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lundi 16 juillet 2018

Les dieux criminels. Editions Le Cerf, Paris 2017



RECENSION du livre d'Antoine FLEYFEL, Les dieux criminels. Editions Le Cerf, Paris 2017 , Publié le par Patric

En règle générale, l’édition aborde la situation délicate du Proche-Orient - et notamment des chrétiens d’Orient - à partir des mêmes schémas. On y traite de géopolitique, d’imbrications et d’implications des uns ou des autres, de systèmes politiques arabes, orientaux ou occidentaux. Cela est raison de le faire mais il manque, là ou là, des espaces d’ombre que vient combler pour une part

 Antoine FLEYFEL.


Ce jeune auteur nous accompagne en des lieux peu explorés de manière systématique, et qui pourtant sont le « background » (ce qui est derrière et en-deçà) et les fondations de la problématique. Ces lieux nous intéressent pour parler à la fois des enjeux et des raisons des conflits actuels au Moyen-Orient  et, principalement, dans le conflit israélo-palestinien.

Dans ce dernier opus, l’auteur nous donne à « comprendre comment les doctrines religieuses elles-mêmes, soumises à des exégèses très précises, servent de fondement surnaturel et eschatologique à des mouvements monstrueux. » (page 12) Le pressentir ne suffit pas. Antoine FLEYFEL le démontre dans une étude qu’il a approfondie durant deux années et concernant trois idéologies fondamentalistes agissant au cœur de l’environnement « religieux » au cours des 20ème et 21ème siècles. Chacune de ces dernières est abordée dans une partie qui lui est propre : l’évangélisme sioniste aux Etats-Unisle sionisme religieux en Israël et le salafisme djihadiste. Nous sommes aux antipodes de ce que nous pourrions imaginer de la religion qui veut re-lier l’Homme à Dieu, et qui cherche – en tous cas pour les chrétiens - à le sauver !

Et, justement, la lecture de ce livre convoquait d’une autre manière le souvenir de la pensée du Père de la sociologie contemporaine. D'après David Émile Durkheim, la religion trouve ses origines dans des forces sociales qui sont toujours présentes dans une communauté. Tous les groupes humains ont une religion,  caractéristique de la condition humaine. Aussi longtemps que l'Homme se trouve rassemblé en groupe, il va se former une religion d'une certaine forme. Mais voici que tout ce qui donnait du sens à l’Homme d’hier n’intéresse plus l’individu d’aujourd’hui… La moralité et la métaphysique chrétiennes n'ont plus du sens et ne nous inspirent plus. Durkheim nous dit : « Les grandes choses du passé, celles qui enthousiasmaient nos pères, n'excitent plus chez nous la même ardeur, soit parce qu'elles sont entrées dans l'usage commun au point de nous devenir inconscientes, soit parce qu'elles ne répondent plus à nos aspirations actuelles ; et cependant, il ne s'est encore rien fait qui les remplace. Nous ne pouvons plus nous passionner pour les principes au nom desquels le christianisme recommandait aux maîtres de traiter humainement leurs esclaves, et, d'autre part, l'idée qu'il se fait de l'égalité et de la fraternité humaine nous paraît aujourd'hui laisser trop de place à d'injustes inégalités. » (Durkheim, Les Formes, p. 610). Une nouvelle dimension religieuse est née…. Un nouvel espace pour le sacré dénaturé, oublié, vidé de la portée de sacrifice et de sacralisation ou exacerbée. Les dieux seraient-ils devenus barbares ? Comment l’Homo religiosus contemporain, si vidé des choses touchant aux fins dernières et à « vision transcendante » (Mircea Eliade), peut-il comprendre ce qui se passe autour de lui ; surtout quand il s’agit de poser « la Question de Dieu », de « l’irruption du sacré » dans sa vie ? Comment peut-il accepter l’autre dans une totale et absolue altérité ? Les idéologies dont nous parle Antoine FLEYFELsèment le rejet de l’autre, de celui qui n’est pas comme moi… Pour ce faire, l’auteur remonte aux sources religieuses et théologiques de chacune d’entre elles. La politique instrumentalise la religion, et « celle-ci – dit-il -, le lui rend bien ». Se servir de Dieu, parler au nom de Dieu…, faire mourir au nom de Dieu tient directement et indirectement ces idéologies meurtrières.

Évangélisme sionistesionisme religieux et salafisme djihadiste se retrouvent au Proche-Orient et font front commun. Chacune d’entre eux développent les arguments pour asseoir son pouvoir, ses idées au nom d’un Transcendant…dévoyé. Ici, il n’y a pas de place pour la critique textuelle, pour faire un effort de compréhension, pour mettre en perspective ou avoir une lecture historique et sociologique. Leur front commun est de rejeter tout ce qui pourrait écorner leurs croyances, leurs certitudes. L’exégèse seraitun Satan ; et le Satan qui divise fait peur ! Pour ne pas avoir peur et devoir organiser ses peurs, il vaut mieux prendre les devants et faire peur, placer leurs contemporains dans des impasses mortifères. Il ne s’agit pas de se mettre au service seul d’une idéologie politique, même si elle est basée sur des notions bibliques. Il est question aussi de se porter au secours d’un pays (Israël) pour que ce dernier puisse aider à forger ses ambitions territoriales et son hégémonie. Les Etats-Unis d’Amérique soutiennent donc Israël et, en son sein, des groupes évangéliques importants s’agitent pour faire advenir leurs visions sur cette terre mille fois rêvée… Ces groupes aident à la fois le pays de l’Oncle Sam ainsi que le gouvernement Netanyahou ; parce qu’en fin de compte l’un est l’appui indéfectible de l’autre au cœur des USA comme au cœur du dispositif moyen-oriental. 

Ce livre nous donne de précieuses clés pour mieux saisir la trajectoire et l’ampleur actuelle de l’évangélisme sioniste, du sionisme religieux et du salafisme jihadiste. La violence est institutionnalisée au nom de Dieu. Antoine FLEYFEL l’explique et le démontre avec brio et clarté en revenant sur les grands récits millénaristes évangéliques et sionistes au service de « terres sacralisées » qui ont partie liée.

Cet ensemble de données nous aide d’une part à comprendre les relations qu’entretient les Etats-Unis avec Israël,  et d’autre part nous permet de mieux connaître comment fonctionnent la société israélienne et ses composantes les plus extrémistes. Le monde musulman n’est pas non plus tenu à l’écart si on le perçoit, ici, à partir de son cadre salafiste et jihadiste. La vitalité des groupes qu’étudie l’auteur engendre des interrogations pour l’avenir du Proche-Orient, et pour l’établissement d’un Plan de paix en Israël. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou semble avoir fait des choix importants et difficiles. Pour autant, sortir de ces impasses mortifères et de la surdité permettrait de reprendre la main en ce qui concerne la décolonisation de la Cisjordanie et la reconnaissance israélienne d’un État palestinien.

