Le mouvement de solidarité nationale, et même international, sous le signe de « Je suis Charlie« , ne suffira pas si l'ennemi n'est pas désigné. Dans son premier discours après l'attentat contre Charlie Hebdo, François Hollande n'a pas prononcé une seule fois le mot « islamisme ».
C'est pourtant bien au nom de la grandeur d'Allah et non point celle de Bouddha ni de Jésus que des français qui adressent leurs prières à Allah assassinent leurs compatriotes.
Donc, vous l' aurez compris ce ne sont pas des islamistes mais des déséquilibrés qui fonceraient sur les passants, tuent des vénérables journalistes de plus de 70 ans et assassinent leur prochain ces jours ci en France!
Il y aurait, donc, un nouveau syndrome en psychiatrie…française : le syndrome de « allah akbar », qui consiste a tuer ses prochains, policiers, journalistes, ménagère faisant ses courses en les écrasant, les kidnappant ou à la kalash et en criant « pour se donner du courage » : allah akbar ?
François Hollande évite le mot « islamisme »
Tous les discours, les réactions de solidarité, la volonté de fermeté du président de la République française ne cachent-ils pas en réalité un recul? Recul de la liberté de parole, de critique, de caricature. Dans son discours solennel le soir de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier, François Hollande a indiqué que Charlie Hebdo était menacé depuis de nombreuses années par « l'obscurantisme » puis a parlé de terrorisme et de fondamentalisme. A aucun moment néanmoins il ne donne plus de détails sur cet obscurantisme, ce terrorisme, ce fondamentalisme. Ces mots restent pourtant très vagues. Un anthropologue venu d'ailleurs, un extra-terrestre qui débarquerait sur terre ou un personne qui se croirait encore dans les années années 70 pourrait penser à la bande à Bader, aux terroristes japonais, à des néo-nazis, action directe. Il ne s'agit pourtant uniquement que d'islamistes, de djihadistes, de musulmans radicaux. Pas d'autre chose. Le mot islamisme a été volontairement évité, en conscience. Le président n'a prononcé ni le mot djihad, ni celui de djihadisme, ni celui d'islamisme. A l'évidence ces termes se rapprochent trop et font trop référence à l'islam. Le président ne l'a pas voulu.
François HOLLANDE marquera décidément la mémoire comme le président du déni et de l'évitement. Tout en esquive, il voudrait désormais s'attribuer le mérite des hommes du RAID, du GIGN et de la BRI qui viennent de délivrer leurs compatriotes au prix de leur vie.
Je suis Charlie, ils sont islamistes !
Ne pas nommer l'ennemi par son nom, ne pas le qualifier comme il se doit pose néanmoins un sérieux problème. Intellectuellement et d'un point de vue sécuritaire, mais aussi politique, la France se doit d'être précise et de dire qui sont précisément les ennemis qui l'attaquent. Aucun bouddhiste radical, juif radical, voire chrétien radical ne prend les armes en France pour mener des opérations de terrorisme du type de celles qui ont été menées par les terroristes islamistes Aucun bouddhiste radical ou juif radical n'affirme que la France sera bientôt à lui. Seuls des musulmans radicaux le font. Ne pas le dire c'est assimiler, amalgamer tous les extrémismes. Si les extrémistes existent dans toutes les factions et les religions, seuls les extrémistes musulmans sont capables de prendre les armes partout, à tout moment, et dans le monde entier, tout en revendiquant la possession de la planète entière. Dire « Je suis Charlie » ne sert à rien si l'on ne désigne pas ceux que l'on refuse d'être. Je suis Charlie et ils sont islamistes.
De l'islam à l'islamisme
Dans son discours du 9 janvier, suite aux deux prises d'otages tenues par les mêmes islamistes de l'attaque contre Charlie Hebdo et du meurtre de Montrouge, François Hollande ne prononce le mot « islam » que pour dire « Ces illuminés, ces fanatiques, n'ont rien à voir avec la religion musulmane. » Le propos reste toutefois contestable. Car s'il est évident que tous les musulmans ne sont ni islamistes ni terroristes, ou que l'islam en son entier ne peut être réduit à l'islamisme, au djihadisme ou au terrorisme, il reste néanmoins qu'une religion ou un fait politique est d'abord ce qu'on en fait. Aussi si des musulmans mènent des actes au nom de l'islam, ils font aussi partie de l'islam. Si leur nombre était négligeable, l'on pourrait alors dire qu'ils ne représentent rien, ce qui n'est déjà pas la même chose que de dire que cela n'a rien à voir avec l'islam, mais même cela n'est pas vrai. Les succès d'Al Qaïda, de l'Etat islamique ou encore du wahabisme ou des Frères musulmans démontrent qu'on ne peut parler d'une minorité négligeable. Les scènes de joie populaire au Liban ou ailleurs dans le monde musulman après l'attentat contre Charlie Hebdo comme après le 11 septembre en témoignent aussi.
Alors que le mouvement de solidarité sous le signe de « Je suis Charlie » devrait réaffirmer la volonté de s'exprimer librement, le fait de ne pas même dire le mot « islamisme » dans un discours présidentiel, montre que la France recule encore un peu. Elle voulait ne jamais associer le terrorisme avec l'islam, malgré les réserves faites plus haut, elle prend désormais le chemin de ne pas associer l'islamisme avec le terrorisme, ce qui témoigne d'un recul plus grave encore. Ce qui est en fait une victoire pour l'islamisme.
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