiennent désormais, d'autres pensent que ces inscriptions sont plutôt destinées à protéger les maisons des pillages ».

De fait, si les chiites ont été victimes d'atrocités dès l'entrée des insurgés sunnites dans la ville, et leurs mosquées systématiquement réduites en poussière, les chrétiens ont d'abord semblé relativement épargnés. Seuls des signes religieux – croix et statues – avaient été retirés des églises ou détruits.

Afflux de réfugiés

Pour la deuxième fois depuis le 10 juin, date de la prise de Mossoul par l'ex-État islamique de l'Irak et du Levant, la ville de Qaraqosh doit faire face à un nouvel afflux de réfugiés. Et ce alors que la suspension de la fourniture d'eau et l'approvisionnement erratique en électricité fragilise déjà la situation humanitaire et sanitaire. « C'est la consternation à Qaraqosh et la fin pour les chrétiens de Mossoul. Tout le monde est très choqué sur place », rapporte Fraternité en Irak.

Située sur les rives du Tigre, chef-lieu de la province de Ninive, Mossoul est la deuxième ville d'Irak par sa population. La ville actuelle a été bâtie sur les ruines de la Ninive biblique, capitale de l'empire assyrien. Siège de plusieurs évêchés, la ville accueillait, jusqu'à l'intervention américaine, une importante communauté chrétienne, plusieurs communautés religieuses, ainsi que des églises dont la fondation remonte, pour certaines, aux premiers siècles du christianisme.



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 11 juillet 2014

LIBAN • Gare à toi si tu manges en plein jour  | Courrier international

LIBAN • Gare à toi si tu manges en plein jour  | Courrier international

LIBAN • Gare à toi si tu manges en plein jour 

Le mufti de la République libanaise Mohamed Kabbani fait l'objet, avec son fils, de nombreux soupçons de corruption et d'un tel rejet de la part d'une grande partie des sunnites libanais qu'il a été chassé de plusieurs mosquées à Beyrouth.

On dit que c'est ce même homme qui a prié les maires du Liban de suivre l'exemple de leur confrère de Tripoli [au nord de Beyrouth], Nader Ghazal, qui s'est fendu à l'adresse de ses administrés de l'appel  suivant :

"Le ramadan est un mois de soumission, d'éducation et d'élévation des âmes. Aussi, la municipalité de Tripoli demande à tous les résidents et plus particulièrement aux propriétaires de restaurants et de cafés de respecter la sacralité du ramadan ainsi que la sensibilité des musulmans jeûneurs, en s'abstenant de montrer au grand jour qu'on mange. Il attire également l'attention sur la nécessité de se parer des bonnes mœurs auxquelles appellent tous les monothéismes."

Cet appel est sans précédent. Il est contraire aux lois et à la Constitution libanaise, qui garantissent la liberté religieuse, la liberté de choisir son mode de vie, la liberté d'expression, le pluralisme et le droit à la différence.

Cet appel viole la neutralité religieuse

Le maire de Tripoli outrepasse son rôle et viole la tradition de neutralité en faisant usage d'un vocabulaire tel que "sacralité du ramadan" et "bonnes mœurs". Et cela dans la ville multiconfessionnelle de Tripoli, la deuxième ville du Liban, où cohabitent 17 groupes confessionnels, sans oublier la présence de laïcs, d'agnostiques et d'athées.

Tous sont égaux en droits et libres de vivre comme bon leur semble, sans être embêtés, réprimés, poursuivis, empêchés ou contraints de faire ceci ou cela.

Cet homme, fonctionnaire civil, viole le principe fondamental de la Constitution sur lequel repose toute l'existence du Liban. Il s'érige en tuteur des habitants, s'arroge le droit de leur demander obéissance et croit devoir leur apprendre les bonnes mœurs. Ou plutôt la bigoterie, l'hypocrisie, le mensonge et la cachotterie.

Puisqu'il est immoral de montrer au grand jour [qu'on mange durant le ramadan], il faudrait alors être hypocrite. A moins qu'il ne s'agisse d'imposer le jeûne de force. Dans les deux cas, cela n'a rien de moral.

Un terrorisme moral

Etant donné que l'enfer est pavé de bonnes intentions, il faut supposer que les intentions du maire de Tripoli et du mufti de la République sont bonnes. Et étant donné qu'il suffit d'un rien pour engendrer un monstre, ce malheureux décret a aussitôt donné des idées à des extrémistes qui ont lancé des grenades sur des cafés servant à boire pendant la journée, faisant plusieurs blessés depuis début juillet.

Car le discours sur la nécessité de respecter la sensibilité des musulmans est un terrorisme moral qui ne tarde pas à se traduire en terrorisme bien réel. Nous en avons maintes fois fait l'expérience.

Et les bonnes mœurs du maire de Tripoli ne dépareillent pas avec les récents appels d'un groupe extrémiste sunnite – les Brigades Ahrar Al-Sunna – à "épurer la plaine de la Bekaa, et plus généralement le Liban, des églises chrétiennes" et à "empêcher les cloches de sonner". Peut-être pour Monsieur le maire aussi, les cloches sont incompatibles avec "la sensibilité des musulmans".