On ne retirera aucune page à cet essai important parce que rien n’est laissé en jachère, rien n’est dans l’à peu près. Tout y est dit et expliqué, bien amené et présenté de façon claire. Il éclaire le lecteur, et peut également ouvrir des pistes à d’autres spécialistes au sujet des fondations qui président à la situation géopolitique meurtrière que nous connaissons. La guerre sévit encore au Proche-Orient… Les attentats nourrissent la peur. Les Etats arabes semblent complètement dépassés pour gérer cette actualité et pour préparer l’avenir… A partir de ce que nous dit Antoine FLEYFEL, nous pouvons d’ores et déjà bâtir, là où nous sommes, des réponses efficaces et simples. Comment ? Il nous le dit dans sa conclusion : « Les dieux criminels tuent aujourd’hui. Ils nuisent à l’humanité en apportant la haine, la destruction et l’adversité. Ils sont responsables du malheur d’une multitude. Pour que vive l’homme, il faut détruire ces idoles, sans pitié aucune. Les armes par excellence de ce combat sont la paix, le dialogue et la raison civique. Mais il ne faut pas oublier que lorsque ces fausses divinités attaquent par le feu, c’est malheureusement par le feu qu’il faut les affronter ! » (page 226)
Nous ne serons plus dupes ni faussement informés… Nous voilà avertis ! Bonne lecture…

Patrice Sabater, cm
Juillet 2018

Antoine FLEYFEL, Les dieux criminels. Editions Le Cerf, Paris 2017. 263 Pages. 22 €

 Patrice SABATER



http://www.chretiensdorient.com/2018/07/recension-du-livre-d-antoine-fleyfel-les-dieux-criminels.editions-le-cerf-paris-2017.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

mercredi 25 octobre 2017

Un livre : « Le combat vous a été prescrit »,

, le  
Mis à jour le 25/10/2017 à 9h06
Un livre publié ce mercredi 25 octobre, « Le combat vous a été prescrit », retrace l’histoire du djihad en France depuis trente ans. À travers les idées et les hommes, l’ouvrage très documenté de Romain Caillet et Pierre Puchot montre que le phénomène est à la fois ancien, ancré, et qu’il ne s’éteindra pas avec la chute de Daech en Syri
https://www.la-croix.com/France/Securite/Les-racines-du-djihad-en-France-2017-10-24-1200886799

vendredi 30 septembre 2016

François Fillon en guerre contre le « totalitarisme islamique »

La Croix Bernard Gorce, le 29/09/2016 à 14h45
Le candidat à la primaire de la droite publie jeudi 29 septembre un livre sur la menace islamiste dans lequel il se démarque à la fois de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé.

La France « est menacée dans son identité par un ennemi dont le crime est la prière ». C’est par une formule choc que s’ouvre le nouveau livre de François Fillon Vaincre le totalitarisme islamique (Albin Michel, 162 p., 9 €). Le candidat à la primaire qui s’était donné le temps de la réflexion après les attentats de l’été a décidé de frapper un grand coup sur le thème de la sécurité et de la défense des valeurs.
Pour l’ancien premier ministre, s’élever à la hauteur de l’enjeu exige tout d’abord de poser un diagnostic sur les événements que nous vivons, de les nommer avec les bons mots. La France a déjà connu des vagues d’attentats mais « avec l’État islamique, nous avons changé d’univers ». L’auteur estime qu’il nous faut comprendre « qu’il ne s’agit plus de terrorisme mais que nous sommes en guerre ». Un conflit qui oppose l’occident au « totalitarisme islamique », dont il s’agit de titrer toutes les conséquences.

Déchoir de la nationalité les djihadistes

François Fillon accuse dans son livre le pouvoir d’un déni de la réalité, au risque d’encourager « la prolongation de l’état d’indigence intellectuel et politique ». Il tacle aussi une partie du monde intellectuel, coupable d’avoir « confisqué la parole » du peuple depuis des décennies. La « trahison des clercs » qui se complaisent dans un discours d’auto dénigrement, refusent d’admettre que « l’Occident est moins haï pour l’oppression qu’il exerce que pour les libertés qu’il propose ».
Cet effort de clarification étant fait, viennent ensuite les solutions qu’il développe sur plusieurs volets. Sur la sécurité, François Fillon estime qu’il est possible d’aller plus loin, tout en restant dans l’état de droit : il faut interdire le retour sur notre sol et déchoir de la nationalité les 2 000 Français partis faire le djihad. Et punir plus lourdement ceux qui préparent des attentats, en mettant en œuvre l’article 411-4 du Code pénal qui punit de peines de trente ans de prison « le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère ».

Contre la « République molle »

Sur le volet défense, François Fillon estime que « le refus d’une alliance militaire avec la Russie » et de dialogue avec l’Iran « débouche sur l’impuissance d’une coalition de soixante pays ». Pour lui, nous « n’avons pas d’autre choix que de nous retourner vers les Russes et le régime syrien pour éradiquer les forces de l’état islamique ».
Au sujet de l’islam, l’ancien premier ministre va très loin en dénonçant les « accommodements raisonnables » avec l’islam, qui accréditent le sentiment d’une « République molle ». Il estime que « nous avons refusé, par peur de stigmatiser (…), de faire le lien entre religion et terrorisme. »
François Fillon, qui a soutenu cet été les arrêtés municipaux contre le port des « burkinis » et s’est déclaré pour un encadrement administratif renforcé de l’islam, invite à un sursaut républicain : « Le rassemblement du peuple français autour de ses valeurs et de son mode de vie exige d’engager le combat des idées et de réaffirmer avec force le principe de laïcité qui sépare ce qui relève de la sphère publique et ce qui relève de la sphère privée. »

Identité française

Toujours largement distancé dans les sondages qui le placent autour de 12 % des intentions de vote, le candidat à la primaire publie ce livre alors qu’il multiplie les déplacements sur le terrain et les interventions dans les médias pour relancer sa campagne. « Il y a un immense décalage entre le terrain et la réalité. Il faut accélérer ! », a redit le député de Paris à ses amis parlementaires qu’il avait réunis mercredi 28 septembre.
Publié dès 2015, son premier livre, Faire, avait rencontré un énorme succès de librairie. François Fillon veut s’adresser directement au peuple et tente de rattraper son retard sur le thème de l’identité française. « La France est menacée dans son mode de vie, dans sa liberté d’expression, dans ce qui constitue le cœur de sa civilisation et bien sûr les ressorts de son histoire », écrit-il.
Depuis des semaines, il martèle que ce sont sur les enjeux économiques, le chômage, la dette et la croissance que se jouera la primaire. Mais c’est pourtant bien la joute entre Alain Juppé – l’identité heureuse – et Nicolas Sarkozy – les « Gaulois » – qui focalise toute l’attention des médias.

