dimanche 18 septembre 2016

Les musulmans de France, une population jeune et diverse

Les musulmans de France, une population jeune et diverse

Les musulmans de France, une population jeune et diverse

Un rapport esquisse un portrait des musulmans de France à rebours de certaines idées reçues. Cette étude de l'Institut Montaigne, « think tank » d'obédience libérale s'adosse à une enquête « inédite » de l'IFOP, réalisée alors que la vague d'attentats depuis 2015 et l'approche de la présidentielle enflamment les débats sur la place de l'islam. Intitulée « Un islam français est possible », elle a été réalisée sous le contrôle d'Antoine Jardin, docteur en science politique et chercheur au CNRS, et publiée en exclusivité par le JDD, dimanche 18 septembre.

Selon l'étude, les musulmans comptent pour 5,6 % des habitants de métropole. Contredisant les chiffres souvent avancés (de 8 à 10 % de la population française), l'étude estime entre 3 millions et 4 millions leur nombre. Et les conversions de non-musulmans seraient deux fois moins nombreuses que les « sorties » de l'islam. Ils représentent 5,6 % des plus de 15 ans, 10 % des moins de 25 ans. 84 % des musulmans ont aujourd'hui moins de 50 ans, rapportant l'âge moyen à 35,8 ans. 74 % des musulmans sont Français, et 50 % sont nés Français.

Lire aussi :   Contre les idées reçues sur l'islam, créons un « Observatoire des identités plurielles »

60 % pour le voile à l'école

Durant neuf mois, cette population a été sondée sur ses opinions et ses pratiques. 66 % des musulmans interrogés « accordent une grande importance à la religion », selon l'étude. Mais l'Institut Montaigne a souhaité aller au delà de cette affirmation.

Trois profils principaux se détachent. 46% sont « soit totalement sécularisés, soit en train d'achever leur intégration » sans renier leur religion. Un deuxième groupe, représentant 25%, est plus pieux et plus identitaire tout en rejetant le voile intégral. Le dernier groupe, que l'Ifop évalue à 28%, réunit des croyants qui ont « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République », s'affirmant « en marge de la société ». Les jeunes, les moins insérés dans l'emploi et les convertis sont les plus disposés à adhérer à ce modèle.

Ainsi, 80 % des pratiquants (contre 67 % des non-religieux) voudraient que leurs enfants puissent manger de la viande halal dans les cantines scolaires. Ils sont 60 % des sondés (et 37 % de non-musulmans) à estimer que les filles devraient pouvoir porter le voile à l'école et au collège.

Un tiers de la population musulmane ne se rend jamais à la mosquée, 29 % y va chaque semaine, et 5 % quotidiennement.

Lire aussi :   « Ni islam honteux ni islam arrogant »

« Rattrapage social »

Alors que le gouvernement souhaiterait pousser l'islam de France à s'organiser plus efficacement, le diagnostic est, de fait, sévère pour le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui n'est connu que par 32 % des personnes interrogées. Pour obtenir une information sur la religion, elles préfèrent se tourner vers leur famille (80 %), Internet (70 %) plutôt que vers un imam (47 %).

L'étude s'est également penchée sur le profil social des personnes se déclarant musulmanes. Si 15 % sont sans diplôme, et 4 % seulement sont cadres, le directeur de l'Institut Montaigne, estime dans le JDD qu'un « rattrapage social » est en cours, avec plus de diplômés qu'attendu à origine sociale équivalente.

Enfin, un musulman sur deux seulement se dit sûr d'aller voter, contre 62 % pour l'ensemble de Français.

Le sondage a été conduit auprès de 1 029 personnes de confession ou de culture musulmane (dont 874 se déclarant musulmanes), extraites d'un échantillon de 15 459 métropolitains âgés de 15 ans et plus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bienvenu