mercredi 4 mars 2015

Les profanations selon Mgr Di Falco | Riposte-catholique

Les profanations selon Mgr Di Falco | Riposte-catholique
Les profanations selon Mgr Di Falco

Dans sa chronique du dimanche 1er mars 2015, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri déclare :

« Une tête de port devant une mosquée. Un tabernacle fracturé et les hosties répandues par terre. Des tombes cassées dans un cimetière juif. Une mosquée souillée d'excréments. Des crucifix plantés à l'envers dans le sol. Une croix gammée gravée sur le mur d'une synagogue.

Est-ce que je dois continuer ? Je pourrais. Car cette liste est très longue. Trop longue. Et je ne parle là que de ce qui se passe en France. Ceux qui s'attaquent aux lieux de culte, aux symboles des religions montrent bien plus qu'une impensable haine, ils révèlent l'échec d'une société qui permet à certains de rester dans l'ignorance, l'obscurantisme, l'intolérance et le fanatisme.

Quelles valeurs transmettent la société, les médias, internet, les réseaux sociaux, l'école, les parents, quand des gamins de dix ans refusent de respecter une minute de silence en affirmant être du côté des terroristes ou quand des adolescents de quinze ans font des saluts nazis en criant « Heil Hitler » ?

Comment peut-on avoir l'idée, rien que l'idée, l'idée seulement, de saccager des tombes, de saccager la mémoire d'un peuple, d'une nation, de saccager le repos des ancêtres ? Dans ce monde tourmenté par les conflits incessants, même la mort ne semble plus apporter et promettre la paix.

Ne dit-on pas que l'on mesure le niveau d'humanité d'un peuple primitif au culte des morts ? Si tel est le cas nos sociétés sont en totale régression.

Il y a ceux qui sont les auteurs de ces actes mais il y a aussi ceux parmi nous, parmi nos proches qui justifient ou qui relativisent ces actes. N'avez-vous jamais entendu cette phrase ô combien destructrice : « Oui, cela est horrible mais avec ce que les victimes ont fait, il fallait qu'elles s'y attendent » ou encore « ils n'ont que la monnaie de leur pièce ». Alors sommes-nous un peuple tellement primitif que nous parvenons à justifier la violence et la barbarie ?

Il y a quelques jours, devant les responsables religieux du département, le préfet des Hautes-Alpes racontait le massacre sanglant d'un petit enfant par des extrémistes prétendant agir au nom de Dieu. Le préfet a alors demandé de lui montrer où dans la Bible, dans le Coran, dans la Torah, il était demandé d'assassiner un enfant ? Non, on ne peut pas tuer au nom de Dieu. Non, on ne s'en prend pas aux vivants et aux morts au nom de Dieu.

Le constat est là. Mais qu'en faisons-nous ? Que faisons-nous autour de nous, non pas pour démanteler les filières terroristes – cela n'est ni dans nos moyens ni de notre compétence –, mais pour faire comprendre la gravité des événements que nous vivons, pour apaiser la virulence de certains, pour transmettre des valeurs tout simplement humaines.

Bien entendu, cette éducation, cette sensibilisation commence à l'école. Nous, adultes, nous ne nous lassons jamais d'avoir la curiosité de l'autre, de sa culture, de ses opinions, de son histoire, de ses croyances. C'est le chemin pour bannir la peur de l'autre qui n'est pas comme moi.

Le 9 mars, au théâtre du Gymnase Marie-Bell à Paris, je serai avec Tareq Oubrou, recteur de la Grande Mosquée de Bordeaux, Arie Folger, Grand Rabbin de Munich, pour une soirée animé par l'ancien journaliste du Monde expert des religions, Henri Tincq, dans le cadre de la série « Les Témoins des Possibles ». Ce soir-là, nous essayerons, dans un dialogue interreligieux intitulé « T'ar ta gueule à la récré », pour reprendre le titre d'une chanson d'Alain Souchon, et parce que cela commence sur les cours de récréation, ce soir-là nous tenterons de montrer que les religions ne sont pas l'opium du peuple et que, aussi étonnant que cela puisse paraître, le dialogue et l'écoute mutuelle sont possibles. »



Envoyé de mon Ipad 

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