Redressement moral

Pour se démarquer des deux favoris de la primaire, François Fillon met un nouvelle fois en avant son approche faite de « lucidité » et de « courage ». Il critique la démagogie d’une « frange de la droite » qui voit dans ces tragiques événements « la justification présente de ses discours outranciers passés sur l’immigration et la remise en cause de l’état de droit ». Il critique ainsi sans nommer Nicolas Sarkozy, ceux qui veulent enfermer dans des camps de rétention tous les fichés S.
François Fillon se montre par ailleurs beaucoup plus offensif qu’Alain Juppé, dont il ne cesse de souligner la tiédeur du programme. Au-delà des mesures sécuritaires ou de l’encadrement de l’islam qu’il propose, le catholique François Fillon, comme il se présente lui-même, indique un cap, qui n’est rien d’autre qu’un « redressement moral, spirituel et politique » pour « refonder notre nation ».
Bernard Gorce

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lundi 26 septembre 2016

Livre:Une-femme-algerienne-ose-dire-la-verite-sur-l-islam

28-9-2016-[Source : Liberté politique]
Un livre choc vient de sortir en librairie pour un monde sans islam aux éditions Tatamis. Il évoque un témoignage poignant de vérité, dénonçant avec force et témérité toutes les facettes insupportables de l’islam. Ecrit par une femme, ce témoignage prend une valeur fondamentale au cœur de la réalité mortifère qu’est l’islam. Née au cœur de cette religion, Aquila, Algérienne réfugiée en France, depuis 10 ans, a vécu 30 années d’enfer islamique, avant de pouvoir s’en évader, comme on s’évade de prison. Elle ne s’est jamais sentie musulmane, elle a rejeté très tôt la religion de sa naissance pour se fondre littéralement au cœur de la Bible. Sa foi au Christ, la réconforte et l’inspire à dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent, d’autant que la rédaction de son livre a subit bien des péripéties, des provocations voire des menaces.
« Ce livre est le fruit de 40 ans de ma vie. »  Ce sont les premiers mots d’Aquila accordés à Eric Muth, journaliste indépendant. A travers cet entretien exclusif elle démontre que l’islam est la cause de tous les maux, qu’il est diabolique et que rien n’arrête ses adeptes pour conquérir de nouvelles terres par le sang et la soumission. Elle considère que les pétro-monarchies du Golfe font le jeu de l’islamisme en tolérant l’intolérable dans leurs démocraties.
« La supercherie, c’est que l’islam n’est pas qu’une religion mais une secte politique, juridique et théocratique. » Aquila
Elle, qui a vécu 30 ans sous l’oppression islamique en Algérie, qui a connu la violence de la guerre civile algérienne et qui a pris comme pays d’adoption la France a des mots percutants et troublants d’authenticité. Elle souligne que, pendant la guerre civile algérienne, l’Occident a donné l’asile politique aux islamistes. Le Londonistan, selon elle, date de cette époque. Paris a aussi accueilli un grand nombre de terroristes non repentis en refusant l’accueil à des personnes menacées qui ont fini par être tuées.
Aquila accuse la France face à l’ignorance, la lâcheté et la culpabilité honteuse dont elle fait preuve en laissant des territoires perdus de la République abriter selon ses dires «  des islamo-racailles » ; qui sont pour elles de véritables cellules dormantes prêtes à se réveiller pour commettre l’irréparable au premier moment venu.  La France, poursuit-elle, a fait venir massivement des musulmans sur son sol avec des aides sociales très avantageuses, une justice extrêmement laxiste, une police en sous-effectif qui a l’ordre de ne pas intervenir dans les banlieues les plus sensibles.
« Les 30 ans que j’ai vécus en Algérie ne diffèrent en rien des 30 ans qui viennent si je les passe en France, en Angleterre ou en Allemagne. Ces pays deviennent comme l’Algérie » Aquila
Elle incrimine conjointement les Etats-Unis qui cherchent à affaiblir l’Europe en aidant à son islamisation, les marxistes qui cherchent à semer le chaos afin de renforcer leur autorité dictatoriale mais aussi et évidemment les pays musulmans. Elle nous rappelle que Boumediène, colonel et homme d’état algérien avait dit dans les années 70 que les pays occidentaux seraient vaincus par les ventres féconds des femmes musulmanes.
Par ailleurs, elle fait part de son mécontentement face aux comportements et aux propos controversés du Pape François. « Il se tait devant des milliers de chrétiens torturés, terrorisés ou tués chaque jour au Moyen-Orient. » Elle poursuit en disant ceci : «  Mais il embrasse les pieds des musulmans et récupère des migrants musulmans plutôt que des chrétiens. Il consent donc au massacre des chrétiens d’Orient ». Pour elle, l’Eglise Catholique est complice de l’islamisation et porte une lourde responsabilité face aux attentats commis sur notre sol.
Son livre est un appel au réveil du peuple français avant qu’il ne soit trop tard. Selon Aquila, la seule solution pour éradiquer tout ces terrorismes est de libérer l’Occident de l’islam, d’organiser un divorce entre ces deux civilisations qui ne peuvent  ni cohabiter, ni coexister tant elles sont opposées sur tout.
Un livre à lire et à partager d’urgence.
Propos recueillis par Eric Muth, journaliste indépendant
Gracieusement envoyé à Liberté Politique pour relayer auprès de nos abonnés ce nouveau livre.

http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Une-femme-algerienne-ose-dire-la-verite-sur-l-islam

jeudi 4 août 2016

Hamed Abdel-Samad : "L'islamisme est présent dans la naissance même de l'islam"


Best-seller en Allemagne, son essai polémique "Le Fascisme islamique" ne paraîtra pas en France. Entretien avec un penseur menacé de mort par les islamistes.Publié le  | Le Point.fr