Envoyé de mon Ipad 

mardi 8 juillet 2014

Le wahhabisme au service des américains - AgoraVox le média citoyen

Le wahhabisme au service des américains - AgoraVox le média citoyen

Le wahhabisme au service des américains

CURIEUX AMÉRICAINS ! Ils ont fait la chasse systématique aux communistes, jusqu'à l'obsession avec le maccarthysme qu'ils soient marxistes, léninistes, trotskistes, staliniens, maoïstes. Ils ont lutté avec le même acharnement contre le communisme qu'il soit cubain, vietnamien, chinois, ou celui des pays de l'est ... Car ils savaient que ce qui les fonde, c'est la doctrine de Hegel et la pensée révolutionnaire de Marx qui s'en inspira ! 

Or depuis la chute du mur de Berlin qui a signé la fin du communisme et la fin de la guerre froide qui l'accompagna à la suite de la dislocation de l'URSS, il semble que les américains ont choisi le wahhabisme pour remplir le vide laissé par le communisme !

S'ils ont combattu avec autant d'énergie le communisme, c'est parce qu'il est la négation de ce qui fonde leur nation, puisqu'il prône l'inexistence de dieu, interdit les religions et s'est déclaré pour ennemi le capitalisme !

Avant eux, les anglais ont compris l'intérêt à instrumentaliser le wahhabisme dans l'empire ottoman pour accélérer sa chute. Ce qu'ils ont parfaitement réussi, voyant dans les adeptes de cette obédience obscurantistes, plutôt des alliés !! 

Si les américains ont repris à leur compte cette stratégie de domination des peuples "arabes" par le biais d'un système politico religieux qui a fait ses preuves, c'est parcequ'il prône le capitalisme sauvage mais surtout il rejoint leur vision messianique du monde : ce n'est pas par hasard que les évangélistes extrémistes rejoignent les sionistes, tous deux s'appuyant sur le wahhabisme qui sert parfaitement leur vision du monde selon "les écritures saintes". 

Puisque le wahhabisme non seulement encourage la pratique du capitalisme sauvage, mais il a un autre avantage qui n'a pas échappé aux américains : l'individu n'est pas au centre de la préoccupation de ce système politico-religieux, puisqu'il est noyé dans la masse dite la Oumma, dominée par le chef à la fois spirituel et temporel ! Donc point de liberté pour les individus ni de démocratie. Ce qui facilite bien les affaires, le commerce ... et le reste !!

Autrement qui peut croire que les américains se soient laissés duper par toutes les chapelles "islamistes" pour les classer de "modérées" à "extrémistes" ... alors que ce qui les fonde toutes, c'est le wahhabisme .... Sayid Qotb étant pour Mohamed Abdelwahhab, ce que fut Karl Marx pour Hegel ? 

Pourquoi s'obstinent-ils à soutenir les frères musulmans et ce contre la volonté manifeste des peuples qui n'en veulent pas ? Pourquoi font-ils semblant de croire que les "frères" prônent un islamisme modéré compatible avec la démocratie ? Pourtant leur passage au pouvoir que ce soit en Egypte ou en Tunisie a suffit pour révéler leur triste vérité de parti totalitaire fasciste, sans foi ni loi, intéressé uniquement par l'argent !

Faut-il rappeler que même Khomeiny, qui a instauré l'islamisme au pouvoir en Iran, avait pour livre de chevet, le livre de Sayid Qotb, "le penseur révolutionnaire" des "Frères musulmans", qui a codifié le wahhabisme "politique" pour en faire un système politico-religieux astucieux pour prendre le pouvoir et le conserver ? !

A moins qu'ils jouent de la confusion générale, utilisée par les islamistes eux-mêmes, pour brouiller les pistes ; multipliant les chapelles et les partis : "Frères musulmans", "Salafistes", "Al Qaïda", "Ansar Chariaa", "Bokoharam" ... trouvant leur intérêt dans le wahhabisme comme système parfait pour dominer le monde dit "arabo-musulman" et faire échec au "printemps arabe" pour avorter les révolutions dans les républiques et empêcher les peuples d'accéder à la démocratie ; à fin de contrôler son or noir grâce à leurs protégés pétromonarques et leurs mercenaires "islamistes" ! D'où leur soutien aux "jihadistes-terroristes" de tous poils, et aux frères musulmans les mieux organisés "politiquement" !

Alors pourquoi toute cette comédie de prétendre défendre le droit des peuples à la démocratie et aux droits de l'homme ?

Rappelez-vous, la guerre en Irak avait pour but déclaré, l'instauration de la démocratie en ce pays. Qui par effet de contagion se transmettra aux pays de la région. Qui par effet dominos, fera chuter les dictateurs !

Et comme par hasard, les pays de la région sont tous des pétromonarchies sous contrôle américain et dont les pétromonarques sont leurs protégés depuis leur indépendance de l'empire colonial anglais !! 

Curieux que les américains veulent de la démocratie dans une république et qu'ils aient toujours fermé les yeux sur les exactions des régimes monarchiques absolues et totalitaires !! Quelle hypocrisie !