Fils d'imam et ancien membre des Frères musulmans dans sa jeunesse, le Germano-Égyptien Hamed Abdel-Samad est devenu, en Allemagne, une figure médiatique de la critique de l'islam, ce qui lui a valu plusieurs fatwas et menaces de mort. La traduction de son best-seller Le Fascisme islamique, essai virulent qu'on pourrait comparer au travail du Michel Onfray athéologue et qui établit des parallèles entre islamisme et idéologie fasciste, devait paraître en France le 16 septembre. Mais fin juillet, l'éditeur Piranha s'est ravisé, expliquant à l'auteur qu'il ne mesurait pas les risques pour la sécurité de sa petite structure, tout en ne voulant pas « apporter de l'eau au moulin » de l'extrême droite après l'attentat de Nice. L'affaire a déclenché un tollé dans la presse allemande, qui a rappelé que le livre d'Hamed Abdel-Samad était certes critiquable, mais qu'il avait pu paraître sans problème auxÉtats-Unis début janvier après avoir été publié en Allemagne en 2014 par un grand éditeur (Droemer Knaur).
En exclusivité pour Le Point, l'auteur a accepté à la fois de s'exprimer sur cette polémique éditoriale, mais aussi sur le fond d'un ouvrage que les lecteurs français ne liront donc pas à la rentrée.
La traduction de votre essai Le Fascisme islamique devait paraître le 16 septembre, mais votre éditeur Piranha a brusquement fait volte-face. Que s'est-il passé ?
Fin juillet, Jean-Marc Loubet (NDLR : cofondateur et patron de Piranha) a envoyé un mail à mon éditeur allemand annonçant qu'il retire le livre. Il a expliqué qu'au vu de l'actualité sanglante en France, il avait consulté sa petite équipe. Ils ont décidé à l'unanimité de ne pas le publier pour deux raisons. Le premier argument, c'est qu'on ne mesure pas le risque physique d'une publication en France. Selon ses mots, « ça peut être nul, ça peut être mortel ». Je comprends que c'est plus facile de cibler une petite maison d'édition, qui n'a pas les moyens d'assurer une protection à sa porte. Si Jean-Marc Loubet avait fini son mail là-dessus, j'aurais dit OK et accepté sans problème ce retrait. Je vis sous protection policière, j'ai reçu des menaces de mort, et je ne peux pas demander aux autres de prendre le même risque. Moi, je prends ce risque car je crois intimement qu'être effrayé face à des menaces n'arrangera pas les choses. Au contraire, plus nous serons silencieux et plus nous aurons peur, plus les islamistes seront brutaux, car ils ne fonctionnent que selon cette logique : tuer et effrayer. C'est la stratégie du terrorisme. Mais j'aurais compris la décision de Jean-Marc Loubet, car c'est une affaire de vie ou de mort.
En revanche, ce que je n'accepte pas, c'est son deuxième argument, d'ordre moral. Il a écrit qu'il ne voulait pas « apporter de l'eau au moulin de l'extrême droite ». Ça, c'est l'argument typique d'un chantage moral auquel je suis sans cesse confronté. Je suis un penseur libre, qui n'appelle pas à la violence, qui ne stigmatise pas les musulmans – au contraire, je les défends comme êtres humains –, mais qui s'en prend à une idéologie que j'estime violente. J'ai le droit, en Allemagne, plus de 200 ans après Kant et 230 ans après Voltaire, de publier ces pensées sans devoir avoir peur et être terrifié. C'est pour ça que je suis tellement en colère. Jean-Marc Loubet a essayé de transformer la peur en une action vertueuse. Je trouve ça très dangereux. Le Spiegel l'a bien expliqué : c'est une défaite non seulement contre l'islamisme, mais aussi contre l'extrême droite.
Votre livre a été publié en Allemagne et aux États-Unis sans que cela pose de problèmes. Serait-ce plus compliqué en France ?
Il y a chez vous des critiques de l'islam, je pense notamment au remarquable 2084 : la fin du monde de Boualem Sansal. C'est donc plus lié à un éditeur précis. Mais c'est le début d'une certaine humeur qui pourrait se répandre en France et qui m'effraie. J'aime tellement ce pays que je n'aimerais pas le voir succomber à une autocensure et à des arguments qui expliquent qu'un écrivain a une responsabilité et qu'il doit préserver les susceptibilités. Ça serait une catastrophe pour la qualité du débat intellectuel. Et qui, plus qu'un éditeur, est censé défendre ces débats ? Le livre est l'endroit privilégié pour avoir ces discussions. Si nous n'exprimons pas notre esprit critique, alors nous permettrons à l'extrême droite de monopoliser ces sujets et de se présenter comme la garante de la démocratie et de la liberté d'expression, ce qui n'est évidemment pas vrai. En nous retirant de ces sujets, nous leur offrons cet espace.
Vous êtes le fils d'un imam égyptien et, étudiant, vous étiez membre des Frères musulmans. Qu'est-ce qui vous a amené à devenir si critique envers votre religion d'origine ?
Déjà, je ne me considère ni comme musulman ni comme ancien musulman. Je suis convaincu qu'un être humain ne devrait pas se définir, positivement ou négativement, à travers une religion. Je suis critique envers l'islam, comme envers toutes les religions en général. Ce qui m'a fait prendre conscience de ça, c'est que j'ai grandi dans une société où on ne pouvait pas exprimer ses pensées clairement. J'avais sans cesse une voix extérieure et une voix intérieure, différentes, ce qui est courant quand vous êtes dans une communauté religieuse où vous ne pouvez pas exprimer vos doutes. Or, je voulais être libre. C'est pour ça que j'ai quitté l'Égypte pour venir en Allemagne.
Plusieurs personnalités musulmanes ont appelé à votre mort, dont un professeur de l'estimée université Al-Azhar au Caire. Votre vie est-elle en danger ?
Il y a ces fatwas, mais aussi des djihadistes qui veulent me supprimer. Je ne peux pas dévoiler les détails, mais ma protection policière a été brusquement augmentée. Quand je prends un avion par exemple, quelqu'un m'accompagne. J'ai demandé ce qui s'est passé, et ils m'ont juste donné quelques éléments sur un djihadiste allemand parti en Syrie et qui a évoqué mon nom à des djihadistes ici. C'est évidemment effrayant, mais je n'ai pas arrêté de faire des discours publics.
Dans Le Fascisme islamique, vous commencez par établir un parallèle entre les mouvements fascistes et les Frères musulmans, fondés dans les années 1920 par Hassan el-Banna. Quels seraient selon vous leurs points communs ?
Ce n'est pas seulement les Frères musulmans, mais l'islam politique dans son ensemble. Le premier point commun, c'est l'idée d'avoir été choisi, d'être des gens qui sont supérieurs au reste de l'humanité. Vous pouvez lire ça dans le Coran, où les musulmans sont considérés comme la meilleure communauté n'ayant jamais existé. Allah leur donne une responsabilité particulière d'être ses représentants sur terre. Vous avez ça aussi dans le fascisme : « Nous sommes la race supérieure. » Deuxième point commun : la culture de la mort. Dans les deux idéologies, la mort est glorifiée, car la vie et l'individu ne comptent pas. Ce qui est important, c'est la nation ou la religion. Troisième parallèle : l'idée de combat, le Kampf en allemand et le djihad en arabe. Vous ne vous battez pas pour vivre, mais vous vivez pour vous battre. Le combat, en lui-même est une fin en soi, et pas seulement un moyen pour atteindre des buts politiques. Quatrième point commun : l'idée d'ennemis intérieurs et extérieurs. Pour les nazis, l'ennemi à l'extérieur, c'est l'Ouest, et à l'intérieur, les juifs et l'extrême gauche. Pour les islamistes, c'est les autres. Il y a d'abord eu les juifs, les chrétiens ou les non-croyants dans le Coran, puis ont suivi les croisés, les colonialistes et aujourd'hui l'Occident dans son ensemble. L'histoire est conçue comme une seule ligne directrice, et l'ennemi reste toujours le même. L'Occident sera toujours le mal, c'est immuable. Cinquième point commun : la déshumanisation et l'animalisation de l'ennemi. Le Coran qualifie les non-croyants de chiens, singes ou porcs. Si vous déshumanisez des personnes, vous leur ôtez le droit d'exister. C'est ainsi plus facile de les exterminer en masse sans problème de conscience. Ce que les nazis faisaient très exactement en qualifiant les juifs de cafards ou de rats. Enfin, regardez les buts de ces idéologies. Hitler voulait régner sur la planète entière, être « le maître du monde ». Ces mêmes mots se retrouvent dans les discours d'Hassan el-Banna.
Le monde musulman est aujourd'hui frappé par la violence. Mais l'histoire coloniale ou la géopolitique n'expliquent-elles pas davantage ces fractures que la nature même de l'islam ?
Bien sûr, si vous cherchez à comprendre les origines du terrorisme actuel, tout ne vient pas du Coran. Il y a des raisons géopolitiques, et évidemment les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont une implication dans les guerres en Irak et Syrie. Mais vous ne pouvez épargner la religion en disant qu'elle n'a rien à voir avec cette violence. Pour en arriver au terrorisme, il faut d'abord une culture favorable, c'est-à-dire qui accepte la violence comme solution politique. C'est, je crois, ce qui se passe dans le monde islamique, car la religion, loin de condamner cette violence, fournit des arguments en sa faveur. Vous avez aussi une violence domestique, dans les familles. Quand un enfant grandit et voit sa mère se faire frapper par son père, il apprend que la violence est la première solution aux problèmes sociaux.
Vous avez confié que votre père battait votre mère, et que vous-même aviez subi des violences enfant. Ne faites-vous pas de votre histoire personnelle une généralité ?
Ce n'était pas un cas individuel, mais cela concernait toutes les familles que je connaissais enfant. Ces violences conjugales ne sont pas une petite minorité. C'est un vrai problème culturel, car le Coran encourage le mari à corriger sa femme si elle n'obéit pas. La religion est un moteur dans la façon de concevoir son couple ou d'éduquer les enfants. Son influence est considérable. Une autre raison de la violence dans le monde musulman, c'est l'insécurité des jeunes hommes dans notre époque moderne. D'un côté, on leur enseigne la certitude que l'islam est la vraie religion, que vous ne pouvez pas faire ça car c'est haram et que vous irez en enfer, sinon. Mais de leur côté, ils sont confrontés à la société moderne, libre et multiculturelle. Il leur est difficile de ne pas mordre dans le fruit défendu, mais après ça, ils se sentent coupables, et retournent vers un discours religieux les ramenant en arrière : « Tu es un pêcheur, reviens à Dieu. » La voie express, c'est le djihad. Mourir en tant que martyr, c'est la seule garantie d'aller directement au paradis. Dites-moi pourquoi un être humain voudrait se tuer tout en supprimant des dizaines de personnes comme ce qui est arrivé à Nice ou à Orlando ?

2=Mais la culture occidentale a elle aussi ses tueurs de masse !
Oui, mais il y a des raisons psychologiques qui expliquent ces tueurs de masse. Ce sont des profils qui ont été confrontés à la violence dans leur parcours. À Munich, Ali David Sonboly, le tueur germano-iranien, avait par exemple été la victime d'humiliations à l'école. Mais on ne peut pas trouver ces explications psychologiques chez tous les djihadistes. Ceux qui ont projeté le 11 septembre 2001 venaient souvent de familles riches, sans problèmes psychologiques apparents. C'est l'endoctrinement idéologique, l'utopie dans leur tête qui les a poussés à faire ça. Dans beaucoup de cas de tueurs de masse, le désespoir est la cause du passage à l'acte. Alors que pour la majorité des terroristes islamiques, c'est au contraire l'espoir d'atteindre quelque chose de supérieur. Ils ne sont pas déprimés en commettant les tueries. Au contraire, ils sourient. Ça fait une grande différence.
Quand vous présentez Mahomet comme un chef guerrier menant des purges et qui, aujourd'hui, serait responsable de « crimes contre l'humanité », n'est-ce pas de la provocation ?
Non, car ce sont des choses décrites dans les récits islamiques. Mahomet aurait par exemple ordonné en un seul jour la décapitation de 400 à 900 juifs qui s'étaient pourtant rendus. La violence appartient bien sûr à la culture de cette époque. Mais aujourd'hui, s'il venait avec le même message, comme le fait d'annoncer que si vous allez en enfer, votre peau sera brûlée et que vous aurez une nouvelle peau pour sentir la même douleur à nouveau, on le qualifierait de psychopathe et on ne le prendrait pas au sérieux. Or ce message est tellement important aujourd'hui pour deux seules raisons : il est vieux d'un point de vue historique et 1,5 milliard de gens y croient. Si l'islam n'était pratiqué que par un petit groupe, on le considérerait comme une secte.
N'y a-t-il rien de bon pour vous dans une religion qui répond aussi à des aspirations spirituelles ?
Je dissocie trois niveaux différents dans le Coran. Le premier, c'est l'aspect documentaire qui décrit comment s'est développée une communauté autour de Mahomet, avec notamment les guerres qu'il a menées. C'est un document historique à inscrire dans un certain contexte, et auquel on ne peut plus se référer aujourd'hui. Mais il y a deux autres niveaux qui peuvent continuer à inspirer les croyants. L'un concerne l'éthique générale, comme les principes de justice et de pardon, le fait de respecter les animaux et la nature en ne détruisant pas une création parfaite, la quête de la connaissance... Et l'autre concerne la dimension spirituelle. Il y a des passages merveilleux et poétiques dans le Coran qui vous touchent. C'est l'une des facettes de Mahomet, qui a vécu une expérience spirituelle forte, méditant sur l'univers et les merveilles de Dieu. Mais il y a aussi chez lui une dimension sociale et politique, qui elle peut être très dangereuse si on l'use politiquement aujourd'hui. Je ne dis donc pas qu'il faut tout jeter dans le Coran. Mon prochain essai, qui sera publié en Allemagne en octobre, s'intitule d'ailleurs Coran : le message d'amour, le message de haine. Je montre l'ambivalence de ce livre. Mais si des gens croient que le Prophète est un modèle absolu à suivre, ça débouche sur des choses effrayantes comme Daech.
Consulter notre dossier « L'islam selon Tareq Oubrou »
N'est-ce pas historiquement absurde d'établir des parallèles entre une religion apparue au VIIe siècle dans la péninsule arabique et le nazisme, une idéologie athée du XXe siècle née en Occident ?
C'est une question que je me suis posée durant toute l'écriture du livre. Mais l'islam n'est pas qu'une religion, c'est aussi une idéologie politique. Dès les origines, quand Mahomet se rend à Médine, elle est par nature une religion politique, car il n'était pas juste un prophète ou prédicateur, mais aussi un homme d'État, général d'armée, ministre des Finances, juge et policier. D'autre part, le fascisme n'est pas qu'un mouvement politique, mais c'est aussi une religion civile, avec un leader infaillible qui a accès à une vérité et qu'on n'a pas le droit de questionner.
Si on adopte un point de vue farouchement athée, toutes les religions – et surtout les monothéismes – peuvent être perçues comme ayant une dimension totalitaire. Ce n'est pas une exclusivité de l'islam...
Bien sûr. Les religions polythéistes, du fait de la diversité des dieux, sont moins enclines à ça. Il y a une place pour la négociation. Pour les naissances, vous vous adressez au dieu de la fertilité, en cas de décès au dieu de la mort... Vous n'êtes pas sous un contrôle unique. Mais les monothéismes, avec un Dieu jaloux, ont par essence quelque chose de totalitaire. Prenez l'épisode du sacrifice d'Abraham. Vous avez un père qui doit tuer son fils. Il faut obéir à une loi, en ignorant tout rationalisme ou dimension humaniste. Si le leader dit : « tue », vous obéissez... Les théologiens juifs et chrétiens ont par la suite transformé cette histoire en expliquant qu'il ne faut plus tuer d'êtres humains pour plaire à Dieu. Mais dans le Coran, c'est une preuve que si Dieu vous donne un ordre, vous l'exécutez. C'est un argument-clé des martyrs, pour qui il ne faut pas se soucier du sang versé, car Dieu sait ce qui est le meilleur pour vous.
Pour vous, il est artificiel de séparer islam et islamisme. Pourquoi ?
J'ai d'abord pensé qu'il était juste de dire que l'islam et l'islamisme sont deux choses bien distinctes. Mais j'en suis arrivé à la conclusion que ce n'est pas rendre service aux musulmans. Il s'est passé la même chose avec le communisme, quand on expliquait que la théorie marxiste est bonne, et que c'est simplement la pratique stalinienne qui était mauvaise. En faisant cela, on ne critique jamais le fond des choses. Qu'est-ce que l'islamisme ? C'est la volonté de contrôler le monde. D'où cela vient-il ? Du Coran et de la pratique du Prophète. Il veut faire de l'islam une religion universelle, quitte à utiliser la violence. L'invention de l'islamisme est dans la naissance même de l'islam. Les frontières entre les deux sont très floues.
Mais la majorité des musulmans vivent pacifiquement !
Bien sûr. C'est pour ça qu'il faut distinguer l'islam comme idéologie et les musulmans en tant qu'êtres humains. La majorité d'entre eux ne connaissent pas le Coran dans son intégralité. Et la majorité des croyants ne transposent pas tout ce qu'ils ont lu dans le Coran dans leur vie de tous les jours. Une victime yézidie d'un des commandants de Daech a raconté qu'il lui a dit qu'en la violant, il se rapprochait de Dieu. Qui sur terre sortirait une telle horreur s'il n'avait pas lu des textes expliquant que Dieu offre les femmes et les esclaves comme un présent ? Seules les religions peuvent vous convaincre que vous faites le bien en commettant des actes monstrueux. Heureusement, les croyants tirent de la religion des aspects qui leur ressemblent. Les musulmans pacifiques retiennent du Coran les passages pacifiques, tout comme les djihadistes citent les passages les plus guerriers. Chacun y trouve ce qui renforce son identité.