Avec pour résultat : un Irak tombé sous l'hégémonie de l'Iran ... ennemi des EU depuis l'arrivée des islamistes au pouvoir !

Leur cynisme est affligeant, puisque le paradis qu'ils promettent aux "arabes" est pavé de bonne intentions : LIBERTÉ, DÉMOCRATIE, DROIT DE L'HOMME ! Beaux principes, devenus tartes à la crème, totalement vidés de leur sens, mais prétextes pour toutes leurs "interventions militaires" !

Avec le wahhabisme, tout est bon pour les américains ; puisque Hillary Clinton affirmait devant le congress que les arabes ont fait du bon travail, parlant des pétromonarques évidemment ! Ils fournissent la chair à canon et financent les guerres qu'ils déclenchent avec le feu vert de l'oncle Sam. Que peuvent espérer de mieux les américains : pas de pertes humaines ni de budget de guerre pour contrôler l'or noir "arabe", sinon réduit au strict minimum. Tout est bénef' pour eux.

Ils leur suffisait de jouer des ambitions des uns et des autres, parmi les adeptes du wahhabisme : les Ibn Saoud et leur frère ennemi l'émir du Qatar se rêvant Calife du monde dit "arabo musulman" ; et leurs concurrents "Les frères musulmans", soutenus par l'émir du Qatar, se rêvant calife à la place du calife ... auxquels les Ibn Saoud font la guerre de peur pour leur trône.

Puisque à la faveur de la guerre froide, le wahhabisme sera "réactivé", et donnera l'occasion à ses adeptes de réaliser leur vieille lubie : la reconstitution du Grand Califat de l'âge d'or Omeyade, englobant les pays musulmans et bien au-delà. Comme elle sera l'occasion pour les Ibn Saoud de donner des gages aux religieux wahhabites pour respecter le deal passé entre leur tribu et celle d'Ibn el Wahhab. 

Ainsi après l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS, les américains n'ont rien trouvé de mieux que de jouer la carte des "religieux" pour bouter les russes "mécréants" hors de ce pays. Ce qu'ils feront avec succès avec l'aide des saoudiens qui trouveront là une opportunité pour "occuper" les religieux wahhabites hors du royaume, où leur revendications incessantes commencent à exaspérer le monarque.

Une opportunité pour les Ibn Saoud et leur frère ennemi, l'émir du Qatar, pour diffuser le wahhabisme par le financement des guerres de "libération" des peuples, des écoles coraniques et des universités religieuses à travers le monde entier. Mais aussi par le financement de plusieurs chaînes de TV religieuses et par la formation de "cheikh" et autres prédicateurs, aussi bien en Orient qu'en Occident ; sans parler du financement des mosquées partout dans le monde. 

Dans un marché de dupes, les pétromonarques ont compris que l'Occident a besoin de leurs pétrodollars pour renflouer son économie pour tout acheter ... jusqu'à ses responsables politiques ! Pour cela il suffit de passer de grosses commandes d'armes, d'avions ... pour permettre à l'industrie occidentale de ne pas sombrer ! Armes, soit dit en passant, qui ne leur servent en rien dans leur pays ; puisqu'ils se méfient de leur propre armée, préférant confier leur sécurité aux américains !

En contre partie, les pétromonarques exportent ce qu'ils maîtrisent le mieux : le wahhabisme. Ils financent les écoles coraniques, les centres cultuels et "culturels" ; et fournissent les cheikhs pour les animer ; à charge pour les américains de former aux techniques de guerre, les talibans sortis de ces écoles ; et les armer pour le "Jihad" contre les "kouffar" (mécréants), ... ceux qu'ils désigneront à la "vindicte" des pétromonarques, comme ennemi des EU ! 

Ainsi les deux pétromonarques vont profiter du "printemps arabe" pour essayer de les avorter, mais aussi pour se bousculer dans leur course à l'hégémonie sur ces républiques !

L'émir du Qatar soutient le frère musulman Ghannouchi comme il a soutenu Morsi et ses "Frères" en Egypte ; pendant que son rival Ibn Saoud tentera de créer des partis encore plus radicaux et plus extrémistes pour essayer de rattraper son retard sur l'émir du Qatar …

Car à tort ou à raison, l'installation de la démocratie dans ces pays, signera pour eux le début de la fin des monarchies arabes !

Un jeu de dupe qui n'échappe pas aux ennemis des EU : Russie, Iran, Chine ... pour dénoncer les bédouins d'Arabie et contrer l'offensive américaine sur les régions pétrolifères. Mais dont les Occidentaux découvrent à leur dépens les dégâts du wahhabisme, cancer du siècle, qui leur revient comme un boomerang !

Devant cette guerre des religions qui ne dit pas son nom, il ne reste aux peuples que de résister au wahhabisme et ceux qui l'instrumentalisent que ce soit les occidentaux ou les islamistes, traîtres à leurs pays ; pour ne compter que sur eux-mêmes car dans la realpolitik des "dirigeants" du monde, il n'y a que les intérêts qui priment : chacun pour soi ! Le reste et les belles idées du siècle des Lumières, ne sont que pour les berner.


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