En politique, vous ne croyez pas aux « islamistes modérés », comme on a un temps pu présenter Erdogan. L'islam ne serait-il pas compatible avec la démocratie ?
Non, tout comme le christianisme ou le judaïsme. Si ces religions détiennent le pouvoir, elles ne sont pas compatibles avec la démocratie. D'abord parce que Dieu est le législateur, et non pas les humains, car il en sait plus que nous. Deuxièmement, parce que la démocratie suppose l'égalité entre tous les humains. Dans l'islam, il y a les humains en première classe – les musulmans –, d'autres en seconde classe – les juifs et les chrétiens –, et puis les non-croyants, qui n'ont aucune place. Enfin, la démocratie suppose une autonomie de l'individu, de son esprit comme de son corps. L'islam intervient jusque dans les domaines les plus intimes, et me dit quand je peux faire l'amour et avec qui. C'est pour ça que les États islamiques ont tant de problèmes avec les droits de l'homme. Mais, et je me répète, cela ne signifie bien sûr pas que les musulmans en tant que personnes ne peuvent pas être démocrates. Beaucoup sont profondément démocrates, mais ils ne tirent pas cela de la loi islamique, mais de leur expérience personnelle. En démocratie, les religions peuvent être représentées par des groupes d'influence au même niveau que les autres lobbys, mais elles ne peuvent pas être au-dessus des autres et détenir le pouvoir. Prenez le Vatican, on ne peut pas appeler ça une démocratie (rires). J'adore le pape François, mais il reste un dictateur.
Vous votez SPD, mais vous vous êtes plusieurs fois exprimé dans des meetings du parti populiste AFD (Alternative pour l'Allemagne). Ne jouez-vous pas le jeu de l'extrême droite ?
J'ai été invité par tous les partis : SPD, CDU, Verts, libéraux... Je m'exprime librement. Et à quoi sert la démocratie si ce n'est de discuter avec des gens qui ne sont pas d'accord avec vous ? Quand j'ai parlé devant l'AFD à Berlin et à Munich, c'était à un moment de polarisation importante autour des migrants. Autour, il y avait des manifestations antifascistes. J'ai dit que ces clivages étaient un poison, et qu'il fallait prouver que nous sommes toujours une démocratie dans laquelle on peut discuter sereinement. Nous avons besoin d'un débat sérieux sur l'islam, mais nous devons aussi épargner les réfugiés, qui ne peuvent pas se défendre. Parlons de politique, mais ne laissons pas la colère nous emporter contre ces musulmans. Nous avons besoin d'eux si nous voulons vaincre le terrorisme et devenir une vraie société multiculturelle.
Dans le livre, vous êtes très critique envers Thilo Sarrazin, figure de proue en Allemagne des positions contre l'immigration musulmane.
Parce qu'il stigmatise ces gens et ne croit pas en leur potentiel. Pour l'extrême droite, l'islam comme idéologie et les musulmans comme personnes humaines sont la même chose. Mais non !
L'Allemagne a elle aussi été touchée en juillet par le terrorisme. Cela marquera-t-il un tournant similaire aux agressions sexuelles de Cologne, qui ont traumatisé l'opinion dans votre pays ?
Cologne a mis fin à une période d'optimisme. Les Allemands avaient fait un accueil chaleureux aux migrants, les attendant dans les gares avec fleurs et ours en peluche. Il y avait un sentiment joyeux. Mais Cologne a mis un terme à ça, car personne ne pensait qu'une intimidation de masse comme ça envers des femmes pouvait arriver en Allemagne. Maintenant, après le terrorisme en juillet, on se demande s'il faut s'habituer à des attentats tous les jours dans les médias. Entre le 11 Septembre et les attentats de Madrid ou Londres, il y avait plusieurs années. Mais depuis le Bataclan, le rythme s'est accéléré. Les gens se disent qu'il doit y avoir une corrélation entre la présence des musulmans dans notre société et ce terrorisme, car il n'y a pas d'attaques dans un pays comme... (il hésite)... disons l'Islande. La société n'est pas prête à digérer ça d'une manière sereine. N'oubliez pas que l'Allemagne est une démocratie récente, en comparaison avec vous. En France, avec votre Révolution et votre Marseillaise, vous avez toujours une mystique nationale à offrir aux immigrés. En Allemagne, la démocratie est née d'une catastrophe, le nazisme. Quelle identité peut regrouper tous ces gens ensemble ? Les Allemands se sentent fébriles face à ça, les Turcs émigrés en Allemagne votent en majorité pour Erdogan en dépit de toutes ses violations démocratiques, et les réfugiés sont venus ici avec des illusions – une belle maison, un travail –, mais ils se retrouvent dans des cagibis et n'ont guère de perspective de devenir des membres de cette société. Tout cela va créer des tensions. Le débat politique devient très nerveux. Mais j'espère montrer qu'on peut parler de ces choses sans avoir peur. On peut battre l'extrême droite comme l'islamisme si nous croyons profondément en notre démocratie.
« Le futur appartient au multiculturalisme et à la flexibilité », écrivez-vous dans le livre. « Ceux qui pratiquent l'hygiène identitaire et érigent des remparts autour de leur culture ou de leur religion ont perdu la partie depuis longtemps. » Vous restez donc optimiste ?
La démocratie ne peut jamais être détruite de l'extérieur. Ce n'est que de l'intérieur, quand les gens abandonnent leurs principes ou deviennent indifférents, qu'elle peut s'écrouler. Battons-nous pour nos valeurs, et nous gagnerons contre les extrémistes – nationalistes comme islamistes –, car nous avons le meilleur modèle, qui fascine bien plus de gens à travers le monde que l'islamisme. Mais si nous permettons aux terroristes de nous intimider, et si nous les laissons censurer notre imagination artistique ou nos livres par peur de heurter des sensibilités religieuses, nous allons perdre. Ce qui m'effraie le plus, c'est la peur qui paralyse ou qui rend violent. N'opposons ainsi pas la haine à la haine en suivant la logique primitive des extrémistes. Mais je continue à croire dans le bon sens et l'esprit de ce continent. Nous avons atteint le meilleur niveau de vie de toute l'histoire humaine. C'est un fait, ce n'est pas une utopie, concept qui a toujours débouché sur des catastrophes. L'Europe n'est pas parfaite, mais c'est un projet collectif sur lequel il faut travailler tous les jours !


http://www.lepoint.fr/societe/hamed-abdel-samad-l-islamisme-est-present-dans-la-naissance-meme-de-l-islam-04-08-2016-2059021_23.php#r_

samedi 31 octobre 2015

Les auteurs du livre L’islam dévoilé répondent aux questions de Rachid Bandou - Tamurt

Les auteurs du livre L'islam dévoilé répondent aux questions de Rachid Bandou - Tamurt


Les auteurs du livre L'islam dévoilé répondent aux questions de Rachid Bandou


Si nous avons voulu écrire un livre sur l'islam, c'est surtout pour aider  nos concitoyens à mieux comprendre les enjeux actuels que posent la doctrine et les pratiques islamiques. Les Québécois, comme les autres Occidentaux, ne connaissent guère la religion musulmane, et malheureusement les médias ne leur permettent pas d'acquérir des connaissances exactes sur cette religion. Nous avons voulu en quelque sorte combler ce vide.
Rachid Bandou : Quelles sont les raisons qui ont motivé votre décision d'écrire sur l'islam et non sur une autre religion ?
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Nous nous intéressons depuis plusieurs années au phénomène religieux et à la question corollaire de la laïcité. L'un de nous, Jérôme Blanchet-Gravel, a d'ailleurs entrepris des études de doctorat en sciences des religions. Le religieux est une dimension qui a marqué et qui marque encore les sociétés humaines. Bien que l'Occident se soit sécularisé à partir du XVIIIe siècle, les schèmes de la pensée religieuse influencent encore les idéologies qui y ont cours, même celles qui se veulent les plus progressistes, comme le montre le dernier livre de Jérôme Le retour du bon sauvage : la matrice religieuse de l'écologisme, qui vient d'être publié aux éditions du Boréal.
Nous nous sommes particulièrement intéressés à l'islam, en raison de sa place et de son rôle prépondérants dans l'actualité nationale et internationale. Une bonne partie des grandes questions qui agitent aujourd'hui le monde sont liées à l'islam en tant que système politico-religieux. Pensons seulement à la crise du Moyen-Orient, à l'insoluble conflit israélo-palestinien, aux suites du Printemps arabe, aux problèmes d'intégration des immigrants musulmans en Europe et en Amérique du Nord, au terrorisme islamiste, etc.
Si nous avons voulu écrire un livre sur l'islam, c'est surtout pour aider  nos concitoyens à mieux comprendre les enjeux actuels que posent la doctrine et les pratiques islamiques. Les Québécois, comme les autres Occidentaux, ne connaissent guère la religion musulmane, et malheureusement les médias ne leur permettent pas d'acquérir des connaissances exactes sur cette religion. Nous avons voulu en quelque sorte combler ce vide.
Rachid Bandou : Pourquoi l'Islam dévoilé ? Est-ce parce que les tenants et les promoteurs de cette religion ne veulent pas, pour des raisons données, dévoiler sa véritable nature mais que vous vous voulez faire connaître au grand public ?
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Le titre de notre ouvrage nous a été fourni par notre éditeur lui-même, Karim Akouche. Nous l'avons tout de suite adopté parce qu'il traduit bien notre intention, celle de dévoiler au grand public la véritable nature de l'islam.
L'islam est ambivalent et plein de contradictions. Bien des promoteurs de cette religion comme Tariq Ramadan exploitent cette ambivalence en présentant la religion musulmane seulement de façon positive et en taisant sciemment ses aspects sombres, afin notamment de la faire accepter par les Occidentaux, qui, comme il vient d'être dit, sont particulièrement vulnérables et crédules à cause de leur ignorance face à l'islam. Les défenseurs de l'islam iront jusqu'à mentir ou à diffuser des demi-vérités pour promouvoir leur religion, en conformité avec la règle coranique de la taqiya. Par exemple, Tariq Ramadan ne cesse de répéter dans les médias européens où il est souvent invité que, selon le Coran, le djihad est avant tout une quête spirituelle, une lutte sur soi en vue d'atteindre une vie plus vertueuse, alors que c'est totalement faux, puisque le Coran décrit avant tout le djihad comme une guerre sainte à mener contre les infidèles. Tariq Ramadan avance tout aussi effrontément que, selon les préceptes de l'islam, le djihad guerrier doit être mené uniquement à des fins défensives, jamais à des fins offensives, ce qui est encore totalement faux puisque l'histoire montre que  l'islam s'est répandu dans le monde principalement au fil de l'épée.
Nous sommes donc convaincus qu'il convient de rétablir les faits et de dénoncer les dérives réelles de l'islam.
Rachid Bandou : On parle également d'un islam à deux visages. Celui de la Mecque décrit par les uns comme une religion qui prône la tolérance, la cohabitation et la paix et celui de Médine qui prêche tout le contraire. Est-ce qu'on retrouve ces deux faces dans votre livre ?
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Nous n'avons pas insisté sur le côté supposément bienveillant de l'islam. Nous avons plutôt fait une critique en règle de cette religion en insistant sur son côté malsain, imprégné d'intolérance et d'agressivité.
Dans la partie qui analyse le Coran, nous introduisons évidemment la distinction entre les sourates mecquoises, plus modérées, et les sourates médinoises, franchement violentes et sectaires. Nous rappelons à ce propos la règle de l'abrogation, qui accorde préséance aux versets plus tardifs sur les versets antérieurs, ce qui nous amène à faire comprendre que les versets mecquois, plus anciens, sont le plus souvent annulés par les versets médinois, et qu'en conséquence le message coranique relève avant tout de l'esprit médinois, c'est-à-dire de l'époque où Mahomet a délaissé la prédication spirituelle pour devenir un chef militaire cherchant à imposer sa religion par le cimeterre.
Rachid Bandou : Dans l'histoire de toutes les religions et croyances de la planète c'est toujours le visible, incarné par le fidèle, qui offre ses prières à l'invisible incarné par le divin. Directement ou à travers un symbole qui représente ce dernier. Sauf dans l'islam où c'est plutôt Dieu l'invisible, que personne n'a jamais vu, qui s'agenouille pour prier sa créature la plus préférée qu'est son prophète Mahomet. D'ailleurs, la phrase « Salla Allahou aalayhi wa sallem », qui accompagne le nom du Prophète et qui signifie en arabe que c'est ce dernier qui offre ses prières à Mahomet, le montre clairement. Mahomet est-il plus important qu'Allah ?  Pourquoi mentir sur le véritable sens de l'invocation qu'on traduit à tort part  « Que le Salut soit sur Lui» ? Pourquoi cette ruse : un discours qui respecte la raison, conçu pour les lecteurs occidentaux, et un autre qui la défie en divinisant le prophète, conçu pour les fidèles du monde musulman ?
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Les musulmans se livrent effectivement à une forme d'idolâtrie à l'égard de leur prophète. Le premier chapitre de notre livre résume la vie et la personnalité du fondateur de l'islam, et met en évidence le poids considérable qu'accordent les musulmans au personnage de Mahomet.
Il est clair que, dans la religion musulmane, Mahomet a autant sinon plus d'importance qu'Allah. S'attaquer à ce personnage sacré est même passible de la peine de mort ! Les adeptes de l'islam, sans le déclarer officiellement, voient Mahomet comme les chrétiens voient Jésus, c'est-à-dire comme un homme qui transcende l'humanité et accède à la divinité (il serait d'ailleurs monté au ciel de son vivant et aurait discuté avec Allah lui-même). Mais leur monothéisme stricte (« Il n'y a de divinité qu'Allah », stipule impérativement la chahada) les empêche, non seulement face aux occidentaux mais aussi face à eux-mêmes, d'avouer qu'ils ont divinisé le personnage de Mahomet. C'est là une des autres grandes contradictions de l'islam que les adeptes de cette religion s'efforcent de tenir tacite.
Rachid Bandou : L'écrivaine de confession musulmane Irshad Manjy dit dans son livre  Musulmane mais libre que la plupart des musulmans de la planète ne comprennent pas ce qu'ils disent lorsqu'ils récitent les versets coraniques car descendants de peuples non arabes, non musulmans mais arabisés et islamisés au sabre par les conquérants mahométans au fil des siècles comme par exemple la majorité des peuples nord-africains qui sont d'origine berbère. Qu'en pensez-vous ?
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Nous souscrivons à cette analyse. Dans notre livre, nous rappelons que la très grande majorité des musulmans ne sont ni de culture ni de langue arabe. L'arabe est la langue liturgique de l'islam comme le latin l'était pour les catholiques jusqu'à Vatican II. De même que les catholiques ne comprenaient pas les prières qu'ils récitaient en latin, de même l'ensemble des musulmans ne comprennent pas les versets du Coran ni les hadiths de la Sunna (qui sont d'une lecture encore plus complexe en raison de la règle de l'authenticité des garants). En fait, on observe dans l'islam, comme dans les autres religions, que la foi des fidèles est affaire de croyances naïves qui s'imposent sous la force du conformisme ambiant. Les musulmans répètent ce que l'on dit de répéter. La liberté de pensée n'existe pas chez bon nombre d'entre eux.
 Rachid Bandou : Vous avez, dans votre livre, cité en exergue Ferhat Mehenni, auteur et actuel président du Gouvernement provisoire kabyle, qui disait que « l'islam c'est l'intégrisme au repos, et l'intégrisme c'est l'Islam en action. » Est-ce que le message que vous voulez transmettre au public à travers votre livre calque sur ces propos ? 
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Oui, cette phrase de Ferhat Mehenni résume bien l'essentiel du message que nous voulons transmettre à nos lecteurs. C'est une curieuse coïncidence que vous nous amenez à relever de constater que la phrase que nous avons mise en exergue de notre livre vient d'un kabyle militant qui lutte en tant qu'artiste et homme politique contre l'impérialisme arabo-musulman et que notre livre a été édité également par un écrivain kabyle, notre ami Karim Akouche, qui défend avec conviction et courage son peuple et sa culture d'origine.
L'islam contient, dans ses fondements mêmes, dans son histoire, dans ses mythes, tous les germes de la violence qui déferle actuellement sur le monde entier, et particulièrement dans l'espace musulman. Ses archétypes renvoient à une religion fondamentaliste sectaire qui entend s'imposer à l'ensemble de l'humanité, par la force si nécessaire. Son dieu Allah est présenté par le Coran comme un être vengeur qui désire soumettre l'humanité à sa loi par la peur et la menace incessante de châtiments aussi bien ici-bas que dans l'au-delà. Son fondateur Mahomet est décrit par la tradition musulmane comme un farouche guerrier qui n'hésite pas à piller et à massacrer au nom de la parole supposément infaillible et éternelle d'Allah. Depuis le XIIe siècle, on pourrait même dire depuis son origine au VIIe siècle, l'islam s'est figé dans l'immobilisme et l'absolutisme idéologiques. De leur côté, les musulmans pratiquants partagent une foi de charbonnier qui les aveugle. Ce qui est tragique dans leur cas, c'est que l'enracinement dans leur religion est si fort qu'ils ont tendance à sombrer rapidement dans le fanatisme. On pourrait dire qu'ils sont encore dans l'état d'esprit où les chrétiens se trouvaient lorsqu'ils s'entretuaient en Europe durant les guerres de religion du XVIe siècle.
Rachid Bandou : Lors de la dernière campagne électorale fédérale et pour des raisons bassement électoralistes nous avions vu des leaders politiques, tels Justin Trudeau et Thomas Mulcair, faire campagne dans des mosquées montréalaises, voire même côtoyer des dirigeants d'organisations religieuses pourtant identifiées comme étant des satellites de l'islamisme international. Ne pensez-vous pas que les islamistes se servent de ces politiciens victimes du syndrome de l'angélisme pour défier les valeurs de notre société en faisant ici même au Québec ce qu'aucun leader religieux non musulman n'oserait faire dans son lieu de culte ? 
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Nous déplorons comme vous l'angélisme de la plupart de nos politiciens et aussi de nos journalistes, d'ici comme d'ailleurs, qui se veulent si ouverts à la différence culturelle qu'ils en arrivent à cautionner toutes les excès des autres cultures et à déconsidérer, voire à mettre en péril, leur propre culture ainsi que la sécurité et la liberté de leurs propres concitoyens. Malheureusement cette bien-pensance liberticide et suicidaire continuera au Canada à servir l'islamisme avec l'arrivée au pouvoir d'un adepte du multiculturalisme, Justin Trudeau.
Rachid Bandou : Dans votre ouvrage, vous traitez non seulement de l'islam mais également de la question multiculturaliste. Quel est le lien entre ces deux idéologies ? Leur connivence est-elle une menace pour la démocratie ?
Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel : Le multiculturalisme est sans doute le principal moyen dont se sert l'islamisme pour avancer dans les sociétés occidentales. Cette idéologie politique, qui domine actuellement dans les pays occidentaux dont le nôtre, conçoit un pays comme la juxtaposition de différentes cultures ayant toutes le même statut et jouissant toutes des mêmes protections de l'État. Ce différentialisme exacerbe le pluralisme ethnoculturel et ethnoreligieux au point de favoriser le communautarisme et le repli identitaire en acceptant toutes les réclamations des diverses communautés immigrantes, dont spécialement celles de la communauté musulmane, qui est sans doute la plus revendicatrice. On en arrive même à cautionner officiellement des pratiques tout à fait contraires aux valeurs défendues depuis longtemps dans les sociétés d'accueil. L'acceptation du voile islamique en est l'exemple emblématique : symbole on ne peut plus misogyne, il est pourtant cautionné par la plupart des politiciens des grands partis canadiens, et même par des féministes supposément affirmées… Voilà le monde dans lequel nous évoluons aujourd'hui : un monde à l'envers, aveuglément libéral, dans lequel s'infiltre aisément et s'impose sournoisement l'islam !
L'islam dévoilé, Claude Simard et Jérôme Blanchet-Gravel, essai, éd. Dialogue Nord-Sud, 277 pages, 24, 95 $.
Lancement de L'islam dévoilé, le samedi 31 octobre, à 14h au Centre humaniste de Montréal (1225, boulevard Saint-Joseph Est)
Lancement à Québec, le vendredi 6 novembre,18h30 au Cercle-Lab Vivant (228, rue Saint-Joseph Est, Québec, G1K 3A9)



Jtk